Pigeon ramier
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Pigeon ramier |
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Columba palumbus | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Aves | ||||||||
Ordre | Columbiformes | ||||||||
Famille | Columbidae | ||||||||
Sous-famille | Columbinae | ||||||||
Genre | Columba | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Columba palumbus Linnaeus, 1758 |
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Références | |||||||||
ITIS : (en) | |||||||||
Statut de conservation IUCN : |
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Le pigeon ramier (Columba palumbus L.) est le plus grand et le plus commun des pigeons européens. Il est répandu aussi bien en forêt que dans les espaces urbains et ruraux. La colonisation des grandes villes est plus récente que celle faite par le pigeon biset. Dans les grandes villes, et à Paris notamment, ces oiseaux nichent fréquemment dans les jardinières des balcons ou des terrasses où ils pondent deux oeufs. Ils reviennent au nid initial de génération en génération sur des dizaines d'années.
Les populations ouest-européeennes du pigeon ramier sont erratiques et sédentaires, tandis que les populations du nord et de l'est sont migratrices. La population britannique ne quitte son île qu'exceptionnellement à l'occasion, rarissime, d'un enneigement prolongé.
Les populations longues-migratrices franchissent les Pyrénées pour hiverner dans la péninsule ibérique, où elles s'alimentent de glands dans la « Dehesa ». Ce sont ces populations longues migratrices qui supportent l'essentiel de la pression de chasse lors de leur migration à l'automne et, depuis quelques années, dans leur stationnement hivernal. Elles sont en forte diminution, tandis que les populations erratico-sédentaires semblent se maintenir ou progresser.
Sommaire |
[modifier] Précisions
La dénomination vernaculaire des pigeons est assez confuse sur le territoire français. On relève notamment :
- Columba palumbus (pigeon ramier) = "palombe" dans le sud-ouest de la France et également désormais dans le sud-est où l'ancienne dénomination de "biset" a pratiquement disparu en référence à cette espèce.
- Columba œnas (pigeon colombin) dit Rouquet au sud de la Loire,ou pigeon ramier ou pigeon des champs.
- Columba livia (pigeon biset) dit pigeon, pigeon domestique, pigeon des villes, des pigeonniers et des falaises à l'état sauvage (rock dove en anglais).
[modifier] Habitat
Le pigeon ramier est capable de résister à des conditions météo telles que la pluie, la fraîcheur ou une forte humidité mais supporte mal la chaleur torride, l'aridité, le gel et la neige. On le retrouve donc sous les latitudes moyennes de toute l'Europe occidentale qui sont d'un climat tempéré. On retrouve quelques nichées, mais de manière marginale, dans les steppes et les zones méditerranéennes.
A l'origine, son habitat était essentiellement forestier, mais ce milieu sera d'autant mieux colonisé s'il est bordé d'espaces dégagés mis en culture ou si la forêt est parsemée de clairières cultivées. Mais cette espèce s'adapte très facilement à des changements climatiques et à des modifications de son environnement.
On pourra trouver des nichées au dessus de 1500 mètres dans les Alpes et entre 1500 et 3000 mètres dans l'Himalaya en été, pourtant l'espèce est censée éviter les zones rocheuses de montagne.
Les bois de frênes, de chênes et d'aulnes et les jeunes plantations de conifères sont volontiers utilisés pour nicher.
[modifier] Alimentation
Le régime du pigeon ramier est essentiellement constitué de matière végétale (feuilles vertes, baies, bourgeons, fleurs , racines et graines) mais des invertébrés sont consommés occasionnellement. L'alimentation se déroule principalement au sol par picorage mais elle peut également s'effectuer dans les arbres, les oiseaux se montrant alors d'une rare agilité. Au sol, l'alimentation a souvent lieu en groupe dans lequel il règne une véritable hiérarchie. Les oiseaux dominants se trouvant au centre du groupe se nourrissent plus rapidement que les subordonnés placés, eux, en périphérie.
Il a été observé que la plus grande quantité de nourriture est prise en fin d'après-midi.
% ration quotidienne | HORAIRES | |||
06h00- 09h00 | 09h00 - 12h00 | 12h00 - 15h00 | 15h00 - 18h00 | |
sauvages | 8,5 | 12,7 | 8,8 | 70,0 |
captivité | 11,2 | 16,5 | 8,8 | 63,5 |
Le comportement des oiseaux est cependant fortement dépendant de la période de l'année et de la nature des cultures exploitées. En effet, en hiver, le ramier va passer 95 % de sa journée à chercher sa nourriture alors qu'en automne et en été ce pourcentage tombe à 10 % dans les champs de céréales. Cela est dû à la différence de valeur énergétique des aliments consommés : plus la nourriture est riche et abondante, moins les oiseaux ont besoin de temps pour obtenir leur ration quotidienne.
