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Béni Saf

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Béni Saf (sur-Mer) est une ville côtière d'Algérie dans la wilaya d'Aïn Témouchent, qui doit son existence grâce au minerai de fer, exploité dès l'Antiquité. Les « saf-safs », aussi appelés trembles ou faux peupliers, qui poussaient sur les rives de l'oued Ahmed, seraient à l'origine du nom de Béni Saf. L'assemblée populaire communale, organe élu pour cinq ans, compte actuellement 11 membres.

C'est la ville de naissance de Bernard-Henri Lévy et de Jean Sénac.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Préhistoire

Les Acheuléens savaient tailler dans le silex des objets tranchants. On en a retrouvé à Béni Saf, mais les plus intéressants spécimens de cette époque ont été ramassés dans l'ancien lac Karrar, près de Remchi, à 40 Km au nord de Béni Saf.

Les derniers des Ibéromaurusiens qui laissent des traces à Taount, à Tadmaya, près de Takembrit et à Béni Saf s'installent sur l'île de Rachgoun et sur les îles Habibas (côté Est). Les habitants du littoral confectionnent de la poterie et taillent la pierre pour fabriquer armes et instruments, mais ils savent aussi la polir, comme ils le font pour cette hache trouvée lors du creusement du port de Béni Saf.

Sur les Berbères Numides qui habitent le pays avant l'installation des Carthaginois, on ne dispose d'aucun document, il ne nous est parvenu que des traces fragmentaires de tradition orale.

[modifier] Antiquité

La découverte de poteries et de pièces de monnaies phéniciennes à l'embouchure de la Tafna, à l'île de Rachgoun et sur le plateau des Ouled-Boudjemâa, atteste que les Phéniciens ont fondé dans les environs de la ville actuelle de Béni Saf un de leurs comptoirs d'échanges.

Les ruines de l'ancienne cité romaine de Siga dont l'emplacement avait été choisi pourson importance stratégique et pour la richesse en céréales de la campagne alentour, prouvent que la présence romaine dans la région a été profonde. Siga devait être une ville considérable puisqu'on lui attribue une population de plus de 30 000 habitants.

Béni Saf fait partie de ces villes côtières associées à l'histoire de la Mer Méditerranée ; elle a gardé les traces d'une époque riche en migration et d'une civilisation florissante d'échanges commerciaux avec le Moyen-Orient et la péninsule ibérique.

Selon certains géographes, la région de Béni Saf aurait connu des déplacements de population et aurait été le siège d'escales phéniciennes.

Puis le nom de Siga est retrouvé au VIIe avec Archgoul (aujourd'hui appelée communément Rachgoun), antique Siga qui reprend vie avec la reconstruction de la cité Idrisside sur les ruines romaines.

Les fouilles entreprises sur le territoire des communes de Béni Saf, Oulhaça et Honaïne permettent de reconstituer une époque fertile en migrations qui s'étend sur 4 siècles (de 250 av. à 104 ap. J.C.) si nous nous référons aux dernières découvertes archéologiques. Sont à citer :

  • l'île de Rachgoun, comptoir punique
  • Siga, citadelle et port fluvial, capitale choisie par Syphax, roi des Massaesyles. En 203 av. J.C., Syphax allié aux Carthaginois est vaincu et capturé. Il figure à Rome au Triomphe de Scipion.
  • Le Mausolée de Béni Ghenane, aussi appelé le Dôme des Mariés ou « Kerkoub El Araïs », car l'usage voulait que les jeunes mariés, suivis par les cortèges de noces, en fassent rituellement le tour plusieurs fois afin de s'assurer la fidélité et la pérennité du foyer.

Ces sites (Siga et le mausolée mis à part) sont surtout riches en dépôts de céramique. Des vestiges historiques datant de l'époque phénicienne ont été trouvés à Ghar El Baroud, localité située à 4 Km environ sur les hauteurs de Béni Saf. Ghar El Baroud était le lieu où l'on fabriquait de la poudre à canon pour les troupes de l'Emir Abd El-Kader. Selon des historiens, Siga est placé en face de Malaga (Espagne).

Cette remarque géographique sous-entend un trafic entre les deux ports et confirme les rapports commerciaux entre les rivages d'Afrique et d'Andalousie.

[modifier] Arabes

Tous les géographes arabes mentionnent dans leurs itinéraires le nom de Rachgoun. Cette île aussi appelée « Djezirat Archgoul » est peu éloignée de la côte (1800 mètres). Elle s'étend en longueur (964 mètres) et s'élève à une hauteur de 64 mètres au point culminant, le phare.

El Bekri appelle Archgoul « la ville qui se trouve face à l'île ». Selon d'autres, il faudrait dire « Archgoun », mot à mot « la rugueuse (ou rocheuse) baie » car les falaises de ce littoral sont abruptes. Mais leurs descriptions marquent généralement une confusion qui tient au rôle attribué à l'île dressée en face de l'embouchure de la Tafna. Certains la prétendent habitée et pourvue de sources et de citernes : il faudrait admettre que les sources ont tari car l'îlot n'offre à l'heure actuelle aucune ressource en eau sinon celles des pluies.

L'île fait partie des sites proposés au classement national car elle constitue un site naturel et archéologique très important. Le projet de son classement date de 1998.

[modifier] Turcs

L'occupation turque dure de 1518 à 1830. L'organisation administrative que les Français ont trouvée lors de leur établissement date de 1671, période des deys. L'Algérie était divisée en trois provinces ou beylicats à la tête desquelles étaient placés des beys. Le territoire actuel de Béni Saf faisait partie du beylick de l'Ouest dont la capitale fut successivement Mazouna, Mascara et Oran.

Dans la région le système d'administration des Turcs n'allait pas au-delà de la collecte d'impôt. On rapporte qu'une colonne escortait chaque année un cadi juriste et juge à l'embouchure de la Tafna au lieu dit « Djemaa el Haqq ». Avant la conquête française, pendant la période arabe et turque, la région où la commune de Béni Saf devait être créée ne présente aucune particularité qui la distingue des autres régions de la tribu des Béni Rimane (peut être altération du mot « romain ») dont elle fait partie. Le centre administratif de la tribu, en l'occurrence la Mahkama du cadi, se trouvait à Oulhaça Gheraba à proximité de Souk El Tenine.

[modifier] Français

L'occupation française dure de 1830 à 1962, année de l'indépendance de l'Algérie. Le 5 juillet 1830 a lieu la prise d'Alger sous Charles X. En France la révolution de Juillet, Charles X est remplacé par Louis Philippe, le 9 août 1830. Le 1er octobre 1835, les troupes françaises occupent l'île de Rachgoun pour couper tout ravitaillement par mer de la ville de Tlemcen. Après le débarquement des Français, une garnison est installée en 1835 dans l'île de Rachgoun pour empêcher les Anglais d'amener des armes. Des opérations militaires dans la région aboutissent en 1837 à la signature du Traité de Tafna entre l'Emir Abd El-Kader et Bugeaud.

