Johnny s'en va-t-en guerre
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article manque de sources. Améliorez sa qualité à l'aide des conseils sur les sources ! |
Johnny s'en va-t-en guerre (Johnny Got His Gun) est un roman publié en 1939. Son auteur, Dalton Trumbo, en a réalisé un film sorti sur les écrans le 4 août 1971.
Sommaire |
[modifier] Trame de l'oeuvre
Joe Bonham (Timothy Bottoms) est un jeune Américain plein d'enthousiasme qui décide de s'engager pour aller combattre sur le front pendant la Première Guerre mondiale. Au cours d'une mission de reconnaissance, il est gravement blessé par un obus et perd ses quatre membres ainsi que la parole, la vue, l'ouïe et l'odorat. Allongé sur son lit d'hôpital, il se remémore son passé et essaie de deviner le monde qui l'entoure à l'aide de la seule possibilité qui lui reste : la sensibilité de la peau de son torse. Une infirmière particulièrement dévouée, l'aide à retrouver un lien avec le monde extérieur. Lorsque le personnel médical comprend que son âme et son être sont intacts sous ce corps d'apparence déçédé, ils doivent prendrent une décision médicale selon les valeurs et les croyances de l'époque.
[modifier] Commentaires
Le film reste très discret au niveau des images. Trumbo ne filme jamais les mutilations du personnage mais uniquement les parties saines de son corps. L'histoire commence lorsque Joe se réveille à l'hôpital alors qu'il s'imagine être encore dans une pièce obscure. Sa voix intérieure nous fait vivre la manière dont il se rend compte peu à peu de son infirmité. Les scènes dans l'hôpital avec la voix intérieure alternent avec des scènes de souvenir et de rêve — mais lorsque l'on ne peut pas ouvrir les yeux, comment distinguer le rêve de la veille ?
Très pessimiste, le film est par moment difficilement supportable, non pas en raison des images, mais de la prise de conscience de la torture mentale que vit le personnage. Il constitue un double manifeste, à la fois contre la guerre et pour l'euthanasie (le héros demande lui-même à ce qu'on le tue, à la fin du film).
Il s'agit du seul film que Dalton Trumbo ait réalisé (il en est également le scénariste). Il a inspiré la chanson One de Metallica (album And Justice for All), qui reprend des images et des dialogues du film dans la vidéo, ainsi que le groupe Bérurier noir avec le titre instrumental Johnny revient de la guerre (album Macadam Massacre).
[modifier] Aspect historique
Le film et le livre ont eu un impact important en raison de leurs dates de sorties.
Le livre fut publié pour la première fois le 3 septembre 1939, soit deux jours après le début de la Seconde Guerre mondiale, et il devint rapidement célèbre par son caractère ouvertement anti-militariste. Il montrait la violence et l'absurdité de la guerre dans un contexte où l'Amérique rechignait fortement à s'impliquer dans le conflit. Après l'épuisement des exemplaires en librairie, sa réédition ne survint qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945.
Alors que les États-Unis étaient en pleine guerre du Viêt Nam, la sortie du film et sa reconnaissance au festival de Cannes eurent une seconde résonance avec l'actualité. Les divers mouvements pacifistes et antimilitaristes des années 1970 firent de Johnny s'en va-t-en guerre une œuvre majeure dans laquelle il convient de voir l'un des plus violents réquisitoires de la littérature et du cinéma américain contre l'absurdité de toutes les guerres.
[modifier] Fiche technique
- Titre : Johnny s'en va-t-en guerre
- Titre original : Johnny Got His Gun
- Réalisation : Dalton Trumbo
- Scénario : Dalton Trumbo, d'après son roman publié en 1939
- Production : Bruce Campbell, Tony Monaco et Christopher Trumbo
- Musique : Jerry Fielding
- Photographie : Jules Brenner
- Montage : Millie Moore
- Décors : Harold Michelson
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : Noir et blanc / Couleurs - 1,66:1 - Mono - 35 mm
- Genre : Drame, guerre
- Durée : 111 minutes
- Dates de sortie : 4 août 1971 (États-Unis), 21 février 2001 (re-sortie France)
- Film interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en France
[modifier] Distribution
- Timothy Bottoms : Joe Bonham
- Kathy Fields : la petite amie de Joe
- Marsha Hunt : la mère de Joe
- Jason Robards : le père de Joe
- Donald Sutherland : Jésus Christ
- Diane Varsi : la 4e infirmière
[modifier] Autour du film
- C'est le premier générique de film où Dalton Trumbo apparaît sous son vrai nom : à cause du maccarthysme, il signa ses scénarios pendant treize ans sous des pseudonymes.
- La vidéo du morceau One du groupe Metallica comporte de nombreux extraits de ce film.
- Le groupe Bérurier Noir en a fait une chanson que l'on trouve sur l'album Macadam massacre.
[modifier] Récompenses
- Festival de Cannes 1971 : Grand prix spécial du jury et Prix de la Critique internationale, ;
- « Festival des Festivals », Belgrade 1972 : Meilleur film
Portail du cinéma – Accédez aux articles de Wikipédia concernant le cinéma. |