[modifier] Les jeunes pigeons ramiers
Ce chapitre est intéressant pour ceux qui veulent se lancer dans «l'élevage».
Les jeunes ramiers sont nourris au début de leur vie avec du lait de jabot. Ce lait est une formation légèrement caséeuse (caséine : protéine du lait) sécrétée par l'épithélium glandulaire du diverticule œsophagien, c'est-à-dire le jabot. Il est composé de 65 à 85 % d'eau, de 13 à 19 % de protéines, de 7 à 13 % de matières grasses et 1,5 % de sels minéraux. Il contient aussi des vitamines A, B1 et B2, un peu de calcium mais pas de glucides contrairement à celui des mammifères.
Après 15 jours «d'allaitement», ce lait n'est plus composé que de 20 % de matière nourrissante. Ce qui n'est plus fourni par le lait de jabot est remplacé par des aliments végétaux légèrement prédigérés par les parents. Les jeunes font régurgiter les parents en stimulant le fond de leur gorge à l'aide de leur bec, beaucoup plus aplati que celui des parents (certains le comparent même à un bec de «pélican»...).
[modifier] Comportement
[modifier] Social
Le pigeon ramier est un oiseau très grégaire notamment sur les lieux d'alimentation et les dortoirs mais cela en dehors de la période de reproduction. Des observations font état de rassemblements de plus de 100 000 individus, peut-être plus. Les dortoirs sur les sites d'hivernage rassemblent bien souvent plusieurs milliers d'oiseaux.
Pendant la reproduction qui se situe de Mars à Juillet, le ramier mène en effet une vie essentiellement familiale, partagée entre le couple et la progéniture, vie que l'on pourra donc opposer au reste de l'année ou elle vit en société.
Comme beaucoup d'animaux, ces regroupements qui créent un effet de masse assurent sa défense contre les prédateurs.
C'est ensemble que les ramiers se lèvent le matin pour aller chercher leur nourriture et s'abreuver, c'est ensemble qu'ils feront leur sieste, côte à côte perchés.
[modifier] Sexuel
Les pigeons ramiers sont monogames.
Les couples se forment généralement pour une saison de reproduction, mais ils peuvent durer plus longtemps, parfois même jusqu'à la disparition d'un des deux partenaires. La maturité sexuelle est atteinte dès la seconde année de vie . Les nids sont installés haut dans les arbres, à la division de plusieurs branches. Les territoires sont défendus par les mâles. Plus la densité de population est forte et plus les territoires sont réduits.
Il a été montré, à partir d'individus bagués, que les jeunes avaient tendance à revenir nicher sur leur lieu de naissance.
[modifier] Parade nuptiale
La parade aérienne des pigeons ramiers est proche de celle des autres membres de la famille des Colombidés et se déroule en 3 phases :
- le mâle monte dans les airs lentement sur 20 à 30 mètres,
- il semble s'arrêter puis bascule en battant très rapidement des ailes pour laisser entendre des claquements très caractéristiques,
- enfin, il plonge sur 7 à 8 mètres les ailes ouvertes à l'horizontale et la queue bien étalée.
Ce cycle peut être renouvelé jusqu'à 5 fois avant que les oiseaux ne se décident à se poser.
[modifier] Dortoirs
Le pigeon ramier aime, en dehors de sa période de reproduction, à se retrouver en larges bandes et à se réunir sur des dortoirs communs pour passer la nuit.
Ces dortoirs sont choisis en fonction de paramètres comme la hauteur des arbres, la densité du feuillage qui doit laisser la vue du sol, la fréquentation de la zone par l'homme et les prédateurs.
Ces dortoirs peuvent être parfois éloignés des zones d'alimentation. Un cas a été signalé où les ramiers parcouraient 65 km aller et retour deux fois par jour (un pour la sieste et l'autre pour la nuit). En général, compte tenu de la « loi du moindre effort alimentaire» qui régit le monde animal, les ramiers préfèrent s'installer dans des secteurs où les ressources sont suffisamment proches des dortoirs.
Il est évident que ces rassemblements attirent les prédateurs. Les ramiers ont mis au point une technique consistant à se regrouper d'abord jusqu'à la nuit sur un « pré-dortoir », et au dernier moment, quasiment dans l'obscurité, à passer rapidement sur le vrai dortoir, laissant derrière les indésirables.
L'hiver, la population urbaine aime dormir dans les parcs et les jardins des villes où les individus se sentent bien protégés et où ils peuvent gagner 1 ou 2 degrés par rapport à la campagne, une économie d'énergie non négligeable dans une telle période.
[modifier] Nidification
Il y a des variations considérables concernant la saison de reproduction selon les régions. Par exemple, les populations urbaines de Grande-Bretagne commencent à nicher à partir de mi-février alors que leurs congénères ruraux commencent un à deux mois plus tard. Les différences entre les régions sont souvent dépendantes de l'accès à la nourriture: en Afrique du Nord, les pontes commencent en mai-juin, aux Açores de mai à juillet alors qu'en Europe Centrale, elles ne débutent pas avant la mi-avril.
