Jean Étienne Vachier Championnet
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Jean Étienne Vachier, dit Championnet, général français, est né à Valence, le 13 avril 1762. Il est décédé le 9 janvier 1800 à Antibes.
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[modifier] Origine
Il était le fils naturel de Madeleine Collion, et de son employeur Étienne Grand (avocat). Sa mère, pour ne pas compromettre le père de l'enfant, déclare comme patronyme à l'état civil celui de sa propre grand-mère, Vachier. À noter également, qu'il existe deux actes d'états civil relatant cette naissance, strictement identiques, sauf les dates ; l'un est daté du 13 avril, l'autre du 14. Son père le surnomme Championnet, tiré de « Champ de Pionnet », nom d'une de ses propriétés valentinoises où l'enfant a certainement été conçu. À la mort de son père, Jean Étienne Vachier prendra le nom de Grand-Championnet, puis à partir de 1792, parce que les noms nobles ou composés deviennent fort mal vus, il ne signera plus que sous le nom de Championnet.
[modifier] Les débuts de la Révolution française
Il entre fort jeune au service de la patrie et doit à sa valeur un avancement rapide. Membre de la garde nationale dès sa création en 1789, il prend une part importante dans le mouvement révolutionnaire.
Il servit quelque temps en Espagne. Quelques railleries sur l'illégitimité de sa naissance l'avaient forcé à s'expatrier. Rentré en France en 1791, il continua la carrière militaire et fut nommé chef du 6e bataillon de la Drôme. Il est nommé Adjudant-Général en 1792. En mai 1793, il est chargé de juguler et neutraliser la révolte des Girondins du Jura, ce qu'il accomplit sans bain de sang.
[modifier] La campagne du Rhin
Sous le commandement de Pichegru, il prend part à la campagne du Rhin, puis à Wissenbourg et dans le Palatinat, et gagne l'estime de Lazare Hoche. Il est nommé colonel après le combat d'Arlon, et général de brigade en 1793.
A la bataille de Fleurus, le 26 juin 1794, assailli par des forces quadruples, il repoussa le prince Charles, culbuta la cavalerie de Kaunitz. Par son combat appliqué au centre du champ de bataille, il contribue grandement à la victoire de Jean-Baptiste Jourdan, et, s'élançant à la suite des vaincus, les tailla en pièces à Marbas et leur enleva, après un combat sanglant, les hauteurs de Clermont.
Dans les campagnes suivantes, il commande l'aile gauche des armées françaises du Rhin entre Neuwied et Düsseldorf, et son action est décisive dans les succès ou les échecs des expéditions vers le Lahn et le Main. Wurtzbourg, Altenkirchen furent témoins de sa valeur et de son habileté. Les préliminaires de Léoben vinrent arrêter ses succès de ce côté ; mais chargé du commandement d'un corps d'armée dans le nord, il battit, en 1798, à Blankenberge, les Anglais venus pour bombarder Ostende. Il réussit plusieurs actions d’éclat, au point que Hoche dira de lui : « La division Championnet demande où est l’ennemi, elle ne s’informe jamais du nombre ! »
[modifier] L'armée de Rome
En 1798, Championnet est nommé commandant en chef de « l'Armée de Rome », chargée de protéger la jeune république contre la Cour de Naples et la flotte britannique. Censée être de 32 000 hommes, l'armée n'en compte que 8 000 en état de combattre, avec à peine 15 cartouches par homme.
L'armée de Rome dut se replier devant les 60 000 hommes que le général autrichien Karl Mack poussait devant lui, 7 000 Anglais, débarqués à Livourne sont dispersés ; bientôt il rentre en vainqueur à Rome, fait investir Capoue et s'empare de Gaeta. Capoue ayant capitulé le 10 janvier 1799, le 23 janvier 1799 du même mois il entre à Naples et en chasse les Britanniques et les troupes royales. Il organise la République parthénopéenne qui devait durer si peu.
[modifier] La destitution
Ces succès lui suscitent de solides inimitiés qui entraînent sa destitution et son remplacement par Macdonald le 13 février 1799 puis son arrestation le 24 février, par ordre du Directoire, à la suite d'un démêlé qu'il a eu avec un commissaire du gouvernement, et son jugement pour abus de pouvoir. Le général en chef Championnet fut traduit devant un conseil de guerre, traîné de brigade en brigade jusqu'à Grenoble où il fut incarcéré jusqu'à la révolution du 30 prairial an VII.
[modifier] Le retour en Italie
Après le coup d’état du 18 juin 1799 qui ramène les Jacobins au pouvoir, Championnet est libéré et reprend de l'activité au commandement de l'armée des Alpes, qu'il dut réorganiser tout entière. Mais, à la tête de soldats trop peu nombreux, démunis et affaiblis par une épidémie de typhus, il échoue dans sa mission de défendre les frontières des Alpes. Chargé de remplacer Joubert, après la bataille de Novi, il s'établit dans la rivière de Gênes et s'y trouva bientôt acculé dans la position la plus difficile, sans munitions, sans argent, en face d'un ennemi nombreux; il est défait à Genola, le 4 novembre 1799 par les Austro-Russes. Heureusement le retour de Napoléon Bonaparte vint relever son courage. Il envoya sa démission au Directoire dans une lettre où il signala le jeune général comme le seul homme qui pût sauver l'Italie.
Après le 18 brumaire, Championnet, demanda et obtint son remplacement du Directoire. Il tombe malade du typhus et s'éteint à Antibes le 9 janvier 1800, à l'âge de 37 ans. Il est enterré au Fort Carré.
[modifier] Monument funéraire
Son cœur, suivant son désir, fut déposé, à Valence, dans la chapelle Saint-Ruf, utilisée comme temple de la Raison et devenue aujourd'hui Temple Protestant. L'urne funéraire contenant son cœur, offerte par Napoléon Bonaparte s'y trouve dans un monument élevé au fond de l'abside.
Sa statue est élevée sur le Champ de Mars à Valence en 1848. Son nom figure sur l'Arc de Triomphe à Paris.
[modifier] Bibliographie
- Alexandre-Charles Rousselin Corbeau de Saint-Albin a laissé : Championnet ou les Campagnes de Borne et de Naples, ouvrage qui a été publié en 1860 par son fils, Hortensius de Saint-Albin.
[modifier] Iconographie
- Dans la toile l’Apothéose des Héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté, réalisée en 1802, le peintre Girodet représente le barde Ossian accueillant les généraux Desaix, Kléber, Marceau, Hoche et Championnet.
[modifier] Références
- Études drômoises - la revue du patrimoine de la Drôme - n° 23 - octobre 2005.
[modifier] Source partielle
- « Jean Étienne Vachier Championnet », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- « Jean Étienne Vachier Championnet », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)