Bernard Lugan
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article manque de sources. Améliorez sa qualité à l'aide des conseils sur les sources ! |
Bernard Lugan (né le 10 mai 1946 à Meknès (Maroc)) est maître de conférence hors classe à l'Université de Lyon III, où il enseigne en histoire et géostratégie de la francophonie. Docteur en histoire et docteur d'État ès lettres, cet africaniste a enseigné pendant onze ans (1972-1983) à l'Université nationale du Rwanda, pays où il a notamment effectué des fouilles archéologiques et auquel il a consacré ses deux thèses.
Sommaire |
[modifier] Biographie
La pertinence de cet article est remise en doute. Considérez-le avec précaution. Discutez-en ou améliorez-le ! |
En 1968, il est membre de l’Action française : il eut en charge « les commissaires d’AF », service d’ordre qui mène des opérations de commando contre les groupes d’extrême gauche.[1]
En 1969, Bernard Lugan est licencié d'histoire et de géographie à Paris X-Nanterre. De 1972 à 1982, il est coopérant au Rwanda, assistant d’histoire et de géographie à l’Université Nationale puis à celle de Butare et enfin à celle de Ruhengeri. En 1976, il obtient sa thèse de 3ème cycle intitulé L'Économie d'échange au Rwanda de 1850 à 1914.
En 1982, il est recruté à l’Université Jean Moulin Lyon III, et passe l'année suivante sa thèse d’État Entre les servitudes de la houe et les sortilèges de la vache : le monde rural dans l'ancien Rwanda, sous la direction de Jean-Louis Miège. Dans le rapport de soutenance, son directeur de recherches exprime ses « réticences, ouvrant une discussion approfondie sur les sources, la bibliographie et déniant au travail le caractère d'histoire fiable. »[réf. nécessaire]
En 1985, il est maître-assistant à Lyon 3 (promu maître de conférences de 1re classe en 1990). Il entre au Comité National Universitaire deux années plus tard.
En 1985, Bernard Lugan préside le jury d’une thèse de 3e cycle d’un étudiant tunisien, Abdelhamid Bdioui, soutenue à Lyon III, portant sur « L’image de l’Arabe et du Musulman dans la presse écrite en France (1967-1984) » sous la direction de Roger Deladrière, responsable de la section d’arabe de la faculté des langues de Lyon 3. Dans cette thèse, le MRAP est qualifié de "mouvement judéo-bolchévique" et la LICRA "mouvement judéo-capitaliste". "Elle comporte des citations des Protocoles des Sages de Sion et reprend l’idée de « l’existence d’un groupe de pression à l’échelle internationale qui manie les mass-médias » (…). Cette thèse a été admise en soutenance mais elle a obtenu la mention « passable », la plus mauvaise." Pour sa défense, Bernard Lugan a souvent expliqué qu' "il avait été « réquisitionné » (par Jacques Goudet) pour faire partie du jury et que dans le rapport, il a fait état de ses réserves quant à ce travail " [2]
En 1986, Bernard Lugan publie son premier ouvrage, consacré à l'Afrique du Sud. La revue L'Histoire lui ouvre ses colonnes pour un débat contradictoire avec deux autres spécialistes de l'Afrique du Sud ayant publié récemment un ouvrage sur ce pays.
En 1990, dans le quotidien Présent, il publie un Manifeste pour les libertés universitaires après que Bernard Notin, eut publié un article négationniste [[Conseil d'Etat, C.E. N' 159236 du 28 septembre 1998]] :
- « À Lyon, l'une des Universités a été sommée de se prononcer sur les thèses exprimées par l'un des siens dans une revue connue et de bonne tenue scientifique. […] Injonctions et pressions ont contraint le Président de l'Université à saisir la commission disciplinaire, dont la compétence est en l'occurrence douteuse.
