Louis Lepic
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Louis Lepic est un général français né à Montpellier le 20 septembre 1765 et mort dans sa propriété d’Andrésy le 7 janvier 1827.
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[modifier] Origine
Onzième enfant d’une famille de vingt-deux, la misère le contraint à s’engager dès l’âge de seize ans dans les dragons. Il entra au service en 1781 comme simple dragon, dans le régiment de Lescure, devenu 2e de chasseurs à cheval. Il bénéficie de la Révolution avec son admission dans la garde constitutionnelle du roi. Après le 10 août 1792, il passe maréchal des logis aux dragons de la République. Au bout de six semaines, il est lieutenant-colonel.
[modifier] La Vendée
Chef d’escadron dès mars 1793, il se bat contre les Vendéens de 1793 à 1796 et y reçoit un nombre considérable de blessures. Il servit pendant trois ans à l'armée de l'Ouest (Vendée) en qualité de lieutenant-colonel et s'y fit remarquer par sa bravoure et par son humanité envers les Vendéens.
[modifier] Carrière militaire
Passé à l’Armée d'Italie en 1796, il se distingue à plusieurs reprises par son courage et est plusieurs fois blessé : se signala particulièrement à la bataille de Vérone et à Marengo, où il reçoit sept coups de sabre sur la tête, un à l'épaule et un coup de feu au bras.
Il fut nommé colonel après Marengo. Peu après il entra avec le grade de major dans les grenadiers à cheval de la garde consulaire et fit avec ce corps les campagnes de la Grande Armée.
Nommé colonel major des grenadiers à cheval de la garde impériale après Austerlitz, il participe aux campagnes de Prusse et de Pologne.
[modifier] Eylau
À Eylau, où il est grièvement blessé et reçoit deux coups de baïonnette dans la poitrine et deux coups de crosse sur les genoux, il est promu général de brigade (1807) et entre dans l’histoire.
Chargé de contenir les masses d'infanterie russe qui s'avançaient vers le cimetière, et d'enlever une batterie ennemie qui semait le ravage et la mort dans les rangs français, il tomba sur cette infanterie et en fit un carnage épouvantable ; se portant en même temps sur la batterie russe, il sabre tout ce qui s'y trouve et s'empare des pièces.
Sur le champ de bataille, le soldat Billon le voit, superbe et colossal, exubérant de valeur, de force et d’audace.
- « Le jour d’Eylau, le régiment est placé sous les ordres de son colonel major, Lepic. Les boulets russes qui se fraient sans difficulté un chemin au milieu des flocons, enlèvent hommes et bêtes. Soudain, une voix s'élève, dominant le fracas. C’est Lepic qui hurle : « Haut les têtes, la mitraille n'est pas de la merde ! »
La charge suit de peu ces vigoureuses paroles. Cependant la neige qui tombait avec abondance ne permettait plus de reconnaître la direction qu'il fallait suivre; après avoir exécuté quelques mouvements il se trouva enveloppé par l'armée russe. Les grenadiers à cheval bousculent l'infanterie russe, mais, perdus dans la tourmente de neige, se retrouvent cernés.
Un officier russe se détache et, courtoisement, prie Lepic de se rendre. Sommé de se rendre, il répondit au parlementaire en montrant ses grenadiers : « Regardez ces figures, et dites-moi si elles ont l'air de vouloir se rendre. » Néanmoins, Lepic, connaissant tout le danger de sa position, s'adresse en ces termes à ses grenadiers : « Amis, il faut vaincre ou mourir aujourd'hui, nous avons trois lignes d'infanterie à renverser. Beaucoup d'entre nous y resteront sans doute; mais dût-il n'en retourner qu'un seul pour porter la nouvelle, l'honneur du corps et celui de notre étendard seront sauvés. »
A ces mots, les grenadiers s'écrièrent : « La charge ! la charge! et nous passerons ! » Lepic se forma alors en colonne serrée par pelotons, ordonna' la charge et culbuta successivement les trois lignes russes, sans autre perte que celle de six hommes dont un officier ; lui-même reçut dans la mêlée deux coups de baïonnette et un coup de crosse sur les genoux qui l'empêchèrent pendant quelque temps de monter à cheval sans aide. Le corps qu'il venait de traverser se trouvait alors aux prises avec les Français; ceux-ci voyant arriver sur eux une cavalerie qui débouchait du centre des colonnes russes, la crurent ennemie, l'accueillirent à coups de fusil et tuèrent deux grenadiers et quelques chevaux.
Cependant Lepic parvint à se faire reconnaître et le feu cessa. L'Empereur qui, depuis plusieurs heures, ne savait ce qu'étaient devenus les grenadiers de la garde, témoigna toute sa satisfaction, et nomma le colonel général de brigade, en conservant ses fonctions de major, et y ajouta une dotation de 30 000 francs. Fait baron d’Empire en mai 1809, il est de toutes les autres campagnes (Espagne, Russie, France).
[modifier] Les campagnes de l'Empire
Ce général se couvrit de nouveau de gloire à Wagram, passa en Espagne en 1810, et y remplit avec distinction les fonctions de capitaine général sous les ordre de Murat et de Joseph Bonaparte.
En 1812 il fit la campagne de Russie dans la Garde impériale, et obtint le 9 février 1813 le grade de général de division. Il eut la satisfaction, pendant la campagne de Russie, d’affronter les cosaques de Platow.
Le général Lepic fit encore les campagnes de Saxe et de France, en 1813 et en 1814, à la tête du 2e régiment des Gardes d'honneur.
La Restauration le fit commandant de la 21e division militaire. La chute de Napoléon ne lui nuit pas puisque Louis XVIII le fait comte en janvier 1815.
En 1815 il fut employé, pendant les Cent-Jours, assista à la bataille de Waterloo, et fut mis à la retraite sous la seconde Restauration. Il est mort le 7 janvier 1847 à Andresy.
Son nom est inscrit sur le côté est de l’Arc de triomphe de l'Étoile à Paris.
[modifier] Source partielle
« Louis Lepic », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
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