En cette même année, l'ingénieur de la Marine française Lieussou propose l'installation d'un mouillage d'été dans la baie de la Tafna, d'une plage de débarquement, propice au petit cabotage et qui faciliterait l'exportation des marchandises.

En 1850, au cours d'une excursion à Rachgoun d'après ce que rapportent les historiens de l'époque, mais en réalité en mission de prospection, que le géographe français Mac Carthy apprend et note l'existence de mines exploitées depuis l'Antiquité.

Vers 1860 apparaissent quelques Européens venus d'Espagne, soit directement après une traversée hasardeuse, soit d'Oran longtemps occupée par les Espagnols. Mais c'est la découverte en 1865 de gisements de minerai de fer à Dar-Rih à proximité du centre actuel de Béni Saf qui provoque la création du village sur les pentes de l'oued Hammad (ou Ahmed).

C'est lors de l'installation de la société minière « Mokta El Hadid » qui a obtenu en 1875 une concession de 99 ans sur une superficie de plus de 400 ha lui donnant la liberté de réaliser tous les travaux utiles à son organisation, qu'est fondé le village de Béni Saf en commençant par la partie basse de Sidi Boucif.

La commune qui appartenait d'abord à la commune mixte de Remchi et portait le nom de Douar Rachgoun est alors formée en commune de plein exercice par un décret présidentiel daté du 20 mars 1883. Ce décret stipule dans son article 1 :

« Le centre de population européenne de Béni-Saf et les fractions des Béni Fouzech et des Béni-Riman , situées sur la rive droite de la Tafna et composant l'ancienne tribu des Oulhassa Gheraba, sont distraits de la commune mixte de Remchi ,ils formeront à l'avenir dans l'arrondissement de Tlemcen, Département d'Oran, une commune de plein exercice dont le chef lieu est placé au village de Béni-Saf et qui en portera le nom. »

[modifier] De 1875 à 1900

Les premières populations européennes, de composante espagnole en majorité, étaient installées dans la partie basse de Sidi Boucif, un replat qui a permis l'implantation des habitations au Nord, des équipements scolaires (école maternelle), des infrastructures sanitaires (infirmerie de la mine), des infrastructures culturelles (la salle des fêtes), des lieux de culte (église, transformée en mosquée) au Sud.

Le centre ville (noyau ancien) et le port constituent le centre actif et attractif et économique de la ville.

Le siège social de la société minière Mokta El Hadid était implanté dans la zone portuaire. Les premières populations algériennes utilisées pour les travaux les plus durs devaient s'installer à proximité des galeries de la mine et au loin de la zone résidentielle européenne. Ainsi, la pente forte du site de Boukourdan est leur lieu d'établissement.

[modifier] De 1900 à 1930

Le site initialement choisi arrive à saturation, du fait de l'exploitation minière et de la pêche, qui ont atteint leur vitesse de croisière. Les nouvelles populations européennes s'installent donc sur la berge orientale de Oued Sid Ahmed, constituant le centre ville actuel, et dans la zone du port.

Une amorce d'urbanisation commence grâce à la population algérienne, sur les hauteurs du quartier appelé communément « Plan 2 », diminutif du terme topographique « Plan incliné 2 » employé par les ingénieurs de la mine.

[modifier] De 1930 à 1970

Avant cette période les talwegs ont été remblayés, ce qui a, par la suite, facilité autant que possible les liaisons entre les différentes parties du site. Ces remblais permettent d'obtenir au centre ville (soit sur l'oued Ahmed) une plate-forme propice aux activités économiques dont la hauteur du bâti n'a en général jamais dépassé le simple rez-de-chaussée.

Il est à remarquer que l'affaissement des trois immeubles de la Cité d'El Djamila est dû à une poussée tangentielle des sols de remblai qui ne sont pas adaptés pour supporter un poids important.

C'est durant cette période également que la plage des puits s'urbanise réellement. Dans sa grande partie, Boukourdan s'est développé de façon continue et selon la même typologie (précarité et spontanéité de la construction) de 1900 à 1958.

De 1958 à 1970 la poussée urbaine affecte les quartiers de Boukourdan et de Sidi Boucif par des habitations de recasement et surtout au quartier du « Plan 2 » par des habitations individuelles traditionnelles et le Sud du haut centre par l'habitat collectif (cité d'El Djamila, par exemple).

[modifier] De la guerre d'indépendance à nos jours

La commune de Béni Saf dénombre plus de 300 morts dans la guerre d'indépendance. Plusieurs assassinats ont lieu aux alentours de Béni Saf, comme ceux d'El M'kadid, Skouna, El Medadha, en 1956, ainsi que des arrestations à la suite de la grève générale proclamée par le FLN en 1957. Les frères Mohamed et Safi Othmani rejoignent les rangs de l'ALN en février 1956. Mohamed, le plus âgé (25 ans) meurt au combat en avril 1959 aux alentours de Béni Saf, et Safi, le plus jeune (21 ans), à Tafna en avril 1957. Le chahîd Tayeb Zenasni, dit « El Yamani », rejoint l'ALN en mars 1956 et meurt au combat à l'âge de 30 ans le 14 novembre 1957 à El Ançor.

L'attaque des moudjahid de l'ALN contre le dépôt d'explosifs de la société Mokta (Société des mines de fer de Béni Saf), le 12 avril 1956, est la première action spectaculaire de l'ALN à Béni Saf.

El chahîda Safia Benali, dite « Ghania », abandonne ses études d'assistante sociale à l'âge de 19 ans, pour rejoindre les rangs de l'ALN en janvier 1957 à Madagh, puis Boutlélis, Mohammedia, Sidi Ali et Mostaganem ; elle meurt au combat le 14 mars 1959 à El Marsa (Ténès). Le chahîd Mohamed Soussi, dit « Galouz », Fidaï, membre de l'Organisation Civile du FLN est arrêté en 1956 par la police française. Il est condamné à mort le 17 mai 1957 par le tribunal militaire d'Oran et est exécuté à la guillotine, le 2 juillet 1957 à la prison centrale d'Oran.

Cependant certains habitants européens de Béni Saf, tels que Frantz Fanon ou l'abbé Albert Berenguer, se rallient à la cause algérienne.

De 1970 à 1980 ce sont les mêmes quartiers de Boukourdan et de Sidi Boucif qui sont transformés par l'urbanisme. Le « Plan 2 » reçoit le plus important programme durant cette période, 323 logements et un stade, une polyclinique et un collège d'enseignement moyen. Par contre, le Sud du haut centre voit son parc logements réduit par la démolition de la cité d'El Djamila.

