Karl Zéro
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Karl Zéro, de son vrai nom Marc Tellenne, est un animateur français de télévision né le 6 août 1961 à Aix-les-Bains (Savoie). Ce curieux pseudonyme est tout ce qui lui reste de sa période punk (en 1977, il a seize ans), outre quelques points de suture gagnés dans des échauffourés avec des « rockers ». Il est le fils d'Annick Tellenne, animatrice à KTO et auteur de : Le goût de vivre ; la recette du bonheur[1]. Il a trois frères : Éric Tellenne, écrivain sous le pseudonyme de Raoul Rabut, Bruno Tellenne (alias Basile de Koch), humoriste et co-directeur du groupe Jalons, et Olivier, cadre. Il est marié à Daisy d'Errata.
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[modifier] Biographie
Sa première publication est une bande dessinée intitulée Les aventures de Edmond dans le fanzine Jalons, au début des années 1980. De là, il va rejoindre les rédactions de Métal Hurlant, Charlie-Hebdo, Zoulou et L'Écho des savanes comme dessinateur puis scénariste. Parallèlement, il entre en 1981 à Actuel comme journaliste spécialisé dans les interviews de stars et rejoint l'équipe naissante de Radio Nova, aux côtés de celle qui deviendra son épouse, Daisy d'Errata. Il rejoint ensuite l'équipe de Globe et de Lui où ses talents d'interviewer lui valent d'être remarqué. Il anime pendant plusieurs mois une émission de radio délirante sur RFM avec Antoine de Caunes et Albert Algoud, Babebibobu.
En 1986, il est engagé par Europe 1 pour animer Géant Gratuit aux côtés de Doug Headline (le fils de Jean-Patrick Manchette). Ils seront virés au bout de quatre mois : Karl va rejoindre TF1 tandis que Doug se consacre au cinéma. Sur TF1, l'émission Pirates associant Karl et Jean-Yves Lafesse n'aura qu'un numéro en septembre 1987. Là encore, la direction juge l'humour de Karl « déplacé » et le remercie.
Canal + (Alain de Greef) lui propose alors d'intégrer l'équipe naissante de Nulle part ailleurs aux côtés d'Antoine de Caunes. Pour ses sketchs, souvent liés à l'actualité, il utilise les trucages vidéo pour mettre en scène les hommes politiques (le Flame).
En 1993, il propose avec succès dans Nulle part ailleurs un journal télévisé parodique, le Zérorama, « les actualités parlantes de réarmement moral ». Il y utilise une présentation et un ton inspirés des actualités cinématographiques sous le Régime de Vichy de Philippe Pétain pour satiriser le gouvernement d'Édouard Balladur et les médias qui le soutiennent. Toujours en 1993, il réalise un film décalé Le Tronc dans lequel il joue en compagnie d' Albert Algoud, José Garcia, Lova Moor...
De septembre 1996 à juin 2006, il présente, le dimanche à 12h30 sur Canal +, Le Vrai Journal, un journal télévisé qui veut « dire tout haut » ce que les autres journaux télévisés français « cachent ». Karl Zéro n'est pas journaliste et n'a pas de carte de presse. Il mélange reportages journalistiques classiques, réalisés le plus souvent par l'agence Capa, et sketches réalisés avec trucage, auxquels participe souvent sa femme, Daisy d'Errata. Lors de ses entretiens avec des hommes politiques, il cherche à leur imposer le tutoiement. Son audience en dix saisons ne s'est jamais démentie : 10% de part de marché, 3 points d'audience, soit 1,5 million de télespectateurs chaque dimanche. Il est devenu le référent de tous les politiques qui veulent « parler aux jeunes ».
En 1996, au début du Vrai journal, Karl Zéro souhaitait travailler avec Pierre Carles, qui avait été censuré un an et demi plus tôt par Canal+ pour son film Pas vu a la télé qui remettait en cause la bonne foi des journalistes télé. Pierre Carles ayant entendu Karl Zéro déclarer à la télé qu'il n'aimait pas que l'on tienne un discours différent à l'antenne et hors-antenne, et que le principe du vrai journal était de révéler les affaires, en racontant les choses comme elles sont, il lui proposa donc une enquête sur la manière dont Canal+ s'y prenait pour pour censurer un sujet. Pour Karl Zéro, ce n'est pas possible vis à vis de ses supérieurs. Pierre Carles lui propose ensuite un autre sujet, sur la manière dont Jacques Chirac choisit les journalistes chargés de l'interviewer. Le sujet est de nouveau refusé, par Alain de Greef cette fois. En 1998, dans le film Pas vu pas pris Pierre Carles, remet donc en cause la liberté de ton de Karl Zero à vouloir tout dire et tout montrer dans Le vrai journal, en essayant de montrer, par la juxtaposition de choses dite par Karl Zero à la télévision et d'entretien téléphoniques que Pierre Carles a avec lui, que lui aussi est soumis à une certaine censure de la part de ses dirigeants.
De septembre 2001 à juin 2002, il lance comme producteur Le journal des bonnes nouvelles, devenu à partir de mars 2003 Le contre-journal, et diffusé sur Canal + de 19 heures 20 à 19 heures 50. Il produit également 60 Jours 60 Nuits, qui narre les vies croisées de Joey Starr et Francis Lalanne.
