François Debeauvais
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François Debeauvais, ou encore François Debauvais, Fransez Debeauvais, Fransez Debauvais, Fañch Debeauvais, Fañch Debauvais, Fañch Deb, né en 1902 à Rennes et mort le 20 mars 1944 en Allemagne, était un nationaliste breton.
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[modifier] Itinéraire
Il est le fils d'un modeste jardinier de la région du Pertre.
[modifier] Breiz Atao
Il est préparateur en pharmacie de formation. En janvier 1919, paraît le premier numéro de Breiz Atao (Bretagne Toujours), revue à but essentiellement culturel au départ, mais qui apparaît très vite comme l’organe officiel du mouvement autonomiste breton. Il est nommé président de l'Unvaniez Yaounkiz Breiz en 1920. Il rejoint rapidement ce mouvement en compagnie de Yann Bricler, et Olier Mordrel en prenant un ascendant rapide dans le mouvement (le 9 janvier 1920, il en est administrateur). C'est le premier congrès de Breiz Atao en septembre 1927 à Rosporden. Il adhère au Parti autonomiste breton. Il participe au Congrès panceltique de Quimper de 1924, avec Yann Sohier, Youen Drezen, Jakez Riou, Abeozen, Marcel Guieysse, sous la bannière de Breiz Atao. Sa femme affirme dans ses mémoires : « Il lit beaucoup l'Action française et se pénètre de Maurras qu'il me citait : “nous sommes pour nos aïeux contre nos parents” ». En 1930, il propose la création d'un grand hebdomadaire intitulé Le Peuple Breton, qui ne se fait pas pour financement insuffisant.
[modifier] La PNB
Lorsqu'au au congrès de Guingamp en août 1931, le PAB éclate entre fédéralistes et nationalistes, François Debeauvais fait parti de ces derniers et rejoint le Parti national breton nouvellement créé. Il conserve son poste d'administrateur à Breiz Atao. Il semble aussi lié à l'organisation Gwenn ha Du « ».
Le 12 mars 1933, Debauvais publie dans Breiz Atao numéro 170 un programme nommé Saga élaboré par Mordrel (Strollad Ar Gelted Adsavet : Groupe/Parti des Celtes Relevés), en prenant bien soin de le présenter comme une proposition étrangère à la direction du parti. Régulièrement il répond au lecteurs que les délires fascistes de Mordrel dans Stur n'ont rien à voir avec le parti.
En 1937, il empêche l'extrémiste Mordrel de prendre le pouvoir au sein du PNB.
Le 25 octobre 1938, il se constitue prisonnier (après un exil en Belgique chez Fred Moyse) et est condamné à 6 mois de prison. Le 14 décembre 1938, il est condamné, avec Olier Mordrel, à un an de prison avec sursis pour « atteinte à l'unité de la nation ». Il est libéré de prison le 25 juillet 1939, après confirmation de sa peine le 15 février 1939.
[modifier] La fuite
A la déclaration de la guerre entre la France et l'Allemagne, le parti est dissous par le gouvernement Daladier en octobre 1939. Les biens du parti sont confisqués et les archives détruites ; Debauvais choisit l'exil. D'Amsterdam, Mordrel et Debauvais adressent un manifeste aux Bretons, condamnant la guerre entreprise par la France le 25 octobre 1939.
Fin 1939, alors que le guerre vient de commencer, il se réfugie à Berlin « pour tenter d'y jouer la carte de l'indépendance bretonne dans l'éventualité probable d'une défaite de la France ».
Les pangermanistes préconisaient alors l'extension du Reich à toutes les populations germanophones et le démantèlement des grandes puissances européennes selon des critères linguistiques. La création d'un État breton trouvait ses supporters plutôt dans les milieux militaires.
En Janvier 1940, les deux fondateurs du PNB 2 adressent de l'étranger une "Lettre de Guerre" (Lizer Brezl) à leurs militants en rappelant qu'"un vrai breton n'a pas le droit de mourir pour la France". Ils ajoutent : "Nos ennemis depuis toujours et ceux de maintenant sont les Français, ce sont eux qui n'ont cessé de causer du tort à la Bretagne". En Avril 1940, a l'instar de Roger Casement, il conçoit un projet de débarquement par sous-marin sur la côte du Léon pour lui permettre de reconstituer le PNB dans la clandestinité. Il y renonce après l'intervention de Mordrel.
