Première circonscription de la Nouvelle-Calédonie
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
![]() |
Cet article est une ébauche concernant la politique, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
La première circonscription de Nouvelle-Calédonie est représentée dans la XIIe législature par Jacques Lafleur, député UMP.
Sommaire |
[modifier] Description géographique et démographique
La première circonscription de Nouvelle-Calédonie est essentiellement composée de la ville de Nouméa à quoi s'ajoutent les trois Îles Loyauté et l'Île des Pins. Elle est donc à cheval entre une partie de la Province Sud et de la totalité de celle des Îles Loyauté.
- Nouméa : 91 386 habitants
- Lifou : 10 320 habitants
- Maré : 7 401 habitants
- Ouvéa : 4 359 habitants
- Île des Pins: 1 840 habitants
D'après les chiffres du recensement de 2004, la circonscription était alors peuplée de 115 306 habitants.
[modifier] Description politique
C'est le fief traditionnel du leader anti-indépendantiste Jacques Lafleur et du Rassemblement-UMP. Cette circonscription, malgré la présence de la province indépendantiste des Îles Loyauté, est majoritairement hostile à l'indépendance et l'actuel député a été élu au 1er tour à chaque scrutin de 1978 à 1997 et, s'il a été mis en ballottage en 2002, il avait face à lui un autre anti-indépendantiste, Didier Leroux.
[modifier] Historique des députés
Date d'élection | Identité | Parti | Qualité |
---|---|---|---|
1988 | Jacques Lafleur | RPCR, UMP | Président de la Province Sud |
1993 | Jacques Lafleur | RPCR, UMP | Président de la Province Sud |
1997 | Jacques Lafleur | RPCR, UMP | Président de la Province Sud |
2002 | Jacques Lafleur | RPCR, UMP | Président de la Province Sud |
[modifier] Résultats des élections de 2002
C'est la première élection législative à laquelle Jacques Lafleur n'est pas élu au 1er tour. L'abstention y est, comme d'habitude, assez forte (au 1er tour, sur 60 779 inscrits, seuls 25 588 iront voter, soit un taux d'abstention de 57,9 %, qui s'élève au second tour à 59,48 %). L'Union calédonienne a appelé à l'abstention.
Candidats | Partis | Votes du 1er tour | % | Votes du 2nd tour | % |
---|---|---|---|---|---|
Jacques Lafleur | Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR), antenne locale du Rassemblement pour la République et de l'Union pour une majorité présidentielle, anti-indépendantiste. | 12 378 | 49,9% | 12 670 | 55,74% |
Didier Leroux | Alliance et candidat officiel de l'Union pour la démocratie française, anti-indépendantiste. | 3 749 | 15,1% | 10 059 | 44,26% |
Bernard Herpin | Front national, anti-indépendantiste. | 2 753 | 11,1% | ||
Wassissi Konyi | UNI-FLNKS-Palika, indépendantiste. | 2 439 | 9,8% | ||
Alain Descombels | Fédération des petites et moyennes entreprises, société civile | 1 709 | 6,9% | ||
Didier Baron | Les Verts | 928 | 3,7% | ||
Marcko Waheo | Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens, se déclarant de Union pour une majorité présidentielle, anti-indépendantiste. | 466 | 1,9% | ||
Jean-Raymond Postic | Mouvement pour Réussir l'Accord de Nouméa (MPRAN), neutre sur la question de l'indépendance. | 426 | 1,7% | ||
Total (participation 42,1 %) | 24 848 | 100,0 | 22 729 | 100,0 | |
Source: Ministère de l'Intérieur. |
[modifier] Elections de 2007
[modifier] L'éclatement du RPCR
Deux candidatures sont déjà déposées, à quoi s'ajoutera de manière certaine une troisième :
- candidat officiel du Rassemblement-UMP et de l'Union pour un mouvement populaire: Gaël Yanno, élu lors des « primaires » du 14 octobre de manière très controversée et investi officiellement par l'UMP en décembre 2007.
- Pierre Maresca : candidat aux « primaires » auxquelles il était donné favori, il a finalement été battu par Gaël Yanno. N'acceptant pas sa défaite (mettant en cause notamment le nombre particulièrement important de procurations qui sont entrées en jeu lors du scrutin interne), il a décidé de maintenir sa candidature[1].