Malgré les différentes contraintes (site accidenté), l'évolution spatiale connaît une extension urbaine importante.

Plusieurs entités urbaines isolées les unes des autres forment l'espace urbain de la ville de Béni Saf, notamment :

  • le centre ville, noyau ancien, et le port, constituent le centre économique actif de la ville,
  • les quartiers périphériques dont les plus importants sont le faubourg Boukourdan, le Plan 2, Sidi Boucif, Ghar el Baroud et Sidi Sohbi.

Ce type d'urbanisation pose du point de vue de la croissance de l'agglomération un problème majeur, qui se traduit par une répartition très déséquilibrée des équipements.

[modifier] Géographie

[modifier] Découpage administratif

Le territoire de la commune de Béni Saf, d'une superficie de 61,30 Km², est composé de l'agglomération concentrant 92 % de la population, et de localités agricoles éparses : El Bradj, Rachgoun, situé sur le littoral et Ouled Boudjemâa.

Béni Saf, qui bénéficiait déjà du statut de sous-préfecture avec une superficie de 118 km², est érigée, après l'indépendance, en vertu du décret n° 63-189 du 16 mai 1963, en chef-lieu d'arrondissement dépendant du département de Tlemcen, statut confirmé par l'ordonnance n° 63-421 du 28 octobre 1963 portant sur la réorganisation territoriale des communes.

En 1974, des corrections sont apportées à ce découpage territorial par l'ordonnance n°74-69 du 2 juillet 1974.

Béni Saf bénéficie toujours du statut de chef-lieu de Daïra et continue à faire partie de la Wilaya de Tlemcen jusqu'au nouveau découpage territorial de 1984. Le décret n° 74-136 du 12 juillet 1974 fixant les limites territoriales et la composition de la Wilaya de Tlemcen dans son article 3 donnait cette composition de la Daïra de Béni-Saf :

« La Daïra de Béni-Saf avec chef lieu à Béni-Saf est constituée par les communes de Béni-Saf, Oulhaça Gheraba, Honaïne et la partie Nord Ouest de la Commune de Sidi ben Adda. »

Le nouveau découpage institué par la loi n° 84-09 du 4 février 1984 crée la nouvelle Wilaya d'Aïn Temouchent à laquelle est rattachée la commune de Béni Saf comme chef lieu de Daïra et les nouvelles communes d'El Émir Abd El Kader et de Sidi Safi résultant de la division de la commune mère de Béni Saf en constituent les seules communes de rattachement.

Exception faite de sa partie orientale, ses limites administratives correspondent au découpage physique du relief. Celles-ci sont matérialisées par :

  • la mer Méditerranée au Nord.
  • les monts de Sebâa Chioukh au Sud.
  • l'oued de la Tafna à l'Ouest.

Quant à sa limite orientale, elle reste approximativement tracée par l'oued Sidi Ahmed (confluent de l'oued Sidi Djelloul.)

[modifier] Topologie

Les coordonnées géographiques de la ville sont 1°23' longitude de Greenwich et 35°18' latitude Nord.

L'axe international Est-Ouest reliant Oran au Maroc et matérialisé par la RN 35 constitue avec la RN 22 (axe Nord-Sud reliant Béchar et Tlemcen à Béni Saf), une intersection au sud de la commune.

La ville de Béni Saf est située à :

  • 30 Km d'Ain Té Mouchent.
  • 100 Km d'Oran.
  • 65 Km de Tlemcen.
  • 75 Km de Maghnia.

[modifier] Relief

Le site naturel de Béni Saf est complexe. Plusieurs sites géographiques s'y rencontrent, massif, plateau, vallée, la géologie associée au climat des lieux déterminent à la fois la topographie et l'agriculture.

Le périmètre de la commune est le lieu de rencontre de deux grandes entités géographiques : à l'Est, le plateau de Sidi Ben Adda et à l'Ouest, la chaîne côtière des Traras dont la partie terminale située à l'intérieur des limites communales est séparée de son ensemble par la vallée de la Tafna.

La commune s'étend en moyenne sur 10 Km, du nord au sud et sur 13 Km d'ouest en est. Son territoire se compose des ensembles suivants :

  • la vallée de la Tafna à l'ouest,
  • le massif montagneux au centre ouest,
  • le plateau à l'est et au nord-ouest.

La description topographique de chaque composante fait que la commune n'atteint pas d'altitude importante et n'est pas pour autant constituée de plaines.

La vallée de la Tafna est un couloir d'orientation Nord-Sud et de pente presque nulle. L'oued coule en son milieu quoiqu'entre–coupée par les parties terminales du massif ; sa largeur moyenne est de 100 m.

Le massif montagneux, occupant le centre ouest de la commune, est encadré par :

  • la mer au nord,
  • la vallée de la Tafna à l'ouest,
  • le plateau du domaine El Bradj dit Gaadet El Ghouzlène au nord–ouest,
  • l'oued Feid El Attech au sud,
  • le plateau de Sidi Safi à l’est,
  • les monts de Sebâa Chioukh plus au sud.

La seule vraie montagne est le Djebel Skouna dont l'altitude est de 409 m. Tout autour de celle–ci les éléments principaux du massif sont des monticules à pente inférieure à 25% et dont les sommets se terminent soit par un replat très étroit, soit par un pic présentant un aspect presque radioconcentrique décroissant.

Le contact massif–vallée est marqué par la rupture de pente très prononcée.

Le plateau est composé de deux sous-ensembles, le plateau du nord-ouest d'une part et celui de l'ouest de la commune d'autre part.
Le plateau occidental est appelé Gaadet El Ghouzlène. Il est limité à l'est par le chef-lieu, à l'ouest par Rachgoun, au nord par la mer, au sud par le massif montagneux. Le terrain est en pente douce (inférieure à 15%) et a une largeur moyenne de 700 m.
Le plateau oriental Sidi–Safi est limité par la mer au nord, les monts de Sebâa Chioukh au sud et le massif montagneux à l'ouest. Il continue à l'est par le plateau de Sidi Ben Adda. Le terrain a une morphologie relativement ondulée. La pente globalement faible est comprise entre 1 et 15 %. L'altitude générale décroît du sud au nord.

Les phénomènes volcaniques provoquèrent des modifications brusques. Tout le littoral en a été transformé : l'île de Rachgoun est volcanique et les traces de volcans ou des vestiges d'éruptions se trouvent à tout moment sous les pas de ceux qui circulent à proximité de la mer ou le long des oueds. »

[modifier] Géologie

À chacune de ces deux entités topographiques correspond une nature géologique différente : le massif est constitué de roches éruptives (basalte) et métamorphiques (schistes) et le plateau de calcaire du Miocène.

