Vétérinaire
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Le vétérinaire est le spécialiste de la médecine et de la chirurgie des animaux. Le diplôme de docteur vétérinaire est un diplôme non protégé, qui permet l'exercice de la médecine et la chirurgie des animaux.
Initialement formés pour soigner les animaux de rente (bovins, ovins, Félins,Chats chevaux) en milieu rural et dans un but purement économique, lors des Trente Glorieuses, les vétérinaires furent appelés à soigner de plus en plus les animaux de compagnie en milieu urbain. Outre le maintien des animaux en bonne santé et dans les meilleures conditions pour remplir leurs fonctions de production, le rôle des vétérinaires est important au regard de la santé humaine : tant pour maîtriser les maladies transmissibles à l'homme directement ou indirectement (zoonoses) qui peuvent être très dangereuses, comme par exemple la rage, la tuberculose, l'influenza aviaire ou l'ESB, que pour assurer le contrôle sanitaire des produits animaux qui entrent dans l'alimentation humaine. Ils furent les précurseurs et demeurent les spécialistes de l'hygiène des denrées animales ou d'origine animale (miel, lait, oeufs, viande...), et partant de la sécurité alimentaire.
Le terme « vétérinaire » dérive du latin veterinarius, relatif aux bêtes de somme.
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[modifier] Études
[modifier] En France
En France, la formation des vétérinaires est assurée par quatre grandes écoles spécialisées, les Écoles nationales vétérinaires (Alfort, Lyon, Toulouse, Nantes) accessibles par concours après deux années de classe préparatoire. Les études, d'une durée de cinq ans, sont sanctionnées par une thèse d'exercice soutenue dans une UFR de médecine et donnant droit au titre de docteur vétérinaire.
Histoire
L'école vétérinaire de Lyon, créée par Claude Bourgelat, qui fut son premier directeur, et inaugurée le 10 janvier 1762 est le premier établissement d'enseignement de la médecine vétérinaire ouvert en Europe au moins. Louis XV lui donna en 1764 le titre d’« École royale vétérinaire ». C'est également Bourgelat qui créa l'école vétérinaire d'Alfort (Val-de-Marne) en 1766 ; il publia L'art vétérinaire en 1761 est considéré comme le fondateur de la médecine vétérinaire scientifique en France et même au niveau mondial.
Suite à la réforme des études résultant du décret du 15 janvier 1813, les artistes-vétérinaires prennent un nouveau titre :
- médecin-vétérinaire s'ils sortent de l'école d'Alfort considérée comme école de première classe (cinq ans d'études) ;
- maréchal-vétérinaire s'ils sortent de l'école de Lyon considérée comme école de seconde classe (trois ans d'études).
Le titre d'artiste-vétérinaire fut alors réservé aux maréchaux-ferrants et aux maîtres de poste ayant obtenu un agrément au niveau du département par le préfet.
À partir de l'ordonnance du 1er septembre 1825, la situation est unifiée avec un diplôme de vétérinaire associée à quatre ans d'étude.
[modifier] En Belgique
En Belgique, cette formation est assurée en 6 années par deux universités, Liège pour les francophones et Gand pour les néerlandophones. Il faut noter que la Faculté de Médecine Vétérinaire de l'Université de Liège compte, en 2006, plus d'étudiants de nationalité française que n'importe laquelle des Écoles nationales françaises, en faisant, de fait, la première école vétérinaire française en nombre d'étudiants. Un concours d'entrée en médecine vétérinaire a été organisé de 2003 à 2005. Il devrait être remplacé par le quota pour non-résidents[1].
Depuis 2006, la sélection des étudiants non-résidents se fait par tirage au sort. Le nombre d'étudiants non-résidents acceptés est égal aux 30% des étudiants résidents inscrits. Avant ce tirage au sort, un dossier est à déposer fin août dans l'université de notre choix. Et attention pour les intéressés, une demande d'équivalence du baccalauréat français est à faire avant le 15 juillet[2]
[modifier] Au Canada
Au Canada, il existe quatre écoles vétérinaires qui sont situées à Saskatoon, Guelph, Charlottetown et Saint-Hyacinthe. Cette dernière est une faculté de l'université de Montréal et est la seule école vétérinaire francophone en Amérique du nord. Le diplôme de Docteur en médecine vétérinaire s'y obtient après cinq ans d'études universitaire.
[modifier] Répartition
En France, on compte environ 15 000 vétérinaires en exercice, mais leur répartition tend à se déséquilibrer au détriment des campagnes. C'est une profession encore à majorité masculine, mais qui s'est fortement féminisée ces dernières années, surtout chez les praticiens canins (animaux de compagnie).
