Gaston Defferre
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Gaston, Paul, Charles Defferre, né à Marsillargues (Hérault), - entre Montpellier (Hérault) et Nîmes (Gard) - le 14 septembre 1910 et mort à Marseille le 7 mai 1986 est un homme politique français. Ancien maire de Marseille et Ministre. Fils de Paul Defferre, avoué à Nîmes et de Suzanne, née Causse. Sa troisième épouse fut l'écrivain Edmonde Charles-Roux.
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[modifier] Parcours
[modifier] Avant la Libération
Après des études de droit, il devient avocat au barreau de Marseille en 1931 et militant socialiste. En 1940, il est un des premiers résistants socialistes, au sein du réseau Brutus-Boyer, sous le pseudonyme de lieutenant-colonel Danver. Il rejoint la clandestinité lorsque les Allemands envahissent la zone libre le 12 novembre 1942.
L'une des rares anecdotes connues du combat de l'ombre sera celle d'une évasion à Toulouse : il fallait faire évader Malafosse, résistant indispensable, arrêté, emprisonné. Ils arrivent à quatre, dont Boyer et Defferre. Déguisé en gendarmes, ils pénètrent dans la prison avec un faux mandat d'amener. Boyer est resté dans la voiture, une traction-avant. Comme ils n'avaient que trois pantalons bleu pour quatre, ils ont pensé que la veste suffirait au chauffeur assis au volant. Boyer est inquiet. Le démarreur est en panne et il ne faut pas que le moteur cale. Mais les faux gendarmes ont déjà passé les menottes à Malafosse, le sortent de prison, le poussent dans la voiture qui démarre.
Homme d'une franchise abrupte et directe, il contribue avec d'autres comme De Gaulle ou Michel Debré à l'insurrection populaire contre l'oppresseur allemand en 1945.
[modifier] IVe République
Il redevient maire socialiste de Marseille entre 1953 et 1986 sans compter la période 1944-1945.
Il prépare, avec le concours de Pierre Messmer, la décolonisation de l'Afrique noire en tant que ministre de Guy Mollet en 1956-1957. À cette fin, il rédige la loi-cadre qui porte son nom.
[modifier] Vème République
Il fait voter oui au référendum constitutionnel de 1958. Battu aux élections législatives de 1958, il siège au Sénat de 1959 à 1962 puis retrouve son mandat de député socialiste en 1962. Il est constamment réélu jusqu'en 1986. Il a été président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale.
En 1965, il est pressenti pour être candidat de l'opposition de gauche et du centre à l'élection présidentielle, face au général de Gaulle. Sa candidature est notamment inspirée par la campagne de l'hebdomadaire l'Express, Gaston Defferre étant le "Monsieur X.", candidat idéal de l'opposition au gaullisme. Néanmoins, les négociations entre le parti socialiste SFIO et le MRP centriste échouent en juin 1965. L'idée d'un grand mouvement démocrate, inspiré du modèle américain et du président Kennedy, échoue donc. François Mitterrand et Jean Lecanuet porteront finalement les couleurs de la gauche et du centrisme au scrutin de décembre 1965.
En avril 1969, la démission du général de Gaulle ouvre à nouveau la bataille pour la présidence de la République. Gaston Defferre est cette fois-ci candidat, en tandem avec Pierre Mendès France qui doit devenir son Premier ministre en cas d'élection (là encore, la stratégie choisie s'inspire du modèle américain, avec le "ticket" président - vice-président). Le positionnement centriste et opposé au fonctionnement de la Ve République de Gaston Defferre et Pierre Mendès-France ne séduit guère l'électorat, puisque le candidat ne recueille que 1 133 222 voix au premier tour, soit 5 % des suffrages exprimés. Il est victime de la concurrence du candidat centriste Alain Poher, président du Sénat et leader la campagne du "non" au référendum du 27 avril 1969, ainsi que de celle de Jacques Duclos, qui fait le plein des voix communistes. Cet échec retentissant amènera la fondation du nouveau Parti socialiste en 1971, et le choix d'une alliance à gauche avec le Parti communiste français, autour du Programme commun, à partir de 1972.
