Père Chaillet
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Pierre Chaillet (13 mai 1900, Doubs, France - 1972), était un théologien et un professeur français. Il fut agent de renseignement, puis chef dans la Résistance française. Son action était surtout tournée vers l'aide aux Juifs. Il fut notamment président du Comité des œuvres sociales de la résistance, puis créa les Cahiers du témoignage chrétien. En France, il fut le maître de la résistance sprirituelle face aux nazis. Selon Maurice Schumann, « Vous avez été notre 18 juin spirituel ».
Il est né dans une petite ferme du Doubs. Elève au petit séminaire de la ville de Maîche, il reçoit alors sa vocation religieuse et entre dans la Compagnie de Jésus à l'âge de 22 ans.
Déjà respecté en tant que théologien pendant les années 1930, sa notoriété grandit par ses actions de Résistance et son extrême dévouement pour la cause juive. C'est une résistance caritative qu'a mené ce jésuite, même s'il fit partie d'attaques armées et autres actions de résistance face à l'occupant.
Par ses voyages en Europe germanique et centrale, il découvre l'emprise que le Troisième Reich étend progressivement sur toute l'Europe. C'est ainsi qu'en 1939, il publie le livre l'Autriche souffrante, ce qui lui vaut d'être surveillé de très prêt par les services de renseignement allemands. Déjà conscient des risques de la puissance nazie, c'est en homme averti qu'il entre dans la Seconde Guerre mondiale.
En 1941, décidé à être actif face à l'ennemi et à prévenir les dangers du nazisme, il crée l'un des premiers journaux de la Résistance : les Cahiers du témoignage chrétien. Quatorze numéros se succéderont jusqu'en août 1944. Pour des raisons d'accessibilité et d'aspect pratique, il décide en 1943 d'ajouter un feuillet supplémentaires aux Cahiers, c'est le Courrier du témoignage chrétien.
La particularité de ce journal tient à son aspect spirituel et catholique de la résistance. Par voie de presse, le jésuite dénonce clairement et à l'aide des Évangiles, la politique antisémite des nazis et son danger pour la religion chrétienne, ainsi que pour l'homme.
Il fonde également l'Amitié chrétienne, une organisation qui vient en aide aux populations étrangères en fournissant logements, faux papiers, tickets de rationnement et secours financier. Il mobilise ainsi des bonnes volontés de toutes confessions : juifs, protestants, catholiques. Par ces actions de tous les jours, il pratique le plus beau des héroïsmes, l'humilité.
En 1942, il sauve de la mort plusieurs dizaines d'enfants juifs qui devaient être raflés. D'autres sources signalent qu'il a sauvé des milliers d'enfants juifs en les faisant, entre autres, évacuer vers l'Espagne et la Suisse.
Placé en résidence surveillée, puis poursuivi par la Gestapo, il leur échappera jusqu'à la Libération, où il sera nommé ministre de la santé. Longtemps oublié, il restera un grand soldat de Dieu.