La falaise dominant la mer est une véritable coupe géologique qui nous indique que le niveau de la mer était bien plus haut que les hauteurs actuelles de Boukourdan et Sidi Boucif. Il s'agit de dunes de sables consolidées. D'ailleurs les même pointes altimétriques de ces 3 zones confirment l'idée et prouvent qu'initialement la zone de Béni Saf était un plateau unique avec une corniche ininterrompue allant de cap Oulhaça à l'est, à Rachgoun à l'ouest.

[modifier] Climat

La semi-aridité du climat de Béni Saf est caractérisée par les 370 mm de pluies annuelles. Elle est atténuée par l'influence de la mer qui réduit à la fois l'amplitude thermique annuelle (8,4 C°) et diurne (6 C°) ainsi que le nombre de jours de sirocco dans l'année (6,2 j/an). Les influences orographiques sont négligeables parce que l'altitude et les dénivellations sont faibles. Malgré la faiblesse des précipitations, les températures restent assez douces et de tout le pays, la zone est la moins exposée au sirocco.

Les précipitations sont réparties en deux périodes dans l'année, l'une de juin à août et l'autre de septembre à mai. La première est considérée comme sèche parce qu'elle amène très peu de pluie (9 mm en juin, 1 mm en juillet et 2 mm en août) ; la seconde est humide en comparaison. Les moyennes enregistrées en 1998 et en 2002 sont de 218 mm et 331 mm.

Des observations ont été faites sur deux périodes, l'une de 25 ans allant de 1914 à 1938 et l'autre de 3 ans de 1976 à 1978. Les observations faites de 1914 à 1918 ont enregistré une moyenne de 62 jours de pluie pour les 370 mm et un nombre de 47 jours de pluies torrentielles dont les 85% ont une intensité assez faible. Donc, les risques dus aux grandes pluies torrentielles sont mineurs.

Nombre de jours de pluies torrentielles sur 25 ans : hauteur maximale observée

30 à 50 mm 50 à 70 mm 70 à 100 mm
47 jours 40 Jours 7 Jours

Température :

Altitude Minimum absolu Moyenne minimale Moyenne maximale Maximum absolu
5 m 1°C 13,9°C 22,4°C 41,2°

En 1998 et en 2002, il a été enregistré les températures suivantes :

1998 2002
Eté maximal 32°C 27°C
Eté minimal 19°C 21°C
Hiver maximal 17°C 17°C
Hiver minimal 11°C 11°C

Les vents changent de direction et de puissance selon les saisons. On les classe en deux catégories, vents d'hiver ou d'été.

Les vents d'hiver sont dominants. Ils soufflent dans la direction Nord-Ouest à Sud-Ouest avec une puissance globalement forte d'octobre à avril. Ils sont le principal facteur déclenchant les précipitations parce qu'ils sont chargés d'humidité.

Les vents d'été, relativement secs, ont une direction Nord-Est, une puissance faible à modérée et soufflent de mai à août.

La rosée est un facteur régulateur du climat en général et des températures en particulier. Son importance est d'autant plus grande qu'elle se manifeste en période hivernale.


Chute de grêle Sirocco Orage Brouillard
Rachgoun 3,4 jours 4,2 jours 19,5 jours 22,8 jours
Béni Saf 2,6 jours 6,2 jours 11,6 jours 0

[modifier] Démographie

Population : 39 285 Densité : 658 habitants/Km²

L'évolution démographique affiche un taux d'accroissement annuel inférieur à la moyenne nationale qui est de 2,5 %. La commune a atteint en 1987 32 139 habitants soit un taux d'accroissement général de 2,25 %.

La population se caractérise par sa forte concentration au niveau du chef-lieu (plus de 92 %), tendance généralement relevée à l'échelle de la Wilaya d'Aïn Temouchent. Cette tendance à la concentration des populations dans les centres urbains ne doit pas être considérée comme un phénomène urbain résultant d'un processus de développement global, car le plus souvent ces croissances sont générées par le poids démographique et le dépeuplement des centres ruraux.

Répartition de la population par sexe :

Nombre Taux
Hommes 19 576 49,84 %
Femmes 19 709 50,16 %

Entre 1977 et 1987, la population résidant dans la commune s'est accrue de 6488 personnes ; l'augmentation a été environ de 25 % en prés de 10 ans. Entre 1987 et 1998, il a été enregistré 7146 personnes en plus soit 22 % en prés de 11 ans. Les perspectives de la population atteindraient à l'échéance 2010 environ 70 000 habitants.

Structure par âge et par sexe (source : RGPH 1998) :


Groupe d'âge Total Sexe féminin Sexe masculin
Moins de 6 ans 4 319 2 167 2 152
de 6 à 15 ans 8 086 4 057 4 029
de 16 à 19 ans 3 678 1 845 1 833
de 20 à 29 ans 8 162 4 095 4 067
de 30 à 59 ans 11 996 6 018 5 978
Plus de 60 ans 3 044 1 527 1 517

La pyramide des âges reste du point de vue de son profil celle d'une population jeune. Selon le recensement général de la population et de l'habitat en 1998, les statistiques font ressortir :

  • Population ayant un emploi : 8 032 habitants, dont
    • 659 dans l'agriculture
    • 7 373 dans les autres secteurs.
  • Habitat :
    • 7 959 constructions,
    • 8 647 logements, dont :
      • 6 289 occupés,
      • 2 210 inoccupés,
      • 148 à usage professionnel.

Le bureau de l'État civil a enregistré au cours des années 1998 et 2002 les statistiques suivantes :


1998 2002
Naissances 1124 1065
Décès 228 237
Mariages 323 372
Divorces 46 37

Situation matrimoniale :

  • Jusqu'à 15 ans, la quasi-totalité des hommes et des femmes est célibataire,
  • Entre 15 et 20 ans, une infime partie de garçons est mariée. Cette part est plus importante chez les filles.
  • Entre 20 et 25 ans, la grande majorité des filles est mariée.
  • Entre 25 et 30 ans, il y a plus d'hommes mariés que de célibataires.

D'une manière générale, les proportions de célibataires augmentent de plus en plus jusqu'à devenir importantes à partir de 30 ans chez les femmes et 35 ans chez les hommes.

La population de la commune se décompose ainsi :

  • des autochtones venus d'autres régions de l'Algérie,
  • des Marocains venus s'établir dans la région pour travailler dans la mine,
  • des descendants d'anciens émigrés espagnol. Presque tous les colons de Béni Saf étaient des émigrés espagnols fuyant la misère de l'Espagne...
  • des Israélites d'origine algérienne ou marocaine,
  • un petit nombre de Français métropolitains qui forment les cadres de la compagnie des mines ou s'adonnent à l'agriculture.

[modifier] Économie

Béni Saf, dont l'économie était tournée principalement sur l'agriculture et la pêche a changé de visage à la faveur des différents programmes d'investissement industriel qui ont créé de nombreux emplois.

