Bataille du fossé
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En 627, la bataille du fossé (غَزوة الخَندَق [ġazwa al-ḫandaq], bataille du fossé) est un des épisodes de la guerre entre le prophète Mahomet (Mohammed) exilé à Médine et les habitants de La Mecque qui l'avaient contraint à l'exil en 622. Elle est aussi appelée bataille de la tranchée, ou bataille des coalisés, ce dernier nom se réfère à la sourate XXXIII intitulée Les Coalisés qui prophètise le déroulement et l'issue de la bataille.
[modifier] Histoire
Après l'humiliation de l'hégire (622), Mohammed avait pris sa revanche lors de la bataille de Badr (624). Les mecquois du clan Quraychite, menés par Abû Sufyân se vengèrent à leur tour lors de la bataille de `Uhud (625). Mohammed y passe même pour mort, mais les mecquois ne profitent pas de leur avantage. C'est au contraire l'occasion pour les musulmans de se débarrasser d'une des tribus juives de Médine les Banû Nâdir. Les membres de cette tribu s'enfuirent et leurs biens furent confisqués. Malgré la défaite, ce fut un premier pas dans la prise de pouvoir à Médine par les musulmans, Mohammed et les musulmans en ressortent renforcés.
Quelque uns des fuyards de la bataille de `Uhud s'étaient réfugiés à La Mecque. Les autres tribus juives de Médine étaient liées par un traité de paix leur enjoignant de ne pas attaquer les musulmans. Des émissaires de ces tribus allèrent à la Mecque pour demander de l'aide aux quraychites. Ils firent une alliance avec les quraychites pour attaquer les musulmans.
C'est un persan nommé Salman (سَلمَانُ الفَارِسِيُّ [salmān al-fārisīy]) qui va être à l'origine du nom de cette bataille. Salman avait été un esclave chrétien qui, converti à l'islam, fut affranchi. Il conseilla au prophète Mohammed de creuser un fossé tout autour du camp retranché des musulmans afin de briser les attaques de cavaliers. Le fossé faisait 2 à 3 mètres de profondeur et 2 à 3 mètres de large, il fallut tout un mois pour le creuser. Cette tactique courante chez les Perses était inconnue des Arabes.
Les armées mecquoises sont de nouveau conduites par Abû Sufyân, elle est si nombreuse que malgré ces travaux de défense certains prennent peur et veulent s'enfuir. Ne pouvant mener une attaque frontale à cause du fossé, l'armée mecquoise s'installa pour mener un siège. Il y eut quelques échanges de volées de flèches. Un des assaillants parvint à franchir le fossé en mettant pied à terre. `Alî sauta dans le fossé pour défier cet adversaire. `Alî le décapita d'un seul coup d'épée. `Amrû, l'un des chefs mecquois, monta sur son cheval pour affronter `Alî. Il s'ensuivit un combat singulier raconté de manière épique par Tabarî.
- `Amrû était le plus vaillant de tous les hommes parmi les Arabes. Les deux champions se jetèrent l'un sur l'autre et luttèrent depuis le matin jusqu'à l'heure de la première prière; Chacun d'eux parait les coups de son adversaire. Enfin `Alî dit à `Amrû : « N'as-tu pas dit que tu ne te ferais pas aider ? »
- –Quel secours ai-je amené ? demanda`Amrû.
- –C'est ton fils qui arrive à ton aide, répondit `Alî.
- `Amrû se retourna pour regarder, et en ce moment `Alî le frappa de son sabre et lui coupa une jambe. `Amrû, en tombant, dit: « Ô `Alî, tu as usé de ruse ! » `Alî répliqua: « Le combat est une ruse. » `Amrû prit sa jambe coupée et la jeta sur `Alî. Celui-ci le frappa de nouveau et le fendit en deux moitiés; ensuite il franchit le fossé et revint auprès des musulmans. Lorsque la poussière se fut dissipée, les infidèles aperçurent le cadavre d'`Amrû[1].
Après cela les assaillants, découragés, se sont retirés. Abû Sufyân est allé chercher de l'aide du côté des tribus juives, en particuliers chez les Banû Qurayza. Ceux-ci refusèrent dans un premier temps car c'était un vendredi et le lendemain serait un samedi jour de shabbat où il est leur est interdit de combattre, puis, il acceptèrent de laisser entrer les troupes pour attaquer les musulmans. un espion musulman entra chez les banu quraiza pour essayer de semer la discorde en leur faisant croire qu'Abu Sufyan risqurait en cas de défaite de les laisser sans protection, il conseilla donc au banu quraiza de demander en échange du passage, des otages, avant cela l'espion avait semé une certaine discorde en pretextant que les banu quraiza étaient alliés aux musulmans et qu'ils demanderaientt des otages Le soir même un violent orage avec une tempête de sable se déchaîne semant la panique dans le camp mecquois. Abû Sufyân réunit les chefs mecquois et il dit que les juifs se sont alliés à Mohammed et qu'ainsi ils n'ont plus aucune chance de vaincre.
Mohammed décide alors de harceler ses ennemis pour profiter de l'avantage que lui donne cette facile victoire. Il engage immédiatement une expédition contre les Banû Qurayza et c'est le massacre. Après un siège de vingt-cinq jours, 800 hommes furent fait prisonniers. Tabarî raconte le massacre de ces prisonniers.
