Martin Gray
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Mietek Grayewski alias Martin Gray est un écrivain francophone, juif d'origine polonaise, né à Varsovie le 27 avril 1922.
Il est connu pour être un des rares déportés juifs des camps nazis ayant pu s'évader, vie qu'il a décrite dans son livre "Au nom de tous les miens".
[modifier] Biographie
Né en 1922, il a 17 ans lorsque «les bourreaux» (c'est comme cela qu'il désigne les nazis dans ses œuvres) envahissent la Pologne.
[modifier] Contrebandier
Transféré dans le ghetto de Varsovie où son père travaille au Judenrat (conseil juif chargé de la gestion du camp par les occupants), il trouve le moyen d'en sortir en soudoyant des soldats nazis et devient ainsi un contrebandier. Plusieurs fois par jour, il fait des allers-retours pour ramener de la nourriture dans le ghetto grâce aux tramways. Lors d'une rafle, son père est attrapé pour se faire déporter. Grâce à ses connaissances, Martin lui sauve la vie en l'aidant à s'échapper.
[modifier] Déporté
Malheureusement, lors d'une seconde rafle son père est déporté vers l'Est. Plus tard ce sera sa mère, ses deux frères et lui-même. Ils sont déportés à Treblinka, où sa mère et ses frères sont exterminés. Compte tenu de sa santé physique il n'est pas tué, et travaille dans divers kommandos, dont les sondernkommandos, qui sont chargés d'extraire les corps des chambres à gaz. Il réussit à s'échapper de ce secteur et à retravailler dans les secteurs de réception des déportés.
[modifier] Évasion du camp d'extermination
Il travaille alors dans un kommando chargé de trier le linge et de le charger dans les wagons. Il peut ainsi s'enfuir de Treblinka en se camouflant dans un wagon. De nuit il se jette hors du train, et traverse divers villages où il informe la population de ce qui se passe à Treblinka, mais personne ne le croit.
[modifier] Retour au ghetto de Varsovie
À son retour, il a la joie immense de retrouver son père, qu'il croyait mort, mais qui sera fusillé devant ses yeux, quelques jours après.
[modifier] Il rejoint l'armée rouge
Il rejoint ensuite l'armée rouge où il finit la guerre, et marche sur Berlin le 30 avril 1945.
[modifier] Émigration aux États Unis
Suite à des différends et se jugeant quitte avec l'armée, il déserte et rejoint sa grand mère maternelle à New York en 1947. Durant 12 ans il y travaille, gagne sa vie, et devient un homme d'affaires important mais il demeure seul jusqu'à la rencontre de sa femme Dina en 1959.
[modifier] Établissement en France
Ils s'installent en Provence où, pendant plusieurs années, Martin pense être enfin en paix. Ce polyglotte -qui parle couramment six langues- se préparait, en 1970 et à l'instigation de Dina, à coucher sur le papier l'histoire des siens.
[modifier] Incendie de forêt où il perd toute sa famille
Le 3 octobre 1970, lors de l'incendie du Tanneron, il perd sa femme et ses quatre enfants. Au bord du suicide, il trouve néanmoins encore une fois la force de survivre et l'écriture devient alors pour lui une thérapie.
[modifier] La fondation Dina Gray
S'acharnant à faire vivre le souvenir des siens, il a fondé la fondation Dina Gray à vocation écologique, chargé de lutter contre les incendies de forêts et pour la protection de l'Homme à travers son cadre de vie.
[modifier] Remariage
Depuis, Martin Gray s'est remarié avec Virginia, a eu trois enfants (Barbara, Larissa et Jonathan). Il a créé plusieurs fondations philanthropiques et continue à donner des conférences à travers le monde, pour raconter l'indicible. En 1989, Martin Gray divorce et se remarie avec Béatrice et de cet union naissent deux fils, Grégory et Tom.
[modifier] Établissement en Belgique
En 2001, après plus de 30 années passées en France, Martin Gray s'installe en Belgique, pays d'origine de sa femme, à Bruxelles près de la gare d'Uccle-Stalle. A son âge (plus de 80 ans), il ne pouvait plus habiter la campagne et recherchait un lieu de culture, une ville. Mais Paris est trop grand pour lui.
En 2005, Il revient vivre en France près de Barbara Larissa et Jonathan site web : www.martin-gray.fr
[modifier] Témoin
Malgré une douzaine d'ouvrages publiés, Martin Gray dit ne pas se considérer lui-même comme écrivain, mais plutôt comme un témoin. "Je n'écris pas, je crie" affirme-t-il dans une interview récente. Il n'est pas qu'un gardien de la mémoire : il continue de croire en un monde plus juste. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
[modifier] Citations
"L'homme, quel qu'il soit, porte en lui la fureur assassine de l'animal." ("Au nom de tous les hommes")
"Il n'y a pas de fatigue pour celui qui crée."
[modifier] Bibliographie
- Au nom de tous les miens, en collaboration avec Max Gallo ISBN 2-266-12221-5
- La prière de l'enfant ISBN 2-266-06854-7
- La maison humaine ISBN 2-221-04640-4
- Le nouveau livre ISBN 2-221-00528-7
- La vie renaitra de la nuit ISBN 2-221-06304-X
- Le livre de la vie ISBN 2-266-07918-2
- Les forces de la vie ISBN 2-221-00206-7
- Vivre debout ISBN 2-221-07723-7
- Les pensées de notre vie ISBN 2-232-11348-5
- Entre la haine et l'amour ISBN 2-221-06969-2
- J'écris aux hommes de demain ISBN 2-221-01277-1
- Au nom de tous les hommes ISBN 2-268-05182-X
[modifier] Films
- Au nom de tous les miens, film de Robert Enrico de 1983
[modifier] Liens externes
le site officiel de Martin Gray: http://www.martin-gray.fr/