Jean Pierre-Bloch

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Jean Pierre-Bloch né le 14 avril 1905 à Paris et décédé le 17 mars 1999 à Paris est un homme politique socialiste, un résistant français de la Seconde Guerre mondiale et un militant ardent contre l'antisémitisme. Il fut président de la LICRA.

Sommaire 1 Biographie 1.1 Socialisme et résistance 1.2 Un résistant critique de De Gaulle 1.3 Un engagement anti-raciste 1.4 Décorations 2 Notes 3 Bibliographie 3.1 Œuvres 4 Liens externes

[modifier] Biographie

[modifier] Socialisme et résistance

Jean Pierre-Bloch adhère à la SFIO à la fin des années 1920 et devient journaliste au Populaire, l'organe du parti socialiste. Sa carrière politique commence en 1934, lorsqu'il est élu conseiller général de l'Aisne. Il prend l'habitude de mettre Pierre-Bloch sur ses affiches au lieu de Bloch, parce qu'un autre Bloch de droite sévissait dans la région ; il régularisera plus tard ce changement. Il renforce son assise locale en devenant adjoint au maire de Laon l'année suivante. En 1936 il devient, député de l'Aisne. En 1938, Jean Pierre-Bloc est l'un des rares parlementaires à s'opposer aux accords de Munich. De religion juive, il est particulièrement concerné par le sort réservé aux juifs dans l'Allemagne d'Adolf Hitler.

Engagé volontaire en 1939, il est fait prisonnier le 23 juin 1940. Il ne peut pas voter lorsque Pétain demande les pleins pouvoirs. Il s'évade du camps d'Essey-lès-Nancy le 17 octobre 1940, et rejoignit la ZNO. En février, il rend visite à Léon Blum dans sa prison de Riom, puis rencontre Xavier Vallat pour protester contre les lois anti juives, mais n'obtient rien. Il s'engage dans la Résistance dès 1940. Il est cofondateur du Comité d'action socialiste de la zone sud en mars 1941. Le 10 octobre 1941, il organise le premier parachutage en France^[1]. Peu après, il est arrété alors qu'il transportait des fonds pour la Résistance. Il est détenu à la prison de Périgueux puis au camp Mauzac dont il s'évade. Il tente de rejoindre le Général De Gaulle à Londres, mais il est arrété en Espagne et passe de longs mois à la prison de Miranda, dont il est tiré par le consul anglais. Arrivé à Londres à l'automne 1942 (?), il devient chef de la section non militaire du Bureau central de renseignements et d'action (BCRA).

Transféré à Alger en septembre (?) 1943, Jean Pierre-Bloch devient commissaire adjoint à l'Intérieur. À ce titre, il obtient le rétablissement du décret Crémieux de 1871, qui avait naturalisé français les Algériens juifs et que Vichy avait abrogé. Il propose en vain un texte législatif similaire pour les Algériens musulmans.

Il est témoin au procès de Maurice Papon, à l'age de 93 ans.

[modifier] Un résistant critique de De Gaulle

Partisan convaincu du général De Gaulle pendant la guerre, il dénonce cependant, dans De Gaulle ou le temps des méprises, la présence dans l'entourage du Général, au moins jusqu'en 1942, de royalistes ou de personnalités proches des ligues d'extrême-droite avant guerre (Claude Hettier de Boislambert, sympathisant de la Cagoule, le colonel Pierre Fourcade, ancien militant de cette organisation, Pierre Bénouville, ancien membre de l'Action française, émeutier le 6 février 1934. Selon Jean Pierre-Bloch le ralliement du général de Gaulle à la République est purement tactique et la Résistance a été confisquée par de Gaulle : pour lui les gaullistes ont entretenu une vision tronquée de la Résistance, présentant leur courant comme la seule grande force de résistance, avec les communistes, oubliant les socialistes et les démocrates-chrétiens.

En 1945, Jean Pierre-Bloch retrouve aisément son siège de député, mais l'abandonne en 1947 pour diriger le SNEP, société chargée d'administrer les biens des journaux interdits de publication après la Libération. Il est juré au procès du maréchal Pétain. Entre-temps, il a présidé la commission de l'Assemblée nationale pour la coordination des affaires musulmanes. À ce titre, il tente d'améliorer le sort des Algériens et participe à la rédaction du statut de 1947, qui n'est pas appliqué.

Dans les années 1950 et 1960, il participe au Mouvement de la paix. En 1956, il échoue à retrouver son siège de député.

[modifier] Un engagement anti-raciste

Jean Pierre-Bloch fut aussi dirigeant de la Ligue internationale contre l'antisémitisme : membre du comité directeur, de 1937 à 1968, puis président de la LICRA pendant 24 ans, de 1968 à 1992, et enfin président d'honneur de 1992 à sa mort. Il devient président de la LICRA à la mort du fondateur Bernard Lecache et dirige la revue Le Droit de Vivre. C'est sous son impulsion que la lutte contre le racisme, qui faisait partie des combats de la Ligue depuis 1932, est ajoutée au nom de la LICA qui devient en 1979 la LICRA. Son engagement avait commencé en 1934, lorsqu'il enquêta sur les pogroms commis à Constantine (Algérie).

De 1987 à 1989, il préside la Commission Consultative des Droits de l'Homme auprès du Premier Ministre.

En mars 2003, la rue Alexis Carrel à Paris a été rebaptisée du nom de Jean Pierre-Bloch.

Son fils est Jean-Pierre Pierre-Bloch, ancien député (UDF-PSD) de Paris et conseiller municipal (DL, puis UMP) du 18^e arrondissement.

[modifier] Décorations

• Compagnon de la Libération
• Grand-croix de la Légion d'honneur,
• Médaille du roi du Royaume-Uni
• Six citations à la Croix de guerre
• Médaille de la résistance avec rosette
• Croix de Guerre Polonaise
• Croix du combattant volontaire
• Médaille des évadés
• Médaille du Soviet Suprême
• Croix du combattant volontaire de la résistance
• Grand Officier de l’ordre national du Bénin
• Médaille de la France libre
• Grand Cordon « Nicham Ephticar »
• Médaille de vermeil des collectivités locales
• Commandeur de la Santé Publique
• Chevalier des Palmes académiques
• Plaque du millénaire de la ville de Paris

[modifier] Notes

[modifier] Bibliographie

• René Vérard, André Guillard, Jean Pierre-Bloch : Un français du monde entier, 256 p., Édition Corsaire, 1997 — ISBN 2-910475-02-6

[modifier] Œuvres

• Charles De Gaulle - Premier Ouvrier de France vu par un socialiste Éditions Fasquelles (Paris), 1945, 115 p.
• Mes jours heureux Ed. du Bateau Ivre 1947 294 p.
• Liberté et servitude de la presse en France : morceaux choisis Éditions du Livre (Monte-Carlo), 1952, 292 p.
• Le vent souffle sur l'histoire. témoignages et documents inédits Éditions S.I.E.P. 1956. 332 p.
• Khroutchev en France. essai biographique. Éditions S.I.E.P. 1960, 46pp
• Algérie - Terre des occasions perdues. Deux Rives, 1961 111 p.
• De Gaulle ou le temps des méprises éd. La Table ronde, 1969, 230 pp.
• "Le temps d'y penser encore" Jean-Claude Simoen, 1977, 274 pp.
• Jusqu'au dernier jour Albin Michel, 1983, 280 p. ISBN 2-226-01920-0

[modifier] Liens externes

• Son témoignage au procès de Maurice Papon dans les archives de l'Humanité
• L'hommage de la LICRA
• Les rues de Paris: « L'affaire Alexis Carrel »