Cependant, à l'instar d'autres communes, l'emploi est soumis à de grandes fluctuations dues à l'ouverture ou la fermeture des chantiers. D'autre part, le problème des jeunes de 16 à 19 ans notamment les exclus du système scolaire se pose avec acuité. Il leur est difficile de s'insérer dans la vie professionnelle et peu sont attirés par la formation.

La situation du marché du travail est dominée par la présence d'un nombre important de demandeurs d'emploi sans qualification qui pèse sur le marché de l'emploi.

Chômage, emploi :

Catégories 1998 2002 Hommes Femmes Hommes Femmes Chômeurs ayant un niveau supérieur 175 236 139 145 Chômeurs ayant un niveau secondaire 171 125 190 143 Chômeurs sans formation 1353 20 1057 62 Total 1699 381 1386 350

Sur le plan économique, Béni Saf a été depuis sa création le premier port de pêche d'Algérie et l'un des grands points de production et d'exportation de fer. Son importance a diminué avec l'épuisement du gisement minier de Bouhmidi. Cependant, les implantations industrielles, telles que la Conserverie de poissons, le traitement du bois (construction d'une unité de transformation de bois) et plus particulièrement la Cimenterie lui ont fait retrouver son rôle d'antan et sa place dans la région.

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Hydrographie :

La Tafna qui est le seul Oued important de la Commune et dont l'écoulement permanent ne connaît pas d'étiage constitue la limite communale Ouest de Béni-Saf et la partie avale et terminale d'un bassin versant d'une superficie totale de 7.165 km².

Les stades de l’hydrographie forment pour la commune de Beni – Saf trois réseaux :

  • Réseau permanent,
  • Réseau intermittent,
  • Résurgence des eaux.

Le réseau permanent : Il est de trois types : 1° Type :

Tronçon constituant la partie terminale d’un grand réseau drainant les eaux d’un bassin versant de 7.165 km² qui, avant de se jeter à la mer, sert une dernière fois à l’irrigation. Il s’agit de l’oued de Tafna.

2° Type : Le réseau prenant naissance dans la commune ou à proximité et se jette directement à la mer ; c’est le cas de l’oued Sidi Djelloul et l’oued de Sidi Ahmed.

3° Type :

Le cours d’eau prend naissance des résurgences de sources, effectue un tracé d’écoulement et disparaît encore une fois en sous – sol. C’est le cas de l’Oued El-Bradj.

Le réseau intermittent :

Comme partout ailleurs, le réseau intermittent de la commune présente toutes les dimensions. Aussi, quoique la concentration se situe au niveau du massif montagneux, les deux cours les plus importants sont El Attech au sud de ce massif, à direction est – ouest se jetant dans la Tafna, et Oued Chabet Dalia, confluent de Sidi Djelloul sur le plateau.

Résurgence des eaux :

             Cette résurgence des eaux est concentrée surtout sur le plateau dont l’axe le plus important est Sidi Safi – El Ançor – Béni – Saf.

Le réseau hydrographique :

              Il apparaît à priori que la morphologie du site naturel de la ville de Béni – Saf est la résultante d’un réseau hydrographique dépendant à la fois du régime des eaux, de la tectonique, de la roche en place et du climat.   
              Ensemble, les paramètres nous permettront de délimiter les zones instables sujettes à l’inondation et à l’érosion.
               Le réseau qui nous intéresse est celui qui est situe dans l’arrière – pays immédiat de la ville. Il s’agit des oueds constituant chacun  son propre bassin versant  et aboutissant, soit à la zone de plage soit au port, à proximité de la ville.

Ces oueds sont les suivants :

- Oued Ben Midah, à l’ouest de la ville - Oued Ben Chellal, à l’ouest – sud – ouest de la ville. - Oued Boukourdan, au sud - ouest de la ville - Oued El Ançor, au sud – est de la ville. - Oued El Hamara, à l’est de la ville.

Oued Ben Midah:

             Il passe juste au sud du plateau du domaine d’El Bradj.Son seul confluent est l’oued de Chaabet El Ouzech d’une longueur de 3 Km Cet oued coule dans un thalweg profondément encaissé et entaillé dans la roche dure.
             L’écoulement intermittent a permis à la Route Nationale 22 de s’implanter sur son talus.

Oued Ben Chellal : Se situe à l’ouest de Boukourdan et au sud de Koudiat Bouhmidi, d’une longueur de 1.500 m et coule de façon intermittente dans un thalweg profondément encaissé et entaillé lui aussi dans la roche dure. Son aboutissement est un talus abrupt qui surplombe la zone de plage juste au-dessus du siège actuel de la subdivision territoriale des Travaux Publics.

Oued Boukourdan : Il se situe entre Boukourdan et le « Plan 2 ». Long de 4 000 m, cet oued prend naissance au piedmont du massif montagneux. Son bassin versant est composé de l’oued Meguenni, de celui de Chaabet El Kharroub et de Chaabet Ghar Ed Deba.

Au niveau de la ville, cet oued est caractérisé par un remblai servant d’assise à un chemin de terre qui le traverse reliant Boukourdan au « Plan 2 » d’une part et par des équipements et des galeries d’exploitation minière se trouvant le long du Thalweg d’autre part.

Oued El Ançor: Prend naissance à partir des sources dont les plus importantes ont été captées au niveau de l’ancienne briqueterie. Son bassin versant est composé d’Oued Saf – Saf et de l’Oued El Malah. Il traverse la partie Ouest du centre ville avant de se jeter au port.

Oued El Hamara:

             Il se caractérise par un écoulement intermittent qui se fait dans un thalweg de 2 500 m environ  de long et profondément encaissé  dans la roche dure. 
             L’aboutissement logique de cet oued est l'actuelle plage de Sidi Boucif.

Remarque : Caractéristiques communes à tous ces Oueds :

   Bassin versant de petites dimensions.
        Distance du cours : courte.
        Écoulement intermittent sauf pour l'oued El Ançor.
        Thalweg entaillé profondément dans la roche dure.
        Chacun des thalwegs décrits ci - dessus est marqué par l'urbanisation. 
        Dans l'oued Ben Midah, passe la Route Nationale 22.
        La partie avale l'Oued El Ançor est occupée par le centre ville actuel.


Autres caractéristiques :

OUEDS SURFACE (Km 2) PERIMETRE (km) APPORT D’EAU (m3/an) El Ançor 10,60 13,50 110 103 Ben Midah 02,95 10 30,40 103 Ben Chellal 0,55 03,50 05,60 103 Source ; Plan Directeur d ’Aménagement et d ’Urbanisme (P.D.A.U.)

