Bataille de Taillebourg
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Informations générales | |
Date | 21 juillet 1242 |
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Lieu | Pont sur la Charente |
Issue | Victoire française |
Belligérants | |
Franco-Poitevins | Anglo-Poitevins |
Commandants | |
Louis IX de France et son frère Alphonse de Poitiers |
Henri III d'Angleterre et le comte de la Marche Hugues X de Lusignan |
Forces en présence | |
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Pertes | |
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Guerre franco-anglaise |
Il y eut deux batailles de Taillebourg, lieu de passage stratégique entre le nord de la France et le sud, par le pont construit sur la Charente.
La première et la moins connue est celle qui vit la victoire de Charlemagne en 808 sur les Sarrasins.
La seconde opposa, en 1242, les troupes capétiennes du roi de France Saint Louis et de son frère le comte de Poitiers Alphonse à celles de leurs vassaux révoltés, Henri III d'Angleterre et Hugues X de Lusignan.
Sommaire |
[modifier] Une révolte féodale
Le départ de ce dernier épisode de la première guerre de Cent Ans entre Français et Anglais se trouve dans la révolte d'un baron poitevin, Hugues X, seigneur de Lusignan.
Le comté avait une longue tradition d'autonomie au sein de l'Aquitaine, loin des capitales successives du royaume de France, ou d'Angleterre, quand il avait été rattaché au domaine anglais lors du mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le souverain anglais. C'est donc à la fois pour ménager la défiance des seigneurs poitevins à l'égard d'un suzerain récent (le Poitou fut rattaché à la Couronne en 1214 à la paix de Chinon), et pour constituer un domaine à son fils cadet, que Louis VIII le Lion avait donné le Poitou en apanage à Alphonse de Poitiers. Celui-ci n'avait que 6 ans à la mort de son père, en 1226, et fut donc comme son frère aîné Louis, placé sous la régence de sa mère Blanche de Castille.
Il n’est adoubé qu'à l'âge de 18 ans, par son frère, et ne prend possession de son fief qu'en 1240. Il reçoit à cette occasion l'hommage lige des seigneurs de la province, dont l'un des plus puissants d'entre eux, Hugues X de Lusignan. Celui-ci, outre son fief familial, possédait plusieurs places en Poitou, dont le château de Montreuil, et surtout le comté de la Marche.
Tout comme de nombreux seigneurs poitevins, Hugues de Lusignan n'accepte pas de perdre l'autonomie qu'il avait auparavant, et comme en 1173-1179, 1188 et 1194 contre le roi d'Angleterre, et en 1219-1224, la noblesse poitevine se ligue contre son suzerain trop puissant. Le point de départ de l'affrontement se situe à Noël 1241, lorsque, sans doute à l'instigation de son épouse Isabelle d'Angoulême mère dHenri III d'Angleterre, Hugues X de Lusignan insulte le comte de Poitiers dans son palais.
[modifier] La reprise en main capétienne
Immédiatement, la famille capétienne réagit. Le 5 janvier 1242, Alphonse de Poitiers convoque la noblesse poitevine à Chinon pour la Pâques. Des seigneurs fidèles, d'autres moins fidèles mais ennemis des Lusignan, répondent à l'appel : ainsi Geoffroi IV de Rancon, seigneur de Gençay. Bien que sa mère Blanche ait déjà fait face avec succès à des révoltes féodales et gère encore les affaires du royaume depuis 1226 avec le titre de baillistre, Louis IX décide de porter secours à son frère et dirige la campagne. Il arrive à Chinon le 28 avril, à Poitiers le 4 mai, avec une armée de 30 000 hommes, chevaliers et fantassins, et des engins de siège. Le 9 mai ils réussissent à s'emparer du château de Montreuil-Bonin, la place forte des Lusignan. Après avoir pris la tour de Béruges, Moncontour, Vouvant et Fontenay-le-Comte ils se dirigent vers Saintes. Le roi d'Angleterre, Henri III, a en effet débarqué à Royan à la mi-mai, avant de rejoindre à Pons son parent Hugues de Lusignan et Raymond VII de Toulouse qui cherche à compenser le traité de 1229 qui lui a ôté la plus grande part de ses terres. Il est également accompagné de son frère Richard, prince de Cornouailles et comte de Poitiers en titre depuis 1225.
[modifier] Déroulement
Le roi de France est hébergé au château de Taillebourg, qui surplombe le premier pont sur la Charente depuis son embouchure et passage stratégique entre Saint-Jean-d'Angély et le Poitou au nord, et Saintes (qui appartenait alors aux Lusignan) et l'Aquitaine au Sud.
Le 19 juillet, les deux armées se font face de chaque côté du pont, sans que de véritable combat ait lieu. La bataille a lieu le 21 juillet, et se résume en une charge massive des chevaliers français, qui déboulent du château et bousculent leurs adversaires, contraints à fuir.
Après cet engagement qui leur permet de contrôler un pont stratégique, les Franco-Poitevins exploitent leur avantage. Le 23 juillet, a lieu une bataille plus décisive à Saintes. Les Anglo-Poitevins sont à nouveau battus, de façon définitive.
[modifier] Bilan
Le roi d'Angleterre signe une trêve de cinq ans à Pons le 1er août 1242. Une paix plus durable est conclue à Paris le 4 décembre 1259 (traité de Paris (1259)).
Le roi de France restitue à son vassal infidèle les terres dont il n'est pas sûr que la conquête ait été parfaitement légitime : Quercy, Limousin et Saintonge, pensant que ce noble geste lui assurerait à la fois la paix avec l'Angleterre, dont il estime le roi, et la possession du Poitou, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie.
Le règlement de la révolte féodale est moins avantageux et plus rapide pour Hugues de Lusignan : ses châteaux poitevins sont confisqués, réarmés et vendus par Alphonse de Poitiers. Sa fille Isabelle de Lusignan, à peine pubère, épouse en 1250 son ennemi Geoffroi de Rancon, seigneur de Gençay, qui fait reconstruire son château avec la dot.
Quant à Raymond VII, la paix de Lorris, signée en janvier 1243, renouvelle les conditions qui lui avait été faites auparavant.
[modifier] Œuvres d'art
Eugène Delacroix a représenté la bataille dans son tableau La bataille de Taillebourg gagnée par Saint Louis, présenté au Salon de 1837. Il y montre toute la fougue de la charge des chevaliers.
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