Confédération étudiante
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Date de création | mars 2003 |
Présidente | Julie Coudry |
Siège | 34, rue du Télégraphe 75 020 Paris |
Nombre d'adhérents | 4000 revendiqués[1] |
Site internet | www.confederation-etudiante.org |
La Confédération étudiante (Cé) est un syndicat étudiant français créé en mars 2003 reconnu comme représentatif par le Ministère de l'Éducation nationale. Réformiste, elle veut changer l'enseignement supérieur, l'ouvrir sur le monde du travail et sur l'Europe.
Sommaire |
[modifier] Génèse
[modifier] Origines
La Confédération étudiante a été créée suite au départ soutenu par la CFDT d'une partie d'une tendance minoritaire de l'UNEF, la Tendance syndicale (TS), ralliée par quelques AGE et plusieurs associations locales (TNT à Marne la Vallée, Jade à Bordeaux 4, JTL1 à Toulouse 1, Association étudiante d'Amiens, Re Agir à Montpellier 2, Associatif pour la défense des étudiants à Orléans, Change ta fac au Mans).
À l'origine de la scission, certains militants de l'UNEF accusaient leur direction d'être sous la tutelle du Parti socialiste et de jouer le jeu de ses courants. Ce départ fait aussi suite à la réunification des deux UNEF en 2001, qui selon la présidente de la Cé, Julie Coudry, l'aurait « radicalisée » en renforçant les tendances trotskistes et communistes du syndicat. Les relations entre l'UNEF et ses anciens membres sont restées difficiles voire parfois violentes, la Cé critiquant l'immobilisme et les « postures » de l'UNEF, notamment dans son rapport intitulé « UNEF, où sont tes victoires ?[2] » tandis que l'UNEF reproche à la Cé d'avoir aggravé la division du syndicalisme étudiant.
Le Figaro[3] écrit que cette création aurait eu le soutien de Dominique Strauss-Kahn, chose réfutée par Julie Coudry[4] : « C'est totalement faux. Nous ne sommes pas dans une stratégie politique. Nous avons fait le choix de l'action syndicale, un point c'est tout ».
[modifier] Historique
- 29 et 30 mars 2003 : Assemblée générale fondatrice de la Confédération étudiante.
- juin 2003 : « Vos droits ne sont pas en vacances », première campagne pour la défense des droits des saisonniers.
- 10 mars 2004 : Signature du contrat d'association avec la CFDT.
- 2005 : La Cé se prononce pour le oui au projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe.
- janvier 2006 : Participation au collectif unitaire contre le Contrat première embauche
- juillet 2006 : La Cé obtient pour la première fois un élu au CNESER[5] et devient ainsi une organisation représentative au sens de la loi Jospin du 11 juillet 1989.
- janvier 2007 : Lancement d'une campagne pour faire de l'insertion des diplômés la troisième mission de l'université[6].
[modifier] Démarche syndicale
La Cé défend « la démocratie comme combat, la solidarité comme principe et l'Europe comme horizon ». Sa démarche « réformiste » se rapproche de celle de la CFDT, à laquelle elle est associée depuis mars 2004[7] et qui la subventionne à hauteur de 30 000 €[8].
Bien que fonctionnant comme un syndicat étudiant, son activité est aussi proche d'une association de service, elle considère que la présence sur le terrain auprès des étudiants ne passe pas seulement par des revendications nationales portant sur la situation générale mais aussi par des revendications plus locales et concrètes concernant les étudiants.
À ce sujet, la position officielle de la Confédération étudiante est en opposition avec une logique de contestation radicale adoptée par d'autres organisations étudiantes. Son caractère est donc jugé peu revendicatif par les syndicats étudiants radicaux (SUD Étudiant et Fédération syndicale étudiante principalement), critique partiellement liée à sa proximité avec la CFDT. Ses opposants lui reprochent aussi de déplacer lors des campagnes électorales des militants non-locaux pour pouvoir tracter massivement et coller un grand nombre d'affiches.