- Nous appelons nos collègues […] à défendre les libertés universitaires contre l'insupportable police de la pensée. »
En 1992, il contribue au recueil Rencontres avec Saint-Loup édité en hommage à l'ancien Waffen SS français. Lugan contribue égallement à Identités, la revue théorique du Front national. Reprenant les prospectives qu'il avait expliquées dans son livre, et alors que l'Afrique du Sud est en pleine transition constitutionnelle, il se déclare partisan d'un « État blanc » (plus exactement Afrikaner) au sein d'une confédération ou d'un état décentralisé [3], seul susceptible de garantir la « survie de l'identité blanche » et d'éviter le sort des colons de Rhodésie du Sud. Dans ce cadre, il soutient le rapprochement des conservateurs Afrikaners avec les conservateurs zoulous de l'Inkhata (ces derniers réclament la création d'un état Zoulou dans la province du Natal) dans l'"Alliance des libertés" afin de contrer la conquête du pouvoir par le Congrès National Africain, partisan d'une centralisation des pouvoirs.
En février 1993, il fête Mardi gras en venant à son cours déguisé en uniforme du 6ème Régiment de lanciers du Bengale, avec couvre-chef et cravache à la main. Le scandale qui en découle met à jour le fait que Lugan pratiquait annuellement ce rituel.[4]
Le thème du cours du jour portait sur la chanson comme source auxiliaire de l’Histoire, cours dont le programme était le suivant :
- « La poésie musicale et la riche diversification du chant que nous allons commenter aujourd’hui constituent le point d’orgue, pour ne pas dire l’Oméga de toute pensée historique digne de ce nom […]. Ce Chant nous entraîne à la recherche de cet horizon toujours plus lointain qui a toujours lancé sur les pistes les hommes en bonne santé morale. Il y a cinq siècles nos ancêtres découvraient l’Amérique, il y a cent ans l’Infanterie de Marine faisait retentir ses mâles chansons du Tonkin jusqu’au Soudan. [5]
Il fait reprendre La coloniale, un chant qui, s'il était naguère, et demeure encore populaire dans certains corps de l'armée française dont les Troupes de marine, est qualifié de « raciste et sexiste » par l'historien Henry Rousso. Les paroles du dernier couplet sont :
- « Les officiers se payent les Japonaises
- Tandis que nous, pauvres marsouins fauchés
- Nous nous payons c' qu'on appelle la terre glaise
- Spécialité de nos girons niakoués »
En septembre de la même année, Bernard Lugan crée la Société Unipersonnelle à Responsabilité Limitée « Afrique Réelle » éditant la revue éponyme. Celle-ci sera éditée pendant une douzaine d'années, et vendue uniquement sur abonnement. Aux États-Unis, plusieurs grandes universités américaines dont Columbia s'y abonnent, ce qui n'est le cas d'aucune université française. Le 18 mai 2005, Bernard Lugan dissout la société de publication « Afrique Réelle ».
En 1997, le Conseil d'État condamne l'État à lui verser 10.000 francs de dommages et intérêts, et annule le recrutement de professeur d'histoire pour lequel sa candidature avait été indumment exclue (Arrêt du Conseil d'Etat, Rapporteur Valérie Pécresse).
En mars 2001, Bernard Lugan est promu « maître de conférences hors classe » sur le contingent de l'Université. « La décision provoque la colère des associations et même, fait inhabituel, une pétition signée par plus de cinquante africanistes français parmi les plus connus »[6] Ils déclarent dans la pétition :
- « Nous nous élevons avec vigueur contre cette distinction qui est susceptible de jeter le discrédit sur l’ensemble des études africanistes en France. En effet, qu’il s’agisse de l’Afrique du Sud, du Maroc ou de l’Afrique des Grands Lacs, les travaux de Bernard Lugan ne sont pas considérés comme scientifiques par la plus grande partie de la communauté universitaire. En revanche, à travers des articles élogieux et des interviews complaisantes, parus dans Minute, Présent et National Hebdo, ces travaux ont servi de support à des thèses défendant l’apartheid en Afrique du Sud, les fondements racialistes de l’histoire africaine et faisant l’apologie de la colonisation. Nous nous élevons donc contre cette promotion et demandons aux autorités compétentes de suspendre son application. »[7]
Ces universitaires, qualifiés d'« africanistes tiers-mondistes » par Lugan, dénoncent ce qu'ils appelent une « vision racialiste » de l'histoire (ses livres sur le Rwanda, le Maroc et l'Afrique du Sud sont visés). Comme le remarque Rousso, Bernard Lugan est isolé dans le corps universitaire.
