Mont Thabor (Israël)
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Le mont Thabor, ou Mont Tabor, (הר תבור) est l'un des monts les plus célèbres de Galilée, en Israël.
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[modifier] Introduction
Du haut de ses 588 mètres, le mont Tabor domine les vallées alentours. Le voyageur Green le décrit ainsi, lors de son périple en 1854 : "Le Tabor ressemble à un autel surélevé, que D-ieu aurait construit en son propre honneur. De part sa forme particulière et sa situation, il semble déclamer de toute sa puissance un chant pétri de sensibilité. Tous ceux qui s'en approchent sont soudain envoutés."
Le mont Tabor, surplombant les environs, est largement mentionné dans les écrits saints (Jérémie 46/18), (Psaumes 89/13).
De forme semi-circulaire, l'archéologue Robinson le compare en 1838 à l' "un des deux émisphères terrestres". Le voyageur Stanley le qualifie, en 1853, de "demi-sphère parfaîte".
Le sommet du mont Tabor est pourtant coiffé d'une esplanade légèrement en pente. Paradoxe dont plus d'un visiteur s'étonne, et qui permet aux moines, installés en son sommet, de cultiver une partie des terrains.
Du fait de son isolement des autres montagnes de Galilée, le mont Tabor semble, et ce de tout temps, beaucoup plus élevé qu'il ne l'est en réalité. Le voyageur Van Agmon en parle en 1720, comme du "mont le plus élevé de la Terre d'Israël".
[modifier] Historique
Durant son histoire, le mont Tabor a rarement été occupé. Il revêt cependant une importance et stratégique et religieuse. Les témoignages historiques y font peu allusion, mais son nom est toujours lié à des évènements dramatiques et décisifs, tantôt relatifs aux guerres, tantôt aux religions. Ainsi en est-il, aux époques du Premier et du Second Temple, ainsi qu'à celles byzantine et croisée. Les étonnants vestiges archéologiques découverts en son sommet, sont eux aussi de nature ou religieuse, ou stratégique, et parmi eux, des églises, des monastères et des fortifications. On ne retrouve, par contre, aucun reste d'habitation.
Le mont Tabor est mentionné dans les trois principales religions monothéistes.
[modifier] Tradition juive
Dans la bénédiction que prodigue Moïse à Zabulon et Issachar (Deutéronome 33/19), allusion est faîte au mont Tabor, qui représente aux yeux des tribus alentours un lieu saint (Juges 4). Il semblerait que le mont Tabor soit déjà vénéré par les Cananéens. A l'époque du Second Temple, on allumait des feux sur le sommet du mont, afin d'annoncer les débuts de mois et les jours de fêtes.
Dans la tradition rabbinique, le mont Tabor a été épargné du Déluge.
[modifier] Tradition chrétienne
Dans la tradition chrétienne, le mont Tabor est lié au lieu de la Transfiguration. Malgré le fait qu'il ne soit pas mentionné dans le Nouveau Testament, le mont Tabor est lié à l'évènement depuis les temps anciens, et l'on trouve, en son sommet, plusieurs vestiges d'églises. Le mont Tabor fut occupé par un nombre non négligeable de moines et d'ermites. Après la destruction des lieux saints chrétiens du mont au XIIIme siècle, ce dernier est déserté, mais les fidèles continuent, au fil des années, d'y monter, et c'est au milieu des ruines qu'ils viennent se rappeler du miracle de la Transfiguration, fêtée le 6 août. Au XIXme siècle, des moines franciscains prennent possession des lieux, où ils construisent un monastère, auquel, en 1919, s'ajoutera la construction de la basilique actuelle.
À partir de l'époque byzantine, et jusqu'à nos jours, le mont Tabor devient un lieu important de pèlerinage, malgré les dangers et les difficultés auxquels sont confrontés les pélerins, suivant les périodes. Outre le côté religieux, bon nombre de touristes visitent le lieu pour admirer le panorama.
[modifier] La basilique de la Transfiguration
La basilique actuelle est construite par les Franciscains entre les années 1919 et 1924, d'après les plans de l'architecte Berlucci. Ce dernier s'inspire des édifices religieux chrétiens que l'on trouve dans le Nord de la Syrie.
La basilique est composée d'une nef centrale et de deux allées latérales, et est construite sur le tracé des vestiges de l'église de l'époque croisée, bâti par le prince de Galilée Tancrède. La charpente est faîte en bois de pin.
Le jour qui s'infiltre à l'intérieur de l'église est là pour rappeler la lumière divine qui entoure Jésus au moment de la Transfiguration, comme il est écrit dans les Evangiles (Matthieu 16/2). Du fait des conditions climatiques et de l'humidité présents au sommet du mont Tabor, le toit a été recouvert d'une couche d'étain.
La mosaïque centrale, œuvre de l'artiste Vilani, représente Jésus entre Moïse et le prophète Elie, face à trois de ses disciples. L'architecte a inséré la construction de la basilique moderne dans les vestiges des constructions antérieures. Les deux tours surmontant l'entrée sont elles aussi construites sur les restes de deux chapelles de l'époque médiévale, chacune d'elles symbolisant Moïse et le prophète Elie; dans la première, sur la gauche, est représenté Moïse tenant les Tables de la Loi sur le mont Sinaï; dans la seconde, à droite, on voit représenté le prophète Elie lors de sa confrontation avec les disciples du dieu Baal sur le mont Carmel.
À l'entrée, recouvertes aujourd'hui d'une grille, on remarque des marches creusées dans la roche, qui, à l'époque croisée, menaient à la crypte, sur les murs de laquelle on a retrouvé des inscriptions en grec et le dessin de croix.
[modifier] Autres vestiges
Les ruines situées de chaque côté du chemin menant à l'entrée de la basilique sont les vestiges du monastère St Salvador, construit à l'époque croisée par les moines bénédictins, en 1101. Il est difficile aujourd'hui de dater l'ensemble des vestiges.
Le monastère situé sur le mont Tabor est construit en 1873. Il abrite les chambres des moines franciscains, ainsi qu'une salle à manger commune réservée aux pélerins. Des terrasses latérales, à l'extérieur de la basilique, on peut admirer le panorama sur la vallée de Jezreel, la vallée du Jourdain, les montagnes de Samarie et le mont Carmel.
Au Sud de la basilique on retrouve quelques rares vestiges de l'époque de la Grande Révolte des Juifs contre les Romains.
Outre la basilique catholique romaine, le mont Tabor est également surmonté d'une église orthodoxe, construite elle aussi sur des vestiges de l'époque croisée. D'après les témoignages historiques, on sait que les Bénédictins de l'époque médiévale cohabitaient avec une communauté grecque catholique. Au Nord-Ouest de l'église orthodoxe, on trouve une grotte que la tradition lie à la rencontre entre Abraham et le roi Melkisedek.
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