Les vétérinaires sont traditionnellement des généralistes capables de prendre en charge tous les aspects de la pathologie animale, y compris la chirurgie. Depuis peu apparaissent des spécialistes soit par spécialité médicale, à l'instar de la médecine humaine (ophtalmologie, orthopédie, cardiologie, imagerie médicale, analyses de laboratoire...), soit par espèces animales (animaux de compagnie et de loisir, nouveaux animaux de compagnie, animaux de rente, ...).
[modifier] Les différents métiers vétérinaires
- Praticien canin
Le plus connu du grand-public, c'est en fait le vétérinaire de tous les animaux de compagnie : chiens, chats, oiseaux, tortues, poissons, lapins, hamsters...
Il représente aujourd'hui en France la majorité des praticiens en exercice. Il exerce seul ou en groupe, au sein d'un cabinet ou d'une clinique, généralement assisté d'un ou de plusieurs auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV). Un très petit nombre exerce exclusivement à domicile. Encore actuellement, les hommes constituent la majorité des praticiens en exercice, mais la profession évolue vers une féminisation croissante, assez souvent dans le cadre d'un travail à mi-temps. Majoritairement, ces praticiens exercent à plein temps une profession libérale qui demande une grande disponibilité.
Ce vétérinaire qui exerce essentiellement en zone urbaine, est d'abord le médecin des animaux. Pour établir son diagnostic, il fait appel à l'examen clinique attentif et patient de l'animal, mais aussi à de nombreux examens complémentaires possibles : radiologie, échographie, électrocardiographie, endoscopie, examens biologiques à partir de prélèvements... Il est en même temps, l'anesthésiste et le chirurgien des animaux. Il prescrit mais peut dispenser également tous les médicaments vétérinaires nécessaires à l'animal. Il est le seul professionnel à bien les connaître. Son rôle de nutritionniste est très important. La diététique animale est aujourd'hui performante. A son cabinet on trouve des aliments adaptés aux divers stades physiologiques de l'animal et aussi à ses différentes maladies.
Mais le rôle de conseil de ce praticien, loin de se limiter à l'hygiène, à la nutrition, englobe les questions de reproduction, de génétique et, de plus en plus souvent, celles relatives à l'éthologie, c'est-à-dire au comportement animal et à ses troubles. Le praticien intervient également dans les élevages. Il est présent lors des concours, des expositions pour en vérifier le bon déroulement, en conformité avec les règlements sanitaires.
Le praticien canin, s'il doit certes bien connaître la psychologie animale, ne doit pas pour autant négliger celle du propriétaire de l'animal: il lui faut des qualités de communication et de tact avec son client.
C'est donc un médecin généraliste des animaux mais si on le compare au médecin généraliste de l'homme, on lui trouverait plutôt une allure de " polyspécialiste ".
De plus en plus, en particulier lors d'exercice en groupe, un vétérinaire approfondit ses connaissances, son art dans une spécialité et devient ainsi, de fait, plus spécialisé dans telle ou telle discipline. Certains praticiens ont développé leur activité dans le domaine des médecines douces : acupuncture, homéopathie, ostéopathie... Déjà ébauchée au niveau européen, une spécialisation vraie et officiellement reconnue, se met progressivement en place en France.
- Praticien rural
C'est un vétérinaire qui s'occupe des animaux de rente : bovins, ovins, caprins, porcs, volailles, lapins... voire dromadaires, selon les régions du globe.
Si l'on excepte le cas des jeunes vétérinaires assistants ou remplaçants salariés, c'est un professionnel libéral. Il y a un demi-siècle, il constituait l'écrasante majorité des vétérinaires praticiens. Même si les tabous tombent, c'est un métier encore essentiellement masculin à l'heure actuelle. En tout cas un métier qui demande une très grande disponibilité, une grande résistance physique... et qui n'offre guère de possibilités de travail à mi-temps ! Le praticien se caractérise encore souvent par son véhicule spécialement aménagé, rempli de matériel et de médicaments, avec lequel il sillonne les routes de campagne. Tout comme le praticien canin, c'est un Chef d'Entreprise qui emploie du personnel non vétérinaire (secrétaires, auxiliaires spécialisés vétérinaires ... ) et qui exerce seul ou en groupe avec d'autres confrères, ce qui lui permet souvent de mieux s'organiser.
S'il est toujours le médecin et le chirurgien des animaux de la ferme, prescripteur et dispensateur éclairé de médicaments vétérinaires, intervenant en cas d'urgence mais aussi dans le cadre de suivis d'élevages et ainsi de visites programmées, ce vétérinaire s'est adapté et parfois même a précédé les évolutions du monde de l'élevage et, bien au-delà de la prévention et du traitement des maladies, il s'implique de plus en plus comme conseiller technique et sanitaire des éleveurs. De médecin des bêtes, le vétérinaire est devenu ingénieur de l'élevage, donnant son avis sur la conception des bâtiments, sur l'exploitation des prairies, sur la nutrition et l'alimentation des animaux, sur les programmes de reproduction et de sélection, sur l'économie de l'exploitation... Certains s'impliquent dans l'insémination artificielle, dans la transplantation embryonnaire...
