Cardesse
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Cardesse | |
Pays | France |
---|---|
Région | Aquitaine |
Département | Pyrénées-Atlantiques |
Arrondissement | Arrondissement d'Oloron-Sainte-Marie |
Canton | Canton d'Oloron-Sainte-Marie-Est |
Code INSEE | 64165 |
Code postal | 64360 |
Maire Mandat en cours |
Bernadette Puyo 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes de Monein |
Latitude | 43° 15' 48'' Nord |
Longitude | 00° 35' 13'' Ouest |
Altitude | 154 m (mini) – 329 m (maxi) |
Superficie | 8 km2 |
Population sans doubles comptes |
259 hab. (1999) |
Densité | 34 hab./km2 |
Cardesse est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Le terroir occupe un versant de coteau sur la rive gauche du Luzoué et s’étend en rive droite à la colline du Turon et, au sud-est, à la colline boisée et fourragère appelée Larrayadiu, « l’ensoleillée », donnée par le seigneur de Ledeuix en 1355 et arrachée aux revendications de la communauté de Monein après un long procès aux XVIIIe et XIXe siècle. Le village est traversé par la route départementale n° 9 reliant Orthez à Oloron-Sainte-Marie en passant par Monein, tracée au XVIIIe siècle par l’intendant d’Étigny.
[modifier] Communes limitrophes
- Monein au nord
- Lucq-de-Béarn au nord-ouest
- Monein à l'est
- Ledeuix au sud-ouest
- Oloron-Sainte-Marie au sud.
[modifier] Histoire
Le village de Cardesse est l’ancienne bastide de Barelhes (les façades des maisons autour de l’église reprennent le tracé des « places » primitives) fondée en novembre 1324 par le vicomte Gaston II de Foix-Béarn dans la vallée supérieure du Luzoué, aux confins de Lucq-de-Béarn, de Monein et des herms du Laring et de Lédeuix. Le nom de Barelhes ne s’imposa pas et le village prit finalement, dès la deuxième moitié du XIVe siècle, celui de « Cardessa », nom primitif du territoire (un herm) sur lequel il avait été bâti.
Fondé sur le territoire de Monein, le village de Cardesse constituait une « marque », un quartier, de Monein : les cardessiens dépendaient de la communauté d’habitants de Monein. Mais en même temps, depuis l’origine du village, ils formaient une communauté particulière avec ses propres jurats, syndics et gardes. En 1790, l’Assemblée nationale reconnut Cardesse comme municipalité distincte de Monein. Après de vifs débats lors de la création des districts révolutionnaires, Cardesse fut rattaché à celui de Lucq, avant que la création des cantons ne lie finalement le village à celui d’Oloron-Est. Le canton reste à ce jour le seul rattachement institutionnel de Cardesse au Haut-Béarn.
La seigneurie de Cardesse
En 1332, Gaston II de Foix-Béarn échangea le village et le terroir de Cardesse à Fortaner de Lescun seigneur d’Esgoarrabaque contre la viguerie de Monein. Cardesse n’était pas seigneurie noble et jusqu’au milieu du XVIe siècle elle fut une « dépendance » du fief noble d’Esgoarrabaque.
De nombreuses familles se sont succédées comme seigneurs de Cardesse : les Esgoarrabaque, les seigneurs fuxéens de Mignos puis de Castelbon au XIVe siècle. Les membres de la maison de Béarn la possédèrent au XVe siècle. On doit à Marguerite de Béarn et à son époux Jean de Méritein (sénéchal de Béarn) dame et seigneur d’Esgoarrabaque et de Cardesse la construction de la demeure seigneuriale de Cardesse, qui n’existait pas auparavant, sur l’emplacement de la maison et les terres appelées « d’Arimpné », acquises en 1480 à Arnaud d’Arimpné.
Au XVIe siècle, par Jean de Méritein, la seigneurie passa à la maison de Méritein puis, par sa fille Catherine, aux seigneurs de Sainte-Colomme. En 1566, après la défaite des catholiques, dans les rangs desquels s’était rangé Jacques de Saint-Colomme, les domaines d’Esgoarrabaque et de Cardesse furent saisis sur ordre de Jeanne d’Albret. En fuite en Espagne, Jacques de Sainte-Colomme réapparut en France dans l’entourage de Bernard de Nogaret de La Valette, frère du Duc d’Epernon. Déjà gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, il devint gouverneur militaire de Toulon, charge créée alors et dont il fut le premier titulaire.
