Alfred Dreyfus
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Alfred Dreyfus | |
Naissance : | 9 octobre 1859 Mulhouse, France |
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Décès : | 12 juillet 1935 (à l'âge de 75 ans) Paris, France |
Nationalité : | Française |
Arme : | Artillerie |
Grade militaire : | Lieutenant-colonel |
Service : | 1878 - 1918 |
Conflits : | Première guerre mondiale |
Distinctions : | Officier de la Légion d'Honneur Croix de guerre 1914-1918 |
Hommage : | Tranfert des cendres envisagé en 2006 au Panthéon |
Photo: Alfred Dreyfus |
Alfred Dreyfus (Mulhouse, 9 octobre 1859 - Paris, 12 juillet 1935) était un officier français juif d'origine alsacienne. Accusé, puis condamné pour trahison avant d'être gracié, puis rétabli, il fut au cœur d'un conflit social et politique majeur de la IIIe République, appelé l'Affaire Dreyfus.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Dernier des 9 enfants de Jacques Dreyfus, industriel, et Rachel Katz, il est né le 9 octobre 1859 à Mulhouse. Alfred Dreyfus passe son enfance dans la maison familiale rue du Sauvage.
En 1872, sa famille opta pour la nationalité française et quitte l'Alsace pour Paris. Après l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne en 1871, les habitants avaient la possibilité de choisir entre la nationalité française ou allemande. Il décida alors de s'engager dans l'armée, souhaitant voir l'Alsace revenir à la France.
Il entra à l'École polytechnique en 1878, devenant officier d'artillerie, et à l'École de Guerre en 1890.
La même année, il épousa Lucie Hadamard (23 août 1869-14 décembre 1945), d'une famille aisée de diamantaire. Ils auront deux enfants, Pierre Dreyfus (5 avril 1891-28 décembre 1946) et Jeanne Levy Dreyfus (22 février 1893- 30 avril 1981).
En 1893, il fut attaché à l'état-major de l'armée au Ministère de la Guerre comme capitaine-stagiaire.
En 1894, les services de renseignements découvrirent un bordereau portant sur des secrets militaires français, à l'ambassade d'Allemagne, comportant notamment des informations sur l'artillerie. Alfred Dreyfus est apparu très rapidement comme le suspect idéal : il travaillait à l'état-major, il était artilleur, et avait des origines alsaciennes et juives. En outre, son écriture comportait des similitudes avec celle du bordereau.
Le 15 octobre, il fut arrêté et incarcéré à la prison du Cherche-midi. Un procès à lieu à Rennes le 19 décembre 1894. Dreyfus est condamné à la dégradation et à la déportation, il fut dégradé le 5 janvier 1895 dans la cour de l'École militaire de Paris devant une foule furieuse qui crie "À bas les juifs". Il fut exilé au bagne de l'Ile du Diable en Guyane française pour y purger sa peine de bagne à vie.
L'affaire Dreyfus |
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Le 21 janvier 1896, le colonel Georges Picquart, devenu chef du service de renseignement en juillet 1895, intercepte un document, le « petit bleu », qui ne laisse aucun doute sur les accointances de son auteur, le commandant Esterhazy, avec l'ambassade d'Allemagne, et dont l'écriture est identique à celle du bordereau qui a entraîné la condamnation de Dreyfus. L'Affaire Dreyfus va éclater au grand jour.
Après cassation du premier jugement, il fut rapatrié pour être jugé par un second conseil de guerre, à Rennes, le 30 juin 1899. Il fut de nouveau reconnu coupable de trahison avec des circonstances atténuantes et condamné à dix ans d'emprisonnement.
Dix jours plus tard, il bénéficia d'une grâce présidentielle et le 12 juillet 1906 la Cour de cassation cassa son jugement.
Il fut réintégré dans l'armée avec le grade de chef d'escadron et reçut peu après la Légion d'honneur, avec le grade de chevalier.
En 1908, il fut victime d'un tir par balles et blessé lors des cérémonies de transfert au Panthéon des cendres d'Émile Zola, son défenseur, auteur du célèbre J'accuse.
Il servit pendant la Première Guerre mondiale comme lieutenant-colonel et vit l'Alsace revenir à la France. Une anecdote veut que ce fut lui qui accueillit les deux aviateurs qui avaient détecté le changement de direction de l'armée allemande qui allait déclencher la bataille de la Marne. Il les laissa informer l'état-major malgré son grade supérieur. Il termina la guerre avec le grade d'Officier de la Légion d'Honneur
Il meurt en 1935 à Paris d'une crise cardiaque. Bien que totalement réhabilité, Alfred Dreyfus n'aura pas eu la carrière militaire à laquelle il était prédestiné, ses états d'avancements étant freiné par l'affaire Dreyfus. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.
[modifier] Après sa mort
Le transfert de ses cendres au Panthéon fut envisagé, mais Jacques Chirac a indiqué le 5 juillet 2006 y avoir renoncé. En effet, malgré de nombreux soutiens, il a été estimé que Dreyfus était d'abord une victime et que si héros il devait y avoir dans l'Affaire, c'était Zola (déjà au Panthéon). Robert Badinter, le CRIF, la Ligue des Droits de l'Homme sont également de cet avis[1]. Le 12 juillet 2006 une cérémonie fut organisée à l'École militaire en présence du président de la République Jacques Chirac entouré du premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement en vue de lui rendre un hommage solennel.
- Article détaillé : s:Allocution de M. Jacques Chirac à propos d'Alfred Dreyfus en 2006.
[modifier] Sources
[modifier] Livres
- Alfred Dreyfus, Cinq années de ma vie (1894-1899), éditions La Découverte, 2006.
- Lettres d'un innocent (1898)
- Les lettres du capitaine Dreyfus à sa femme (1899), écrites à l'Ile du Diable
- Souvenirs et correspondance, publiés à titre posthume en 1936
[modifier] Liens externes
- Textes sur Alfred Dreyfus sur le site de l'assemblee-nationale
- Site de la ville de Mulhouse sur le centenaire de la réhabilitation du capitaine Alfred Dreyfus