Jean-Paul Bignon
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Jean-Paul Bignon, né à Paris le 19 septembre 1662 et mort à Meulan le 14 mars 1743, est un homme d'Église français, grand commis de l'État, prédicateur de Louis XIV et bibliothécaire du roi.
[modifier] Biographie
Petit-fils de Jérôme Bignon et neveu du comte de Pontchartrain, il fait ses études au collège d'Harcourt et au séminaire Saint-Magloire, attaché à l'Oratoire, où il est ordonné prêtre en 1691. En 1693, il est nommé abbé de Saint-Quentin-en-l'Isle et prédicateur de Louis XIV.
La même année, il est élu membre de l'Académie française. Il devient en 1699 membre honoraire de l’Académie des sciences, qu'il a pour charge de réformer et dont il est plusieurs fois président. Il devient en 1701 membre de l'Académie royale des inscriptions et médailles, dont il est le secrétaire de 1706 à 1742. De 1705 à 1714, il siège au comité de rédaction du Journal des savants, dont il prend la direction avec Pierre Desfontaines en 1724.
En 1718, il est nommé maître de la Librairie et garde de la Bibliothèque du roi. La future Bibliothèque nationale de France est à cette époque la plus grande bibliothèque d'Europe. L'ampleur de ses collections étant devenue telle que les bibliothécaires ne peuvent plus compter sur leur seule mémoire pour y retrouver un titre, Bignon classe les 23 catégories établies en 1670 par son prédécesseur, Nicolas Clément, en cinq départements : Imprimés, Manuscrits. Titres et généalogies, Estampes, Médailles. Il crée un corps de « gardes » ou de conservateurs et organise le dépôt légal, les acquisitions, les catalogues et les prêts. Grâce à son important réseau de correspondants et de visiteurs étrangers, il s'emploie à enrichir le fonds de la bibliothèque en commandant livres et périodiques dans toute l'Europe. Sous sa direction également, la Bibliothèque du roi devient pour la première fois accessible au public, un jour par semaine, pendant trois heures.
Jean-Paul Bignon est par ailleurs l'auteur d'un roman, Les Aventures d'Abdulla, fils d'Hanif[1], qu'il signe d'un nom d'emprunt en la faisant passer pour la traduction d'un manuscrit arabe. Cette histoire d'un monde à l'envers est à la fois une parodie des romans précieux et un conte oriental dans l'air du temps : à sa parution en 1712, Antoine Galland a déjà publié ses Mille et une nuits et Montesquieu s'apprête à rédiger ses Lettres persanes. Le roman connaît un vif succès et il est traduit en anglais dès 1729. Il raconte le périple et les aventures d'un pieux musulman, Abdalla, envoyé par son maître, le sultan des Indes, à la recherche d’une eau qui procure la jeunesse éternelle.
Joseph Pitton de Tournefort, son protégé, a dédié à Jean-Paul Bignon, en 1694, le genre Bignonia, une plante grimpante tropicale.
[modifier] Note
- ↑ Titre complet : Les Avantures d'Abdalla, fils d'Hanif, envoyé par le sultan des Indes à la découverte de l'ile de Borico, où est la fontaine merveilleuse dont l'eau fait rajeunir. Avec la Relation du voyage de Rouschen, dame persane, dans l'ile détournée, qui a été inconnue jusqu'à present, et plusieurs autres histoires curieuses. Traduites en français sur le manuscrit arabe trouvé à Batavia par M. de Sandisson.
[modifier] Liens externes
- Notice biographique de l'Académie française
- [pdf] Notice biographique de la Bibliothèque nationale de France
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