Après la victoire de la gauche en 1981, Gaston Defferre devient ministre de l'Intérieur et de la décentralisation, du 21 mai 1981 au 17 juillet 1984 dans le gouvernement de Pierre Mauroy puis ministre d'état chargé du Plan et de l'Aménagement du territoire dans le gouvernement de Laurent Fabius du 18 juillet 1984 au 20 mars 1986 pendant le premier septennat de François Mitterrand. Ses cinq années place Beauveau sont marquées par la mise en œuvre de la décentralisation, une des grandes réformes de la gauche.
Coluche, suite à des rumeurs sur ses liens avec la mafia marseillaise, déclara à propos de sa nomination comme ministre de l'Intérieur : «pour s'occuper du grand banditisme, il valait mieux un spécialiste».
[modifier] Maire de Marseille
Il s'est principalement illustré par son long mandat de maire de Marseille de 1953 jusqu'à sa mort, en 1986. En 1983, il est élu avec moins de voix que son adversaire Jean-Claude Gaudin : en tant que ministre de l'Intérieur, il venait de modifier le mode de scrutin dans les villes de Paris, Lyon et Marseille : l'élection se fait dans chaque arrondissement pour les 2 premières villes, et Marseille bénéficiait d'un découpage en secteurs adapté au maire sortant. Ce découpage a été modifié après sa mort.
Pendant son mandat, Marseille voit sa population augmenter de façon considérable (rapatriés d'Algérie...). La ville se développe dans l'urgence pour répondre aux besoins de la population. De nombreuses tours sont érigées, dans un contexte privilégiant le béton. Les efforts de la municipalité font passer en priorité le développement de nouveaux quartiers urbains, au détriment du centre ville.
Deux lignes de métro sont construites, la terre extraite du sol sert à créer des plages artificielles, dénommées officiellement plages Gaston Defferre, ce qui n'empêche pas les Marseillais de les appeler les plages du Prado.
Gaston Defferre était aussi propriétaire des quotidiens marseillais le Provençal (socialiste) et le Méridional (de droite).
[modifier] Mandats politiques
[modifier] Fonctions électives
- Député socialiste des Bouches-du-Rhône (1945-1958 et (1962)-(1986)
- Maire de Marseille (1944-1945 et 1953-1986)
[modifier] Fonctions gouvernementales
- Secrétaire d'État chargé de l'Information du gouvernement Félix Gouin (du 26 janvier au 24 juin 1946)
- Sous-secrétaire d'État à la France d'Outre-mer du gouvernement Léon Blum (3) (du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947)
- Ministre de la Marine marchande du gouvernement René Pleven (1) (du 12 juillet 1950 au 10 mars 1951)
- Ministre de la Marine marchande du gouvernement Henri Queuille (3) (du 10 mars au 11 août 1951)
- Ministre de la France d'outre-mer du gouvernement Guy Mollet (du 1er février 1956 au 13 juin 1957)
- Ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation du gouvernement Pierre Mauroy (1) (du 22 mai au 23 juin 1981)
- Ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation du gouvernement Pierre Mauroy (2) (du 23 juin 1981 au 22 mars 1983)
- Ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation du gouvernement Pierre Mauroy (3) (du 22 mars 1983 au 17 juillet 1984)
- Ministre d'État chargé du Plan et de l'Aménagement du territoire du gouvernement Laurent Fabius (du 17 juillet 1984 au 20 mars 1986)
[modifier] Bibliographie
- Un nouvel horizon, Gallimard 1965. Ce livre présente les lignes directrices d'une politique immédiatement applicable par un gouvernement de progrès.
Précédé par | Gaston Defferre | Suivi par |
Christian Bonnet | Ministre français de l'Intérieur | Pierre Joxe |
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Catégories : Maire de Marseille • Résistant français • Ministre français de l'Intérieur • Personnalité de la Quatrième République • Personnalité marseillaise • Personnalité de la Cinquième République • Personnalité de la SFIO • Personnalité du Parti socialiste (France) • Personnalité de l'Hérault • Candidat à l'élection présidentielle française de 1969 • Ancien sénateur des Bouches-du-Rhône • Naissance en 1910 • Décès en 1986