La seigneurie de Cardesse, définitivement dissociée de celle d’Esgoarrabaque, appartint ensuite à des personnalités ou familles tantôt moneinchonnes, tantôt oloronnaises. Le premier de ceux-ci fut Arnaud de Faurie, trésorier de Béarn, jurat de Monein et protestant (1570-1597). Pierre de Lostal, fils d’un marchand d’Oloron, seigneur également de Saint-Dos et Buziet, conseiller d'État du roi, procureur général, puis vice-chancelier de Navarre la lui reprit (1597-1604). Gaillard de Lane, notable moneinchon et trésorier de Béarn, puis sa fille Marguerite (1604-1640) lui succédèrent. Son rachat par la famille oloronnaise des Lassalle (ou La Salle) permit à celle-ci d’entrer aux États de Béarn (1640-1710). À leur suite, les Péborde (1710-début XIXe siècle), marchands oloronnais, accédèrent de même à la noblesse et au Parlement de Pau, à la mairie de Pau, enfin à la présidence des États généraux de Béarn en 1788. En 1790, Marie-Anne de Péborde épousa à Cardesse Pierre-Clément baron de Laussat, futur commissaire de Napoléon Ier lors de la vente de la Louisiane aux États-Unis, puis préfet colonial de Martinique et préfet maritime d’Anvers, enfin gouverneur de Guyane pendant la Restauration.
L’ancienne domengeadure de « Lembeye »
Une deuxième maison noble, au titre contesté aux XVIIe et XVIIIe siècles cependant, existait à Cardesse : la maison Lembeye, semble-t-il anoblie en 1472 par la reine Madeleine de Navarre. La maison « Lembeye » resta jusqu’au XVIIIe siècle aux mains de la famille du même nom. Au début de ce siècle, Bernard Lacoarret, originaire d’Accous et avocat au Parlement de Navarre, épousa Damoiselle Marie de Lembeye. Leur fils, Jean-Victor Lacoarret était cité en 1759 comme « bourgeois ». Les Lacoarret cessèrent le faire-valoir direct pour donner les terres et une partie des bâtiments en métayage. La « maison » était la plus importante propriété de Cardesse en superficie après le domaine des seigneurs de Cardesse.
[modifier] Administration
Date d'élection | Identité | Qualité |
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Les données antérieures à 1995 ne sont pas encore connues. | ||
1995 | René Castaings | |
2001 | Bernadette Puyo |
[modifier] Démographie
1901 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|---|---|---|---|---|---|
485 | 291 | 258 | 285 | 272 | 289 | 259 |
Nombre retenu à partir de 1962 :Population sans doubles comptes |
[modifier] Monuments
[modifier] Patrimoine religieux
L’église
L’acte de fondation de la bastide en 1324 ne prévoyait pas la construction d’un lieu de culte : hameau et quartier de Monein, le village neuf dépendait de la paroisse de Monein ; pour suivre la messe et recevoir les sacrements, ses habitants devaient se rendre à l’église Saint-Pé de Monein (l’actuelle église Saint-Girons n’étant pas encore construite) située à quelques 7 km, à un peu plus d’une heure de marche environ.
Vers 1333, à la demande des habitants qui se plaignaient de l’éloignement de l’église de Monein, Fortaner de Lescun seigneur d’Esgoarrabaque et nouveau seigneur de Cardesse, finança la construction d’un oratoire fondé sous l’invocation de Notre-Dame ; il était de la forma et deu gran et de la condition et estament de la glisie destialesc. La porte dite « des cagots » (qui s’ouvre aujourd’hui sur le bas-côté nord de l’église) pourrait être un vestige de l’oratoire primitif. Son encadrement en pierre et le linteau, en pierre calcaire des carrières de Lasseube ou d’Estialescq, semblent en effet de facture ancienne. Le linteau, à soffite surélevé, est décoré d’un arc en accolade délardé sur deux ressauts de moulure au profil en cavet droit. L’accolade est reprise sur le front par une moulure en canal.
Le service de ce nouveau lieu de culte, et l’autorité et les droits spirituels et temporels de l’abbé laïque et du curé de Monein sur ses paroissiens de Cardesse furent définitivement assurés par la fondation en 1517 (par ces mêmes paroissiens) d’une prébende ou chapellenie perpétuelle en l’église paroissiale de Saint-Girons de Monein. Dédiée à l’invocation de Notre Dame, elle avait pour patron l’abbé laïque de Monein.
