Richard II de Normandie

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Richard II de Normandie, dit Richard l' « Irascible » ou Richard le « Bon », est duc de Normandie de 996 à 1026.

Sommaire

1 La minorité
2 La Normandie et l'Angleterre
3 Les voisins continentaux
4 Généalogie
5 Sources

[modifier] La minorité

À la mort de son père, le duc Richard Sans-Peur, il est semble-t-il, encore mineur, ce qui laisse le champ libre à une vague de troubles politiques dans le duché normand.

Il y a tout d'abord une grave révolte de paysans en 996/997, qui décident de former des assemblées pour se gouverner eux-mêmes. Un richardide, le comte Raoul d'Ivry, oncle du duc, est envoyé pour la réprimer : c'est un massacre. Ce dernier fait mutiler grand nombre de rebelles, faisant couper les pieds et les mains des principaux chefs de la révolte, dont beaucoup meurent de leurs supplices peu après, victimes d'hémorragies ou de la gangrène.

« Au cours de la même époque » (« eadem tempestate » en latin), un autre richardide, Guillaume, demi-frère du duc nommé comte d'Hiémois, refuse de reconnaître son autorité. Raoul d'Ivry mène une expédition qui aboutit à la capture de Guillaume. Cependant, les vassaux du comté de Hiémois restent agités et vers 1001, l'un d'entre eux réussit à faire évader son comte mais ce dernier vient demander le pardon de son demi-frère. Vu l'agitation latente du comté, Richard ne lui restitue pas le Hiémois mais lui confie le comté d'Eu, car le comte Godefroi Giffard (cf. Giffard), frère de Guillaume vient de décéder.

C'est également vers 1001 que Richard invite à Fécamp, résidence préférée du duc Richard Sans-Peur, le Piémontais Guillaume de Volpiano.

[modifier] La Normandie et l'Angleterre

Pendant la minorité de Richard, des Vikings profitent, souvent avec l'accord ducal, de l'ouest du duché comme base arrière pour mener des expéditions contre l'Angleterre anglo-saxonne. En réaction, vers l'an 1000, le roi anglo-saxon Ethelred monte une expédition contre le duché normand. Débarqué dans le Cotentin, les Anglo-Saxons, pourtant nombreux et bien préparés, sont repoussés par Néel de Saint-Sauveur, vicomte du Cotentin, et taillés en pièces. Cependant, le duc Richard retisse bientôt des alliances avec l'Angleterre, notamment en 1002, lorsqu'il donne sa sœur, la princesse Emma, au roi Ethelred (de cette union naît plus tard le futur roi Édouard le Confesseur). Cependant, le 13 novembre 1002, sous l'accusation d'un complot, Ethelred fait massacrer tous les Danois du royaume : c'est le sanglant massacre de la Saint-Brice. La réaction danoise est rapide : le roi Sven « Á-la-Barbe-Fourchue » ravage son royaume en 1003, 1004, 1006, et 1009, et finit par soumettre l'Angleterre. En 1013, Ethelred, Emma et leurs enfants doivent se refugier auprès de Richard.

[modifier] Les voisins continentaux

En 1006, Baudoin IV de Flandre s'empare de la ville de Valenciennes, en terre d'Empire. Un coalition se monte bientôt contre lui, réunissant l'empereur germanique Henri II, le roi Robert le Pieux et les Normands du duc Richard. Malgré cette coalition, l'expédition est un échec.

Au sud, le duc est en conflit direct avec Eudes II de Blois, comte de Chartres, mais aussi indirectement avec le puissant Foulque « Nerra » dans le Maine, et avec la Bretagne, à l'ouest.

Auparavant, la maison des comtes de Rennes, soutenue par les comtes de Blois, s'oppose à celle des comtes de Nantes soutenue par les comtes d'Anjou. L'attention d'Eudes II de Blois ayant été déportée ailleurs, Geoffroi, comte de Rennes et duc de Bretagne fait appel au voisin normand. Cette alliance est consacrée par les mariages de Geoffroi avec la princesse normande Havoise de Normandie, sœur de Richard puis, avant 1008, de Richard avec Judith, sœur de Geoffroi. Avec le décès de ce dernier en 1008, son épouse prend les rênes de la Bretagne.

Dans un premier temps, Richard cherche une relation pacifique avec le comte de Blois en lui offrant, avant 1005, la main de sa sœur Mathilde, avec en dot la moitié de la ville de Dreux. Or celle-ci décède peu après et selon l'usage, Richard souhaite récupérer cette dot, ce que refuse net Eudes. Allié des Bretons, Richard fait construire la forteresse de Tillières pour compenser la perte de Dreux. Avec ses alliés les comtes Hugues III du Maine et Galeran Ier de Meulan, Eudes vient attaquer la place avant son achèvement. Cette coalition est cependant défaite. En effet, Richard fait plusieurs fois appel à des contingents scandinaves, d'authentiques vikings qui viennent lui prêter main forte en ravageant les terres des ennemis du duc. Le Poitou est mis à sac. En 1016, le futur roi de Norvège en personne, Olav le Gros (bientôt nommé le « Saint » après sa conversion au christianisme), intervient et séjourne dans le duché avec ses hommes. Accueilli par Richard, il se fait bâptiser à Rouen avant de repartir en expédition piller les côtes occidentales de la France actuelle jusqu'en Espagne, expédition auquel participe des Normands du duché.

[modifier] Généalogie

Richard l'Irascible est le fils du duc Richard Sans-Peur et de Gunnor de Crépon, une normande appartenant à la haute noblesse ducale, d'une famille issue d'un lignage scandinave (cf. famille De Crépon), épousée « More danico ».

De son épouse Judith de Bretagne, il a :