Jacques Peletier du Mans
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Jacques Peletier du Mans (Le Mans, 1517 – Paris, 1582) était un mathématicien et poète humaniste français.
Jacques Peletier du Mans a étudié au Collège de Navarre où son frère Jean était professeur de mathématiques et de philosophie. Il a ensuite étudié le droit et la médecine. Il a fréquenté le cercle littéraire de Marguerite de Navarre et a été secrétaire de René du Bellay de 1541 à 1543. Il est l’auteur de nombreux traités scientifiques et mathématiques.
Tout en conservant le système original de Nicolas Chuquet, il proposa des noms pour les nombres intermédiaires, lorsque le groupement par six chiffres migra vers le groupement moderne par trois chiffres. (Les nombres hexadécimaux devraient être groupés par cinq chiffres. Le bus interne moderne 64 bits peut enregistrer 264 ou F FFFFF FFFFF FFFFF unités et le zéro. Seize trillion d’unités hexadécimales). Ainsi il créa, à coté des mots à illions existant déjà, les mots à illiards. Cette convention est utilisée à travers le monde, excepté dans les pays anglophones, le Brésil, la Grèce, la Turquie, la Russie et Puerto Rico.
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Base 10 | Systématiques | Chuquet | Peletier | Base 16 | Préfixe |
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10 0 | Million 0 |
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16 0 |
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10 3 | Million 0,5 |
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16 2,5 |
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10 6 | Million 1 |
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16 5 |
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10 9 | Million 1,5 |
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16 7,5 |
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10 12 | Million 2 |
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16 10 |
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10 15 | Million 2,5 |
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16 12,5 |
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10 18 | Million 3 |
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16 15 |
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10 21 | Million 3,5 |
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16 17,5 |
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10 24 | Million 4 |
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16 20 |
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En tant que poète, il est en particulier l’auteur de la première traduction de l’Art poétique d’Horace
En 1547 il a prononcé l’oraison funèbre d’Henri VIII et a publié ses premières Œuvres poétiques, qui comprenait des traductions des deux premiers chants de l’Odyssée d’Homère et du premier livre des Géorgiques de Virgile, douze sonnets de Pétrarque, trois odes d’Horace et une épigramme dans le style de Martial ; ce recueil de poésie inclut également les premières poésies publiées de Joachim du Bellay et de Pierre de Ronsard. Il a ensuite commencé à fréquenter un groupe d’humanistes autour de Théodore de Bèze, Jean Martin, Denis Sauvage.
Il a tenté de réformer l’orthographe française victime des tentatives regrettables, à la Renaissance, de modeler le vocabulaire français sur ses racines latines, dans le Dialogue de l'ortografe e prononciation françoese (1550) où il préconise une orthographe phonétique utilisant de nouveaux signes typographiques qu’il a continué à employer dans toutes les œuvres qu’il a publiées. C’est la raison pour laquelle « Peletier » est toujours orthographié avec un seul « l ».
Après des années passées à Bordeaux, Poitiers et le Piémont (où il a peut-être été le précepteur du fils du maréchal de Brissac) et à Lyon (où il fréquente les poètes et les humanistes Maurice Scève, Louise Labé, Olivier de Magny et Pontus de Tyard). En 1555, il y publie l’Art poétique français dans l’atelier de l’imprimeur Jean de Tournes (atelier aussi fréquenté par Louise Labé), atelier dont il a aussi été en quelques sortes un des responsables. Dans ce manuel de composition poétique, il souligne que la poésie lui propose une véritable « récréation » et qu’elle est « un exercice d’une bien douce folie ». Dans la dédicace à Zacharie Gaudart, il indique aussi que « l’amour est un sujet capable ». Dans cette œuvre, il entreprend de définir les différents genres poétiques de son temps et l’attitude que les poètes doivent avoir. Il a en particulier le « projet d’y pouvoir appliquer choses naturelles, Cosmographie, Astrologie, et autres choses dignes des plus nettes et graves oreilles ».
Il a ensuite publié un discours solennel en latin appelant à la paix entre Henri II et de Charles-Quint et une nouveau recueil de poésie composé d’une série de sonnets et de poésies encyclopédiques décrivant des météores, des planètes et les cieux intitulé L’Amour des amours qui devait influencer les poètes Guillaume du Bartas et Jean-Antoine-Antoine de Baïf.
Il a passé les dernières années de sa vie à voyager en Savoie, en Allemagne, en Suisse et peut-être en Italie ainsi que diverses régions de France et à publier de nombreuses œuvres en latin sur l’algèbre, la géométrie et les mathématiques, la médecine (une réfutation de Galien sur la peste). En 1572, il est brièvement directeur de l’université d’Aquitaine (Bordeaux), mais démissionne de ce poste qui l’ennuie. Pendant cette période, il a été en bons termes avec Montaigne et Pierre de Brach. En 1579, il revient à Paris et est directeur du collège du Mans. Il a publié un dernier recueil de poésies Louanges en 1581.
[modifier] Orthographe
Voici un extrait de Dialogue de l’ortografe e prononciation françoese :
- Madamɇ, lɇ grand dɇſir quɇ j’auoę̀ dɇ deſſe̱ruir (a toutɇ ma poßibilite) la gracɇ ſouuɇreinɇ dɇ feuɇ la Reinɇ votrɇ tre dɇbonnerɇ e tre rɇgretteɇ merɇ, m’auoè̱t induìt a lui vouloę̀r dedier un mien Dialoguɇ dɇ l’Ortografɇ e Prononciation Françoȩſɇ. Mȩ́s j’è etè priuè du bien, lɇquel j’etoe̱ tout pré̱t arɇcɇuoę̀r : c’ȩ́t dɇ cɇ bon e auantageus rakkeulh qu’ȩllɇ ſouloę̀t fe̱rɇ a toutɇs pȩrſonnɇs qui auoȩ́t lɇ keur a bonɇs choſɇs, e ſingulierɇmant aus lȩttrɇs.
[modifier] Œuvres
- Arithmeticae praticae methodus facilis per Gemmam Frisium, medicum ac mathematicii
- De l’usage de géométrie
- Dialogue de l’ortografe e prononciation françoese
- Discours non plus mélancoliques que divers
- Euvres poétiques de Jacques Peletier du Mans
- De Occulta parte numerorum : quam algebram vocant
- L’algèbre
- L’amour des amours
- L’art poëtique
- L’art poétique d’Horace traduit en vers françois
- La Savoye
[modifier] Voir aussi
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