Dotée d’une somme de 400 florins, la prébende dispensait les paroissiens et habitants de Cardesse de certaines charges qu’ils étaient tenus de faire au curé de Monein, ainsi que de certaines oblations et devoirs pour lesquels ils étaient tenus d’aller certains jours de l’année en l’église paroissiale de Monein. Cette somme devait encore servir à la rémunération du nouveau vicaire nommé pour servir a la glisie et parrochiantz deudit Cardessa et administrar los sacramentz et autres necessaris aixi que cascun rector es tengut. Les paroissiens et habitants de Cardesse, demandant enfin, instamment, que le vicaire fasse residencie à Cardesse, promirent, pour cela, de lui donner ou (faire) construire une mayson honesta.
Après l’intermède protestant, l’église est citée en 1578 comme lo tenple de Cardessa, la vicairie perpétuelle de Cardesse fut érigée au milieu du XVIIe siècle en paroisse succursale dont l’abbé laïc de Monein restait cependant patron. Située au cœur d’une vaste zone d’habitat dispersé, l’église de Cardesse servait également aux habitants des quartiers de Monein, Lucq, Goès et Lédeuix dont les maisons étaient plus éloignées de leurs églises paroissiales respectives.
La nef, dans ses dimensions actuelles, fut construite au XVe siècle ou au XVIe siècle. Le XVIIe siècle fut essentiellement une période de travaux d’entretien et de réparations (toit, murs, clocher). En 1701, le marguillier se rendit à Lescar afin d’obtenir la permission de réhabiliter l’église qui ere censade poluade a cause dun acciden qui arriva le jour de saint Jean d’autant qu’il y eut effusion de sang ! Un clocher-mur, ou « pene », d’une hauteur de trois cannes (5,50 m environ) se dressait à l’ouest ; celui-ci subsiste peut-être encore dans les épaulements du clocher visibles dans sa partie médiane, au-dessus du toit de la nef. En 1734, il fut remplacé par le clocher-porche actuel, aux trois arches en berceau. Celui-ci fut rapidement bouché, sur deux de ses entrées, par deux appentis servant l’un de sacristie, l’autre d’école. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, était accolée au chœur (selon un acte de 1709, sa porte répondait au grand autel) une petite chapelle privée, dite « chapelle de Lacroutz », du nom de la famille qui l’avait faite construire lors de la fondation et construction de l’église Notre Dame de Cardesse. D’autres travaux eurent lieu à la fin du XVIIIe siècle ; à cette occasion fut posée, au-dessus de la porte d’entrée de l’église sous le porche, la plaque en pierre blanche sculptée d’une croix et des inscriptions « INRI » et « 1780 ». Enfin, à la fin du XIXe siècle, l’église s’agrandit d’un bas-côté, au sud, gagné sur le cimetière transféré alors à la sortie du village. Cette extension rendit aveugles les deux anciens vitraux latéraux de la nef (aux motifs identiques de croix de Saint-Louis, croisillons et motifs végétaux). Elle rompit également l’alignement, par delà la rue principale, de l’ancienne façade méridionale de l’église avec celle de la demeure seigneuriale. Les murs extérieurs, près du porche, où se mêlent pierres de taille (dont une pierre ayant servi d’affûtoir et portant la marque des couteaux et autres outils contre laquelle ils furent aiguisés et une autre gravée d’une date dont on ne devine que les deux premiers chiffres « 16… »), briques et galets liés avec du mortier, laissent voir les traces des nombreuses et successives reprises de l’édifice. A l’intérieur, près de l’entrée, un bénitier rectangulaire en marbre gris, dont seules trois faces sont visibles, est sculpté, à l’intérieur d’aires circulaires, de croix de Malte et de motifs floraux à six pétales rayonnants. Sur une face, de part et d’autre d’une croix de Malte sont gravés les chiffres « 17 » et « 33 », pour la date 1733 ; le « 1 » est toutefois masqué, le bénitier étant engagé dans le mur. Une tribune en bois à deux étages surplombe l’entrée. Sur le sol de la nef, on verra, par endroits, quelques dalles funéraires des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, gravées de croix latines, de Malte et de motifs végétaux (frises) ou floraux rayonnants et des noms et dates des défunts. Les deux vitraux du chœur représentent à droite Saint Jean-Baptiste et à gauche Saint Georges armé et revêtu de son armure, le dragon terrassé à ses pieds.