Il est presque toujours également vétérinaire sanitaire des exploitations, c'est à dire vétérinaire investi d'un mandat confié par les pouvoirs publics, auxquels il rend compte, dans le cadre de la prophylaxie et de la police sanitaire des grandes maladies contagieuses d'importance économique ou des maladies transmissibles à l'homme. Cette activité consiste souvent en tests et prélèvements en séries dans les exploitations. Elle l'implique en tout cas nettement dans l'hygiène publique. Mais il en est de même de la prescription du médicament pour lequel son souci constant est de veiller à ce qu'il ne se retrouve pas indirectement dans l'assiette du consommateur. Enfin toujours dans ce domaine de l'hygiène publique, des missions de contrôle des denrées (inspection des abattoirs) lui sont parfois confiées à titre contractuel. Ainsi donc, même au quotidien dans ce type d'exercice, le vétérinaire est un hygiéniste de la santé publique.
L'évolution du paysage rural amène souvent ce praticien, initialement exclusivement orienté vers l'animal de rente, à devenir un praticien dit mixte, c'est-à-dire partageant cette activité en rapport avec l'animal de compagnie.
- Conseiller en élevage intensif
Certains élevages comme ceux de volailles, de veaux, et de porcs, sont en fait des ateliers de production auxquels s'applique un raisonnement industriel (optimisation de la production, réduction des pertes, amélioration de la qualité). Les élevages sont placés sous le contrôle technico-économique et sanitaire de vétérinaires-conseils qui sont soit libéraux, soit salariés de firmes privées ou de coopératives d'éleveurs.
Ici, l'image de l'ingénieur d'élevage se substitue totalement à celle du médecin des animaux. Il ne s'agit plus de soigner des animaux individuellement mais de suivre des élevages, le plus souvent par des visites régulières et programmées. Nous sommes loin du praticien exerçant la seringue ou le bistouri à la main. Le vétérinaire-conseil dispose de quatre outils : le diagnostic, lequel fait ici toujours appel à des examens de laboratoire, du reste souvent mis en œuvre systématiquement, le conseil, le traitement qui, dans sa partie médicale, fait généralement appel à des médicaments administrés collectivement dans l'eau de boisson ou même dans l'aliment, et la formation technique des intervenants de l'élevage.
Ce mode d'exercice n'exclut pas l'intervention d'urgence mais permet habituellement une meilleure organisation de son temps.
- Salarié de l'industrie pharmaceutique
C'est un vétérinaire qui participe, au sein d'équipes généralement pluridisciplinaires, composées entre autres professionnels, de médecins et de pharmaciens, à la mise au point ou bien à la production, ou bien encore à la commercialisation de médicaments ou de produits de diagnostic destinés à l'animal... ou même à l'homme.
Son activité, au sein de ces laboratoires pharmaceutiques, peut être ainsi scientifique, correspondant à une activité de recherche dans un établissement privé. Elle peut être technique... ou commerciale. Ces vétérinaires ont généralement complété leur formation initiale. Par exemple, en vue d'une activité de nature commerciale au sein de ces entreprises, ils peuvent avoir suivi un enseignement au sein d'une école de commerce.
- Salarié de l'industrie agro-alimentaire
Si l'on excepte le cas des vétérinaires hygiénistes indépendants encore peu nombreux exerçant leur activité comme consultants pour le compte d'industries agro-alimentaires ou alimentaires, les vétérinaires qui exercent leur métier dans ces entreprises en sont salariés. Ils peuvent ainsi participer à la conception, à la fabrication mais aussi à la commercialisation d'aliments industriels pour animaux, animaux de rente ou de compagnie. Ils sont alors, selon le cas, des sortes d'ingénieurs ou bien d'agents commerciaux.
Mais on peut aussi les retrouver dans des entreprises qui concourent à l'alimentation humaine (plats cuisinés par exemple). Leur préoccupation principale devient alors les questions de qualité, d'hygiène et de santé publique.
Ces activités sont en effet en relation plus ou moins étroite avec le monde animal mais elles dépassent le plus souvent ce domaine et peuvent concerner l'ensemble des denrées, y compris celles qui ne sont pas d'origine animale, voire dans certains cas des produits non alimentaires. La préoccupation de ces vétérinaires est la satisfaction de l'attente du consommateur après identification de ses besoins. Ce sont des " qualiticiens ".
