Jacques Mesrine
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Jacques Mesrine (né le 28 décembre 1936 à Clichy-la-Garenne et décédé le 2 novembre 1979 à Paris) était un gangster français ayant revendiqué une trentaine de meurtres. Déclaré « ennemi public numéro un » au début des années 1970, « l'homme aux 1 000 visages » est notamment connu pour ses nombreuses évasions et ses nombreux braquages.
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[modifier] Prononciation
Son nom est quelquefois prononcé « Mérine », sans « s », comme beaucoup de noms de famille dont le "s" est suivi d'une autre consonne.
[modifier] Biographie
Fils de commerçants, c'est à Clichy (au 5 de l'avenue Anatole France) qu'il grandit et qu'il se met à fréquenter les quartiers populaires de la capitale.
Pendant la guerre en Algérie, il se comporte aussi cruellement avec le peuple colonisé que les soldats allemands l'avaient fait avec ses parents quand il était enfant. Il tue sous l'ordre de la République. Il en gardera une haine contre la société qui ne le quittera plus.
Il participe à de nombreux cambriolages dès l'âge de 23 ans.
Il se marie et part travailler au Canada au service d'un milliardaire qu'il enlève en 1969. Il y assassine froidement deux gardes chasse. Arrêté, il s'évade de prison et retourne en France où il commet de nombreuses attaques à main armée. Il est arrêté par le commissaire Robert Broussard une première fois en 1973, à son appartement rue Vergniaud dans le 13e arrondissement de Paris. Cette arrestation restera célèbre puisque le truand ouvrit la porte aux policiers (après de longues heures de négociations à travers la porte) et offrit le Champagne au commissaire (Mesrine à Broussard : « Tu ne trouves pas que c'est une arrestation qui a de la gueule ? »).
Son incarcération aux quartiers de haute sécurité de la prison de la Santé est à l'origine d'un combat qu'il entend mener afin de les faire supprimer (décrivant les conditions de détention dégradante et inhumaine). Par ce combat il contribua à rendre publique une réalité qui était jusqu'alors inconnue. Il parvient néanmoins à s'en évader le 8 mai 1978, accompagné de François Besse et de Carman Rives (ce dernier sera abattu par la ronde). Les conditions de son évasion restent à ce jour non élucidées.
Il braque le casino de Deauville peu de temps après avec son compagnon de cavale, François Besse. Le braquage tourne mal mais les deux évadés parviennent à s'enfuir. Il continue les braquages (comme celui de la Société générale de Drancy) tandis que la police reste impuissante à le localiser. Mesrine nargue les autorités en donnant des entretiens à des journalistes. Le 21 juin 1978, il enlève le milliardaire Henri Lelièvre et obtient une rançon de 6 millions de francs. Sa notoriété entraîne une guerre des polices entre Lucien Aimé-Blanc chef de l'OCRB et Robert Broussard chef de l'antigang, pour l'arrêter. Le 10 novembre 1978, il essaie d'enlever le juge Petit, qui l'avait condamné à 20 ans de prison en 1977 : c'est un échec, mais il parvient néanmoins à s'enfuir.
En septembre 1979, Mesrine tend un guet-apens au journaliste de Minute, Jacques Tillier, le torture, le blesse grièvement par balles et le laisse pour mort. En effet, celui-ci l'avait diffamé en racontant que Mesrine n'était pas une personne "réglo" avec ses associés.
Le commissaire Broussard finit par repérer l'appartement du truand rue Belliard, dans le 18e arrondissement de Paris, fin octobre 1979. Au volant de sa voiture, il est encerclé par Broussard et ses hommes de la Brigade de recherche et d'intervention le 2 novembre 1979, Porte de Clignancourt. Un camion bâché qui s'était immiscé devant son véhicule dissimulait des tireurs, qui ouvrirent le feu sur lui et sa compagne. On trouvera dix-neuf impacts de balles dans son corps. Il est tué en possession de grenades et d'armes de poing. Sa compagne grièvement blessée perd un oeil dans la fusillade. Sa mort est un premier cas de remise en cause de la légitime défense vis-à-vis de la police, qui aurait ouvert le feu sans sommations. Le 6 octobre 2006, la Cour de cassation française a déclaré irrecevable le pourvoi en cassation de la famille Mesrine suite au non-lieu prononcé le 1er décembre 2005 par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris.
