Éjaculation rétrograde
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[modifier] Rappels sur l'éjaculation normale
L'éjaculation est l'expulsion du sperme, le plus souvent accompagnant l'orgasme.
Chez l'homme, l'éjaculation s'accomplit en deux phases :
- L'émission : dans un premier temps, les canaux déférents, les vésicules séminales et la prostate se contractent en expulsant le sperme vers la base de l'urètre, ce qui provoque une tension de cette région. Cette étape est ressentie par l'homme comme un point de non-retour, l'orgasme va se produire ; on parle de point d'inévitabilité éjaculatoire.
- L'expulsion du sperme : les muscles situés autour de la base de la verge et de l'anus (muscles pubococcygiens du périnée) se contractent par saccades, c'est l'éjaculation, le sperme est expulsé par le méat urétral, s'accompagnant des sensations voluptueuses de l'orgasme.
[modifier] Éjaculation rétrograde chez l'homme
Chez l'homme, il y a éjaculation rétrograde quand, lors d'une éjaculation, le sperme au lieu de sortir normalement par le méat urétral situé à l'extremité de la verge, prend un chemin rétrograde et est renvoyé en arrière vers la vessie. Normalement le sphincter de la vessie se contracte et le sperme se dirige en avant vers l'urètre où la pression est moindre. Dans l'éjaculation rétrograde il y a dysfonctionnement de ce sphincter ou une injaculation mal réalisée.
[modifier] Étiologie
L'éjaculation rétrograde se retrouve :
- après intervention chirurgicale de la prostate, prostatectomie classique ou résection trans-urétrale de la prostate.
- après intervention chirurgicale endoscopique sur le col de la vessie.
- après chirurgie pelvienne et surtout dans le cas de cancer testiculaire, colique, ou rectal pendant l’ablation des ganglions lymphatiques.
- en tant que complication du diabète, entrainant une neuropathie du sphincter de la vessie.
- dans d'autre type de neuropathies non diabétiques
- après la prise de certains médicaments : médicaments psychiatriques (amitriptyline, amoxepine, chlorpromazine, thioridazine) et antihypertenseurs (guanethidine, reserpine).
[modifier] Diagnostic
Le diagnostic est suspecté lorsqu'un patient se plaint d'un volume inhabituellement faible de sperme lors de l'éjaculation, voir d'orgasme sans éjaculation.
Le diagnostic se fait en analysant un échantillon d'urine recueilli peu de temps après l'éjaculation lorsqu'on y découvre un niveau anormal de sperme.
[modifier] Traitement et prise en charge
- Prise en charge psychologique si nécessaire.
- En cas de cause iatrogène, arrêt et remplacement du médicament en cause.
- En cas de lésions sévères, la quantité de sperme émise est insuffisante et entraine une infertilité que l'on peut prendre en charge en centrifugeant l'urine de l'éjaculateur rétrograde, afin d'isoler le sperme et de l’utiliser pour réaliser une fécondation assistée soit par insémination intra-utérine, soit par fécondation in vitro ou injection intra-cytoplasmique. Par le passé, l'homme qui souffrait d'éjaculation rétrograde pouvait tenter d'uriner dans le vagin de sa femme pour essayer de la féconder.
- Les lésions musculaires ou nerveuses peuvent être traitées par pseudoéphedrine qui augmente notablement la quantité d'éjaculat dans 40% des cas.
- Un antidépresseur tricyclique, l'imipramine, a également montré son efficacité dans le traitement de l'éjaculation rétrograde.
- La plupart du temps on assure à ceux qui souffrent d'éjaculation rétrograde qu'ils peuvent retrouver une vie sexuelle normale, pourtant un nombre important de ces patients ont indiqué une réduction des sensations pendant l'orgasme.
[modifier] Éjaculation rétrograde et médecine alternative
C'est un fait que quelques écoles de médecine alternative recommandent l'éjaculation rétrograde comme une manière de « conserver l'énergie du corps » ou de « conserver le sperme » et enseignent comment s'y prendre. Pourtant, elles ne s'appuient sur aucun fondement scientifique : après éjaculation rétrograde, le sperme est simplement éliminé lors de la miction suivante. Beaucoup de médecins ne recommandent nullement cet apprentissage : une fois acquise, cette habitude peut être difficile à « désapprendre ».
[modifier] Éjaculation rétrograde chez la femme
En 2002, Emanuele Jannini de l'Université d'Aquila en Italie a observé une éjaculation rétrograde chez 75 % des femmes qu'elle a testées. Cela pourrait expliquer pourquoi l'éjaculation externe est assez rare chez les femmes.
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