Ultrère
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Ultrère ou Oltrère (en catalan : Ultrera) est un château fort, aujourd'hui en ruines, situé au sommet d'un éperon rocheux escarpé du massif des Albères, dans le département des Pyrénées-Orientales.
Il se trouve sur la commune d'Argelès-sur-Mer, mais il est historiquement lié à la commune de Sorède.
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[modifier] Étymologie
Le nom d'Ultrère viens du latin Castrum Vultrarium, c'est-à-dire le château du Vautour. Ce nom reflète l'accès difficile du site. Par la suite on trouve les noms Vultraria, puis Ultrera, traduit en français Ultrère. La chapelle que renferme le château est souvent qualifiée de Mara de Deu Vell (Notre-Dame l'ancienne), car il fut l'ancien sanctuaire dédié à la Vierge, sanctuaire qui se trouve aujourd'hui à Notre-Dame du Château, situé en contrebas des ruines actuelles.
[modifier] Histoire
Le château d'Ultrère se dresse sur un éperon rocheux aride surveillant toute la plaine du Roussillon, ainsi que les gorges de Lavail. Il fait partie d'un ensemble de fortifications (dont la tour de guet de la Massane et l'ancien château de Montbram, situé au dessus du hameau de Lavail) destinées à défendre et surveiller un passage naturel entre le Roussillon et la Catalogne. Ce point hautement stratégique fut fortifié par les Romains, probablement au moment de la conquête de la Péninsule Ibérique, mais le château n'est mentionné dans aucun écrit romain connu à ce jour. Cependant un érudit perpignanais, Alart, au XIXe siècle supposa que la construction remonterait à l'époque des guerres de Sertonius, Pompée et Jules César (82 - 47 avant J.-C.) qui se disputèrent la possession du Roussillon à de nombreuses reprises. Il reste très peu de choses du château romain, la majorité de l'édifice datant de l'époque wisigothique (VIe - VIIe siècles). Il est mentionné pour la première fois dans un texte historique en l'an 673, par Saint-Julien, archevêque de Tolède, qui relate la prise d'Ultrère par le roi wisigoth Wamba aux partisans du Duc Paul, l'un de ses lieutenants infidèles qui s'était proclamé roi de Septimanie. Durant le Moyen Âge le château fut attaché à la seigneurie de Sorède. Les seigneurs de Sorède étant qualifiés de Seigneurs de Sorède et Ultrère, ils résidèrent au château d'Ultrère jusqu'à la construction d'une résidence seigneuriale dans le village. Vers l'an 1000 on bâtit dans le château une chapelle (de style romane) dédié à la Vierge, qui devint dès lors un lieu de pèlerinage, puis un ermitage. Il semblerait qu'entre le XVe et le XVIe siècle l'ermite fut le seul à occuper les lieux, abandonné par la garnison. C'est au cours des fréquentes guerres entre la France et l'Espagne au XVIIe siècle que le château reprit un certain rôle militaire, un rôle de courte durée, car après le Traité des Pyrénées, qui cède la Roussillon à la France, afin d'éviter tout acte de résistance pro-espagnole (la famille seigneuriale de Sorède était depuis le Moyen Âge française) la seigneuresse de Sorède Jeanne de Vilaplane fit détruire le château, ainsi que la chapelle. Peu de temps après le frère de Jeanne, François, un chanoine, fit bâtir l'ermitage de Notre-Dame du Château, remployant la plupart des éléments de l'ancienne chapelle, dont le portail en marbre blanc et les cloches notamment.
Source principale : abbé P. Nogues, Histoire de Notre-Dame du Château, éd. L. Choppin, Verdun, 1970