Hydrologie: Les ressources en eau : Origine géologique des eaux : Sur le plateau, le niveau de la nappe captée se situe dans du calcaire d’âge miocène supérieur, à léger pondage et repose en contact anormal sur des schistes siluriens. La source du massif est issue de la galerie de la mine de fer dite du 4° niveau. Trois sources d’eau potable alimentent la ville de Béni – Saf : Ain Tenikrent et Ain El Ançor sur le plateau et la source du 4° niveau située dans le massif montagneux. Leurs coordonnées, leur débit, et leur utilisation se résument dans le tableau suivant :


Localisation Date de mise en service Type Coordonnées Altitude Débit Litre / seconde X y Max. Exploitable Moy. Exploitée Ain Tenikrent 1890 Source 132,65 232,45 95 m 28 16 Ain El Ançor 1950 Source 31,635 227,925 150 m 22 4 4e niveau 1960 Source 128,32 228,58 100 m 7 5

OCCUPATION NATURELLE DES SOLS

1- La végétation naturelle et les cultures :

         D’ouest en est, le tapis végétal de la commune se présente de la façon suivante :
        La vallée de la Tafna  zone de dépôts d’alluvions fluviatiles est le domaine des agrumes et des maraîchages.
        Le massif montagneux à pentes fortes et sols pauvres est recouvert de broussailles. 
        Le plateau du domaine El Bradj est occupé par les grandes spéculations vinicoles et céréalières.
        Le plateau oriental est dans son ensemble le secteur des céréales et de l’arboriculture.

Utilisation agricole des sols de la commune :

Analyse pédologique  :

               La carte pédologique n’a pas été dressée certes mais la morphologie du terrain, la nature du sol visité, le plan parcellaire, l’occupation du sol et les rendements par zone sont des paramètres d’estimation et d’approche non négligeable qui ensemble nous permettent de déterminer la valeur agronomique des sols.
               Ainsi, par rapport aux types de sols analogues aux zones situées dans la région, il en ressort les conclusions suivantes :
   Pour la vallée, les terrains de formation alluviale et fluviale ont un sol à texture argilo sableux légèrement acide  et contient  du calcaire actif.
        Dans la zone montagneuse, le sol est pauvre en humus, légèrement acide et marqué par une carence en calcaire actif.
        Le plateau de l’ouest a un sol  neutre, une texture argileuse et un fort pourcentage en calcaire actif (10 %).
        Le plateau de l’est : Les croûtes et encroûtement calcaire sont importants dans la zone, ils constituent le support essentiel d’une couche pédologique à profondeur variable d’un endroit à l’autre et sont à l’origine de la rubéfaction des sols.



INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES :

INFRASTRUCTURE ROUTIERE  : - Réseau routier :

- Routes Nationales 18 Km - Chemins de Wilaya 8 Km 515 - Chemins Communaux 19 Km 805 - Pistes 7 Km

          La Route Nationale 22 :
          C’est une route à grande circulation où le trafic a été réduit avec l’ouverture de la RN 35  mettant  la ville de Béni-Saf   dans une situation de « commune enclavée géographiquement et économiquement  ».
          En effet, cette route traversait et  reliait Béni-Saf à Oran côté Est et côté Ouest , elle allait jusqu’à  El Aricha en passant par Remchi – Tlemcen – Terni (Tlemcen)- Sebdou (Tlemcen.)
       Le réseau routier est relativement consistant. Il est constitué principalement de deux tronçons de routes nationales (la RN 22  qui relie Béni-Saf  à la RN 35 et la RN 96) et une dizaine de kilomètres de chemins de wilaya dont le plus important est le CW 10.


INFRASTRUCTURE FERROVIAIRE : 

               Il existe un  tronçon de voie ferrée reliant la cimenterie à Aïn Temouchent sur une distance de 22 Km.
              Cette voie ferrée a été réalisée principalement pour acheminer le ciment.

INFRASTRUCTURE METEOROLOGIQUE  : 

              Le réseau synoptique de base de la météorologie de Béni-Saf dispose d’une station équipée qui se situe sur les hauteurs du Faubourg de  Boukourdan.
              Infrastructure à caractère climatologique qui permet de  fournir des renseignements aux usagers de l’Agriculture, de la Pêche, de la Protection Civile et des services communaux.

AGRICULTURE  :


La Commune est connue également pour sa vocation agricole et de pêche mais cette place ne cesse de régresser à la suite de la progression qu’a enregistré le secteur industriel.

             La zone physique de la Commune est décrite comme suit  :

- 10% du littoral, - 20% de plaines et vallées, - 50% de collines et piémonts, - 20% de montagne.

Remarque : Les sources d’information n’étant pas sûres, les chiffres donnés ici, à titre indicatif, sont à manier avec une certaine prudence.

La superficie agricole totale (SAT) de la Commune est de 3 562,50 hectares sur les 204 222 hectares que compte la Wilaya soit un taux de 1,7 % dont une superficie agricole utile (SAU) de 2 594,50 hectares sur les 181 000 hectares de la Wilaya dont 2 283,00 hectares irrigués.



Population agricole :

             Selon le dernier recensement, la population agricole représente 8 % de la population  occupée.

- Nombre d’exploitations privées : 260 sur 750 hectares - Nombre d’exploitations agricoles - Individuelles : 23 sur 333. 60 hectares - Nombre d’exploitations agricoles - Collectives  : 18 sur 1562. 93 hectares.

TAUX DE REPARTITION DES TERRES :

CULTURES % PARCOURS % FORETS % MAQUIS %

45. 40

20 15. 60 19

Principales cultures :

1. Céréaliculture 2. Maraîchages 3. Arboriculture 4. Légumes secs 5. Viniculture 6. Viticulture 1520 hectares 153 hectares 208 hectares 215 hectares 70. 50 hectares 53. 50 hectares


     La production animale :

1. Bovins 2. Ovins 3. Caprins 4. Équins 176 têtes 3 210 têtes 720 têtes 115 têtes


Production annuelle de viandes d’abattage contrôlé :


BOVINS OVINS CAPRINS 284 têtes/491 quintaux 4600 têtes/690 quintaux 1680 têtes/170 quintaux

Autres élevages :

Aviculture : 96 000 sujets Apiculture : 400 ruches d’une production annuelle de 51 quintaux.



LA PECHE :

               Le Port, commencé en 1876, terminé en 1880, est construit à l’embouchure des deux Oueds, Oued Ahmed venu du sud Est et l’Oued Boukourdan venu du Sud Ouest.

ORIGINALITÉ DU PORT DE BENI –SAF

« C’est un port public concédé à une Compagnie pour 99 ans. Le décret du 14 juin 1876 avait autorisé la compagnie des mines de Soumah et de la Tafna (laquelle avait fait la demande) à « établir ce port à ses frais, risques et périls sans subvention ni garantie de l’État . »


DESCRIPTION


Superficie du bassin : 17 ha

              Le port a été construit à l’emplacement d’une ancienne lagune servant de confluent aux oueds Ahmed et Boukourdan. Il est situé au fond d’une baie très ouverte entre l’île de Rachgoun et le cap Figalo.