Ils sont conduits à s'intéresser à la technologie industrielle, au marketing, à la gestion économique et au management des entreprises. En fait, c'est leur méthodologie d'approche des problèmes, comparable au comportement du clinicien, qui est ici recherchée et valorisée. Une pratique des langues, un sens de la communication sont naturellement requis. La formation et le diplôme de vétérinaire constituent une ouverture à ces mondes pourtant éloignés de celui qui fréquente le cabinet du médecin du chien...
- Inspecteur de la Santé Publique Vétérinaire
Le vétérinaire inspecteur est un vétérinaire fonctionnaire, si l'on excepte un nombre qui va se réduisant de vétérinaires inspecteurs contractuels et de vétérinaires inspecteurs vacataires.
Il a reçu une formation complémentaire spécifique au sein de l'Ecole Nationale des Services Vétérinaires, intégrée à l'Ecole de Lyon, où le recrutement se fait sur concours (une trentaine d'admis chaque année). Il fait partie, avec les contrôleurs généraux des services vétérinaires, de l'Administration Vétérinaire et son activité s'exerce soit au sein de l'Administration Centrale du Ministère de l'Agriculture (Service de la Qualité Alimentaire et des Actions Vétérinaires et Phytosanitaires au sein de la Direction Générale de l'Alimentation ou DGAL), soit le plus souvent dans les départements au sein des Services Vétérinaires Départementaux qu'il peut même diriger sous l'autorité de tutelle du préfet. Dans l'accomplissement de ses missions, les vétérinaires inspecteurs sont aidés de techniciens des services vétérinaires.
Les missions des vétérinaires inspecteurs sont extraordinairement étendues : elles s'exercent tant dans le domaine de la santé et de la protection animale que dans celui de l'hygiène alimentaire et de la protection de l'environnement. La santé animale, pour le vétérinaire inspecteur, c'est-à-dire pour le Directeur des Services Vétérinaires Départementaux et certains de ses adjoints c'est en fait tout ce qui touche à l'épidémiologie, la prophylaxie et la police sanitaire des maladies en élevage des ruminants ou en élevages spécialisés. Mais c'est aussi tout ce qui touche au contrôle de la pharmacie vétérinaire. La protection animale et celle de l'environnement (contrôle des installations polluantes) font partie des attributions de ces vétérinaires inspecteurs... L'hygiène alimentaire, c'est la maîtrise sanitaire dans la production et la transformation du lait, dans l'abattage et les transformations de la viande, dans le domaine de l'agriculture et de la pêche mais aussi dans la distribution, la restauration...
Si leur mission principale dans tous ces domaines consiste d'abord à contrôler, à veiller au respect des lois et règlements et à prendre les mesures qui s'imposent, par exemple en cas d'épizootie, elle n'exclut pas un rôle de conseil. Les missions de contrôle des animaux soumis aux échanges internationaux, de contrôle des expositions, de contrôle de denrées à l'importation comme à l'exportation sont autant d'exemples de leurs attributions.
C'est en fait un métier aux activités variées et aux responsabilités importantes et exaltantes.
- Responsable de laboratoire d'analyses
Dans chaque département se trouve un laboratoire d'analyses généralement géré par le Conseil Général, ayant pour l'essentiel vocation à effectuer des analyses pour les éleveurs, assez souvent à la demande de l'administration vétérinaire, pour les prophylaxies collectives en particulier. Il peut aussi travailler pour les éleveurs à la demande des vétérinaires praticiens ou bien encore ce sont les industries agro-alimentaires du département qui peuvent le solliciter. Le laboratoire d'analyses est un complément absolument indispensable de l'activité vétérinaire quelle qu'elle soit.
Beaucoup de vétérinaires praticiens ont un petit laboratoire intégré à leur cabinet ou leur clinique, leur permettant d'effectuer au quotidien des analyses courantes ou urgentes, au cours même de la consultation. Mais ils ont tous besoin de recourir, pour des examens plus sophistiqués ou pour des analyses à caractère officiel nécessitant une habilitation, au laboratoire départemental. A noter aussi que certains vétérinaires indépendants sont à la tête de laboratoires d'analyses privés. Dans tous ces laboratoires, des examens hématologiques, biochimiques, parfois anatomo-pathologiques sont pratiqués.
Mais ce sont surtout les analyses parasitologiques, sérologiques, bactériologiques et virologiques qui constituent l'activité principale des laboratoires départementaux, presque tous dirigés par des vétérinaires. Ces vétérinaires ont presque tous complété leur formation vétérinaire initiale de base par une formation plus spécialisée. Les directeurs de laboratoires départementaux ont le statut de la fonction publique.