Les nids sont généralement installés assez haut dans les arbres, dans une fourche, rarement au sol ou dans une haie basse. Un même nid peut être utilisé pour plusieurs pontes et au cours de plusieurs années. Ce nid est une vague plate-forme de 17 à 26 cm de diamètre, composée de brindilles assez grossières. Les œufs sont en général d'une taille de 41 x 29 mm, de couleur blanche, et pèsent en moyenne 18,5 g. La ponte est composée de un à deux œufs, rarement plus.
Théoriquement, dans des zones non perturbées et sans prédateurs, les ramiers peuvent effectuer trois pontes par an. Il y a généralement deux couvées pour la plupart des couples, et les secondes couvées sont souvent des couvées de remplacement.
L'incubation dure 17 jours en moyenne et est assurée par les deux parents à tour de rôle, le mâle ne couvant qu'un tiers de la durée de la journée, et généralement de 10 h à 17 h.
Les jeunes naissent dans un état de développement incomplet et nécessitent donc d'être couvés encore au moins 7 à 8 jours de plus. Les petits sont nourris avec du lait de jabot plusieurs fois par jour au début, puis seulement deux fois par jour au bout de 8-10 jours par chacun des parents.
Les jeunes ramiers sont indépendantes à partir de 20 à 35 jours.
[modifier] Vocalisations
Le pigeon ramier roucoule.
Il existe des variations non négligeables d'un individu à l'autre au niveau du timbre de la voix, du rythme et de la durée du chant. De plus, le chant du mâle est plus guttural que celui de la femelle, dont les vocalisations sont plus douces et assez sporadiques.
[modifier] Le plumage
Le plumage est épais, mais fragile. Le moindre petit choc peut lui enlever des plumes ou du duvet. Mais cela peut lui être d’une grande utilité, surtout lors de contacts avec ses principaux prédateurs. Le principal ennemi naturel est l’autour, et on sait que celui-ci attaque par-dessous, en plantant ses griffes dans le poitrail par un très rapide retournement du corps. La plupart du temps, l’autour repart avec simplement une bonne poignée de plumes entre ses serres.
La robe du ramier est d’un bleu clair grisé tout en nuances. Le poitrail part d’un rose pâle et tire vers le blanc lorsqu’on se rapproche de la queue. Celle-ci est longue et porte des barres noires à son extrémité, sur la face ventrale.
Le cou est orné d’un collier blanc non fermé dont les bords virent au vert sombre et au pourpre. Ce collier n’apparaît qu’à partir de 6 à 8 semaines. C’est un bon moyen pour différencier une très jeune individu d’une adulte. Par contre, dès que l'oiseau porte ce collier, il est plus délicat de déterminer son âge.
Le critère qui sépare à coup sûr les oiseaux de première année des oiseaux plus âgés est la présence d’un liseré marron clair sur certaines plumes des ailes et plus particulièrement les plumes qui recouvrent les grandes rectrices.
Un bon critère de différenciation lorsque la mue post juvénile est terminée, est la couleur de l’iris et de la base du bec qui sont gris bleutés pour les jeunes ramiers. La pointe du bec est d’un blanc jaunâtre et les pattes sont rose mauve ou gris bleu avec des marques pourpres.
Les plus vieux individus ont un iris jaune citron pâle ou jaune sulfureux, la base du bec devient rose rouge, pourpre ou rouge vif, la pointe du bec jaune vif ou jaune orangé et les pattes rouge pourpre profond ou rouge foncé.
La mue du manteau n’est jamais complète. En effet, on pourra retrouver des individus avec des séries de plumes neuves séparés par des vieilles plumes de l’année précédente. Les chasseurs qui élèvent des ramiers en captivité provoquent souvent la mue en leur arrachant les plumes, surtout celles de la queue qui ont tendance à s'abîmer dans les volières.
Il est à noter qu'il n'y a pas de dimorphisme sexuel.
[modifier] Lien interne
[modifier] Références
- Columba palumbus dans Columbiformes dans la Liste d'Alan P Peterson (en)
- Columba palumbus azorica dans Les oiseaux les plus menacés en Europe (fr)
(sur le site de l’Union européenne — directive oiseaux) - Columba palumbus dans Avibase (fr) (Voir carte de répartition)
- Columba palumbus dans www.oiseaux.net (fr)
- Référence Fauna Europaea : Columba palumbus (en)
- Référence ITIS : Columba palumbus Linnaeus, 1758 (fr)
- Référence AnimalDiversityWeb : Columba palumbus (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Columba palumbus (en)
- Référence IUCN : Columba palumbus Linnaeus, 1758 (en)
- Fonds documentaire ARKive (photographies, extraits sonores et vidéos) : Columba palumbus (en)