Il porte alors plainte pour dénonciation calomnieuse, tandis qu'aucun des signataires n'accepte de confrontation publique pour comparer leurs arguments. Gilles Guyot, président de l'université Lyon III dénoncera une « querelle d'africanistes jaloux », « parisiens », reconnaitra que Lugan « a beaucoup d'ennemis dans la profession » et soutiendra la promotion approuvée par 13 voix sur 19 au nom de la liberté de pensée universitaire (interview à M Lyon de novembre 2001). Lugan commente : « En France, la compétence n'est pas reconnue, il faut être pédé, franc-maçon, ou syndicaliste de gauche pour progresser. »[8]
La même année, son Atlas historique de l'Afrique reçoit une note bibliographique élogieuse de Jean de la Guérivière, dans la revue Géopolitique africaine.
En août 2001, lors de la conférence de Durban sur le racisme, Bernard Lugan est pris à parti dans un discours par le président sénégalais Abdoulaye Wade auquel il s'était opposé quelques années plus tôt dans un débat sur le colonialisme et le post-colonialisme. Selon Abdoulaye Wade, Bernard Lugan n'accorderait aux Africains qu'une place dérisoire dans l'histoire[9] (Le Quotidien de Paris du 26 février 1990). En 2001 également, au cours de la « fête de la langue française », Bernard Lugan s'est vu décerner le Prix Daudet.
En novembre 2003, Bernard Lugan est nommé expert par le tribunal pénal international pour le Rwanda siégeant à Aruscha (Tanzanie), et cité par la défense d'Emmanuel Ndindabahizi, ancien ministre des Finances rwandais, alors accusé de génocide et de crimes contre l'humanité.
En 2006, il indique durant ses cours à ses étudiants en première et deuxième année qu'il ne prendra pas sa retraite avant 2013, pour ne pas faire « ce plaisir à l'association Hippocampe ». [réf. nécessaire]
Par ailleurs, depuis le début des années 1980, Bernard Lugan a participé à diverses publications généralement classées à droite voire à l'extrême droite telles que : Le Figaro, Le Spectacle du monde, Paris-Match, Minute, Présent, et participe, en 1990 aux Cahiers de Chiré. Il a animé en 1990 un débat sur l'Afrique à la demande de l'Association pour la défense de la mémoire du Maréchal Pétain. Au printemps 1994, Bernard Lugan participe à un numéro du Crapouillot à l'occasion de deux contributions sur les nationalismes zoulou et afrikaner à l'occasion des premières élections multiraciales en Afrique du Sud.
Il anime une émission mensuelle sur Radio Courtoisie, avec Dominique Venner, participe à des conférences à l'Ecole de Guerre du Centre des Hautes Etudes Militaires. Bernard Lugan se dit de sensibilité monarchiste mais a appartenu brièvement au Parti républicain, ancêtre de Démocratie libérale.