- Rassemblement pour la Calédonie (RPC) : le président de ce parti, Simon Loueckhote, a déjà annoncé que ce parti serait de toute manière présent dans cette circonscription, sans préciser quel candidat serait mis en avant. Le plus probable reste une candidature du député sortant, Jacques Lafleur, qui pourrait toutefois être handicapé par son âge (75 ans) et le fait qu'il ait annoncé en 2004 préparer sa succession, il a toutefois annoncé dans son « Bulletin d'information » qu'il irait « sans doute » aux législatives. Simon Loueckhote pourrait lui aussi être candidat, mais il est déjà sénateur et doit donc choisir entre les deux chambres du Parlement.
[modifier] L'Avenir ensemble
Le dépos des candidatures pour les « primaires » à l'investiture du parti pour les législatives est clos depuis le 16 mars à 17 heures, le Comité des fondateurs devant les approuver le 17 mars et les présenter ensuite au conseil territorial convoqué à Dumbéa et le scrutin interne aura lieu le 31 mars. Seuls deux dossiers de candidature ont été déposés, une dans chaque circonscription, et le scrutin d'investiture ne sera donc qu'une formalité.
Philippe Gomès, le président de l'Assemblée de la Province Sud, s'est ainsi présenté au dernier moment. Maire de La Foa, commune qui se trouve pourant dans la 2e circonscription, il devra certainement, s'il est élu, abandonner un de ses deux postes électifs locaux. Après avoir longtemps laissé planer le doute sur une éventuelle candidature dans cette circonscription alors que celle-ci semblait dévolue, d'après un accord électoral passé entre les fondateurs de l'Avenir ensemble en 2004, à Didier Leroux, il s'est finalement fondé sur un sondage local réalisé par le parti (et dont les résultats n'ont pas été publiés, mais seulement vaguement cités par les Nouvelles calédoniennes et dans lequel Philippe Gomès obtiendrait plus d'intentions de vote que Leroux) pour se présenter. Il met surtout en avant le fait que Didier Leroux, qui semblait le candidat naturel du parti, n'a pas véritablement su élargir sa base électorale obtenue lors des législatives de 2002. Qui plus est, Philippe Gomès est un militant avoué de l'UMP et un soutien actif de Nicolas Sarkozy, alors que Didier Leroux est délégué régional depuis 1998 du parti de François Bayrou. Toutefois, Gomès ira aux législatives sans l'investiture officielle du parti sarkozyste vu que celle-ci a déjà été attribuée au candidat du Rassemblement-UMP Gaël Yanno.
Union pour la démocratie française : Didier Leroux, membre du gouvernement chargé du secteur élargi de l'Economie, président du parti Alliance et membre fondateur d'Avenir ensemble, et dors-et-déjà candidat sans avoir l'investiture de son parti, mais celle de l'Union pour la démocratie française dont Didier Leroux est délégué régional depuis 1998. Lors du ralliement de Didier Leroux à l'Avenir ensemble, un accord électoral avait été passé alors avec les élus UMP de ce mouvement, et il était convenu d'un partage pour les législatives avec la 2e circonscription pour le sarkozyste Harold Martin et la 1e pour le centriste Didier Leroux. Toutefois, suite à l'annonce à la dernière minute de la candidature de Philippe Gomès, Didier Leroux a estimé qu'il s'agissait d'une « rupture d'engagement de la part du parti » (Les Nouvelles Calédoniennes du 17/03/2007), une grande partie des élus Avenir ensemble (pour la plupart UMP) ayant apporté immédiatement leur soutien à Gomès, et a décidé de ne pas passer par les primaires de l'Avenir ensemble et se réserver ainsi le choix d'aller ou non aux législatives en dehors de ce mouvement.
Ces deux candidatures rivales pourraient marquer la fin de la bonne entente que l'Avenir ensemble affichait jusque là entre ses différents leaders qui autrefois avaient été des rivaux politiques. Pourtant, ce scrutin revêt une importance particulière pour le parti au pouvoir depuis 2004: il s'agit là pour lui d'un scrutin de mi-mandat qui lui permettra de jauger si son action a été bien reçue par la population calédonienne. En cas d'échec électorale au profit du Rassemblement-UMP, la légitimité de la majorité gouvernementale et de la Province Sud en serait grandement affaiblie, d'autant que l'Avenir ensemble dirige sans avoir la majorité absolue dans aucune institution. Sinon, cette double candidature Avenir ensemble porterait aussi le nombre de candidature anti-indépendantiste à 5 dans cette circonscription alors que le camp indépendantiste lui se rapproche d'une éventuelle candidature commune. Toutefois, même divisé, les anti-indépendantistes sont sûrs de remporter cette circonscription.
