Fort Chabrol
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Fort Chabrol désigne l'épisode rocambolesque qui se déroula à la fin de l'été 1899 lorsque le gouvernement Waldeck-Rousseau (alors président du Conseil) craint une émeute ultranationaliste à l'occasion du procès en révision d'Alfred Dreyfus à Rennes.
Les autorités tentèrent d'arrêter le militant antisémite Jules Guérin (directeur du journal L'Antijuif) au 51, rue de Chabrol, dans le 10e arrondissement à Paris. Cette opération faisait suite à la participation de Guérin au coup d'État manqué de la Ligue de la patrie française (aux côtés notamment de Paul Déroulède, André Buffet et Eugène de Lur-Saluces). Il s'agissait des locaux de son organisation antisémite et antimaçonnique: le Grand Occident de France ou Ligue antisémitique.
Avec une quinzaine de collaborateurs, Guérin se barricada et résista pendant 38 jours, les forces policières ayant cerné le bâtiment. Les fenêtres de la rue furent louées à des enthousiastes venus les encourager; on ravitaillait même les « résistants » depuis les toits voisins.
Le 9 septembre, Alfred Dreyfus est à nouveau reconnu coupable mais il est gracié par le président de la République. Abasourdis, les assiégés se rendent sans combattre. Guérin est par la suite condamné à dix ans de réclusion (pour le siège et l'affaire de la Patrie française). La sentence sera commuée plus tard en bannissement.
Jules Guérin poursuivra malgré tout son activité antisémite et sa propagande antidreyfusarde jusqu'à sa mort à Paris en 1910.
Suite à cet événement, l'expression «un Fort Chabrol» est passée à l'usage dans plusieurs pays francophones pour désigner une situation où un individu - généralement armé, parfois avec otages - se retranche dans un immeuble entouré par les forces de l'ordre.