Le maître-autel est orné en façade de motifs végétaux dorés entrelacés et, en position centrale, d’un agneau pascal couché sur un autel drapé d’or. Il est posé sur une estrade de bois à deux degrés, marquettée d’une croix de Malte et d’un motif floral rayonnant, respectivement centrés et inscrits dans un cercle. Deux niches dorées et situées de part et d’autre du tabernacle accueillent des statues dorées également de Saint-François et Sainte-Claire. Le tabernacle, doré, qui présente sur sa face un ciboire encadré des bustes en médaillon, est surmonté d’un crucifix doré et couronné d’un dôme soutenu par deux colonnes ; l’arrière plan représente enfin la colombe du Saint-Esprit. Le retable, disjoints du maître autel (signe d’hétérogénèse ?), comporte des ornements que l’on retrouve dans l’église Saint-Jacques de Saint-Goin et dans la chapelle Saint-Joseph de l’église de Géronce : buste de Dieu-le-Père sur le fronton (celui-ci toutefois triangulaire et brisé), ailerons aux volutes de feuilles d’acanthe, tableau central, têtes de chérubins ornant l’entablement de la partie médiane du retable, doubles rameaux d’olivier noués sur la base des ailerons du retable (église de Préchacq-Josbaig). Le tableau central représente la Sainte Vierge dans un style inspiré de Murillo. La tradition rapporte que le maître-autel et son retable proviendraient de la chapelle de l’ancien couvent des Capucins de Pau : à la Révolution, le couvent devenu bien national fut adjugé au Baron de Laussat ; lors de la démolition du couvent, peut-être Pierre-Clément de Laussat fit-il transporter dans l’église de Cardesse, où il se maria, un des autels des quatre chapelles que comptait le couvent… ?
Chacun des deux bas-côtés est doté d’une chapelle. L’autel de celle dédiée à Saint-Joseph (bas-côté sud) est un ancien autel à la Vierge, comme en attestent les monogrammes toujours visibles sur le devant de l’autel et sur les côtés du retable semblables à celui inscrit sur le fronton du retable de la chapelle de la Vierge de l’église de Géronce. La statue de Saint-Joseph trône finalement sous un dais ; elle n’est pas sans ressemblances encore, au moins pour le vêtement, avec celle de la chapelle Saint-Joseph de l’église de Géronce. L’autre, au bas-côté nord, dédié à la Vierge Marie, porte une statue de la Vierge à l’enfant (très expressifs), tous deux couronnés de diadèmes, en bois doré. Le devant d’autel porte un médaillon doré au monogramme marial couronné d’une croix enhendée sur motif solaire. La porte du tabernacle présente, dans une niche, une statuette du Christ aux outrages ; sur les côtés et les ailes, quatre autres niches sont aujourd’hui vides, à l’exception de celle du panneau droit du tabernacle accueillant une statuette en bois doré de Saint-Paul. Selon la tradition encore, cet autel proviendrait de la chapelle de Lacroutz…
Les derniers travaux de restauration (ravalement des murs de façades extérieurs, réfection des peintures intérieures, restauration du tableau de la Vierge du retable du maître autel) eurent lieu en 1992 et furent en partie menés ou coordonnés par les paroissiens.
[modifier] Patrimoine civil
L’enceinte de type protohistorique
Au sommet de la colline appelée « Le Turon », dominant le village de Cardesse, une terrasse, délimitée par un talus de six à huit mètres et, à ses extrémités sud-est et nord, par deux escarpes et contre-escarpes, possède toutes les apparences d’une enceinte de type protohistorique. De sa fonction, nous ne savons rien. Un acte daté de septembre 1685 indique finalement que les habitants de Cardesse ayant érigé trois croix « au som deu turon », avaient transformé le site, particulièrement dominant, en calvaire.
Les bornages de 1324 et de 1771
Dans et à l’aval du vallon dit de « Broucas », deux grosses pierres (30 x 50 x 60 cm environ) pourraient être, sous toutes réserves, les bornes placées en 1324 lors de la délimitation par Gaston II de Foix-Béarn du bois et herm du Laring que les communautés d’habitants d’Oloron, Goès et Monein se disputaient.
En 1771, un nouveau procès donna lieu à un nouveau bornage, matérialisé par des pierres blanches (30 x 20 x 40 cm environ). On en trouve quatre aux abords de Cardesse, sur le coteau du Trépé, en amont et en aval du vallon de « Broucas », au bas de la colline au sommet de laquelle se trouve la maison appelée « Malarode ».
