Indira Gandhi
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Premier ministre de l'Inde |
|
Mandat(s) | 1. du 19 janvier 1966 au 24 mars 1977 2. du 14 janvier 1980 au 31 octobre 1984 |
---|---|
Prédécesseur(s) | 1. Choudhary Charan Singh 2. Lal Bahadur Shastri |
Successeur(s) | 1. Morarji Desai 2. Rajiv Gandhi |
Date de naissance | 19 novembre 1917 |
Lieu de naissance | Allâhâbâd |
Date de décès | 31 octobre 1984 |
Parti politique | Parti du Congrès |
Indira Gandhi (Devanāgarī: इन्दिरा प्रियदर्शिनी गान्धी, IPA : /ɪnd̪ɪraː prɪjəd̪ərʃɪniː gaːnd̪ʰiː/), née le 19 novembre 1917 et morte le 31 octobre 1984, était le seul enfant de Jawaharlal Nehru, le premier premier ministre de l'Inde. Malgré son nom, elle n'a aucun lien avec le Mahatma Gandhi ; Gandhi est le nom de son mari, Feroze Gandhi.
Elle a été premier ministre de l'Inde de 1966 à 1977, et de 1980 à 1984.
Stratège et penseuse politique brillante, Indira Gandhi était habitée par un désir de puissance personnelle hors du commun. Comme elle occupait la position la plus élevée du gouvernement dans une société restée très patriarcale, on aurait pu s'attendre à ce qu'Indira Gandhi soit un chef passif, mais ses actions n'ont cessé de prouver le contraire.
En tant que premier ministre, Indira Gandhi a soigneusement utilisé tous les leviers à sa disposition pour consolider son pouvoir et son autorité. Elle nomma ainsi des chefs de gouvernement notoirement incompétents et flagorneurs, dont Fakhruddin Ali Ahmed, un président faible qu'Indira Gandhi savait incapable d'exercer ses prérogatives et de miner son autorité. Dans son propre parti, elle reforma les mécanismes bureaucratiques et de gouvernance jusqu'à ce que, dans les faits, toute décision ne puisse provenir que d'elle.
De toutes les mesures qu'elle a été amenée à prendre, la plus spectaculaire est l'état d'urgence qu'elle déclara en été 1975 pour éviter d'être emprisonnée pour corruption. Faisant appel à l'article 352 de la constitution indienne, Indira Gandhi s'octroya des pouvoir dictatoriaux et procéda à une réduction massive des libertés civiles et à un muselage de l'opposition politique et de la presse. Des chefs de partis rivaux furent emprisonnés et l'alimentation en électricité fut interrompue dans les bureaux de presse et les stations de télévision. De retour dans la capitale, le premier ministre fit voter par le parlement une série de lois et d'amendements constitutionnels de plus en plus durs ; tous furent votés sans quasiment aucun débat. La nature peu contraignante de la constitution de l'Inde permettait à Indira de contourner la législation et de se mettre ainsi à l'abri des poursuites pénales une fois levé l'état d'urgence. Aussi importantes que furent ces réformes, Indira Gandhi jugea cependant que son pouvoir restait insuffisant. C'est alors qu'elle décida de manipuler le Président Ahmed en le contraignant à promulguer des lois d'exception sans l'aval du parlement, ce qui lui permettait de gouverner par décret.
Cette période dictatoriale dura presque deux années. En 1977, méjugeant considérablement sa popularité, Indira Gandhi appela des élections qui entraînèrent sa chute. Fait étonnant, elle accepta alors cette défaite sans trop de discussion. Trois ans plus tard, elle était réélue, et exerça un mandat beaucoup moins autoritaire. À ce jour, le bilan d'Indira Gandhi en tant que premier ministre reste mitigé. Bien qu'elle ait eu une personnalité forte, et que sa gouvernance ait été populaire auprès de certaines catégories de la population de l'Inde, en particulier chez les jeunes et les pauvres, sa décision de déclarer l'état d'urgence dans le but d'échapper aux poursuites reste controversée.
Le « règne » d'Indira Gandhi vit également la détérioration des relations entre communautés hindous et sikhs, ce qui entraînera finalement son assassinat. Pendant les dernières années de sa vie, elle subit la popularité grandissante d'un chef et missionnaire sikh, Jarnail Singh Bhindranwale, et de son message prônant une communauté sikh souveraine et autonome. Indira Gandhi travailla alors à propager une image négative de Bhindranwale et à imposer à la communauté sikh le calme et l'obéissance sans porter aucun intérêt à son aspiration à l'autonomie. Par suite, en juin 1984, l'Opération Bluestar, organisée de longue date, fut déclenchée. L'armée indienne passa outre le caractère sacré du Harimandir Sahib ou Temple d'Or à Amritsar, le lieu de prière principal des sikhs. Sous les ordres de Jarnail Singh, les militants armés qui s'y étaient réfugiés furent massacrés en même temps que des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. Indira Gandhi mit en avant le caractère guerrier traditionnel des sikhs et leur aspiration sécessionniste afin de faire accepter par l'opinion publique le fait que l'opération était inévitable. Le 31 octobre 1984, elle fut assassinée par ses deux gardes du corps sikhs.
Ses deux fils, Sanjay et Rajiv menaient aussi une carrière politique. Sanjay Gandhi mourut en 1980 dans un accident d'avion, en ratant une acrobatie aérienne. Rajiv Gandhi est nommé premier ministre à la mort de sa mère. Il démissionne de son poste en 1989 et sera assassiné par une femme kamikaze du LTTE près de Madras.
[modifier] Portraits
Cliquez sur une vignette pour l'agrandir.
Avec Richard Nixon aux États-Unis en 1971. |
Portail du monde indien – Accédez aux articles de Wikipédia concernant le monde indien. |