Henri Langlois
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Henri Langlois (13 novembre 1914 à Izmir, en Turquie - 13 janvier 1977 à Paris) est un pionnier de la conservation et de la restauration de films. Il est l'un des artisans de la Cinémathèque française.
Il a commencé ces archives avec des fonds privés et seulement une dizaine de films. Au cours des décennies, la collection s'accroîtra jusqu'à atteindre plusieurs milliers de titres.
[modifier] Biographie
Henri Langlois, Georges Franju et Jean Mitry fondent en 1936 la Cinémathèque française à Paris, conçue comme une salle de cinéma et un musée du cinéma. De dix films en 1936, le fonds atteint plus de 60 000 films en 1970. Bien plus qu'un simple archiviste, Langlois sauve, reconstitue et montre beaucoup de films en danger de désintégration. La plupart des films stockés sont en celluloïd, un matériau fragile qui exige un environnement de conservation fortement contrôlé pour une survie dans le temps.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Langlois et ses collègues aident à sauver beaucoup de films contre l'occupation nazie en France.
Le désir de Langlois de sauver des films contre l'oubli peut dénoter ses racines dans la destruction partielle et le pillage important de son lieu de naissance lors de la Première Guerre mondiale. À l'heure de la naissance de Langlois, Izmir est une ville grecque nommée Smyrna. Le port de la ville est partiellement détruit après l'attaque d'une base turque par les Grecs. Elle est reconstruite après 1922, mais une grande majorité de la population grecque est expulsée ou tuée.
En plus des films, Langlois aide également à préserver d'autres objets liés au cinéma, tels que caméras, machines de projection, costumes et programmes de salles.
Langlois aura un impact important sur les réalisateurs français de la nouvelle vague pendant les années 1960, entre autres : François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol et Alain Resnais. Certains de ces réalisateurs de film se sont eux-mêmes appelés « les enfants de la Cinémathèque ».
En 1968, le ministre français de la culture André Malraux essaie de stopper le projet de Langlois, argant de l'arrogance et de la poigne de fer de Langlois : C'est l'affaire Langlois. S'ensuit une série de protestations en France et à l'étranger avec les participations de Charles Chaplin, Erich von Stroheim et - à Paris - François Truffaut, Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Alain Resnais, Jean-Luc Godard, Jean Marais, jusqu'au festival de Cannes qui fut interrompu cette année-là, entre autres pour cette raison. Malraux fait alors marche arrière.
En 1970, un documentaire britannique intitulé Henri Langlois est réalisé, il raconte son travail et sa vie, avec des entrevues de Ingrid Bergman, Lillian Gish, François Truffaut, Catherine Deneuve et Jeanne Moreau, entre autres. Il fonde le Musée du Cinéma qui ouvre le 14 juin 1972 au palais de Chaillot. Le 2 avril 1974, Langlois reçoit un oscar pour l'ensemble de son travail consacré à la réalisation de la Cinémathèque.
Jusqu'à sa mort à Paris le 13 janvier 1977, Langlois s'efforce d'étendre le principe d'une cinémathèque à d'autres pays, tels que les États-Unis.
Il est enterré au cimetière de Montparnasse à Paris.
Un film documentaire de 3h30 lui est consacré en 2004 : "Le Fantôme d'Henri Langlois", retraçant l'épopée de la Cinémathèque Française depuis sa création en 1936 jusqu'à la mort de Langlois en 1977.
[modifier] Anecdote
Une place en son honneur dans le XIIIe arrondissement de Paris porte son nom.
L'année de la mort d'Henri Langlois, le réalisateur allemand Wim Wenders lui dédie son film L'Ami américain, film qui contient un grand nombre de références à la préhistoire du cinéma.
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