1647
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Cette page concerne l'année 1647 du calendrier grégorien.
Sommaire |
[modifier] Événements
[modifier] Amérique
- 27 mars : Création du Conseil de Québec « chargé de l’ordre et de la justice en Nouvelle-France ». Il dirige les finances, le commerce des fourrures et la politique générale. Il était formé, à l’origine, des gouverneurs de Québec et de Montréal et du supérieur des jésuites. Il admet dans ses réunions, avec voix délibérative, les syndics ou représentant élus de Québec, de Trois-Rivières et de Montréal. En 1663, le Conseil de Québec a été supprimé et remplacé par le Conseil Souverain.
- Le gouverneur de Virginie, sir William Berkeley, met fin aux attaques des Indiens en capturant leur chef.
- Les Français colonisent Saint-Martin.
[modifier] Afrique
- Mars : Le navire hollandais Niew Haarlem échoue au Cap. Son équipage est contraint de rester un an sur place.
[modifier] Asie
- Les privilèges de la Compagnie hollandaise des Indes orientales sont renouvelés, moyennant quelques concessions des directeurs.
- Mort du sultan de Mataram, Agung. Il s’ouvre une crise de succession dont la Compagnie hollandaise profite pour étendre sa domination sur Java.
[modifier] Europe
- Jacquerie en Pologne.
- Juin : Alliance russo-polonaise contre les Turcs. Les Polonais feront la guerre en Turquie et les Russes en Crimée.
- Institution en Russie d'un code de législation militaire adapté du « règlement de Charles Quint ».
[modifier] Guerre de Trente Ans
- 13 mars : Armistice d’Ulm entre la France, la Suède et la Bavière suite aux succès de Turenne sur le Rhin : l’électeur de Bavière se retire du parti impérial et déclare sa neutralité. La France lui reconnaît la dignité électorale.
- 14 mars : Mort du Stathouder de la République des Provinces-Unies, Frédéric-Henri de Nassau, auquel succède, le 14 mai, son fils Guillaume II d'Orange.
- 17 juin : Le Grand Condé lève le siège de Lérida en Catalogne. Il rend Mazarin responsable de sa déconvenue.
- Septembre : Siège de Lens. Fouquet y est.
- 3 octobre : Reddition de Lens.
- 2-8 novembre : Tombé malade d'une fièvre quarte au siège de Lerida, retour de Bussy-Rabutin dans sa Bourgogne.
- L’armée française d’Italie ne peut pas déboucher sur le Milanais, tandis que la flotte ne parvient pas à soutenir les Napolitains révoltés. Sur le Rhin, les troupes de Turenne, irrégulièrement payées, se débandent.
[modifier] Italie
- Disette à Messine, qui provoque une révolte.
- 20 mai : Révolte à Palerme contre le vice-roi, le marquis de Los Velez, due aux taxes sur les produits de grande consommation. Le vice-roi est chassé et les insurgés obtiennent la suppression des impôts les plus impopulaires et la dissolution du Sénat. Joseph d’Alesi prend le pouvoir (13 août) mais est assassiné le 22 août.
- 7 juillet : Révolte des Napolitains contre l’Espagne à l’occasion de la perception d’une taxe sur les fruits. Le pêcheur d’Amalfi Thomas Aniello, dit Masaniello prend la tête de la foule. Le vice-roi, le duc D’Arcos, se retire dans la forteresse du Château-Neuf tandis que l’insurrection se répand dans la région de Salerne, dans les Pouilles et en Calabre. Masaniello est assassiné le 16 juillet sur ordre du vice-roi. Il remplacé par l’armurier Gennaro Annese, qui proclame la République et la place sous la protection de la France. La flotte espagnole de Don Juan d'Autriche paraît devant Naples. Les insurgés font appel à l’ambassadeur de France à Rome (24 octobre).
- 11 juillet : Masaniello, jusqu’à ce jour, date de l’entrevue avec le vice roi au Château-Neuf, avait conservé ses haillons de pêcheur. Il revêt alors une « casaque de toile d’argent ». Il se rend au Château-Neuf en compagnie de l’archevêque, le cardinal Filomarini et une foule de peuple qui gronde quelque peu. Le duc d’Arcos lui fait mille caresses. L’entrevue dure. Le peuple se fait menaçant pour faire libérer Masaniello. Le duc d’Arcos, le cardinal et Masaniello paraissent donc au balcon. Acclamations interminables. Masaniello met un doigt sur les lèvres. Silence. Il demande alors à la foule de se retirer. Elle se retire aussitôt.