- Enseignant chercheur
Evoquant les vétérinaires fonctionnaires, il faut également mentionner les enseignants chercheurs, répartis dans les quatre établissements d'enseignement vétérinaire.
- Vétérinaire biologiste des armées
Les vétérinaires biologistes participent aux missions interarmées vétérinaires :
- Hygiène alimentaire : contrôle de la salubrité et de la qualité des denrées alimentaires achetées par les armées. Surveillance de l'hygiène en restauration collective (y compris dans les cuisines centrales des armées). Les compétences vétérinaires concernent la surveillance et le contrôle de la salubrité et la qualité des denrées alimentaires, l'hygiène de la restauration collective.
- Santé animale : soutien sanitaire (prophylaxies et soins) des effectifs animaux des armées (dans les trois armes et la Gendarmerie nationale). Les vétérinaires biologistes des armées exécutent les opérations de prophylaxie collective dirigées par l'Etat et les opérations de police sanitaire sur les animaux appartenant au ministère de la défense et sur ceux, de toute origine, qui séjournent de manière permanente ou occasionnelle à l'intérieur des enceintes militaires.
- Participation aux recherches biomédicales : notamment en physiologie (environnements extrêmes), en radiobiologie et en microbiologie. Protection des animaux de laboratoire et contrôle des conditions de l'utilisation des modèles animaux en recherche. Les vétérinaires biologistes des armées participent à la recherche, aux études, aux expérimentations et à l'enseignement d'ordre scientifique et militaire, dans le domaine vétérinaire et biologique et en matière de protection contre les effets des armes nucléaires et chimiques.
- Interactions avec le monde animal : protection des militaires contre les maladies communes à l'homme et l'animal (zoonoses).
- Sapeur-pompier
Les vétérinaires sapeurs-pompiers existent depuis plus de dix ans maintenant. Leurs missions ne font que se développer et ils commencent à être reconnus des pouvoirs publics pour les services rendus dans les domaines de la santé publique et pour les actions menées en cas de situations dangereuses impliquant des animaux ou lors de risques biologiques. Au sein de la population, ils effectuent une protection animale de terrain très appréciée.
Les vétérinaires sapeurs-pompiers sont plus de 180 actuellement répartis sur tout le territoire national à raison de 2 ou 3 par département en moyenne. Ils sont tous officiers volontaires, c'est-à-dire que cette activité se fait en plus de leur activité professionnelle. La grande majorité d'entre eux sont des praticiens libéraux, ce qui ne va pas sans poser des problèmes d'organisation puisque les appels pour mission tombent n'importe quand et souvent au moment le moins favorable. De plus, les missions durent souvent longtemps et nécessitent parfois de longs déplacements.
Tous ces aspects impliquent des perturbations au sein des clientèles mais les vétérinaires sapeurs-pompiers ont pris l'engagement moral de remplir leur fonction et ils répondent sans faillir aux appels. Il faut bien comprendre que l'activité sapeur-pompier se situe à un autre niveau que l'exercice professionnel classique, il s'agit d'une participation à un service public mais surtout d'un engagement personnel au service d'autrui et au service de la cause animale également.
- Vétérinaire expert
Il y a les vétérinaires consultants. Il y a aussi certains vétérinaires à qui les tribunaux ou les Compagnies d'Assurances confient des missions d'expertise.
- Vétérinaire de Zoo
Les praticiens qui s'investissent dans les parcs zoologiques ou encore dans les parcs naturels, très peu nombreux il faut bien le dire, sont certes des médecins des animaux, mais surtout des conseillers, des éthologues et préoccupés de conservation des espèces.
- Missions humanitaires
N'oublions pas ceux qui, en début ou fin de carrière, se sont investis dans des associations à caractère humanitaire telles que Agronomest et Vétérinaires sans Frontières (AVSF).
[modifier] Règlementation de la Profession en France
La réglementation de la profession a commencé en 1881 avec la reconnaissance exclusive du diplôme de vétérinaire, délivré par les écoles vétérinaires, pour l'habilitation à l'exercice de la médecine vétérinaire dans les maladies contagieuses des animaux. La loi du 31 juillet 1923 institutionnalise le diplôme de Docteur vétérinaire. Le monopôle du diplôme ne fut définitivement acquis qu'en 1938.
Dès lors la profession pouvait espérer être organisée. L'ordonnance du 18 février 1942 mettra en place un Ordre des Vétérinaires dont les membres étaient nommés par le gouvernement.
En 1945, à la libération, un référendum auprès de la profession met en évidence la volonté des vétérinaires de se doter d'une organisation ordinale (2.313 voix pour, 138 voix contre). La loi du 23 août 1947 met en place l'Ordre qui perdure jusqu'à nos jours, instituant l'éligibilité des membres par leurs pairs.
