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URSS sous Staline - Wikipédia

URSS sous Staline

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'URSS, qui était déjà une dictature sous Lénine, devient sous Staline un régime totalitaire modelé par un dirigeant tout-puissant, le Secrétaire général du parti communiste ou Gensek.

Son avènement définitif en 1929 marque le lancement d'une transformation brutale et radicale de la société soviétique. En quelques années, le visage de l'URSS est profondément changé par la collectivisation intégrale des terres et par l'industrialisation "à toute vapeur" agencée par les très ambitieux plans quinquennaux. Cette politique payée de millions de victimes conduit à une chute notable du niveau de vie des citoyens, et ouvre un long règne de terreur et de délation, marqué notamment par les Grandes Purges et par l'expansion considérable des camps de travail forcé du Goulag. Mais elle permet aussi à l'URSS de devenir après sa victoire de 1945 la deuxième superpuissance mondiale. Toute la suite de son histoire, de la mort de Staline (1953) à la désintégration-faillite de 1991, consistera à gérer le lourd héritage de l'époque stalinienne.

Sommaire

[modifier] La succession de Lénine

Drapeau de l'URSS de 1923 à 1980
Drapeau de l'URSS de 1923 à 1980

À la mort de Lénine, en 1924, les Bolcheviks exercent un pouvoir sans partage sur un pays ravagé par la guerre civile (1918-1920) et la famine (1921-1922). En effet, l'Union des républiques socialistes soviétiques, proclamée en 1922, est dirigée par un parti unique, le parti bolchevique, dont Staline est le secrétaire général du Comité central depuis le 3 avril 1922.

Des tensions à l'intérieur du parti apparaissent dès avant la mort de Lénine, gravement malade et en retrait depuis 1922. Staline va s'employer à écarter du pouvoir Léon Trotski, son principal rival, accusé de « révisionnisme anti-bolchevik ». Il bénéficie pour ce de l'instauration du "centralisme démocratique" qui a supprimé le droit de tendance en mars 1921.

Lors de la mort de Lénine, le 21 janvier 1924, le comité central du Parti communiste (bolchevik) décide de garder secret son "testament" (mars 1923) recommandant d'écarter Staline mais ne désignant pas clairement de successeur. Les débats entre les différentes factions du parti vont aboutir au renforcement de ce dernier.

Parmi les divergences entre l'opposition et le « centre » (la faction de Staline) se trouve la question du développement industriel de la Russie. Trotsky et la « gauche » sont favorables à une industrialisation rapide. Boukharine et la « droite » s'y opposent, car ils savent que celle-ci sera défavorable aux paysans, qui forment toujours l'écrasante majorité de la population. Ils préfèrent la poursuite de la NEP et un développement lent et progressif, d'autant plus que le recul de la vague révolutionnaire en Europe les condamne à réaliser le « socialisme dans un seul pays ». L'opposition de gauche dénonce par ailleurs la bureaucratisation croissante du régime et la responsabilité de Staline dans l'échec des révolution allemandes (1923) et chinoises (1927), ainsi que dans l'échec de la grève générale en Angleterre. Staline appuie d'abord la droite et réprime sévèrement la gauche. Trotsky est progressivement écarté du pouvoir, puis exilé. Paradoxalement, à partir de 1929, Staline va reprendre la politique d'industrialisation jadis prônée par Trotsky. Il se retourne contre la droite et élimine des responsabilités Nicolas Boukharine et Alexis Rykov (1928-1929).

En 1929, il est devenu le dirigeant sans partage du pays et la célébration de ses 50 ans marque le début d'un culte autour de sa personne. Il poursuit sa terrible dictature au nom de la construction du « socialisme dans un seul pays ». Il revient alors sur la NEP et cesse de ménager les paysans. Fin 1929, il lance les mots d'ordre de "la liquidation du Koulak en tant que classe" et de "l'industrialisation à toute vapeur" : le « Grand Tournant » a commencé.