- Les juifs restèrent dans les liens pendant trois jours, jusqu'à ce que tous leurs biens fussent transportés à Médine. Ensuite le prophète fit creuser une fosse sur la place du marché, s'assit au bord, fit appeler `Alî, fils d'Abû Tâlib, et Zobaïr, fils d'al-`Awwâm, et leur ordonna de prendre leurs sabres et d'égorger successivement tous les juifs, et de les jeter dans la fosse. Il fit grâce aux femmes et aux enfants; mais il fit tuer également les jeunes garçons qui portaient les signes de la puberté. On tua aussi une femme, qui avait fait perdre la vie à un musulman en jetant de la terrasse d'une maison une pierre. Un petit nombre des prisonniers furent graciés sur la demande de leurs amis.
- On partagea ensuite les biens des juifs. Le prophète préleva le quint et prit en outre pour lui-même une jeune fille très belle, nommée Ri'hâna. Il partagea le reste entre ses compagnons, en donnant à chaque fantassin une part et à chaque cavalier deux parts[2].
Ce quint (cinquième) prélevé sur le butin est institué par ce verset de la sourate intitulée Le butin:
- Sachez que quel que soit le butin que vous preniez, le cinquième appartient à Dieu, au prophète et à ses proches, aux orphelins, aux pauvres et au voyageur, si vous croyez en Dieu et à ce qu'il a révélé à notre Serviteur le jour où l'on discerna les hommes justes des incrédules; le jour où les deux partis se sont rencontrés.
- –Dieu est puissant sur toute chose–[3].
[modifier] Dans le Coran
La sourate XXXIII Les coalisés (الحَزب [al-ḥazab], coalisé; factieux, pl. الأحزاب [al-aḥazāb]) aurait prédit cette bataille et son issue. Le terme coalisés désigne les tribus juives de Médine soupsonnés d'être alliés aux quraychites de la Mecque.
- Ô vous qui croyez! Rappelez-vous le bienfait de Dieu sur vous, quand des troupes vous sont venues et que Nous avons envoyé contre elles un vent et des troupes que vous n'avez pas vues.
- –Dieu demeure Clairvoyant sur ce que vous faites–
- Quand ils vous virent d'en haut et d'en bas de toutes parts, et que les regards étaient troublés, et les cœurs remontaient aux gorges, et vous faisiez sur Dieu toutes sortes de suppositions...
- Les croyants furent alors éprouvés et secoués d'une dure secousse.
- Et quand les hypocrites et ceux qui ont la le doute au cœur disaient: « Dieu et Son messager ne nous ont promis que tromperie ».
- De même, un groupe d'entre eux dit: « Gens de Yathrib ! Ne demeurez pas ici. Retournez chez vous ». Un groupe d'entre eux demande au prophète la permission de partir en disant: « Nos demeures sont sans protection », alors qu'elle ne l'étaient pas : Ils ne voulaient que s'enfuir.
- Et si une percée avait été faite sur eux par les flancs de la ville et qu'ensuite on leur avait demandé de renier leur foi, ils auraient accepté certes, et n'auraient guère tardé,
- tandis qu'auparavant ils avaient pris l'engagement envers Dieu qu'ils ne tourneraient pas le dos.
- –Et il sera demandé compte de tout engagement vis-à-vis de Dieu.–
- Dis: « Jamais la fuite ne vous sera utile si c'est la mort sans combat ou le meurtre dans le combat que vous fuyez; dans ce cas, vous ne jouirez de la vie que peu de temps ».
- Dis: « Quel est celui qui peut vous protéger de Dieu, s'Il vous veut du mal ou s'Il veut vous accorder une miséricorde? »
- –Et ils ne trouveront pour eux-mêmes en dehors de Dieu, ni allié ni défenseur–
- Certes, Dieu connaît ceux d'entre vous qui suscitent des obstacles, ainsi que ceux qui disent à leurs frères: « Venez à nous », tandis qu'ils ne déploient que peu d'ardeur au combat,
- Avares à votre égard. Puis, quand leur vient la peur, tu les vois te regarder avec des yeux révulsés, comme ceux de quelqu'un qui s'est évanoui par peur de la mort. Une fois la peur passée, ils vous lacèrent avec des langues affilées, alors qu'ils sont chiches à faire le bien. Ceux-là n'ont jamais cru.
- –Dieu donc, rend vaines leurs actions. Et cela est facile à Dieu–
- Ils pensent que les coalisés ne sont pas partis. Or si les coalisés revenaient, ces gens-là souhaiteraient être des nomades parmi les Bédouins, et se contenteraient de demander de vos nouvelles. S'ils étaient parmi vous, ils n'auraient combattu que très peu.
- En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle, pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier et invoque Dieu fréquemment.
- Et quand les croyants virent les coalisés, ils dirent: « Voilà ce que Dieu et Son messager nous avaient promis; et Dieu et Son messager disaient la vérité ».
- –Et cela ne fit que croître leur foi et leur soumission–
- Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Dieu. Certains d'entre eux ont atteint leur fin, et d'autres attendent encore; et ils n'ont varié aucunement dans leur engagement ;
- pour que Dieu récompense les véridiques pour leur sincérité, et châtie, s'Il veut, les hypocrites, ou accepte leur repentir.
- –Car Dieu est clément et miséricordieux–[4]
[modifier] Notes
- ↑ Dans Tabari : La Chronique (Volume II, Mohammed le sceau des prophètes), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 223-229
- ↑ Dans Tabari : La Chronique (Volume II, Mohammed le sceau des prophètes), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 230-232
- ↑ Le Coran (VIII, 41)
- ↑ Le Coran (XXXIII, 9-23)