Jean de Werth
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Le comte Jean de Werth (en allemand : Johann von Werth) (°1595 †1652) était un général allemand de cavalerie pendant la guerre de Trente Ans.
Il est né à Büttgen dans le duché de Jülich. Très jeune, il quitte la maison pour suivre la carrière de soldat dans la cavalerie wallonne au service de l'Espagne. En 1622, à la prise de Jülich, il est promu au rang de lieutenant. Il sert comme colonel de cavalerie dans l'armée bavaroise en 1630. Il obtient le commandement d'un régiment en 1632, et fonde très vite sa réputation de chef de cavalerie. Il se fait remarquer lors de la bataille de Nördlingen, au point que l'empereur fait de lui un guide de l'empire, et que l'électeur de Bavière lui donne le rang de lieutenant field-marshal.
En 1635 et 1636 il saccage la Lorraine et le Luxembourg, après quoi il projette une expédition au cœur de la France. Commençant en juillet 1636, dans la région de la Meuse-Inférieure, il pille ici et là, invitant le cardinal infant, commandant en chef, "à planter le double aigle sur le Louvre". En réalité, l'esprit national français se réveille, et à Compiègne une armée de cinquante mille hommes force les envahisseurs à se retirer. La mémoire de cette incursion persista dans les chants populaires, et le nom de Jean de Werth servit longtemps à calmer les enfants indisciplinés.
En 1637 de Werth est une fois de plus dans la vallée du Rhin, détruisant les convois, soulageant les villes assiégées et étonnant les camps de l'ennemi. En février 1638 il a défait les troupes de Bernard de Saxe-Weimar dans un affrontement à Rheinfelden, mais peu après il est fait prisonnier. Ses espoirs d'être échangé contre le maréchal suédois Gustaf Horn sont déçus lorsque Bernard de Saxe-Weimar livre son prisonnier aux Français. Le terrible Jean de Werth est conduit à Paris. Traité en animal de zoo, il est visité par la société de la capitale. Sa libération est retardée jusqu'en mars 1642, le gouvernement impérial étant peu désireux de revoir Horn à la tête de l'armée suédoise.
Quand enfin de Werth réapparaît sur les champs de bataille, c'est en tant que général de cavalerie dans les rangs impériaux de Bavière et de Cologne. Sa première campagne contre le maréchal français Guebriant est une défaite, mais la seconde, en 1643 sous le commandement de Franz von Mercy, se termine par la victoire de Tüttlingen, une surprise sur une grande échelle, dans laquelle de Werth tient le rôle principal. En 1644 il est dans la région du Bas-Rhin, mais il revient au quartier général de Franz von Mercy juste à temps pour prendre une brillante part dans la bataille de Freibourg. L'année suivante, sa détermination et sa bravoure, jouent un rôle remarquable à la deuxième bataille de Nordlingen. Von Mercy est tué dans cette action, et de Werth hérite du commandement de l'armée défaite, mais il est bientôt remplacé par le maréchal Geleen. Bien que déçu, Jean de Werth reste fidèle au code d'honneur militaire, et passe sa colère dans une frénésie guerrière.
En 1647 des différends surgissent entre Maximilien de Bavière et Ferdinand III quant à l'allégeance due par les troupes bavaroises. De Werth, craignant que la cause de l'empire et de la religion catholique ne soit ruinée si l'Électeur prend le contrôle de l'armée, essaie de faire passer la frontière autrichienne à ses hommes. Mais ils refusent de suivre, et s'échappent difficilement de la vengeance de Maximilien. De Werth trouve refuge en Autriche. Reconnaissant pour sa conduite dans cette affaire, l'empereur le fait comte.
La Bataille de Zusmarshausen en 1648, une des dernières de la guerre de Trente Ans est une défaite. De Werth se retire alors pour vivre sur les domaines qu'il avait achetés au cours de sa carrière, et c'est sur un de ces derniers, Benatek près de Königgratz, qu'il meurt le 16 janvier 1652.
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