[modifier] L'Ordre des Vétérinaires
Rôles fondamentaux :
- Rôle administratif
L'Ordre dresse la liste des personnes physiques ou morales habilitées à exercer, et vérifie la conformité au Code de Déontologie des contrats conclus entre vétérinaires ou entre vétérinaires et clients.
- Rôle réglementaire
L'Ordre propose au gouvernement les textes réglementaires qui régissent la profession. Ces dernières années, il a participé à l'élaboration du décret en Conseil d'État réglementant le fonctionnement des SEL de vétérinaires. Il a proposé dernièrement un texte modifiant le règlement intérieur et le fonctionnement des Chambres de Discipline, et se penche actuellement sur la modification du Code de Déontologie qui doit tenir compte des nouvelles formes d'exercice, des nouveaux créneaux d'activités et de l'exercice des spécialistes.
- Rôle disciplinaire
Chaque vétérinaire dans l'exercice de sa profession est justiciable non seulement devant les tribunaux civils, comme tout citoyen, mais aussi devant la juridiction ordinale qui sanctionne les manquements au Code de Déontologie. Ce code impose au vétérinaire une attitude digne dans l'exercice de sa profession, aussi bien vis à vis de ses confrères que des usagers de la profession.
- Rôle social
Indépendamment de ces attributions, l'Ordre a un rôle social : il est à l'origine de la création de la caisse de retraite, dont quatre membres du Conseil Supérieur sont administrateurs. Il participe avec d'autres organismes professionnels à la solidarité entre les vétérinaires en finançant en particulier par des bourses ou des dons les confrères en difficulté. Il est l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics (ministère de l'Agriculture de la Pêche, ministère de la Santé et de la Recherche, ministère de l'Environnement, ministère de l'Économie et des Finances ...) et des usagers, éleveurs ou possesseurs d'animaux familiers ou associations de protection animale. D'autre part il intervient aussi dans le domaine de l'enseignement vétérinaire.
Par ailleurs, la mise en place des dispositions du Traité de Rome a retenu, dès la signature du traité (25 mars 1957), l'attention de l'Ordre. Le comité de liaison des vétérinaires de la Communauté créé conjointement avec le Syndicat National s'est transformé en Fédération Vétérinaire Européenne. C'est au sein de cet organisme que s'effectue l'étude des problèmes posés par la liberté d'établissement, la libre circulation des personnes et des services, l'harmonisation des diplômes et des législations.
- Rôle de représentation professionnelle
L'Ordre, qui représente la totalité des vétérinaires du secteur privé, est l'interlocuteur privilégié de l'administration et du public. Pour le jeune vétérinaire qui s'installe en libéral, un seul syndicat le concerne directement: le SNVEL.
[modifier] Le Code de Déontologie
L'exercice du vétérinaire est réglementé par un code de déontologie. Ce code est régulièrement remis au goût du jour tenant compte des évolutions sociétales. Il tend à devenir de plus en plus un guide de bonnes pratiques, un code de procédures dans le cadre de la normativité demandée par l'usager, au travers notamment de l'Europe et de ses directives. Cette inéluctable évolution doit être contrebalancée par des textes qui donnent ou redonnent sens à la pratique d'une profession.
[modifier] Le serment de Bourgelat
Bourgelat fut écuyer et vétérinaire, il fut aussi avocat et mousquetaire. Il quitte sa carrière d'avocat, ayant gagné une cause qu'il estime injuste. Il est nommé en 1740 à la tête de l'Académie d'équitation de Lyon, qui acquit alors une réputation considérable.
Il a une renommée internationale, ainsi Frédéric II de Prusse lui demande ses avis et d'Alembert lui confie la rédaction pour l'Encyclopédie de Diderot des rubriques intéressant le cheval. En 1757 il est nommé contrôleur général des Haras.
Il publie en 1761 "l'Art vétérinaire", mais il souffre l'hostilité des maréchaux-ferrants, qui cultivent un art vétérinaire empirique et s'opposent à la médecine vétérinaire scientifique, dont Bourgelat est considéré comme le fondateur, à un niveau européen.
En 1761, fondation de l'Ecole vétérinaire de Lyon, dont Bourgelat est le premier directeur, école qui porte encore aujourd'hui son nom. En 1766 il fonde l'Ecole vétérinaire d'Alfort qui existe toujours.