Les jetées :

              La jetée Ouest mesure 875 m. et est coudée à angle droit. La jetée Est mesure 300 m. et était réservée au Commerce. Entre ces 2  jetées la passe d’entrée était de 160 m. de longueur.
            Le Port, centre de pêche important tant par l’importance de la flotte et la population  maritime que par le volume des apports.


            Ce phénomène n’est pas du au hasard, il est le résultat de la position géographique privilégiée de cette zone littorale qui, bien que son plateau continental soit étroit par rapport à la moyenne mondiale, n’est pas moins le plus développé de la côte algérienne. En outre, la proximité de Gibraltar lui permet de bénéficier directement du courant froid, qui, riche en zoophyte et phytoplancton, pénètre en permanence en Méditerranée .
             Ces phénomènes naturels ont toujours contribué à faire de ce secteur du littoral, une zone de pêche privilégiée du poisson bleu et donne à Béni-Saf  sa place de premier port de pêche de la sardine dans notre pays.
            Cette circonstance heureuse vaut d’être souligné car elle permet d’envisager raisonnablement, avec optimisme, le développement de la pêche dans cette Commune.

Quelques statistiques bonnes à connaître…

               La flottille de pêche compte actuellement :

 78 petits métiers,  20 sardiniers,  et 39 chalutiers, et la population maritime est estimée à 210 marins.


           L’exploitation de la pêche au port de Béni-Saf se pratique « à la part » suivant une coutume locale, d’origine espagnole.
              L’armateur prend à sa charge également une part supplémentaire qu’il répartit entre l’armeur et le remailleur suivant les qualités professionnelles de ces derniers.

APPORTS DE POISSONS :

               En 2002, la production a atteint   3 900 Quintaux, chiffre en nette régression  par rapport à 1998 qui a atteint   7 429  Quintaux.
               Vous trouverez ci-après des chiffres comparatifs  sur les  années 1998 et 2002 :

INFORMATIONS Unités 1998 2002 PRODUCTION TOTALE Qx 7 234. 600 3 767. 031 Poisson blanc Qx 1 986,730 1 032,534 Poisson bleu Qx 4 784,320 2 542,845 Crustacés Qx 463,550 191,652

Source : Antenne de Pêche de Béni-Saf

Développement du Tourisme :

Le littoral béni-safien est caractérisé par des paysages remarquables et la beauté de ses sites. Il présente des potentialités économiques importantes:

   Le tourisme balnéaire,
        Les activités portuaires,
        La pêche maritime.
             S’il est une cité qui peut se vanter d’avoir les meilleures potentialités pour devenir un grand centre touristique, un point d’attraction renommée et une station balnéaire de premier choix, c’est bien la ville de Béni-Saf.


            Béni-Saf est classée station balnéaire  suivant décret exécutif n° 98-370 du 4 Chaâbane 1419 correspondant au 23 novembre 1998 (JO n° 88),c’est à dire commune offrant aux visiteurs des avantages résultant de  sa  situation géographique .
            Sa promotion en station touristique dépendrait de la réalisation d’un ensemble d’hébergement, de curiosités touristiques naturels, artistiques et culturelles ainsi que des structures de loisirs et de détente.

            Béni-Saf occupe dans la région une position stratégique tant sur le plan géographique situé sur le littoral méditerranéen, économique possédant un tissu industriel et un port que touristique  par :

 la splendeur de ses sites pittoresques,  de son architecture construite en amphithéâtre,  et de ses plages de sable fin, autrefois si célèbres.

             A travers les repères historiques notés précédemment, le site de la côte  béni-safienne constitue un trésor d’une très grande valeur touristique dépréciée malheureusement par  l’urbanisation anarchique d’une part et le peu d’intérêt accordé depuis déjà plusieurs années à la vocation réelle de la Ville.

Plage de Sidi Boucif –Les Rochers


                   A priori, Commune à vocation touristique, Béni-Saf  est déjà prédestiné à devenir une cité dortoir où aucune activité intéressante n’est enregistrée depuis déjà longtemps et vit dans la léthargie la plus absolue.
                    Malgré  la réalisation d’un tissu industriel, ses activités économiques ne sont pas encore très développées et ses infrastructures restent insuffisantes pour une Commune qui disposent d’atouts laissant présager des perspectives très prometteuses et un budget conséquent pour la promotion du tourisme au profit de cette ville en tant que station balnéaire .
                  La relance du tourisme dans son sens le plus large pourrait émerger la ville de sa léthargie et la faire sortir de l’anonymat.
                  C’est pourquoi les élus doivent accorder plus d’importance à ce secteur qui n’a pas encore trouvé sa véritable place dans le développement économique social et culturel.
                   Pour peu que la volonté existe et avec des études appropriées et sérieuses nul doute que l’essor de cette ville est un pari gagné de l’avenir.
                   Dotée de tous les atouts mais privée des infrastructures en matière d’hôtellerie, Béni-Saf pour la plupart des gens a un goût salé de poisson et n’est qu’un simple  port de pêche.
                   Un seul hôtel de 44 lits réalisé en 1978 sur concours de l’État est mis à la disposition des  touristes locaux ou étrangers mais loin de répondre aux besoins d’une ville à vocation  purement touristique.
                   Trois (3) hôtels ont été cédés « précipitamment » mais ont vite perdu  leur vocation puisqu’ils ont été transformés en bâtiments administratifs (Agences bancaires, Cabinets médicaux privés et autres…) délestant ainsi la Ville de ses véritables atouts touristiques.
                  Il s’agit entres autres d’établissements à caractère touristique concédés en 1968 par l’État aux communes balnéaires en vue de développer leurs capacités d’accueil et développer leurs ressources financières : 
   Ex. NIZOLI,       Café Hôtel,  Rue de la République,
        Ex. ROBERT,  Hôtel Café restaurant, Rue de la Paix,
        Ex. JEANNE D’ARC,  Hôtel Café Restaurant, Rue de la République.

Actuellement, des efforts encourageants sont enregistrés ces dernières années dans le secteur touristique privé par la construction de complexes touristiques balnéaires de haut standing.

Le site de la côte béni-safienne constitue un trésor d’une très grande valeur touristique.

               Commune à vocation touristique disposant d’atouts laissant présager des perspectives très prometteuses, Béni-Saf devient durant l’été pour les milliers de visiteurs des régions environnantes, de la communauté algérienne vivant à l’étranger et les jeunes colons  de toutes les wilayas environnantes, le littoral le plus beau qui fait l’orgueil des habitants de la ville.
            Voilà en tout et pour tout les possibilités qu’offre actuellement Béni-Saf dans le domaine du tourisme auquel il est nécessaire que les élus doivent donner les moyens essentiels à son épanouissement et à son développement puisque favorisé par ce don de Dieu et par ces facteurs naturels que peuvent envier plusieurs villes européennes.

