Nathalie Sarraute
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Nathalie Sarraute, de son vrai nom Nathalie (Natacha) Tcherniak (Ivanovo, Russie, 1900 – Paris, 1999) est un écrivain français d'origine russe. Elle est la mère de Claude Sarraute, journaliste, romancière et comédienne.
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[modifier] Biographie
Nathalie Sarraute, née Tcherniak, naît le 18 juillet 1900 à Ivanovo, près de Moscou, dans une famille de la bourgeoisie aisée et cultivée. La jeune Nathalie quitte la Russie et vient à Paris avec sa mère. Elles habitent dans le cinquième arrondissement. Elle va à l'école maternelle de la rue des Feuillantines. Le français est sa première langue. Chaque année, elle passe un mois avec son père, soit en Russie, soit en Suisse. Nathalie Tcherniak retourne en Russie, à Saint-Pétersbourg , avec sa mère et son nouveau mari Nicolas Boretzki. Ilyanova Tcherniak, le père de Nathalie , qui connaît des difficultés en Russie, du fait de ses opinions politiques, est contraint d'émigrer à Paris . Il va créer une usine de matières colorantes à Vanves.
Après le divorce de ses parents, son enfance est partagée entre Paris et Ivanovo.
La jeune Nathalie grandit avec Véra, la seconde femme de son père, et a une éducation cosmopolite. Elle poursuit en effet des études d'anglais et d'histoire à Oxford, de sociologie à Berlin, et de droit à Paris. Elle devient ensuite avocate, inscrite au barreau de Paris. Elle entamme également une carrière de juriste internationale. En 1925, elle épouse Raymond Sarraute, avocat comme elle, et de cette union naissent trois enfants : Claude, née en 1927, Anne et Dominique.
Parallèlement, Nathalie Sarraute découvre la littérature du XXe siècle, spécialement Marcel Proust, James Joyce et Virginia Woolf, qui bouleversent sa conception du roman. En 1932, elle écrit les premiers textes de ce qui deviendra Tropismes, publié en 1939 et salué par Jean-Paul Sartre et Max Jacob.
En 1941, Sarraute est radiée du barreau suite aux lois anti-juives et se consacre alors totalement à la littérature.
Elle meurt à Paris le 19 octobre 1999, à l'âge de 99 ans. Elle est inhumée à Chérence, dans le Val-d'Oise.
[modifier] Les enjeux de l'écriture
En 1956, Sarraute publie l'Ère du soupçon, essai sur la littérature qui récuse les conventions traditionnelles du roman. Elle y décrit notamment la nature novatrice des œuvres de Woolf, de Kafka et de Dostoïevsky. Elle devient alors, avec Alain Robbe-Grillet, Michel Butor ou encore Claude Simon, une figure de proue du courant du nouveau roman.
Sarraute ambitionne d’atteindre une « matière anonyme comme le sang », veut révéler « le non-dit, le non-avoué », tout l’univers de la “sous-conversation”. N'a-t-on pas dit d'elle qu'elle s'était fixé pour objectif de « peindre l'invisible » ? Elle excelle à détecter les « innombrables petits crimes » que provoquent sur nous les paroles d’autrui. Ces paroles sont souvent anodines, leur force destructrice se cache sous la carapace des lieux communs, gentillesses d’usage, politesses… Nos apparences sans cesse dévoilent et masquent à la fois ces petits drames.
Le terme « tropisme », emprunté au langage scientifique, désigne, on le sait, le mouvement des plantes vers la lumière. Chez Sarraute, qui a intitulé sa première publication Tropismes, ce vocable renvoie à des mouvements intérieurs presque insensibles dus à des causes extérieures: phrases stéréotypées, conventions sociales. Sous la banalité apparente de ces conventions langagières, il existe en effet des rapports humains complexes, des sentiments intenses, voire violents (sensations d'enfermement, d'angoisse, de panique). Sarraute les décrit comme des mouvements instinctifs, déclenchés par la présence d'autrui ou leurs paroles. Tropismes, refusé par Gallimard et par Grasset, ne sera reconnu par la critique qu'une quinzaine d'années après sa parution.
En 1983, Sarraute publie Enfance, qui fait revivre le monde disparu des émigrés russes à Paris au début du XXe siècle. Dans ce recueil de scènes isolées, l'auteur s'efforce de retrouver ce qui constitue sa personnalité, s'attachant en particulier à reconstituer ses premières rencontres avec les mots, le plaisir de la lecture et l'activité introspective de l'écriture. Écriture à deux voix, ce texte se présente sous la forme d'un dialogue entre l'écrivain et son double, qui soumet l'entreprise autobiographique à un contrôle à la fois constant et rigoureux.
[modifier] Œuvres
- Tropismes 1939 (recueil de textes)
- Portrait d’un inconnu 1948 (roman)
- Martereau 1953
- L'Ère du soupçon 1956 (essai)
- le Planétarium 1959 (roman)
- les Fruits d'or 1963 (roman)
- le Silence 1964 (théâtre)
- le Mensonge 1966 (théâtre)
- Entre la vie et la mort 1968
- Isma, ou ce qui s’appelle rien 1970 (théâtre)
- Vous les entendez ? 1972 (roman)
- C’est beau 1975 (théâtre)
- « disent les imbéciles » 1976 (roman)
- Elle est là 1978 (théâtre)
- l’Usage de la parole 1980
- Pour un oui ou pour un non 1982 (théâtre)
- Enfance 1983
- Tu ne t’aimes pas 1989
- Elle est là 1993 (théâtre)
- Ici 1995
- Ouvrez 1997
- Lecture 1998
L’œuvre de Nathalie Sarraute a été traduite en plus de trente langues. Elle est un des rares écrivains à avoir été publiée de son vivant dans la Bibliothèque de la Pléiade (Œuvres complètes ,1996).
[modifier] Liens externes
- BiblioWeb
- alalettre
- adpf.asso - et les liens donnés sur la page
- remue.net - et les liens donnés sur la page
- études-littéraires
- [1]Thèse de Pierre Verdrager sur la réception de l'œuvre de Nathalie Sarraute par la presse
- Documentation critique sur les oeuvres de Nathalie Sarraute (site Auteurs.contemporain.info)
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