Les maisons anciennes
Au sud, dans le village et au nord, plusieurs maisons, propriétés privées, ainsi que l’ancien presbytère, propriété de la commune, présentent sur leurs façades intérieures ou extérieures de beaux encadrements de baies (portails, portes, fenêtres) en pierre de taille de 1597, de 1609, 1697 et 1798 : fenêtres à meneaux, traverses et croisillons ; arcs délardé en accolade (comme sur la petite porte de l’église), en plein cintre, en anse-de-panier ou segmentaires ; chapiteaux toscans ou doriques ; piédroits, linteaux et clés de voûtes sculptés de motifs végétaux et floraux, en frise ou isolés. Les appuis des fenêtres, saillants, sont en corniches ; les linteaux sont couronnés de corniches. Les noms des propriétaires et les dates de construction des maisons sont parfois gravées ou sculptées sur des plaques ou des tables sur les dessus-de-porte. Les encadrements des baies de la maison « Casaux dit Tourné » et de l’ancien presbytère (maisons voisines, dans le village) sont en pierre calcaire, certainement des carrières de Lasseube. La porte d’entrée de l’ancien presbytère est particulièrement travaillée sur ses piédroits, sculptés de motifs floraux ou rayonnants (repris sur les panneaux en bois de la porte d’entrée) superposés en une « frise » verticale ; couronnés de chapiteaux toscans, ils supportent un linteau sur lequel on peut lire l’inscription suivante :
Le texte encadre une frise au décor végétal ; on retrouve ce motif de tige à feuilles opposées sur le linteau du portail de la maison « Casaux dit Tourné » et sur une dalle funéraire sur le sol de l’église.
Dans deux maisons, les consoles de cheminées sont ornées de sculptures, dans l’une de figurines de forme fœtale, dans l’autre de visages humains ornés d’une collerette ou d’une fraise dans l’une ; l’un est coiffé (frange haut sur le front) et porte le bouc et la moustache ; les regards sont vides, les bouches entr’ouvertes.
Les moulins
Cardesse a compté jusqu’à trois moulins :
Le moulin de Haut ou « Minvielle » (propriété privée, en cours de restauration), moulin bataner (à foulon) équipé d’une roue et de quatre maillets de bois pour broyer le lin, fut construit en 1413 par contrat de paréage conclu entre Jean de Béarn, seigneur d’Esgoarrabaque et Bertrand de Minvielle de Cardesse. La paxere en galets maçonnés barre toujours le cours du Luzoué ; le baniu et le déversoir sont comblés mais les restes des murs de ces canaux affleurent par endroits.
Le moulin de Bas, propriété privée, est le plus ancien de Cardesse. Cité en 1332 comme « moulin de Barelhes », il existe toujours, bien entretenu, de même que la pexere, la vanne d’arrivée d’eau, la bouche du moulin et les biefs amont et aval. Sur toute la longueur de la façade sud du logis, une belle galerie de bois surplombe le baniu.
Ces deux moulins étaient, sous l’Ancien Régime, propriétés des seigneurs de Cardesse.
Du moulin à farine de « Guilhem », le plus en aval des trois, construit vers 1812 par les maîtres de cette maison (et délaissé au début du XXe siècle), ne restent plus aujourd’hui, sur les berges du Luzoué, que les ruines des ancrages du barrage ; sur le terrain voisin, les murs du canal de dérivation, des bâtiments d’exploitation et du bocau du moulin affleurent par endroits.
La scierie du pont de la Pouble
Au pied du pont de la Pouble, fut construite à la fin du XIXe siècle une scierie dont l’énergie était fournie par une retenue d’eau dont les vestiges maçonnés subsistent encore dans le lit de la rivière.
Les ponts sur le Luzoué
Outre quelques gués, cinq ponts franchissent le Luzoué à Cardesse. Outre les deux ponts successifs à l’entrée de Cardesse en venant de Monein, à parapets en galets pierres maçonnées et au tablier plat (l’un franchissant le baniu aval du moulin de Minvielle, l’autre le Luzoué), sont surtout remarquables les ponts à arche unique maçonnée en berceau de « la Pouble » (XIXe siècle), de « Guilhem », enfin celui de la maison Lacroutz. Des passerelles enfin servaient aux piétons : les tabliers ont disparus mais elles ont laissé sur les berges du Luzoué leurs piles d’ancrages en pierre de taille et galets maçonnés, aujourd’hui cachées par les hautes herbes et le lierre : une menait vers le moulin de Haut (une cinquantaine de mètres en amont du pont sur la route départementale 9), une autre sert encore au « Barta » de Capdevielle.