[modifier] La « collectivisation » des terres

Pour faire une société sans classes, objectif du communisme, Staline décrète en 1929 la "collectivisation" (dans les faits ce sera une nationalisation) des campagnes et la liquidation des koulaks (déf. : paysan russe aisé, propriétaire de sa terre). La propriété privée est abolie, les terres et les moyens de production des paysans sont regroupés dans les kolkhozes ou dans des sovkhozes (déf : grande ferme où la terre et les productions sont la propriété de l'État et où les paysans sont les salariés de l'État).

La résistance est considérable : Plutôt que d'abandonner leurs biens à l'Etat, les koulaks incendient les récoltes et les troupeaux (1931-1932). Certaines régions sont en proie à de vrais soulèvements armés où l'autorité du Parti-Etat est sérieusement ébranlée pendant quelques temps, certains militants et responsables locaux prenant même parfois parti pour leurs concitoyens. Les résistances sont brisées par la violence. 400.000 familles de Koulak et prétendus tels sont déportés à la hâte en Sibérie dans des conditions épouvantables et abandonnées sur place à leur sort. En 1932, Staline refuse d'écouter les nombreux avertissements, dont ceux de l'écrivain Cholokov, qui prédisent que la poursuite des collectes forcées de semences et de céréales mènera à la famine. De fait, la terrible famine de 1932-1933 ravage les plus riches terres à blé du pays, en particulier en Ukraine (Holodomor). L'existence de la tragédie est niée à l'étranger et les exportations de blé continuent comme si de rien n'était. De nombreux affamés qui refluent vers les villes sont refoulés par le Guépéou et renvoyés à la campagne. On dénombrera au moins 4 à 5 millions de morts. En quelques années, 25 millions de paysans fuient les campagnes où sévissent la violence et la faim, et se réfugient dans des villes condamnées de ce fait à une explosion anarchique.

La collectivisation intégrale est achevée en 1934, mais les dégâts sont irréparables et les paysans enrôlés dans les sovkhozes et les kolkhozes continuent à opposer une résistance passive, par une sous-productivité systématique. En 1935, Staline accorde à chaque paysan un lopin de terre (le dvor) qu'il peut utiliser librement et vendre sur un marché kolkhozien libre. En 1939, ces lopins qui ne représentent que 3 % des terres produisent 25 % des récoltes, plus de la moitié des fruits et des légumes, et 72 % du lait et de la viande ! (Oleg Khlevniouk, Le cercle du Kremlin, Seuil, 1996). Les résultats d'ensemble restent décevants : la production agricole s'effondre et l'ancienne Russie, premier exportateur de céréales au monde sous les tsars, devient définitivement un pays importateur. Le rationnement urbain rétabli en 1927 ne peut être levé qu'en 1935, et on réassiste encore à des scènes de famine dans certaines régions soviétiques en 1936-1937.

Grâce à l'exode rural de masse provoqué par la nationalisation des terres, l'industrie du pays bénéficie d'une main-d'œuvre abondante. L'achat à vil prix des récoltes par l'Etat lui permet aussi de financer l'industrialisation.

[modifier] Planification et industrialisation

Décidé à faire de l'Union soviétique une grande puissance industrielle, Staline décrète la nationalisation de toutes les entreprises. Il charge le Gosplan de la planification de l'économie. Le premier plan quinquennal (1928-1932) privilégie l'industrie lourde et les communications au détriment de l'agriculture. L'industrialisation à toute vapeur voulue par Staline est lancée. L'État cherche à augmenter les rendements en présentant Stakhanov comme l'ouvrier modèle. Les réalisations sont spectaculaires. En 1940, l'URSS se place au troisième rang industriel mondial. Mais cette industrialisation à marche forcée s'est faite au détriment des industries de biens de consommation et de l'agriculture, ce qui a engendré de grandes souffrances pour les populations.

[modifier] L'URSS sous Staline

Il mène une politique « d'accumulation primitive », dans laquelle il n'hésite pas à utiliser la famine comme arme contre la paysannerie (des millions de morts en Ukraine).