Il publie "L'Ecole Royale vétérinaire" en 1770, Règlement pour les Ecoles vétérinaires. Il est aussi l'inventeur de l'hippomètre, un appareil pour mesurer les chevaux. On note aussi que Voltaire admire sa "modestie éclairée". L'article 19 dans le règlement de 1777 dit :
"Toujours imbus des principes d'honnêteté qu'ils auront puisés et dont ils auront vu des exemples dans les Ecoles, ils ne s'en écarteront jamais. Ils distingueront le pauvre du riche. Ils ne mettront point à un trop haut prix des talents qu'ils ne devront qu'à la bienfaisance et à la générosité de leur patrie. Enfin, ils prouveront par leur conduite qu'ils sont tous également convaincus que la fortune consiste moins dans le bien que l'on a que dans celui que l'on peut faire."
Le vétérinaire qui entre dans une vie active libérale rajoute à ce serment actuellement :
« Je promets et je jure devant le Conseil de l'Ordre des Vétérinaires de conformer ma conduite professionnelle aux règles prescrites par le code de déontologie et d'en observer en toute circonstance les principes de correction et de droiture.
Je fais le serment d'avoir à tout moment et en tout lieu le souci constant de la dignité et de l'honneur de la profession vétérinaire. »
[modifier] Le vétérinaire et le lien social
D’abord quelques mots sur l’image du vétérinaire en France. Est-ce exagéré de prétendre qu’elle n’a que très peu évolué depuis trente ans ? probablement pas. Le vétérinaire rural, en effet, bien loin de la fièvre aphteuse et de l'ESB, des conséquences de la PAC et de la ruine des éleveurs, reste dans l’imaginaire populaire ce type costaud en bottes impeccables et en chemise à carreaux qui boit le café avec l’éleveur souriant (l’éleveuse parfois, la féminisation est dans tous les métiers) après un vélage sympathique dans la paille fraîche alors que le soleil resplendit sur la campagne environnante et que la rosée scintille sur les pâturages verdoyants.
Le vétérinaire canin, lui, est sensé consulter quotidiennement chimpanzés, panthères et boas constrictors qu’ il opère dans sa salle de chirurgie avec scialytique et flux laminaire. Naturellement, la perspective qu’il puisse exister des vétérinaires non libéraux est majoritairement inconnue du grand public. Et cerise sur le gâteau, les revenus du vétérinaire : ils seraient faramineux et, à l’image de ce film des années quatre-vingt, le principal ennemi du vétérinaire ne serait pas une bactérie ou un virus mais l’inspecteur du fisc. Un reportage par-ci par-là vient bien, de temps à autre, tenter de rétablir une parcelle de vérité mais qui regarde France cinq à 11h20 ou Arte à 22h30 ?
L’intervention du vétérinaire dans la perte du lien social doit être comprise dans deux sens opposés : les praticiens sont des acteurs contribuant à limiter cette perte. Ils sont simultanément aussi les victimes de cette évolution. Dans les deux cas, il faut distinguer la situation en zone rurale de celle en zone urbaine.
En temps normal, à la campagne, le vétérinaire reste parfois l’un des rares contacts des paysans avec le reste du monde. Comme le médecin, il entre dans l’intimité du foyer mais la relation est différente. Il a plus affaire à l’homme qu’à la femme, il reste souvent plus longtemps et, alors que le médecin dispose d’une science en principe étrangère à l’éleveur, le vétérinaire partage avec lui certaines connaissances sur les bêtes. De ce fait, il peut faire preuve d’une certaine empathie et contribuer à encourager l’éleveur dans le maintien de son outil de travail.
Conscient des difficultés financières de son client, le vétérinaire accepte souvent une certaine souplesse dans le règlement des créances. Par ailleurs, ses honoraires, peu valorisés depuis vingt ans, ne sont pas le reflet du temps passé ni de la compétence engagée. Enfin, dans beaucoup de cas, le vétérinaire rural est effectivement disponible 24 heures sur 24, ne serait-ce que par obligation vis-à-vis du code de déontologie (obligation de continuité des soins) et par impossibilité de se faire remplacer ou assister.
En zone urbaine, l’importance du vétérinaire est directement corrélée au statut réel de l’animal de compagnie, sujet qui pourrait à lui seul faire l’objet d’une thèse. Au fur et à mesure que le lien social s’estompe, que la communication diminue, l’animal de compagnie acquiert un statut " humain ", prenant la place ici des enfants partis de la maison, là de l’époux décédé. Les incidents de santé prennent alors une importance parfois démesurée. La mort, inéluctable dans un délai de quinze ans en moyenne, après avoir créé une source d’angoisse, implique un deuil souvent difficile, d’autant qu’il se réfère parfois à l’être disparu que l’animal " remplaçait ".
A cette lumière, le vétérinaire, en dehors des soins qu’il apporte, prend une importance psychologique particulière. Il contribue à maintenir ce lien affectif tout au long de la vie de l’animal et accompagne la douleur lors de sa disparition. L’image d’Epinal du " chien-chien à sa mèmère " en prend un sacré coup dans l’aile...