[modifier] Personnages célèbres
Jacques de Saint-Colomme, seigneur d’Esgoarrabaque et de Cardesse. Rangé du côté catholique, il s'exila en 1566, après la victoire des troupes protestantes. Jeanne d’Albret ordonna la saisie de ses biens et la destruction du château d'Esgoarrabaque. En fuite en Espagne, Jacques de Sainte-Colomme réapparut en France dans l’entourage de Bernard de Nogaret de La Valette, frère du Duc d’Epernon. Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, il devint gouverneur militaire de Toulon, charge créée alors et dont il fut le premier titulaire. Il mourut dans l'assaut de la citadelle de cette ville occupée par les troupes gasconnes de la Ligue.
Pierre-Clément, baron de Laussat, futur commissaire de Napoléon Ier lors de la vente de la Louisiane aux États-Unis, puis préfet colonial de Martinique et préfet maritime d’Anvers, enfin gouverneur de Guyane pendant la Restauration. Il épousa en 1790 Marie-Anne de Péborde à Cardesse, en pleine agitation révolutionnaire.
Jorge Cuesta (Jorge Mateo Cuesta Porte-Petit), né à Córdoba de Veracruz (Mexique) le 21 septembre de 1903 ; décédé à México le 13 août 1942. Petit-fils d'un Cardessien (de la famille Porte-Petit) émigré en Amérique du Sud. Chimiste et journaliste, Jorge Cuesta reste connu pour son œuvre poétique. Sa mort prématurée en 1942 succéda à plusieurs internements psychiatriques. Qualifié de "poète maudit", on le dit encore "el ùnico poeta mexicano con leyenda".
[modifier] Jumelages
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
Communes des Pyrénées-Atlantiques
[modifier] Liens externes
http://perso.numericable.fr/~cardesse/0_Accueil.htm
[modifier] Bibliographie
- Annick Allaigre-Duny, Jorge Cuesta - Littérature, histoire, psychanalyse, actes du colloque de Pau et Cardesse (2001), L’Harmattan, collection Recherches et documents Amériques Latines, Paris, 2006, 372 p.
- Daniel Bourrouilh, « Charte de fondation de Cardesse (1324) », Revue des Amis des Archives des Pyrénées-Atlantiques, 1986, p. 25-29.
- Marie-Victoire Duval, Monein - une communauté du Béarn au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, Monein, 1991.
- Arnaud de Gramont, « Sur un saurien fossile (leidon Anceps) trouvé à Cardesse », Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau, 1891, p. 357-361.
- Vastin Lespy, « Cardesse », Dictons et proverbes du Béarn. Paroemiologie comparée, réimpression de l’édition de 1892, André Cadier libraire-éditeur, Bayonne, 1990, p. 55.
- Fabien Pouey-Dicard, Histoire de Cardesse aux XIVe - XVe siècles. Essai de définition de Cardesse. Introduction à l’histoire de Cardesse à l’époque moderne, T. E. R. d’Histoire ss. dir. de Ch. Desplat, Université de Pau, 1999.
- Fabien Pouey-Dicard, « Règlement pacifique d'un meurtre en 1532 », Bulletin de l'association des Amis des Archives des Pyrénées-Atlantiques, Documents pour servir à l'histoire du département des Pyrénées-Atlantiques, n° 18, 1997, p. 25-28.
- Fabien Pouey-Dicard, « Les bois communaux à Cardesse et à Monein (seconde moitié du {{XVIIe siècle}} - {{XVIIIe siècle}}) », La forêt en Pyrénées-Atlantiques, textes réunis par Jacques Staes, directeur des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, Pau, 1999, Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, ISBN 2-86064-040-1.
- Fabien Pouey-Dicard, « Comment les habitants de Cardesse obtinrent un desservant pour leur église (1517) », Bulletin de l'association des Amis des Archives des Pyrénées-Atlantiques, Documents pour servir à l'histoire du département des Pyrénées-Atlantiques, n° 20, 1999, p. 9-12.
- Fabien Pouey-Dicard, « Cardesse », Promenade archéologique : Histoire et patrimoine autour d'Oloron. Volume 2 : à l'Est des gaves, ouvrage publié sous la direction de A.-Ch. Bardinet et F.-C. Legrand, Association des Amis des Églises Anciennes de Béarn (AEAB), Pau, 2004, 144 pages, ISBN 2-9509945-7-1.
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