              Toutes les études et autres réflexions réalisées ça et là    mentionnaient  la nécessité et l’urgence qu’il y avait à relever le niveau du secteur du Tourisme mais en  vain.

L’Aquarium : Construit vers les années 1950 compte tenu de l’importance de la faune et la flore marines et les traditions de pêche.


La bâtisse a été élevée sur un bloc rocher mouillant dans l’eau. La structure a été aménagée en salle aquarium de 24 bassins d’ornements (eau de mer) présentent une faune aquatique, des laboratoires scientifiques (étude de la faune) et d’une salle de documentation scientifique et technique. Il a été créé au niveau de la structure : - Un aquarium, - Une unité d’aquarium en eau douce, - et un musée marin.

Quelques suggestions et recommandations :

   Édifier une notice sur la ville de Béni-Saf (sur mer) avec des photos du Port, de l’Ile de Rachgoun, de la Plage et tous renseignements offrant un intérêt général.
   Créer un musée de la  mine (récupérer les anciens outils utilisés pour extraire le minerai et présenter les anciens processus de production).
   Créer un centre de formation hôtelière de niveau régional.
   Valoriser l’ensemble des criques que  renferme le cordon littoral de la commune en permettant leur accessibilité et créer des postes de surveillance en période estivale.


Culture :

                 L’unique salle des Fêtes construite durant la période coloniale (aucune date précise n’a pu être avancée, faute de documents) d’un style et d’une architecture  de type  européen dont la vocation et la dimension culturelle ont été perdues de vue depuis déjà longtemps en   s’éloignant petit à petit de l’espoir de renouer avec les traditions de la Ville dans ce domaine, risquent d’être dégradées et endommagées  si des mesures urgentes ne sont pas prises pour la réhabiliter et sauvegarder ce chef d’œuvre patrimonial.

Salle des fêtes Source :Editions MONTESINOS, CL. PHOTO MONDIALE –ORAN

D’autres infrastructures culturelles et artistiques ont déjà perdu leur vocation à l’instar de celles d’autres villes du pays et risquent le même sort, entre autres :

   La salle de Cinéma  « LUX » (plus de 230 places), nationalisé  puis restitué à son propriétaire est dans un état de délabrement total,
        La salle de Cinéma « REX » (plus de 150 places), est devenu une vulgaire boutique de location de cassettes vidéo.
Elles pourraient apporter, sans aucun doute, un « plus » à la vie culturelle et artistique de la Ville si on leur restitue leur vocation.
            La Mosquée de Ghar El Baroud de style architectural maghrébin, premier édifice religieux construit lors de la création du village, mérite aussi qu’on s’y intéresse de prés.

Aucune date précise sur l’année de construction.

            Une étude sérieuse révèlera sans nul doute la valeur de ce patrimoine historique et religieux situé dans une localité où la première transformation du minerai de fer se faisait dans des  forges primitives et où l’on fabriquait  aussi de la poudre pour les troupes de l’Emir Abd El Kader.


Sport :

             Béni-Saf fut aussi la Capitale régionale de Basket (Sport local) avec des équipes valeureuses.


             L’équipe locale plus connue sous le nom de la JPBS (Jeunesse Populaire de Béni-Saf) a battu  en 1966 l’ASM  d’Oran, adversaire redoutable, en remportant le titre de champion d ’Oranie.
           Au championnat d’Algérie, elle a été battue par l’USMA d’Alger (61/51) mais elle est restée toujours le symbole du Basket dans toute l’Algérie et même à l’étranger  puisqu’elle a eu à affronter de grandes équipes  en matchs amicaux telles celles du Michigan (Etats-Unis),  du FUS  de Rabat et l’équipe de Berkane (Championnes du Maroc), de la Géorgie (Russie), l’Equipe universitaire chinoise, de passage dans notre ville…etc.


            Connu pour ses exploits dans cette discipline mais reléguée malheureusement  à un rang secondaire, une relance des activités sportives  accompagnées de moyens conséquents pourrait redorer le blason du Basket Ball  béni-safien.




BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

1. Le père P.J. LETHIELLEUX « Le littoral de l ’ Oranie Occidentale » (1974) 2. Aperçu historique et ethnographique de Béni-Saf par BERKANE Mohamed, Instituteur, paru dans L’AVENIR DE BENI-SAF (Journal Colonial 1959) 3. « Kitab El Maghreb : Description de l ’Afrique septentrionale » d ’El Bekri, 4. "L ‘escalier de Béni-Saf " par Henriette GEORGES paru dans les éditions ROBERT LAFFONT -1988,(PARIS) TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES

1. Décret présidentiel du 20 mars 1883, 2. Ordonnance n° 63-421 du 28 octobre 1963 portant réorganisation territoriale des communes, 3. Ordonnance 67-24 du 18 janvier 1967 portant Code communal complété par le décret n° 67-30 du 27 janvier 1967, 4. Ordonnance n° 74-69 du 2 juillet 1974 relative à la refonte territoriale des wilayas, 5. Décret n° 74-136 du 12 juillet 1974 fixant les limites territoriales et la composition de la Wilaya de Tlemcen, 6. Loi n° 84-09 du 4 février 1984 relative à l’organisation territoriale du pays, 7. Loi n° 90-08 du 7 avril 1990 relative à la commune, et autres textes d’application, 8. Décret exécutif n° 98-370 du 23 novembre 1998 relatif au classement de communes ou groupements de communes en stations classées. DIVERSES ETUDES RAPPORTS ET REVUES

1. Album de Béni-Saf, Association des Béni-Safiens, France, 2. Monographie de la Wilaya de Tlemcen (mai 1980), 3. Plan Directeur d ’Aménagement et d ’Urbanisme (PDAU) du Groupement de Béni -Saf – Sidi -Safi -Émir Abd El Kader (1997), 4. Recensement Général de la Population et de l ’Habitat 1998. 5. Revue de la Presse algérienne et actualités économiques n° 19 – 27 juin 1946 6. Editions MONTESINOS, CL. PHOTO MONDIALE –ORAN SOURCES D ’INFORMATION DIVERSES

1. Agence locale de l ’Emploi, 2002 2. Antenne de Pêche de Béni-Saf,2002 3. Bureau de l’état civil, 2002 4. Direction de la Planification et de l ’Aménagement du Territoire de la Wilaya d’Ain Temouchent, 2002. 5. Station de la météorologie de Béni-Saf, 2002 6. Station de la météorologie de Béni-Saf, 2002 7. Subdivision territoriale de l ’Agriculture, 2002. 8. Subdivision territoriale des Travaux Publics, 2002

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