Cela permet d'accroître le prolétariat urbain, donc de disposer de la main d'œuvre nécessaire à l'industrie. La déportation en camp de travail, pour faute politique (tout devenant une faute politique) fournit également une main d'œuvre inépuisable pour la construction de grands aménagements (barrages hydro-éléctriques sur les fleuves sibériens ou pour les mines). Enfin, le travail est exalté comme une vertu socialiste. Médailles et avantages sont offerts aux « héros du travail » dont le symbole est le mineur Alexeï Stakhanov, dont les records sont exagérément augmentés afin de servir de compétition pour les autres travailleurs. Le résultat est un succès relatif. L'industrie se développe effectivement, mais la lourdeur bureaucratique et les fréquents revirements liés aux purges politiques constituent une entrave à son développement. Ils sont toutefois suffisamment positifs pour intéresser les autres pays, y compris aux États-Unis où certains tiennent l'économie planifiée façon soviétique comme un modèle de développement. Le système stalinien est donc un relatif succès du point de vue capitaliste.

Enfin, la Seconde Guerre mondiale va permettre au système stalinien d'étendre son influence. L’URSS profite de l’alliance signée avec l'Allemagne nazie en 1939, mais en 1941 Hitler rompt le pacte et l'armée allemande envahit le territoire russe. L'armée rouge résiste, au prix de millions de soldats, puis enfonce le front et libère la moitié de l'Europe, jusqu'à Berlin. Cette position militaire va être ratifiée par les alliés anglo-américains.

Rapidement, des partis uniques forgés sur le modèle stalinien prennent le pouvoir dans les pays de l'Est, tandis que l'armée populaire de libération est victorieuse en Chine (1949). La guerre a profondément changé le système stalinien, qui a dû faire appel au nationalisme le plus poussé et s'associer à l'église orthodoxe pour conserver une cohésion nationale suffisante pour repousser les troupes allemandes. Fidèles reflets du parti russe, les partis communistes du monde entier adoptent des lignes patriotiques et ouvertes au dialogue avec les autorités religieuses.

Après la mort de Staline, son successeur Nikita Khrouchtchev va tenter une certaine libéralisation du régime politique, une « déstalinisation ». Elle vise le culte de la personnalité, mais surtout les fréquentes purges qui déstabilisaient périodiquement le système et faisaient vivre dans la terreur les bureaucrates eux-même. En outre, Khrouchtchev introduit des réformes économiques qui rétablissent des éléments d'économie de marché au sein du système planifié et renforce l'autonomie des directeurs d'usine. Ce « libéralisme » ne l'empêche pas d'intervenir militairement contre l'insurrection ouvrière en Hongrie en 1956. Finalement, Khrouchtchev est lui-même écarté du pouvoir.


[modifier] Le culte de Staline

Le petit père des peuples, surnom donné par la propagande soviétique.
Le petit père des peuples, surnom donné par la propagande soviétique.

Un véritable culte de la personnalité, rendu au « père des peuples » donne à Staline la possibilité d'affirmer son autorité. Affiches, photos et défilés célèbrent le "guide de la patrie", celui qui "construit le socialisme en URSS pour le bien de tous".

L'époque stalinienne se caractérise par les plans quinquennaux, la nationalisation des terres, l'élimination de toute opposition au régime et l'instauration du culte de la personnalité dédié à Staline.

[modifier] Les plans quinquennaux

Le 1er octobre 1928 est lancé le premier plan quinquennal. Les trois plans quinquennaux de l'époque stalinienne sont un succès sur le plan économique, mais le coût humain est indéniablement énorme. En effet l'État se fixe des objectifs qu'il doit accomplir dans les cinq années qui suivent. Si ceux-ci ne sont pas atteints dans ce délai les dirigeants de ces actions sont alors envoyés dans les goulags.

[modifier] Collectivisation

Définition : passage de la propriété privée à la propriété collective.

Elle est décrétée par Staline pour "faire de l'URSS une société sans classe, le communisme", même si dans les faits il s'agira d'une nationalisation. À la fin des années vingt, le parti unique au pouvoir prend conscience qu'il n'aura pas la maîtrise de la Russie tant qu'il ne contrôlera pas les campagnes. Le pays est alors très majoritairement rural, et le monde paysan vit encore en parfaite autarcie, presque complètement coupé de la civilisation urbaine qui lui semble étrangère, sinon hostile.

En 1929, Staline décide de brusquer les choses : la nationalisation sera immédiate, totale, forcée. Entre 1929 et 1933, quelque cinq millions de paysans, prétendument « koulaks » vont être déportés dans des Goulags. Il en résultera l'effroyable famine de 1931-1932 et une destruction de l'agriculture russe pour des décennies.