Par extension, les maîtres en viennent souvent à confier au vétérinaire leurs difficultés financières, leurs problèmes affectifs, leurs maladies et, d’une façon générale, leurs douleurs de la vie. L’aspect médical de la profession, l’intimité du cabinet de consultation et surtout l’implication du vétérinaire dans la vie privée du maître (ne soigne-t-il pas son " enfant " ?) amènent les propriétaires d’animaux à partager leurs souffrances avec le praticien. Ce dernier, lorsqu’il arrive à faire preuve d’empathie, participe activement à la sublimation de ces souffrances. Parfois, le praticien se trouve confronté à des situations sociales graves (maltraitances, dépressions, tentatives de suicides...).
Evidemment, le vétérinaire n’est pas formé pour cela et, que ce soit en milieu rural ou en exercice urbain, il ne sort par toujours indemne de ce rôle de psychothérapeute improvisé. Parfois il l’assume, parfois non. Dans le premier cas, parfois, il en est capable, non par une formation particulière mais simplement par une tendance spontanée à l’écoute et un intérêt réel pour cet aspect de la profession, parfois non. Lorsqu’il n’assume pas ce rôle, que ce soit par volonté ou par incapacité, le contact avec la clientèle devient une charge supplémentaire qui vient s’ajouter à celles déjà nombreuses qui font du vétérinaire un candidat potentiel au " burn-out ", notion psychiatrique bien connue, notamment dans les milieux médicaux et chez les enseignants ou les cadres : l’effet combiné des sources d’anxiété et de l’excès de travail produit l’explosion d’une soupape.
Le vétérinaire est donc aussi une victime de la perte du lien social. Si l’on aborde globalement la situation du praticien libéral, que voit-on ? c’est une femme ou un homme qui a souvent un idéal professionnel. Cet idéal n’est pas loin des images décrites plus haut. Le futur vétérinaire entreprend des études difficiles, favorisant l’individualisme, la compétition, l’isolement. Un peu plus tard apparaît l’omniscience supposée : non seulement le vétérinaire est à la fois un généraliste et un multispécialiste puisqu’il " touche à tout " (radiologie, biologie clinique, échographie, chirurgie, urgences, hospitalisation, endoscopie, cardiologie...) mais la confrontation à l’erreur ne fait pas partie de sa formation. Le jeune vétérinaire arrive rapidement dans la vie active : sa thèse passée, donc en pratique à partir de 25 ans, il est en mesure d’envisager de s’installer.
L’investissement financier initial est souvent important, soit en matériel en cas d’installation du fait de cette position de multispécialiste, soit en rachat de part d’association. Charge financière, quantité de travail excessive, parfois obligation d’effectuer des gardes de nuit ou de jours fériés, manque de reconnaissance (notamment par l’Etat en rurale lors de la gestion des crises sanitaires), exigence accrue de moyens et de résultats en clinique canine, refus des soins par impératif économique en rurale, isolement, individualisme et manque d’interlocuteurs à qui se confier : voici ce qui pèse sur celle ou celui qui devra de plus " absorber " les soucis de ses clients et assurer sa formation permanente, souvent bien loin de l’idéal recherché initialement.
Ajoutons-y cette particularité de pouvoir donner la mort sans y avoir été réellement préparé (du moins si l’on tient compte de la mutation animal / humain évoquée plus haut) et de détenir les " outils " nécessaires à cela : le vétérinaire, et lui seul, entretient avec la notion et la pratique de l’euthanasie une relation extrêmement particulière qui mériterait à elle seule un long développement. Ainsi, pour peu que le caractère du praticien le porte à l’anxiété, voire qu’il ait des antécédents de dépression ou d’état suicidaire, la situation professionnelle devient une menace pour l’équilibre psychique.
On conçoit ainsi sans doute mieux l’intérêt et le rôle des associations d'entraide. Il s’agit, au sein de la profession vétérinaire, de recréer un lien, d’écouter, de réconforter, de conseiller, d’orienter. Ultérieurement, les difficultés inhérentes à l’exercice de la profession vétérinaire ne trouveront de solutions que dans l’aménagement des modes d’exercice, l’adaptation du code de déontologie et la prise en compte lors des études des particularités de l’exercice libéral.
[modifier] Notes et références
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- vétérinaires en France :
- Ordre des vétérinaires (France)
- Syndicat National des Vétérinaires d'Exercice Libéral (France)
- Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie (France)
- Association Française des Vétérinaires Aquacoles (France)
- Syndicat National des Groupements Techniques Vétérinaires (France)
- Association Vétérinaire Equine Française (France)
- vétérinaires en Belgique :