Point de vue religieux sur le suicide
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Sommaire |
[modifier] Bouddhisme
Suicide |
Formes de suicide |
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Euthanasie |
Attentat-suicide |
Suicide rituel |
Suicide collectif |
Suicide forcé |
Suicide par police interposée |
Suicide par Internet |
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personnalités suicidées |
Point de vue sur le suicide |
Médical |
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Religieux |
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Selon les enseignements de Bouddha, notre passé influence notre présent et ce qu'un individu fait à ce moment présent a une conséquence sur son avenir, dans cette vie ou dans la suivante. Il y a un lien de cause à effet. C'est le karma, toute action intentionnelle du corps, de l'esprit ou de la parole a une conséquence et sa répercussion est la raison des différences et conditions de notre existence à travers le monde.
La souffrance de quelqu'un est donc la conséquence d'actions négatives du passé ou simplement le fait d'être dans le Saṃsāra (le cycle de vie et de mort). Une autre raison de la souffrance est le fait de vivre perpétuellement dans l'impermanence. Puisque toute chose est dans un état constant de flux, l'individu souffre d'insatisfaction face au flux des évènements de la vie. Pour sortir du Saṃsāra, il suffit de réaliser sa « nature vraie » à travers le Bodhi (l'éveil) dans le moment présent : c'est le Nirvāna.
Pour les bouddhistes, étant donné que le premier précepte est d'empêcher la destruction de la vie (y compris de soi-même), le suicide est clairement considéré comme une forme d'action négative. Malgré ce point de vue, une ancienne pratique asiatique semblable au seppuku se maintient et les Bouddhistes peuvent commettre un acte d'« honorable » suicide en cas d'oppression. Ainsi, les moines tibétains ont utilisé cette pratique pour protester contre l'occupation chinoise du Tibet et les violations des droits de l'homme envers les Tibétains par la Chine.
[modifier] Hindouisme et jainisme
Chez les hindous et les jaïns, se suicider est considéré comme un péché aussi grave que tuer autrui. Cependant, dans certaines circonstances, il est considéré comme acceptable d'en finir avec la vie en jeûnant. Cette pratique, appelée prayopavesha, nécessite tant de temps et de volonté qu'il n'y a aucun risque que cela soit fait impulsivement. Cela laisse aussi le temps à l'individu de régler ses affaires, de réfléchir à la vie et de se rapprocher de Dieu.
Un cas historique et célèbre est celui de Chandragupta Maurya qui renonça au trône, se rendit dans le Karnataka, se fit moine jaina à Shravana-Belgola et mit fin à ses jours en commettant le suicide rituel par inanition.
[modifier] Christianisme
Le christianisme est traditionnellement opposé au suicide ainsi qu'au suicide assisté. Ceci permet de comprendre en partie le débat actuel sur l'euthanasie
Dans le catholicisme en particulier, le suicide est considéré comme un péché grave. En effet, la vie de tout homme est la propriété de Dieu et la détruire est donc interprétable comme une négation de cette domination divine.
- « Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée. C’est Lui qui en reste le souverain Maître. Nous sommes tenus de la recevoir avec reconnaissance et de la préserver pour son honneur et le salut de nos âmes. Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas.[1] »
En outre, le suicidé contrevient aux trois vertus théologales : la Foi (en Dieu), l'Espérance et la Charité (ici : envers soi-même). Cette idée est illustrée par le suicide de Judas après sa trahison de Jésus. Traditionnellement, les suicidés n'étaient pas inhumés en terre consacrée, mais à l'extérieur du cimetière, sans cérémonie religieuse. Coupables de péché mortel, entrainant la rupture avec Dieu, leurs âmes ne pouvaient pas accéder au paradis.
- Le péché mortel se définit par 3 caractéristiques : il faut la matière (une faute grave), la connaissance (savoir que c'est une faute), et la volonté (vouloir la commettre).[2]
Aujourd'hui, l'Eglise voit dans ceux qui se suicident des personnes dans un état de détresse et de déprime. La troisième condition du péché n'est alors pas forcément remplie (pleine volonté de commettre le mal) et il n'y a donc pas forcément péché mortel
- «On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie. »[3]
[modifier] Islam
Comme les autres religions abrahamiques, l'islam voit le suicide comme un péché et un obstacle à l'évolution spirituelle. Cependant, les êtres humains ne sont pas infaillibles et peuvent commettre des erreurs. Allah leur pardonne les péchés s'ils sont sincères dans leur repentir.
Pour ceux qui renoncent à croire en Dieu, les conséquences sont mauvaises. En effet, dans le Coran, le livre saint des musulmans, si Allah est infiniment grand et miséricordieux, pardonnant tous les péchés, il en est cependant un seul péché impardonnable "Al-shirk" : l'incroyance (ici notre sujet) et l'association religieuse (le fait d'adorer d'autres divinités avec Allah). Selon la Sunnah (livre sur la vie du prophète Mohammed), celui qui se suicide et n'en montre aucun regret passera une éternité en enfer, effectuant sans cesse l'acte par lequel il s'ôta la vie.
En dépit de ce fait, il existe une croyance selon laquelle les actions commises dans le cadre du Jihad menant à sa propre mort ne sont pas considérées comme un suicide même si l'acte en soi ne peut qu'entraîner sa propre mort (comme dans les attaques suicides qui visent l'occupation). Ces actes sont considérés au contraire comme une forme de martyre et ceci bien que dans le Coran il soit expressément écrit que ceux qui tuent des innocents sont des pécheurs et transgressent la loi de Dieu.
[modifier] Judaïsme
Le judaïsme voit dans le suicide un des péchés les plus graves. Le suicide a toujours été interdit par la loi juive à l'exception de trois cas bien précis : si quelqu'un est forcé par autrui à commettre un meurtre, s'il est forcé à commettre un acte d'idolâtrie, ou s'il est forcé à commettre un adultère ou un inceste. Dans ces trois cas seulement, le suicide est permis. Dans tous les autres cas, le suicide est interdit et cette interdiction comprend la participation à un suicide assisté. D'ailleurs, personne ne devrait demander à quelqu'un d'autre de l'aider à se suicider puisque d'une part le suicide est strictement interdit et d'autre part il ou elle pousserait l'autre à commettre un péché.
[modifier] Autres traditions
Dans la culture Inuit traditionnelle, les vieilles personnes se laissaient mourir de froid quand elles devenaient une charge trop importante pour leur proches.