[modifier] La main de fer de Staline sur le pays : le NKVD

[modifier] Le Service de la sécurité de l'état, ou GUGB

Le 20 décembre 1917, la Tchéka est créée sous la direction de Félix Dzerjinski (remplacée en 1922 par la Guépéou), la première police politique de l'Union soviétique, « seul organe répressif dans l’histoire de l’humanité » selon Soljénitsyne « à avoir concentré entre ses mains : la filature, l’arrestation, l’instruction, la représentation du ministère public [i. e. l’accusation], le jugement et l’exécution de la sentence. » [1], dans le but de « combattre la contre-révolution et les sabotages ».

Sous Staline, la police politique prend un rôle central comme instrument de répression politique. En 1934, l'Oguépéou ou Guépéou (Administration politique unifiée d'État) est incorporée au tout nouveau Commissariat du Peuple aux Affaires Intérieures, en abrégé NKVD, en tant que GUGB (prononcez guéouguébé), ou Direction générale de la sécurité de l'État. Le NKVD, qui n'était à la base qu'un ministère de l'Intérieur, devient par cette adjonction un outil très puissant au service de Staline. Dirigé d’abord par Iagoda (1934-1936, exécuté en 1938), puis par Iejov (1936-1938, exécuté en 1939) et enfin par Beria (exécuté en 1953), il était responsable des camps de détention, de la police et des prisons. Sa toute-puissance a marqué durablement le peuple soviétique et aussi indirectement l'imaginaire occidental.

Le NKVD fut en effet chargé des grandes « purges » commandées par Staline et des déportations au Goulag. Son rôle était d'arrêter, d'interroger, de torturer ceux qui avaient été arrêtés pour des motifs souvent dérisoires, parfois même inexistants. Police politique d'une redoutable efficacité, il fut l'instrument par lequel Staline mit tout le pays au pas, écrasant toute opposition même insignifiante ; et, plus encore, l'instrument qui plongea l'URSS dans une terreur permanente : le NKVD pouvait arrêter arbitrairement, des dignitaires du parti aux kolkhoziens les plus pauvres, à n'importe quel moment, sous n'importe quel prétexte, en vertu de l'Article 58 du Code Pénal (en) qui fournissait la base juridique et les outils permettant d'accuser tout un chacun de trahison. Les personnes mises en état d'arrestation ne revoyaient souvent plus leurs proches ; elles étaient interrogées, jugées lors d'une parodie de procès, puis exécutées ou déportées.

[modifier] L'autre versant du système : le GOULAG

Plus célèbre aujourd'hui que le NKVD, le Goulag (abréviation de Direction générale des Camps) était le service du NKVD responsable des camps de détention en URSS.

Ses camps étaient disséminés dans le pays, des Îles Solovki dans la Mer Blanche jusqu'à la fameuse et mortelle Kolyma, en Sibérie.

Ce système exploitait le travail forcé des détenus. II réprimait en outre l'opposition au régime. Les camps du Goulag se sont généralisés et ont perduré jusque dans les années 80. En 1953, à la mort de Staline, le système répressionnaire soviétique se relâche.

[modifier] Le problème de l'origine du Goulag

La question de l'origine et de la nature du Goulag fait débat. Prend-il ses sources dans la nature même de l'idéologie communiste et du système soviétique ? Ainsi, peu de temps après leur arrivée au pouvoir, les bolcheviques utilisent le système concentrationnaire comme moyen de repression politique. Dès le 4 juin 1918, Trotsky, alors commissaire du peuple à la guerre exige la réclusion des prisonniers tchécoslovaques qui refusent de se rendre en camps de concentration [2]. Le 9 août 1918, Lénine ordonne par télégramme au comité bolchevique de la province de Penza d’enfermer dans un « camp de concentration les koulaks, les prêtres, les Gardes blancs et autres éléments douteux. » [3] L’organisation de ces camps, qui existent sans assise juridique en été 1918, est réglementée en avril 1919 par un décret du Commissariat à l’Intérieur qui les différencie des « camps de travail coercitif » pour condamnés de droit commun. Cependant, la distinction entre « camp de concentration » et « camp de travail coercitif » reste alors purement théorique. En effet, une instruction de 17 mai 1919 ordonne d’emprisonner, toutes catégories confondues, dans le même type de camp les soldats prisonniers, les déserteurs, les condamnés pour « parasitisme, proxénétisme et prostitution », tout comme les « otages issus de la haute bourgeoisie », les « fonctionnaires de l’ancien régime » etc., ces derniers groupes arrêtés à titre de « mesure prophylactique » par la Tcheka et enfermés sans jugement. [4].