Le 7 mai 1940, Olier Mordrel et lui sont jugés par contumace par le tribunal militaire de Rennes pour « atteinte à la sécurité extérieure de l'État et à l'intégrité du territoire, maintien ou recrutement d'un groupe dissous, provocation de militaires à la désertion et à la trahison ». Ils sont dégradés militairement et condamnés à mort. Début mai 1940, il dirige à Berlin un prétendu « gouvernement breton en exil » (Bretonische Regierung). Il ne fait pas pourtant avec Mordrel figure de chefs alliés en exil. Leur présence est à l'encontre des décisions officielles, ils peuvent cependant circuler grâce à la complicité des agents du service secret acquis à l'idée de l'indépendance bretonne, qui leur a fait délivrer des passeports de "Statenlos", réservés aux apatrides. Debauvais prend alors le mot d'emprunt de 'Durieux. Le 22 juin 1940, il revient d'exil à Rennes (les Allemands sont entrés à Rennes le 18 juin).
[modifier] Le retour
Le 1er juillet 1940, il revient en Bretagne, suite à l'invasion nazie. En juillet 1940, au « Congrès » de Pontivy, Debeauvais et Mordrel créent le Comité National Breton. Il décide aussi l’édition d’une nouvelle revue l’Heure Bretonne. 201 numéros paraîtront entre juillet 1940 et juin 1944 (son premier rédacteur sera Morvan Lebesque).
[modifier] En retraite
En octobre 1940, son état de santé s'aggrave (il est atteint de la tuberculose) et les médecins lui prescrivent du repos. Il s'éloigne alors du parti (cependant il participera à l'éviction de Mordrel fin 1940 et à la nomination de Raymond Delaporte). Cependant, il est laissé à l'écart par la nouvelle direction qui se passe de lui, à son grand dépit.
Il est écarté des responsabilités politiques du PNB, après décembre 1940, lorsque Olier Mordrel est mis hors-circuit. Il prend ses distances et envisage de regrouper les éléments nationalistes bretons hors du PNB. Son but est alors de rallier dans l'optique du national-socialisme, les membres d'une gauche nationaliste bretonne que la politique soi-disant de droite du PNB pouvait indisposer : "Droits vitaux de la communauté bretonne dans le cadre occidental", "national-socialisme breton", "collaboration culturelle, politique économique étroite avec l'Europe nouvelle","anticapitalisme et antijudéo-communisme" furent les slogans qu'il envisagea pour définir la campagne qu'il comptait mener, grâce à la diffusion d'un organe de presse initulé La Fraternité Bretonne, puis La Bretagne Socialiste...qui ne vit jamais le jour (proposé le 2 novembre 1941). Il est secrétaire de la commission histoire de l’Institut Celtique de Bretagne, entre 1941 et 1943.
En janvier 1944, terrassé par la tuberculose, il est admis dans une clinique de Colmar.
[modifier] Tentative de retour
Cependant il tente de reprendre la barre sur le parti en cautionnant cependant les menées aventureuses (Bezen Perrot, scission du parti et création d'un nouveau Breiz Atao). Mais il meurt le 20 mars 1944 à Colmar.
Au moment de mourir il déclarait :
« Camarades de la formation Perrot, je vous salue. (…) Ce n'est pas parce que nous croyons que l'Allemagne sortira victorieuse du gigantesque conflit, que depuis le premier jour de la guerre nous sommes à ses côtés. Notre choix ne relève pas de l'opportunisme, mais d'une conception du monde commune sur des points essentiels. (…) La situation est déjà toute clarifiée, en revenant à la politique de Breiz Atao qui était toute de clarté. Cette politique consistait, au point de vue extérieur, à rechercher l'appui allemand. Nous y avons travaillé avec d'autres, pendant près de vingt ans. »
Avant de mourir, il mettra son fils chez les Jeunesses hitlériennes à Zillisheim.
Il était l'époux de Anna Youenou.
[modifier] Publications
- L'intérêt breton et l'avenir de la Bretagne: essai d'un nationalisme breton positif. Ed. du Breiz Atao - Rennes. Imprimerie Riou-Reuzé, Rennes. 1926
[modifier] Bibliographie
- Anna Youenou, Fransez Debauvais de Breiz-Atao et les siens. Mémoires du chef breton commentés par sa femme, Rennes, A. Youenou-Debauvais, s.d. (1974-1983), 6 volumes.
- Le mouvement breton, Alain Deniel, Maspéro, 1976, ISBN 270716826X,