Orania
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Orania est une petite ville d'Afrique du Sud située dans la province du Cap-du-Nord, dans la région du désert du Karoo.
Orania est une exception sud-africaine car elle est une enclave uniquement blanche et afrikaner. Elle constitue l'embryon de Volkstaat.
Orania est l'héritière de mouvements autonomistes boers comme les Oranjewerkers qui avaient envisagé de créer dans les années 80 une communautée autonome à Morgenzon dans le Transvaal.
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[modifier] Géographie
Orania est située dans le Grand Karoo à l’extrême Est de la province du Cap-Nord, le long de la rive gauche du fleuve Orange, lequel forme à cet endroit la frontière administrative avec la province de l'État-Libre.
[modifier] Historique
Carel Boshoff, théologien et beau-fils de l'ancien premier ministre Hendrik Verwoerd, est le fondateur de cette enclave blanche. En décembre 1990, c'est sous sa direction que 40 familles afrikaners s'installent dans cette petite concession abandonnée d'une dizaine de maisons et rachetée par Boshoff au gouvernement sud-africain au prix de US$200 000. Quelques mois auparavant, le gouvernement sud-africain avait libéré Nelson Mandela de prison, légalisé l'ANC et entamé des négociations visant à mettre fin au régime d'apartheid et à procéder aux premières élections multiraciales.
La ville est dorénavant la possession de "Vluytjeskraal Aandeleblok company" dont le président, Manie Opperman, devint le maire de la ville d'Orania. Le nom "Vluytjeskraal" provient du nom de la ferme sur laquelle Orania a été batie.
L'objectif d'Orania est de préserver la culture afrikaner en créant une ville réservée aux pratiquants de la langue afrikaans et qui se reconnaissent dans l'héritage culturel des Boers. C'est l'embryon d'un Volkstaat destiné à assurer la cohésion du peuple afrikaner sous une direction afrikaner. Ainsi, à Orania, il n'y a pas de noirs. Les afrikaners ne doivent compter que sur eux-même et donc faire également les tâches ingrates qu'ils réservaient autrefois aux noirs. La langue afrikaans est la seule langue officielle de la ville.
En 1995, le président sud-africain Nelson Mandela s'est rendu à Orania pour y prendre le thé avec Betsie Verwoerd, la veuve d'Hendrik Verwoerd, responsable de sa mise en détention en 1963. Ce geste légitima Orania et le projet de Volkstaat défendu au parlement par Constand Viljoen et le Front de la liberté. Ainsi, les édiles de la ville refusèrent d'intégrer Orania avec Hopetown et Strydenburg au sein d'une même municipalité. En 2000, un jugement de la haute Cour refusa de trancher et enjoigna le gouvernement et les résidents d'Orania à reprendre des négociations pour transiger sur le statut de la ville.
En avril 2004, Orania lança sa propre monnaie l"Ora".
Lors des élections municipales de 2006, le taux de participation des habitants atteignit 80% (contre 49% nationalement). Aux 484 votes direct des résidents d'Orania s'ajoutèrent 700 votes par internet de sympathisants établis hors de la ville.
Les électeurs ne procédèrent qu'aux élections des conseilers municipaux, refusant toujours de reconnaitre l'intégration d'Orania dans un district municipal plus élargi.
[modifier] Organisation
Son modèle économique s'inspire des colonies juives de Cisjordanie.
La ville compte 600 familles afrikaners. Elle se distingue entre un quartier riche (Grootdorp) et un quartier moins riche (downtown Kleingeluk). Les habitants de ce quartier sont souvent ceux appelés à affectuer les travaux qui autrefois été réservés aux noirs (black jobs).
Dans sa partie résidentielle, Orania comprend douze rues, aux noms en afrikaans évoquant à quelques modifications près les douze pierres précieuses qui ornent les fondations de la nouvelle Jérusalem dans l’Apocalypse de saint Jean (21, 19-21) : jaspis (opale en afrikaans), saffier (saphir), agaat (calcédoine), smarag (émeraude), sardoniks (sardoine), beril (béryl), topaas (topaze), ametis, oniks, robyn, diamant, pêrels (perles).
La ville comprend deux écoles "Die Volkskool Orania" et "CVO Skool Orania". Elles sont d'inspirations chrétiennes et boers. La méthode d'enseignement y diffère du reste de l'Afrique du Sud mais elle est considérée comme très moderne (travail sur ordinateur individualisé, examen bi-annuel) et adaptée aux standards pratiqués dans le monde occidental.
Orania est aussi réputée pour ses techniques modernes d'agriculture au milieu d'un désert arride. Le dernier projet en date est la culture massive de la noix de pécan.