Les bolcheviques ne cachent pas l'utilisation de cet ensemble de mesures effectuées dans le cadre de la terreur rouge et du communisme de guerre, qu'ils justifient comme une réponse nécessaire à la terreur blanche monarchiste et à l'invasion de la Russie par de nombreuses armées étrangères. Le contexte historique de la guerre civile ne permet pas alors, selon certains historiens d'assimiler les camps de concentration ouverts à partir de 1918 au futur goulag stalinien. Ceux-ci seraient à considérer comme les instruments d'un combat à mort, « sorte d'abcès de la guerre civile qui ne devaient servir aucun dessein économique » [5] à la différence du goulag. Le camp "blanc" est d'ailleurs le premier à ouvrir des camps de concentration lors de la guerre civile : Après la reconnaissance de l'indépendance de la Finlande — jusqu'alors province russe — par les bolcheviques le 18 décembre 1917, la guerre civile s'y déchaine aussitôt et aboutit à la victoire des blancs soutenus par l'armée allemande et à l'écrasement de l'inssurrection communiste. Les blancs mettent alors en place des tribunaux d'exception qui envoient à partir de mai 1918 près de 30 000 "rouges" en camps de concentration. [6]

Par ailleurs, l'isolation d'opposants politiques du reste de la société et leur regroupement dans des camps implantés dans des régions reculées est une pratique couramment utilisée par tous les gouvernements autoritaires dans l'histoire de la Russie. Ainsi le Goulag prendrait ses sources dans l'ancien Katorga tsariste. Il s'en distingue néanmoins par son ampleur (plusieurs centaines de milliers de détenus) et sa place centrale dans le système totalitaire de l'URSS stalinienne.


[modifier] Le système pénitentiaire soviétique des années 1920

À la fin de la guerre civile, le système concentrationnaire soviétique se modifie profondément. D'une part l'anarchie qui présidait pendant la guerre laisse place à une organisation répondant à la règlementation d'avril 1919, évoquée plus haut.

  • Le concept de « camp de travail » pour détenus de droit commun est développé. En 1922 le Commissariat du peuple à la justice ouvre ainsi des « colonies de redressement par le travail » pour les individus de plus de 17 ans condamnés à des peines de moins de 3 ans. Ces mesures sont indissociables des principes du système juridique de la jeune Russie soviétique qui prétend substituer à la « peine carcérale » la « rééducation par le travail ». Différence notable avec le futur Goulag : ces camps de travail ne constituent pas encore un maillon de l'économie soviétique. Leurs règlementations ne définissent pas d'objectif de production et l'article 35 de l'instruction de mai 1919 se contente de préciser que « l'entretien des camps et leur administration doit être assuré par le travail des détenus » [7]
  • À coté de ces camps, le système de répression politique est organisé par la création fin 1922 d'une « Direction des Camps du Nord à destination spéciale » (SLON) qui regroupe les condamnés politiques du régime ainsi que des détenus de droit commun qui relèvent de la police politique (faux monnayeurs, grand banditisme).

[modifier] Le « grand tournant » de 1929

À partir de 1929, le système concentrationnaire connaît une série d'évolutions brutales. La population carcérale enfle démesurément tandis que les camps apparaissent de plus en plus comme des rouages importants de l'économie soviétique, avec la généralisation du travail forcé. Dès mars 1928, un arrêté recommande « une plus grande utilisation du travail des détenus » tandis que, deux mois plus tard, une circulaire du Comité exécutif central des Soviets de l'URSS (TSIK) exige « l'emploi généralisé du travail des individus se trouvant sous le coup de mesures de défenses sociales ». Le 27 juin 1929, les détenus des prisons condamnés à des peines supérieures à trois ans sont transférés, par décret du Bureau politique, dans les camps de concentrations du guépéou rebaptisés « camps de travail et de rééducation ».

