Jakob Böhme
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Jakob Böhme fut un théosophe[1] illuminé allemand, un des principaux représentant du mysticisme moderne. Il est né en 1575 à Alt-seidenberg, un petit bourg près de Görlitz et est mort à Görlitz en 1624. Il était surnommé « Philosophus teutonicus ».
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[modifier] Vie
Ses parents étaient de simples paysans ; il reçut quelques leçons à l'école du village, puis fut mis en apprentissage chez un coordonnier; on dit qu'il exerça cette profession jusqu'à la fin de sa vie, cependant il vendit son établi en 1613 et se consacra tout entier à son œuvre. Il dira « Je n'ai lu que dans un seul livre, dans mon propre livre, dans moi-même ». En 1599, il épousa la fille d'un boucher, et s'établit maître coordonnier à la porte de Neisse, derrière les remparts. De bonne heure il avait eu des expériences mystiques illuminatrices. La première illumination qu'il mentionne date de 1600, mais il ne la considérait que comme un premier germe, car son illumination décisive n'eut lieu qu'une dizaine d'années plus tard. Il était religieux, mais sans être vraiment catholique, car il avait le papisme en horreur, ni protestant, car il se refusait à croire à la prédestination. Il fut persécuté par les autorités religieuses. Toutefois, il parvint à leur tenir tête.
[modifier] Théosophie
La théosophie de Jakob Böhme manifeste des connaissances astrologiques profondes et l'influence certaine de l'alchimie. Toutefois, c'est d'abord et avant toute chose une théosophie chrétienne dans laquelle est exposé le mythe fondamental de la gnose chrétienne moderne. Ce mythe fondateur forme la base de tous les grands traités rosi-cruciens et de l'école martiniste. Les grands thèmes de cette gnose sont :
[modifier] La doctrine de L'Ungrund
La théosophie de Böhme est une métaphysique dans le sens où elle tente de penser le passage du non-être à l'être. Selon Böhme, l'Ungrund (le sans-fond) est un néant inconscient et ténébreux, mais le propre du néant est de manquer de tout. Une racine de désir germe donc au fond du néant, racine qui aspire à être. Il y a donc une racine de désir qui s'allume comme une étincelle et fait jaillir l'être du non-être, et la lumière des ténèbres.
[modifier] Le mythe gnostique
[modifier] Les Trois Principes et les sept Esprits
[modifier] La mystique sophianique
[modifier] Influence
Chose étrange chez un homme si peu instruit, on trouve dans les écrits de Böhme de nombreuses analogies avec les théories philosophiques de l'Allemagne du XIXe siècle, et il peut être considéré comme un précurseur de Spinoza, de Schelling, de Hegel et son influence a été grande sur la pensée allemande et en particulier sur Franz von Baader[2] et les romantiques. Hegel appelait Jakob Böhme « le premier philosophe allemand ». Il a eu aussi une grande influence en Angleterre notamment sur George Fox, le fondateur du quakerisme, Milton et Newton. Il a été révélé en France par Louis-Claude de Saint-Martin au XVIIIe siècle, un autre illuminé, qui traduisit cinq de ses ouvrages, notamment L'Aurore à son lever, la Triple Vie et ses Trois Principes. Il était devenu un disciple de Böhme en 1788. Nicolas Berdiaeff tenait Jakob Böhme pour l'un des plus grands gnostiques chrétiens.
[modifier] Notes
[modifier] Œuvres
Ces écrits furent interdits par l'Église. Il rédigea sa première œuvre en 1610 :
- Aurora, écrit qui fut condamné par le clergé ; le pasteur Gregorius Richter prononça un sermon contre lui, le traitant publiquement d'hérétique et d'insurgé. Puis il fit successivement paraître :
- Description des trois principes de l'essence divine (1619) ;
- De la triple vie de l'homme, réponse aux quarante questions de l'âme (1620);
- De l'incarnation du Christ, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, et de l'arbre de la foi (1620);
- Du mystère céleste et terrestre (1620) ;
- De l'empreinte des choses (De signatura rerum, 1621);
- De la vraie repentance (1622) ;
- De la Providence et du choix de la grâce (1623) ;
- Le Grand Mystère (Mystérium Magnum, équivalent de Les Arcanes Majeures, 1623). Il s'agit d'un commentaire de la Genèse précédé de l'exposition du mythe qui a conduit à la création du monde;
- De la contemplation divine (1623);
- De Vita mentali (1624);
- Theoscopia (1624).
[modifier] Bibliographie
- Alexandrian, Histoire de la philosophie occulte, Petite Bibliothèque Payot, 1994
- Collectif, Jacob Boehme ou l'obscure lumière de la connaissance mystique, Librairie Philosophique J. Vrin, 1979
- Faivre Antoine, Accès de l'ésotérisme occidental, 2 tomes, Bibliothèque des Sciences Humaines, Editions Gallimard, 1996
- Alexandre Koyré, La philosophie de Jakob Böhme, 1929.
- Nicolas Berdiaev, deux études sur J. B. introduisant sa traduction française en 2 vol. du Mysterium Magnum, Aubier-Montaigne, 1945. Réed. 1978, 4 vol.
- Franz von Baader :
- Conférences sur la théologie et la philosophie de J.Boehme, œuvres complètes, vol. 3, 1852.
- Conférences et commentaires de la doctrine de J.B., id., vol. 13, 1855.
- Émile Boutroux, Le philosophe allemand J.B.