Catholique ayant soutenu le lancement de la chaine KTO TV, il ne cache pas non plus son anti-américanisme ni son anti-libéralisme, et présente souvent des reportages favorables aux altermondialistes dans ses émissions. Plus généralement, ses émissions sont plus favorables à la gauche qu'à la droite, même si Karl Zéro se dit volontiers apolitique. Ses émissions sont produites par sa société de production, La Société du spectacle, qui appartient aujourd'hui à 50% au groupe Endemol, spécialisé dans la Télé réalité.
En juin 2003, avec l'accord de la chaîne cryptée, il reprend les accusations du tueur en série Patrice Alègre (en lisant dans le vrai journal le courrier que celui-ci lui avait adressé), et de deux anciennes prostituées, qui affirment que différents notables de Toulouse, dont l'ancien maire et président du CSA Dominique Baudis, seraient mêlés à un réseau sado-masochiste, qui aurait couvert des viols, des tortures et des meurtres. Patrice Alègre et les ex-prostituées revinrent ensuite sur ses accusations. La justice a depuis innocenté les personnalités mises en cause[2]. Il apparaît également que Karl Zéro a versé 15 000 euros à l'une des ex-prostituées comme à-valoir sur un livre paru depuis chez Ramsay[3]. Ces manquements à la déontologie journalistique furent largement commentés, et Dominique Baudis souligna son rôle, ainsi que celui de Canal +, dans Face à la calomnie, son livre paru à propos de cette affaire. Toutes les poursuites judiciaires contre l'animateur se sont soldées par des non-lieux [réf. nécessaire].
En 2004, Karl Zéro présentait aussi le jeu C'est quoi ce jeu ?, toujours sur Canal +.
Karl Zéro est enfin l'auteur d'un premier film, Le tronc (1992), et de deux albums parus chez Naïve, Songs for cabriolets y otros tipos de veiculos (2000), racheté par la Fox pour en faire la BO d’Improbable (neuvième épisode de la dernière série de X-Files), et Hifi Calypso, enregistré en 2003 avec The Wailers.
Le 31 mai 2006 est sorti en salles Dans la peau de Jacques Chirac , film décrit comme une « autobiographie non-autorisée » du président de la République, César du Meilleur documentaire.
En sursis depuis l'affaire Alègre, l'émission Le Vrai Journal est finalement définitivement arrêtée en juin 2006. Canal + dit avoir subi en 2005 de nombreuses pressions du monde politique afin de revenir sur sa décision d'arrêter dès cette année-là Le Vrai Journal. Libération croyait en particulier pouvoir citer Laurent Fabius, Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn. Karl Zéro a confirmé dans l'émission Arrêt sur images avoir reçu le soutien des deux premiers. La fin du Vrai journal fut accompagné du licenciement de Karl Zéro et des 34 salariés de sa société de production. Plusieurs de ses plus proches collaborateurs, dont certains depuis plusieurs années, ont engagés à son encontre des poursuites judiciaires devant les tribunaux des prud'Hommes et civils [réf. nécessaire].
Depuis septembre 2006, Karl Zero a mis en ligne un blog et une web télé, le Web 2 Zéro[4].
Il anime également sur AOL l'émission Le Club du Net, un rendez-vous politique, et depuis la mi-mars 2007, un JT quotidien concernant l'actualité de la campagne présidentielle sur le net. En 2007, il réalise avec Michel Royer un nouveau film: " Ségo et Sarko sont dans un bateau ", qu'il vend d'abord en vidéo à la demande (vod) le 5 Mars et en DVD ,supplément du magazine VSD le 21 mars avant de demander le visa d'exploitation pour une sortie en salle le 4 Avril. Ce type d'exploitation commerciale, assez inhabituelle, lui permet de s'affranchir des règles de la CNC en assurant une diffusion multi-support dans un délai très court.
Karl Zéro soutient José Bové lors de l'éléction présidentielle de 2007. Dans le clip officiel de campagne de ce dernier, c'est Karl qui l'interview.
[modifier] Affaires
Une rumeur lancée par L'événement du Jeudi (selon Karl Zéro) voudrait qu'il ait suivi son frère Bruno à la fin des années 1970 et au début des années 1980 en sympathisant avec le GUD (syndicat étudiant d'extrême droite). Karl Zéro nia totalement affirmant que le journal avait d'ailleurs été condamné pour diffamation[5].
[modifier] Notes et références
- ↑ paru chez Ramsay en 2000
- ↑ France - Alègre - Volet "viols et proxénétisme" - non-lieu confirmé, Dépèche AFP du 11 juillet 2005, reprise sur le site www.libertzone.org
- ↑ Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, « Canal +: fini le numéro Zéro », Libération, 14 mars 2006
- ↑ Karlzero.com, karlzero.podemus.com
- ↑ Interview au Nouvel Observateur
[modifier] Liens externes
- Son dernier Docu
- Son blog
- Sa WebTV
- Son JT quotidien de 17h - Election présidentielle
- Le Club du Net AOL
- Discussion entre Karl Zéro et Pierre Carles
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