[modifier] Œuvres
- Histoire de l'Afrique du Sud, 1re éd. : Perrin, coll. « Vérités et légendes », Paris, 1986, 272 p. (ISBN 2-262-00419-6) Rééd. 1990 : 288 p. (ISBN 2-262-00847-7). Rééd. 1995 : 282 p. (ISBN 2-262-00847-7)
- Bernard Lugan et Arnaud de Lagrange, Le Safari du Kaiser, La Table Ronde, Paris, 1987, 231 p. (ISBN 2-7103-0325-6)
- Huguenots et Français : ils ont fait l'Afrique du Sud, La Table ronde, Paris, 1988, 296 p. (ISBN 2-7103-0341-8)
- Afrique : l'histoire à l'endroit, Perrin, coll. « Vérités et légendes », 1989, 285 p. (ISBN 2-262-00711-X) Rééd. : 1996
- Robert de Kersauson : le dernier commando boer, éd. du Rocher, 1989
- Villebois-Mareuil, le La Fayette de l'Afrique du Sud, éd. du Rocher, 1990
- Cette Afrique qui était allemande, Jean Picollec, coll. « Documents dossiers », Paris, 1990, 267+16 p. (ISBN 2-86477-108-X)
- Afrique, bilan de la décolonisation, 1re éd. : Perrin, coll. « Vérités et légendes », Paris, 1991, 304 p. (ISBN 2-262-00893-0). Rééd. : 1996 (ISBN 2-262-01184-2)
- La Louisiane française : 1682-1804, Perrin, coll. « Vérités et légendes », Paris, 1994, 273 p. Titre alternatif : Histoire de la Louisiane française : 1682-1804 (ISBN 2-262-00094-8)
- Afrique : de la colonisation philanthropique à la recolonisation humanitaire, C. de Bartillat, coll. « Gestes », Étrépilly, 1995, 390 p. (ISBN 2-84100-003-6)
- Ces Français qui ont fait l'Afrique du Sud, Bartillat, coll. « Gestes », Étrépilly, 1996, 430 p. (ISBN 2-84100-086-9)
- Histoire du Rwanda : de la préhistoire à nos jours, Bartillat, Paris, 1997, 606 p. (ISBN 2-84100-108-3)
- La guerre des Boers : 1899-1902, éd. Perrin, Paris, 1998, 364+8 p. (ISBN 2-262-00712-)
- Histoire du Maroc : des origines à nos jours, éd. Perrin et éd. Critérion, coll. « Pour l'histoire », Paris, 2000, 363 p. (ISBN 2-262-01644-5)
- Atlas historique de l'Afrique des origines à nos jours, Éd. du Rocher, Paris, Monaco, 2001, 268 p. (ISBN 2-268-03903-X)
- Histoire de l'Égypte, des origines à nos jours, éd. du Rocher, Paris, Monaco, 2002, 290 p. (ISBN 2-268-04173-5)
- God Bless Africa : contre la mort programmée du continent noir, éd. Carnot, Chatou, 2003, 329 p. (ISBN 2-912362-84-9)
- Rwanda : le génocide, l'Église et la démocratie, éd. du Rocher, Paris et Monaco, 2004, 234 p. (ISBN 2-268-05060-2)
- François Mitterrand, l'armée française et le Rwanda, éd. du Rocher, Paris, Monaco, 2005, 288 p. (ISBN 2-268-05415-2)
- Pour en finir avec la colonisation, éd. du Rocher, 2006, 386 p. (ISBN 2268060209)
[modifier] Notes
- ↑ Rapport Rousso, p. 72.
- ↑ Rapport Rousso, p. 73.
- ↑ Quand le négationnisme s'invite à l'université, Didier Daeninckx et biographie Radio Courtoisie
- ↑ Rapport Rousso, p. 152.
- ↑ Rapport Rousso, p. 153.
- ↑ Rapport Rousso, p. 219.
- ↑ Rapport Rousso, p. 219.
- ↑ Le Monde, 7-8/10/2001, p. 11.
- ↑ résumé des interventions à la conférence[1] et texte intégral du discours d'A. Wade[2]
[modifier] Liens externes
- Portrait de Bernard Lugan sur le Blog de Radio Courtoisie.
- « Biographie » de Bernard Lugan par Hippocampe, une association étudiante
- Rapport de la commission universitaire présidée par Henry Rousso sur « le négationnisme et l'extrême droite à Lyon-III ».
- Entretien donné au Libre Journal de la France courtoise par Bernard Lugan concernant la situation en Côte d'Ivoire