Rapport Pébereau sur la dette publique
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Le rapport Pébereau sur la dette publique est un rapport ministériel français.
Sommaire |
[modifier] Objectifs
Le 8 juillet 2005, le Ministre français des Finances Thierry Breton, a chargé Michel Pébereau de créer une commission chargée de :
- « mettre en évidence les conditions dans lesquelles la dette publique actuelle s'est constituée »
- « définir les orientations et les mesures nécessaires pour assurer le redressement de nos finances publiques et réduire leurs charges pour le futur »
- « proposer toutes mesures de nature à dégager des marges de manœuvre nouvelles en appui des réformes que doit mettre en œuvre notre pays, y compris les mesures relatives à la gestion de la dette elle-même ».
Son rapport a été remis à Thierry Breton le 14 décembre 2005.
[modifier] Membres de la commission
La commission présidée par Michel Pébereau était composée de 20 membres dont des économistes, élus, statisticiens, journalistes, industriels, enseignants, ...
- Patrick Artus, économiste et directeur de la recherche et des études à la Caisse des dépôts et consignations ;
- Christian Blanc, député des Yvelines ;
- Michel Camdessus, gouverneur honoraire de la Banque de France, ancien directeur général du FMI ;
- Jean-Michel Charpin, directeur général de l'INSEE ;
- Jean-Philippe Cotis, chef économiste de l'OCDE ;
- Olivier Davanne, économiste ;
- Pierre-Mathieu Duhamel, directeur du Budget ;
- Xavier Fontanet, président-directeur général d'Essilor ;
- Philippe Herzog, président de Confrontations Europe et ancien député européen ;
- Jacques Julliard, journaliste et historien ;
- Philippe Kourilsky, professeur au Collège de France ;
- Françoise Laborde, journaliste ;
- Alain Lambert, ancien ministre et sénateur de l'Orne ;
- Pascal Lamy, directeur général de l'OMC ;
- Jacques de Larosière, gouverneur honoraire de la Banque de France, ancien directeur général du FMI ;
- Édouard Michelin, président-directeur général de Michelin ;
- Didier Migaud, député de l'Isère, ancien rapporteur général du Budget ;
- Xavier Musca, directeur général du Trésor et de la politique économique ;
- Nicole Notat, ancienne première secrétaire de la CFDT et présidente de Vigeo ;
- Maria Nowak, présidente de l'Association pour le droit à l'initiative économique.
[modifier] Constats
Entre 1980 et 2004, la dette de la France a été multipliée par 5 en euros constants. Elle s'élevait à 206 milliards d'euros en 1980 et à 1067 milliards d'euros à la fin 2004. L'augmentation étant donc en moyenne de 6 % par an. Dans le budget 2005, le remboursement des intérêts de la dette représente 40 milliards d'euros, soit plus que le budget de la défense. À cette dette doivent être ajoutées les prévisions de dettes correspondant aux engagements de l'État, dont notamment la retraite des fonctionnaires, ce qui élève le montant à plus de 2000 milliards d'euros.
[modifier] Préconisations
- Revenir à l'équilibre en 5 ans au maximum en stabilisant les dépenses en euros courants et en modulant l'intensité de l'effort en fonction de la conjoncture.
- Ne pas diminuer le niveau global des prélèvements obligatoires pendant la phase de retour à l'équilibre.
- Affecter intégralement les recettes exceptionnelles au désendettement sous réserve des dotations du FRR.
- Une fois l'équilibre atteint, utiliser les finances publiques pour réguler le cycle économique.
- Durant la phase de retour à l'équilibre, stabiliser les dotations de l'État aux collectivités territoriales en euros courants. En contrepartie : assurer la neutralité des transferts ; ne pas imposer unilatéralement de nouvelles dépenses aux collectivités territoriales ; tenir compte de la fragilité de certaines communes.
- Assurer aux collectivités territoriales une plus grande maîtrise de leurs ressources et de leurs dépenses.
- Poursuivre la réforme des retraites en 2008 avec deux priorités : s'assurer de l'équilibre jusqu'en 2020 de l'ensemble des régimes, y compris des régimes spéciaux ; préciser les conditions de financement du FRR.
- Garantir le retour à l'équilibre de l'assurance maladie en 2009 en prévoyant chaque année comment seront rééquilibrés les comptes en cas de non respect du calendrier de retour à l'équilibre prévu par la LFSS 2006.
- À partir de 2009, garantir l'absence d'endettement de l'assurance maladie par l'utilisation de trois instruments : l'obligation de vote à l'équilibre, le retour automatique à l'équilibre d'une année sur l'autre et la création d'un fond de préservation de l'équilibre.
- Garantir l'équilibre de l'assurance chômage en proposant aux partenaires sociaux un examen annuel de l'application des conventions et en utilisant le fond de régulations une fois l'équilibre retrouvé.
- En cas d'annonce d'une nouvelle dépense, préciser la ou les dépenses qui sont supprimées en contrepartie pour le même montant.
- Mettre en place sous l'autorité du Premier ministre un dispositif de réexamen de l'ensemble des dépenses de l'État afin de les avoir très largement réorientés d'ici 3 ans.
- Consacrer deux fois plus de temps dans le calendrier parlementaire à l'analyse des résultats qu'au vote du budget.
- Simplifier l'organisation administrative et faire disparaitre toutes les structures redondantes.
- Utiliser dès aujourd'hui au maximum l'opportunité des départs à la retraite pour supprimer les sureffectifs.
- Lever tous les obstacles à la mobilité des agents.
- Fixer une part significative de la rémunération des gestionnaires en fonction de la qualité de leur gestion et du respect de leurs objectifs.
- Évaluer sous 3 ans l'efficacité des réglementations publiques, pour assurer leur cohérence avec les dépenses publiques.
- Pour renforcer notre croissance potentielle, concentrer les moyens publics au lieu de les disperser, particulièrement dans les domaines des politiques de l'emploi, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
- Faire vraiment le choix de la cohésion sociale, c'est-à-dire accepter de concentrer les moyens beaucoup plus qu'aujourd'hui sur les situations et les risques jugés essentiels.
[modifier] Réactions politiques
Le Premier ministre français Dominique de Villepin a annoncé le 14 décembre 2005 qu'il présenterait au parlement, en juin 2006, un plan quinquennal de désendettement avec pour objectif de ramener la dette à 60% du PIB, afin de respecter les normes européennes.
[modifier] Liens externes
- (fr) Le rapport Pébereau in extenso (pdf)
- (fr) Synthèse du rapport Pébereau (pdf)