Paschal Grousset
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Paschal Grousset (1844-1909) est un journaliste, homme politique et écrivain français. Il a eu une vie très mouvementée et une formation variée.Il participe activement à la Commune de Paris, avant de devenir député de la Troisième République.
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[modifier] Formation
Originaire de Corse, il est né à Corte. Il devient bachelier après des études secondaires au lycée Charlemagne, il fait durant 4 ans des études de médecine à Paris, il est reçu au concours d’externat en 1865 puis il abandonne et se tourne alors vers le journalisme et signe ses articles du pseudonyme Philippe Daryl.
[modifier] L'éducation physique
Ses articles publiés dans le journal Le Temps, sous le pseudonyme de Philippe Daryl, essentiellement, sur le sport et l'éducation ainsi que son ouvrage La Renaissance physique (1888), proposent une vision communarde des pratiques physiques opposée à la vision « versaillaise » des pratiques sportives. Il souhaite valoriser les plus faibles et les plus en difficulté ainsi que le plus grand nombre de pratiquants contrairement au modèle sportif qui valorise le champion et le plus petit nombre. Il écrira pourtant un tome de l'Encyclopédie des Sports de 1892 consacré aux jeux de balles et de ballons (et sera l'un des principaux artisans de l'introduction du football en France). Mais il cherche davantage à promouvoir les jeux français que les sports anglais qu'il discrédite dans plusieurs articles du Temps. Il crée en octobre 1888, la Ligue Nationale d'Education Physique qui globalement rejette la compétition sportive en la considérant comme politiquement et moralement néfaste. Il s'oppose ainsi frontalement à Jules Simon qui a créé en juin de la même année un « comité pour la propagation des exercices physiques ». En effet, si Grousset est favorable à la pratique des sports en tant qu'hygiène de vie, il rejette toute idée de compétition, au profit d'un idéal de fraternisation et d'éducation populaire. Cela le place, à tous les égards (tant en politique qu'au niveau de l'idéal sportif), totalement à l'opposé d'un Pierre de Coubertin.
[modifier] Communard
Grousset est un opposant résolu du régime impérial (cela ne va d'ailleurs pas sans quiproquo, beaucoup, à ses débuts, le considérant, puisque corse, comme un bonapartiste), il devient rédacteur en chef de La Marseillaise d'Henri Rochefort mais il s’engage durant la guerre de 1870. Avec l'arrivée de la Commune de Paris, il débute une troisième carrière d’homme politique. Le 26 mars 1871, il est élu membre du Conseil de la Commune par le XVIIIe arronfissement, puis il est désigné comme délégué aux Relations extérieures; il n'eut guère de succès à ce poste, ses détracteurs le décrivant comme ayant "beaucoup d'extérieur et peu de relations". Son engagement politique et son travail dans le journalisme le conduiront à s’occuper des problèmes relatifs à l’enseignement. Il est également membre de la Commission Exécutive. Il vote pour la création du Comité de Salut public. Après l'écrasement de la Commune, il est condamné par le gouvernement Thiers à la déportation en Nouvelle-Calédonie, où il arrive en 1872. Il s’en échappe en 1874 en compagnie d'Henri Rochefort, Olivier Pain, Charles Bastien, Achille Ballière et François Jourde, rejoint l'Australie puis se réfugie en Angleterre où il enseigne. Il rentre en France lors de l’amnistie de 1880.
En 1893, il devient député socialiste indépendant du XIIème arrondissement de Paris et le restera jusqu’à sa mort.En 1905 il vote la Loi de Séparation des églises et de l'état. Il sera l'auteur de plusieurs mesures favorables aux milieux les plus démunis. On lui doit notamment l'électrification de plusieurs musées et librairies parisiens et leur ouverture tardive; il espérait par là amener les masses populaires à la culture.
Il est à noter que, si Grousset est profondément socialiste dans ses idées, il n'est pas pour autant internationaliste, l'engagement à gauche s'inscrivant pour lui dans un cadre avant tout patriotique, voire parfois cocardier.
[modifier] La littérature
Écrivain pour la jeunesse sous le pseudonyme d'André Laurie, il débute en proposant à l'éditeur Hetzel deux ébauches de romans qui, remaniés par Jules Verne, donneront : Les 500 millions de la Bégum et L'étoile du Sud. Vient ensuite l'Epave du Cynthia (1885), roman cosigné avec J. Verne. On sait aujourd'hui que ce roman fut écrit entièrement par André Laurie. Il va s'affirmer grâce à la série des Vies de Collège dans tous les Pays et à ses Romans d'Aventure toujours édités chez Hetzel. En particulier : Les exilés de la Terre (1887), De New York a Brest en sept heures (1888), Le Secret du Mage (1890), Le Maitre de l'Abime, Le rubis du grand Lama (1892), Le Capitaine Trafalgar, L'Héritier de Robinson, Spiridon le muet (1909)... On lui doit également une traduction de l'Île au trésor de Robert Louis Stevenson. Il a aussi signé "Wassili Samarin" qui, en réalité, a été écrit par son ami Robert Caze.
[modifier] Sources
- Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, Flammarion, collection Champs, 1978
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