La Rachidia
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La Rachidia (المدرسة الرشيدية), ou Association de l'Institut al-Rachidi de musique, est un institut de musique tunisienne qui voit le jour en 1934 grâce à une élite de mélomanes dirigés par Mustapha Sfar (Cheikh El Médina de Tunis). C'est la première institution musicale en Tunisie et une des plus vieilles institutions de musique arabe.
Son but principal est de sauvegarder la musique arabe traditionnelle, de valoriser et d'enrichir le patrimoine tunisien à travers de nouvelles créations inspirées des règles de la musique ifriquienne et de répertorier le malouf en réaction à l'envahissement des espaces publics (cafés) par les disques orientaux ainsi qu'à l'apparition de chansons tunisiennes en français (défense de l'identité nationale en période de colonisation). Elle réunit autour d'elle d'illustres musiciens, compositeurs et chanteurs parmi lesquels on peut citer les Khemaïs Tarnane, Triki, Lakhoua, Saliha, Fethia Khaïri, etc. Ce n'est qu'à partir des années 1950 que l'enseignement y est introduit avec la même mission de sauvegarde du patrimoine et d'encouragement de la créativité et de l'innovation chez les jeunes musiciens de tous horizons.
Le nom de La Rachidia est choisi en référence à Rachid Bey, troisième souverain husseinite, qui s'intéresse particulièrement à la musique et à la chanson andalouses et qui œuvre à enrichir la musique tunisienne par celle venant de Turquie (au niveau des règles et des rythmes). Ce souverain met en place une école de musique au palais beylical qui est conservée sous le règne de ses successeurs.
Au cours du temps, La Rachidia perd petit à petit de son dynamisme et de son rayonnement. Une décision présidentielle est alors prise en 1991 pour la réhabiliter par la relance de la troupe première, l'actualisation du patrimoine musical national, la réintroduction de l'enseignement et l'encouragement des créateurs dans toutes les branches de la musique, une mission dont est chargé le maestro Abdelhamid Ben Aljia avec l'aide de Tahar Gharsa. Le fils de ce dernier, Zied Gharsa remplace Belalgia à la tête de l'orchestre en juillet 2006.
2 comités, artistique et littéraire, sont créés. Le comité artistique assure la charge de la collecte du patrimoine et de la révision des nouvelles compositions. Le deuxième comité, composé de poètes et d'auteurs, se penche sur l'étude des textes des chansons.
La Rachidia anime actuellement des concerts tous les mois à l'actuel Institut supérieur de musique qui en est le siège. En 2005, l'ouverture du Festival de Carthage est consacré à célébrer les 70 ans de cet institut.
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