- 17 octobre : L’arrivée d’un nouveau vice-roi à Palerme, le cardinal de Trivulce, calme les esprits.
- 22 octobre : Gennaro Annèse devient chef des Napolitains et Naples devient une république.
- 24 octobre : Les députés napolitains arrivent à Rome et saluent Guise le genou à terre. Assaut d’amabilité, Guise les relève, eux ne veulent pas lui parler autrement. Finalement ils parlent debout. Ils portent une lettre signée « le peuple de Naples et son royaume ». Ils ont aussi une lettre de Gennaro datée du 24 octobre 1647 « Du palais du royal poste du tourjon des Carmes » et signée « SA ? Généralissime et chef du très-fidèle peuple de Naples ». Annèse entretient une correspondance secrète avec la France. Guise est appelé comme protecteur de la République. Il détient l’autorité militaire. Mais Annèse considère que l’autorité civile lui revient. Il refuse de considérer Guise comme son supérieur. C’est à cause de cette jalousie qu’Annèse trahit.
- 13 novembre : Les felouques ont attendu Guise à Fiumicino pendant 7 à 8 jours. Les Napolitains menacent de se rendre s’ils ne sont pas secourus par la flotte française avant le samedi 16 novembre. Le vent est enfin favorable. Guise s’embarque. Il entend la messe, se change et paraît « le collet de buffle sur le corps » ; les abbés de Saint-Nicolas et de La Feuillade lui font la conduite en carrosse. Nouvelles oraisons. Une trompette sonne devant Guise.
- 15 novembre : Arrivée à 11 heures du duc Henri II de Guise à Naples où il est proclamé généralissime des insurgés et duc de la République napolitaine (19 décembre). Il cherche l’appui de la noblesse locale et dédaigne l’appui populaire.
- 16 novembre : Au matin, Guise va entendre la messe aux Carmes. Gennaro prend toujours la droite à Guise. Luigi del terro s’est couvert d’une perruque de crin de cheval noir. Il marche devant eux en criant : « Vive le peuple, le général Gennaro, le duc de Guise ! ». Il donne des coups d’épée et blesse de nombreux spectateurs. A la sortie, Gennaro et Guise montent à cheval pour défiler devant la foule. Gennaro est désarçonné. Itinéraire : Place du marché, la Concherie avec accueil très chaleureux de Pépe Palombe. Guise le fait mestre de camp.
- 22 novembre : Après huit jours de cohabitation, Guise quitte la maison de Gennaro pour s’installer aux Carmes. Il a dormi dans le propre lit de Gennaro et en sa compagnie. Cela l'incommodait quelque peu.
- 23 novembre : Gennaro met la main sur un trésor sacré des jésuites. Toute une nuit, il tourmente personnellement le portier pour savoir s’il ne cache pas d’autres richesses.
- 12 décembre : Toujours dans l'expédition de Naples, attaque d’Averse, avec 3 500 hommes, dont beaucoup de gueux (Lazares) avec comme seule arme un pieu de bois brûlé « à l’extrémité ». Le départ est différé au lendemain. Car Guise anime deux attaques victorieuses sur deux postes de la ville.
- La révolution napolitaine est un jeu à quatre forces (la monarchie, l’aristocratie, le peuple et les robins, ou ministeriales). Pour certains historiens (Croce), elle s’est conclue par la victoire de l’État monarchique moderne sur une noblesse rétrograde. D’autres (Rosario Villari), y voient la victoire de la noblesse face à une monarchie affaiblie, marquant la faillite définitive de l’État moderne face aux forces féodales. Une autre tendance (Rovito) présente la magistrature comme vainqueur du conflit, au dépends des nobles et du vice-roi. Dans cette optique, la révolution de 1647 apparaît comme une « révolution constitutionnelle » analogue à la Fronde, dont les instigateurs serait les Robins, alliés à la monarchie contre la noblesse et le petit peuple.
