Mikhaïl Kalinine
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Mikhaïl Ivanovitch Kalinine (Михаил Иванович Калинин), né le 7 novembre 1875 à Vierkhniaïa Troïtsa (province de Tver) et mort à Moscou le 3 juin 1946, est un révolutionnaire, homme politique et dirigeant soviétique.
[modifier] Biographie
Kalinine est issu d'une famille russe paysanne pauvre, il devint ouvrier dans la métallurgie en 1889 et adhéra au Parti ouvrier social-démocrate de Russie dès ses origines, en 1898 dans la faction bolchevik partisane des thèses de Lénine. Il fut arrêté et exilé pour la première fois en 1899. Il participa à toutes les actions révolutionnaires de ce parti dès la Révolution russe de 1905, à Saint-Pétersbourg. Il fait partie du Comité central en 1912, et collabore à la fondation du journal la Pravda.
Après la Révolution d'Octobre, il devient maire de Petrograd et l'un des membres du Comité exécutif central (CEC), puis membre du Bureau politique du parti. La mort de Sverdlov lui permet de devenir Président du CEC, c'est-à-dire en position (nominale) de chef de l'État. Pendant la guerre civile, il organisa le train d'agitation de la Révolution d'Octobre qui avait pour objectif de rallier ouvriers et paysans aux Rouges.
Pendant toute la suite de sa carrière politique, Kalinine fut membre (suppléant ou titulaire) du Politburo. Kalinine soutient Staline tout au long de sa carrière, sauf en 1929-1930 où il fut proche de l'opposition de droite et réticent à la collectivisation et à la dékoulakisation.
Sa femme Ekaterina avait été arrêtée et déportée pendant les Purges, en octobre 1938, pour des paroles critiques envers Staline. Elle ne sera libérée du Goulag qu'en 1946, l'année du décès de son mari. Impuissant à aider sa propre épouse, Kalinine l'était tout autant pour répondre aux multiples appels à l'aide lui parvenant de toutes parts. Car sa popularité était réelle, et le courrier abondant qu'il recevait montre que beaucoup de citoyens soviétiques de base persistaient à voir en lui un recours ou un interlocuteur. L'historienne Sheila Fitzpatrick mentionne qu'entre 1923 et 1935, le cabinet de Kalinine reçut plus de 1,5 million de demandes d'aide écrites et orales. Elle souligne que Kalinine restait un des dirigeants les plus compréhensifs et serviables, au moins avant les Grandes Purges de 1937.
Le 5 mars 1940, il fut l'un des responsables soviétiques qui contresignèrent l'ordre d'exécution de 25 700 Polonais, dont 14 700 prisonniers de guerre (voir l'article sur le Massacre de Katyń).
Il resta Président du Présidium du Soviet suprême de l'URSS jusqu'à sa démission le 19 mars 1946, très peu de temps avant sa mort.
[modifier] Kaliningrad
Les autorités soviétiques avaient pris habitude d'honorer les principaux dirigeants du parti décédés en donnant leur nom à des villes : ainsi de Lénine (Léningrad, Oulianovsk), de Sverdlov (Sverdlovsk), de Dzerjinski (Dnieprodzerjinsk), de Frounze, etc. L'URSS ayant annexé après la Seconde Guerre mondiale une partie de l'ancienne Prusse orientale, la capitale Königsberg fut renommé Kaliningrad. Ce nom lui est resté depuis lors.
[modifier] Bibliographie
- Sheila Fitzpatrick, Le stalinisme au quotidien, Flammarion, 2002
- Oleg Khlevniouk, Le Cercle du Kremlin. Staline et le Bureau Politique dans les années 1930, Seuil, 1996
- Simon Sebag Montefiore, Staline. La cour du tsar rouge, Syrtes, 2005
