János Kádár
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János Kádár, (né János Csermanek, prononcé /ˈjaːnoʃ ˈkaːdaːr/) est un homme politique hongrois (Fiume, aujourd’hui Rijeka 26 mai 1912- Budapest 6 juillet 1989).
Enfant naturel, de condition modeste, de formation rudimentaire, il devient mécanicien de précision et militant syndical dès l’âge de 17 ans. Il adhère au mouvement communiste clandestin en 1931. Emprisonné, il monte dans la hiérarchie du parti et fait preuve d’un talent certain d’organisateur. En 1943, il est membre du Comité Central qui décide de transformer le parti communiste hongrois en parti de la paix, prenant à la lettre la dissolution du Komintern.
En 1945, Kadar est un des espoirs du parti hongrois et occupe des postes de haute responsabilité: membre du bureau politique, secrétaire général adjoint, ministre de l’intérieur, chef de la police secrète (1948-1951).
Victime d’une purge, suspecté de titisme, il sera emprisonné à cause de sa participation au comité central de 1943 et de sa décision de dissolution. (1951-1953). Il avait pourtant bien servi la politique stalinienne et n’avait pipé mot lors de l’inculpation, du procès et de l’exécution de son camarade et ami László Rajk.
Libéré en 1954 par Imre Nagy, premier ministre d’un courant réformateur, il hésite à prendre parti entre les réformateurs et les staliniens. Pendant l’insurrection du 4 novembre 1956, Kadar sera d’abord favorable aux insurgés puis formera un contre-gouvernement qui soutiendra l’intervention soviétique. Il fut chef du gouvernement après l’écrasement du mouvement national (1956-1958, 1961-1965). Il a dirigé le parti communiste de 1956 à 1988 (premier secrétaire et membre du praesidium de 1956 à 1985, secrétaire général depuis 1985). Il s’est employé à libéraliser le régime dans la limite du système socialiste.
La fin de sa vie a coïncidée avec la décomposition rapide du régime dans le bloc. Il est décédé le 6 juillet 1989, le jour même où la Cour Suprème de Hongrie réhabilitait solennellement Imre Nagy et ses compagnons que Kadar avait fait exécuter en 1958, en déclarant nulle et non avenue leur condamnation, c’est-à-dire en détruisant la thèse politique sur laquelle le régime de Kadar avait tiré sa légitimité.