[modifier] Iles britanniques
- Peste à Londres.
- 30 janvier : Charles Ier d'Angleterre est livré au Parlement par les Ecossais.
- Le roi refuse en août un projet constitutionnel (Heads of Proposals), soumis par le gendre de Cromwell, Ireton, qui lui retire tout contrôle sur l’armée et la politique étrangère, et prévoit de renouveler le Parlement, réduit aux Communes, tous les deux ans.
- Oliver Cromwell réprime les mutineries des troupes parlementaires (« Niveleurs ») à Burford.
- L’Accord du peuple (The Agreement of the People), manifeste des Niveleurs reposant sur l’égalité des droits de tous les individus et le caractère inaliénable de leur liberté. Ils revendiquent le suffrage universel masculin et le renouvellement annuel du Parlement, et appellent de leurs vœux une société composée de petits propriétaires.
[modifier] France
- Article détaillé : 1647 en France.
[modifier] Religion
- Février-avril: Controverse avec Jacques Forton, sieur de Saint-Ange, que Blaise Pascal et ses amis Hallé de Monflaines et Auzoult accusent de soutenir des thèses proches de l'hérésie.
- La Société des Amis (Quakers) est fondée par le cordonnier George Fox.
- Apologie de la religion, du pasteur calviniste de l’académie de Saumur Amyrault.
- L’Autriche est consacrée à la Vierge Marie.
[modifier] Art & culture
- 23 septembre : Les 22 et 23, visites de René Descartes à Blaise Pascal.
- Création au Portugal de l'Academia dos generos, cercle littéraire (1647-1716).
- Remarques sur la langue française de Vaugelas.
- Don Japhet d’Arménie, comédie bouffonne de Scarron.
- Héraclius, tragédie de Pierre Corneille.
- Baltasar Gracián écrit L'homme de Cour.
- Cardenio et Célinde, tragédie allemande est écrite par Andreas Gryphius.
- Orfeo, opéra de Luigi Rossi, dont les ingénieuses machineries sont l'œuvre de Torelli..
- Martyre de saint André, toile de Charles Le Brun.
- Portrait dans un intérieur de Louis Le Nain.
- Paulus Potter peint Le taureau.
- Le Buisson, toile de Jacob Van Ruysdael.
- Rembrandt peint Suzanne et les vieillards.
- Le Sueur travaille à l’hôtel Lambert.
[modifier] Science & technique
- 13 septembre : Invention du baromètre par le mathématicien et physicien italien Evangelista Torricelli
- 15 septembre : Lettre de Blaise Pascal à Florin Périer pour lui demander de réaliser l'expérience du Puy de Dôme.
- De vita et moribus Epicuri de Pierre Gassendi, qui développe la théorie d'Épicure sur les atomes.
- Expériences nouvelles touchant le vide de Blaise Pascal.
[modifier] Économie & société
- 27 février : Création en Suède de la première Société de Commissaires- priseurs spécialisés dans l'art : la « Stockholms Auktionsverk ».
- Disette en Espagne. Epidémie de peste bubonique (1647-1652). Un quart de la population de Valence et la moitié de celle de Séville (60 000 pour 110 000 à 120 000 habitants) sont décimée.
- France : Pic de hausse des prix (1647-1650). Fiscalité de guerre : édits du Tarif, du Rachat.
[modifier] Naissances en 1647
- 7 août : Anne Tannegy Le Fèvre, future Mme Dacier.
- 22 août : Denis Papin, inventeur français
- 18 novembre : Pierre Bayle, philosophe et écrivain français
[modifier] Décès en 1647
- 14 mars : Frédéric-Henri de Nassau, Stathouder de la République des Provinces-Unies (Hollande).
- 25 avril : Matthias Gallas, général de la guerre de Trente Ans
- 10 août : Faucion de Ris, premier président du Parlement de Rouen, malaise qui suit l'observation qu'ils étaient 13 à table.
- 2 octobre : Ou le 3. Mort du maréchal de Gassion, blessé d'un coup de mousquet au siège de Lens alors qu'il essayait d'arracher un pieu de palissade.
- 25 octobre : Evangelista Torricelli, physicien italien.
- Didier Barra, peintre (Metz, v. 1590-Naples, apr. 1647).