[modifier] FLNKS
Totalement divisé depuis 2001, un pas a été fait dans le sens d'une candidature unitaire des indépendantistes au début 2007: l'Union calédonienne a ainsi annoncé le 3 mars qu'elle serait présente non seulement au cours de ce scrutin (ce qui n'avait pas été le cas en 2002), mais qu'en plus elle soutiendrait une candidature unitaire. En attendant, les deux composantes principales du Front indépendantiste, UC et Palika, vont d'abord désigner chacun des candidats dans les deux circonscriptions (le 24 mars pour le Palika et le 31 mars pour l'Union calédonienne), avant d'engager des pourparlers pour voir comment combiner ces deux candidatures (sous la forme d'un candidat UC assisté d'un suppléant Palika dans l'une des circonscriptions, et l'inverse dans l'autre):
- Union calédonienne: les comités du parti choisiront leurs candidats le 31 mars. Pour l'instant, deux noms circulent pour la 1ère circonscription:
- Néko Hnepeune: président de l'Assemblée des Îles Loyauté depuis 2004, maire de Lifou depuis 2001, membre du Congrès de la Nouvelle-Calédonie et 1er vice-président de l'Union calédonienne. C'est véritablement un « poids lourd » du parti, le second de Pascal Naouna. Toutefois, le parti a officiellement pris position pour le non cumul des mandats ce qui pousserait Néko Hnepeune à abandonner, s'il était élu député, son poste de président d'Assemblée de Province.
- Octave Togna: pratiquement inconnu du grand public, surtout issu du milieu culturel, il a participé à la création en 1985 de la radio indépendantiste Radio Djiido et est depuis 1990 directeur général de l'Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK) qui gère, entre autres choses, le Centre Culture Tjibaou.
- Palika: ce mouvement a choisi quatre possibles candidats pour chaque circonscription lors de son assemblée générale de Yaté le 24 mars. Les deux candidats seront ensuite choisis par un bureau politique réunis à Houaïlou le 14 avril et après négociations avec l'Union calédonienne. Il y a de grandes chances que ces candidat soient aussi ceux de l'UNI qui fédère au sein du FLNKS le Palika, l'Union progressite mélanésienne et le Rassemblement démocratique océanien. Le candidat le plus probable semble être Charles Washetine, actuel membre du gouvernement local chargé du secteur de l'Enseignement et des Questions relatives à la Recherche et porte-parole du Palika. Les trois autres noms avancés sont Wassissi Konyi (déjà candidat en 2002), Boniface Ounou (vice-président de l'Assemblée des Îles Loyauté et maire d'Ouvéa) et Elie Poigoune (président de la Ligue des Droits de l'Homme de Nouvelle-Calédonie et ancien fondateur dans les années 70 du groupe ultra-nationaliste kanak Groupe 78, son nom a également été proposé pour la 2e circonscription).
Quoiqu'il en soit, les indépendantistes n'ont que peu de chance de passer le 1er tour dans cette circonscription qui est essentiellement constituée de Nouméa, bastion anti-indépendantiste traditionnel, à moins que l'éclatement du RPCR (avec trois candidatures différentes) et éventuellement celui de l'Avenir ensemble (avec deux candidatures rivales annoncées) ne permette à un éventuel candidat unique du FLNKS de se hisser au second tour, sans espoir toutefois de l'emporter ensuite.
[modifier] Autres candidats
- le Front national a à nouveau investi Bernard Herpin dans cette circonscription.
- Jean-Raymond Postic, déjà candidat en 2002 et leader du petit mouvement « accordiste », neutre sur la question de l'indépendance, Calédonie mon pays, sera probablement à nouveau candidat. De plus, ce parti avait activement milité ces derniers mois pour le gel du corps électoral.
- Marcko Waheo, lui aussi déjà candidat en 2002 et leader du Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens (MCDC) qui milite essentiellement à partir d'une vision particulière de l'article 75 de la loi organique concernant la Nouvelle-Calédonie qui concerne le droit coutumier : selon lui, les mélanésiens dépendant du droit coutumier ne doivent plus être soumis aux charges financières (factures, loyers, traites, eau, électricité, échéances de crédit, etc...). Marcko Waheo est actuellement sous le coup d'une condamnation (en décembre 2006) à trois mois de prison avec sursis pour escroqueries, complicités de vol et incitation directe à la provocation, mais cela ne devrait pas l'empêcher d'être à nouveau présent à cette échéance électorale.