Il est enterré au cimetière Nord de Clichy-la-Garenne, la ville qui le vit naître.
[modifier] Bibliographie
[modifier] Jacques Mesrine
- L'instinct de mort (roman autobiographique) publié en 1977 chez Jean-Claude Lattès ;
- réédition en 1984 aux éditions Gérard Lebovici,
- Réédition en 2006 aux éditions Le Chien rouge (du journal CQFD), avec une préface de Roger Knobelspiess.
- Coupable d'être innocent
[modifier] Autres auteurs
- Mesrine, ennemi public numéro 1 : Pour la rétablir la vérité, Jacques Nain, France Europe Editions, 2006 (ISBN 2848251263)
- François Besse, la métamorphose d'un lieutenant de Mesrine, de Mathieu Delahousse
[modifier] Citations
- « Si tu vis dans l'ombre, tu n'approcheras jamais le soleil. », dans L'Instinct de Mort.
- « Seigneur, protège-moi de mes amis... mes ennemis, je m'en charge. » (reprise d'une citation précédemment attribuée à de nombreux auteurs)
- « Si les flics tirent les premiers, c'est que l'ordre a été donné. Ils prennent la responsabilité de l'exécution. » [réf. nécessaire]
[modifier] Cinéma, Télévision
- 1980 : Inspecteur La Bavure de Claude Zidi, avec Coluche et Gérard Depardieu.
Morzini, le personnage interprété par Gérard Depardieu est directement inspiré de Jacques Mesrine. - 1983 : Mesrine d'André Génovès, avec Nicolas Silberg.
Ce film se concentre sur les évènements ayant suivi son évasion de la Prison de la Santé, jusqu'à ce qu'il soit abattu par la police, Porte de Clignancourt à Paris. - 2006 : Chasse à l'Homme (Mesrine), téléfilm d'Arnaud Sélignac, avec Serge Riaboukine, Richard Berry, Jacques Spiesser
Les principaux évènements de la fin de la cavale de Mesrine narrés par Lucien Aimé-Blanc (interprété par Richard Berry) : l'enlèvement du milliardaire Henri Lelièvre, la rivalité entre services (la BRI de Robert Broussard), le guet-apens de Jacques Tillier, les filatures, la fusillade fatale. - 2007 ? : L'ennemi public n°1 de Jean-François Richet, avec Vincent Cassel (en préparation)
le bateau
[modifier] Musique
- Renaud : Il lui a dédié son album Marche à l'ombre.
- Trust : Plusieurs chansons de ce groupe français de hard rock font référence à Jacques Mesrine, notamment Le mitard (1980) dont les paroles sont de Mesrine lui même et qui comporte au début comme à la fin un enregistrement de la voix du criminel.
- IAM, Fonky Family, Sinik, Sniper ou Stomy Bugsy , Monsieur R, des groupes et artistes de rap français font également référence au célèbre gangster.
- Pekatralatak : dans l'album Mort au punk (2001), un morceau s'intitule L'instinct de mort.
- Oeil Pour Oeil : dans l'album Nés pour en chier !, ce groupe de Oi! interprète la chanson Mesrine.
- Mesrine : groupe grindcore brutal de Québec s'est ainsi baptisé en mémoire du célèbre criminel.
- Jacques Mesrine Xperience : Groupe de punk-rock à tendance Oi! composé de 5 musiciens tourangeaux.
- Les Perfusés : Groupe de punk-rock messin interprete la chanson Poussé au Krime en référence à Mesrine.
- La Souris déglinguée : Dans l'album Mékong, sortie en 2005, une chanson s'intitule Nous sommes tous et parle entre autre de Jacques Mesrine.
- Higelin : "Lettre à la petite amie de l'ennemi public n°1", No man's land.
- Seth Gueko : Dans son album Patate de forain, sortie en 2007, interprète le morceau "Fils de Jacques Mes' " en référence au gangster Jacques-René Mesrine. Il y fait également référence dans les morceaux "Imagine un monde" et "Je voulais feat. Flynt et Mokless" extraits de l'album Le barillet plein sorti en 2005.