[modifier] Positionnement

Europe et International
La Cé prône une plus forte coopération européenne et internationale. Elle estime notamment que l'Europe doit être le cadre de la recherche conformément à l'Agenda de Lisbonne, propose un investissement communautaire plus important dans la recherche et agit pour la mutiplication des échanges universitaires intra-européen. Sa campagne de rentrée 2004 soutient le projet de traité constitutionnel européen, comme la Confédération européenne des syndicats, la CFDT, mais contrairement a certains syndicats français. Le non au traité l'emporte en France à 55%. Un sondage indique cependant que 54% des étudiants se seraient prononcés en sa faveur[9]. En tant que partenaire du collectif Sauvons l'Europe, la Cé est signataire d'un appel à faire de l'Europe un sujet important de la campagne présidentielle de 2007[10] .
Université et monde du travail
La Cé soutient le principe de l’enseignement supérieur professionnalisant[11] (par exemple en intégrant les stages à la formation afin qu'ils ne se substituent au premier emploi), qui passe par une réelle orientation et par une augmentation des passerelles enseignement-entreprise. Dans cette logique, la Confédération étudiante a participé au projet Phénix qui associe grandes entreprises (AXA, The Coca-Cola Company, HSBC, PricewaterhouseCoopers, Renault, Siemens, Société Générale, avec le soutien du MEDEF) et université pour favoriser concrètement l'insertion des étudiants issus des filières littéraires[1]. Cette évolution lui apparaît comme déterminante au moment où un taux important d'étudiants quittent l'enseignement supérieur sans qualification. La Cé a rédigé un rapport sur ce thème (Une orientation choisie, une professionnalisation durable).
Aides sociales
La Cé demande la création d’un 6e échelon de bourse[11] pour les étudiants exclus des aides de l’État qui sont « à la limite des barèmes actuels ». Cette revendication, aussi formulée avant elle par la FAGE et l'UNI, constituerait une alternative aux projets d'allocation autonomie ou de salaire social, présentés comme plus ambitieux, prônés par l'UNEF et SUD Étudiant. Cette proposition a été reprise par le rapport Wauquiez de 2006.
La Cé revendique la non prise en compte des revenus du salariat étudiant dans le calcul des bourses, la mise en place de dispositions qui prennent en compte la réalité du salariat étudiant elle a fait pour sienne la proposition d'une «allocation sociale de rentrée universitaire»[11]. Elle propose ausssi la mise en place de frais d’inscriptions progressifs en fonction des revenus[12].
Réforme de l'université
La Confédération étudiante demande principalement une plus grande professionnalisation des formations ainsi qu'une meilleure orientation pour réduire l'échec. Face aux propositions de généralisation de la sélection à l'université, la Cé propose la "mise en place de commissions, où chaque université serait amenée à donner un avis consultatif sur telle ou telle candidature"[13]. La Cé reste néanmoins fondamentalement opposée à toutes formes de sélection à l'entrée de l'université.
Elle fut l'une des organisations étudiantes (avec la FAGE et l'UNI) à se prononcer pour la Réforme LMD.
En 2006, la Cé affirme avoir mené un référendum participatif sur cinquante universités afin de proposer aux étudiants de "choisir leurs priorités pour réformer l'orientation et l'insertion professionnelle"[14].
Contrat première embauche
Dès le 17 janvier 2006, la Cé a demandé au gouvernement de retirer le contrat première embauche (article 8 de la loi pour l'égalité des chances), évoquant un désaccord sur la conception de l’égalité des chances et un contrat qui « institutionnalise la précarité ». L'organisation a par la suite intégré l'intersyndicale[15] opposée au CPE.
La mobilisation de la Cé s'est concentrée sur le CPE et sur ses contre-propositions, notamment un système de « mobilité sécurisée » où le parcours professionnel serait envisagé globalement et ses propositions pour la réforme de l'université. Le lundi 10 avril, après l'annonce de l'abandon du CPE par le gouvernement, la Cé a été la première à appeler à « lever les blocages dans les universités pour permettre aux examens de se tenir dans les meilleures conditions »[16].
[modifier] Organisation
[modifier] Structure
Contrairement à ce que suggère son nom, la Cé n'est pas une confédération ni réellement une fédération. Pour l'essentiel elle a repris le mode d'organisation de l'UNEF avec comme différence notable qu'elle ne fonctionne pas en tendances.