[modifier] Définitions

[modifier] Bolchevisme

Doctrine adoptée en 1917, en Russie, par les partisans de Lénine.
Cette doctrine déclare mettre en avant la construction d’un « Etat ouvrier ».

[modifier] Bolchévik - Menchévik

Les bolcheviks constituaient la faction majoritaire du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) qui parvint à en éliminer l'autre composante, celle des mencheviks après la prise du pouvoir insurrectionnel en octobre 1917. Les mencheviks constituent la faction minoritaire du Parti ouvrier social-démocrate de Russie lors de l'éclatement de ce parti au congrès de Londres en 1903. Le terme de menchevik vient du russe menchinstvo qui signifie minorité. Ils s'opposent aux Bolcheviks. Le mot « bolchevik » signifie majoritaire : les partisans de Lénine étaient majoritaires au sein du parti social-démocrate russe.

Par extension, à partir de la Révolution russe de 1917, ce mot est devenu synonyme de « communiste ». Le mot « bolchevik » est parfois employé de manière péjorative notamment par les nazis qui désignaient ainsi leurs ennemis jurés : les communistes.

[modifier] La dictature stalinienne

[modifier] Le personnage clé : Staline

Voir l'article Staline pour sa biographie.

[modifier] Un régime totalitaire

Le stalinisme est, avec le nazisme, l'une des formes du totalitarisme.


[modifier] Références

  1. A. Soljénitsyne, L'Archipel du Goulag (1918-1956), p. 28
  2. Michel Heller Soixante-dix ans qui ébranlèrent le monde
  3. cité par N. Werth, Un État contre son peuple, dans Le Livre noir du communisme, Robert Laffont (1997), p. 85
  4. ibid., p. 93
  5. Dalin et Nicolaievsky Le travail forcé en URSS
  6. Jean-Jacques Marie La guerre civile russe 1917-1922, Autrement, p. 27-28
  7. Jean-Jacques Marie Le goulag, PUF Que sais-je ?, p. 28

[modifier] Bibliographie

  • Applebaum Anne, Goulag. Une histoire, tr. fr. Grasset, 2005
  • Axionov Vassili, Une saga moscovite, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1997.
  • Broué, Pierre, Le parti bolchevique, Paris, 1963
  • Castro, Delgado E., J'ai perdu la foi à Moscou, Paris, 1950
  • Ciliga, Ante, Dix ans au pays du mensonge déconcertant, Ivrea, 1977 (réédition), ISBN 2851840800
  • Conquest, Robert, Kolyma : The Arctiv Death Camps, Londres, 1950
  • Conquest Robert, La Grande Terreur suivie de Sanglantes Moissons, coll. Bouquins, Robert Laffont
  • Djilas, Milovan, Conversations avec Staline, Paris, 1971
  • Kravchenko, Viktor, J'ai choisi la liberté, Paris, 1947
  • Marie, Jean-Jacques, Staline, Fayard, 2001
  • Medvedev, Roy, Le Stalinisme - origine, histoire, conséquences, Paris, 1972
  • -, Staline et le stalinisme, Paris, 1979
  • Montefiore, Simon Sebag, Staline - La Cour du Tsar rouge, Paris, 2005
  • Soljénitsyne, Alexandre, L'archipel du Goulag (1918-1956), Paris, 1976
  • -, Le Premier Cercle, Paris, 1982
  • -, Une journée d'Ivan Dénissovitch, Paris, 1982
  • Souvarine, Boris, Staline, aperçu historique du bolchévisme, réédition Ivréa, Paris, 1992, ISBN 2851840762
  • Vinatrel, Guy, L'URSS concentrationnaire, éditions Spartacus, 1949
  • Werth Nicolas, "Un Etat contre son peuple", in Le Livre Noir du Communisme, Robert Laffont, 1997
  • Werth Nicolas, Nazisme et Stalinisme: histoire et mémoires comparées, sous la dir. de H. Rousso, Complexe, Bruxelles, 1999

[modifier] Lien externe

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