Les adhérents élisent, lors de congrès qui ont lieu tous les deux ans, un bureau national et une commission exécutive. La dernière université d'été s'est tenu en juillet 2006 à l'Université de Paris V.
La Cé publie un journal d'information des adhérents : « Cé(t)à dire ».
[modifier] Responsables
- Julie Coudry, présidente.
- Pauline Berlioz, trésorière.
- Romuald Tahari, directeur général.
- Abdoul Baki, élu au CNESER.
[modifier] Représentativité
La Confédération étudiante est considérée comme un syndicat étudiant représentatif aux termes de la loi Jospin du 10 juillet 1989, car elle a un élu au CNESER.
Listes | UNEF | FAGE | UNI | Confédération étudiante | PDE | SUD Étudiant + FSE |
---|---|---|---|---|---|---|
Voix | 805 | 429 | 240 | 237 | 147 | 68 |
élus | 5 (=) | 3 (+1) | 1 (-1) | 1 (+1) | 1 (-1) | 0 (=) |
La Cé revendique environ 4000 adhérents[1], en juin 2006 elle déclarait une présence dans une cinquantaine d'universités et environ 230 élus en conseils centraux [17].
Elle s'associe parfois localement avec des associations préexistantes comme à Béziers, Marne la Vallée (TNT) ou Perpignan (association des étudiants chinois).
Elle a demandé l'annulation d'élections (14/11/2006, Lyon) en saisissant la commission de contrôle des opérations électorales de l'Université Lyon III, cette dernière évoquant des "irrégularités de nature à porter atteinte à la sincérité du scrutin"[18]. L'Université et les autres associations étudiantes ayant fait appel de cette décision, le Tribunal administratif de Lyon a confirmé le résultat du scrutin sauf pour la troisième circonscription du deuxième collège du Conseil d'administration.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 "Celle qui veut réconcilier patrons et universités" publié dans Le Nouvel Observateur le 22 février 2007
- ↑ http://www.confederation-etudiante.org/article/view/90/
- ↑ « Les syndicats étudiants sous le feu croisé des influences » paru dans Le Figaro, édition du 7 février 2006
- ↑ « Portraits, Les figures étudiantes et lycéennes de la contestation » paru dans Libération, édition du 27 mars 2006
- ↑ 5,0 5,1 Proclamation au journal officiel des résultats aux élections du CNESER
- ↑ "Insertion des jeunes : mission ou démission de l'université ?" une tribune publiée par Julie Coudry dans Les Échos le 16 février 2007
- ↑ « Pour les étudiants, la Confédération étudiante », le contrat d'association sur le site de la CFDT
- ↑ « Le congrès de la CFDT, séduire les jeunes générations » paru dans Le Monde, édition du 13 juin 2006
- ↑ Sondage Ipsos-Le Figaro réalisé le 29 mai 2005 à la sortie des urnes
- ↑ L’Europe doit être présente dans la campagne présidentielle
- ↑ 11,0 11,1 11,2 « Une victoire de la jeunesse » paru SGEN-CFDT - Profession éducation, avril 2006 n°156
- ↑ http://www.cfdt.fr/pratique/guides_droits/saisonnier/confederation_etudiante.htm
- ↑ paru dans Direct Soir, édition du 3 octobre 2006
- ↑ « Ce que veulent les étudiants » paru dans Libération édition du mardi 12 décembre 2006 et « Les priorités des étudiants soumises à référendum » paru sur le site internet de France 2
- ↑ CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, UNSA, FSU, Solidaires, Unef , Cé, FIDL, UNL
- ↑ « De 8h33 à 12h, la matinée minutée » paru dans Libération, édition du 10 avril 2006
- ↑ http://www.confederation-etudiante.org/article/articleview/262/1/45/
- ↑ http://photos1.blogger.com/x/blogger2/5245/3116/1600/803866/DSCN2136.jpg
[modifier] Articles connexes
- Confédération française démocratique du travail
- Mouvements étudiants | Mouvement social
- Syndicats | Corporation
- Université | Réforme LMD | ECTS
- Syndicats étudiants et lycéens
- Histoire du mouvement étudiant
- Représentation étudiante au CNESER
[modifier] Liens externes
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