Saliha

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Saliha, née en 1914 à Neber (gouvernorat du Kef) et décédée le 26 novembre 1958, est une chanteuse tunisienne.

Son père d'origine algérienne et sa mère quittent sa région natale et gagnent la capitale Tunis après que la famille se soit agrandie d'une deuxième fille.

C'est en 1940 que Béji Sardahi l'entend un jour chanter dans une maison, rue du Pacha à Tunis, et décide de la prendre en charge. Le maestro Abdelhamid Ben Aljia racontera que Saliha chantait des chansons orientales « comme tout le monde à ce moment-là » avant d'être prise en charge à La Rachidia. C'est d'ailleurs en interprétant Ifrah ya qalbi lak nacib d'Oum Kalthoum qu'elle emballe Sardahi. Celui-ci l'engage dès le lendemain et décide de la faire chanter en tunisien. Sa première prestation à Radio Tunis (qui vient de voir le jour) la voit accompagnée de Kaddour Srarfi au violon, de Brahim Salah au qanûn et de Sardahi au luth. À La Rachidia, devant les personnalités les plus importantes, elle émerveille en chantant Billahi ya Ahmed ya khouya. Sa carrière commence alors : elle perçoit un salaire et est prise en main par un trio en vue : Khemaïs Tarnane, Mohamed Triki et Salah El Mahdi.

Dès le départ, les chansons composées pour elle sont des succès tels que Ben Aljia déclare : « Saliha et La Rachidia ne font plus qu'un ». Elle s'attaque aussi au qacid en arabe littéral. Pourtant, sa vie privée est moins glorieuse : son mariage se termine par un divorce après la naissance de sa fille.

Fin 1957, elle chante au Kef en compagnie de Ridha Kalaï. En descendant de la scène, elle trébuche et doit se faire opérer. Elle reste clouée au lit durant 3 mois mais, malgré une convalescence inachevée, décide de revenir à la chanson en dépit de l'avis contraire de ses médecins.

Le 10 novembre 1958, au Théâtre municipal de Tunis et malgré la maladie, elle décide d'enregistrer sa célèbre chanson Mridh fani tal bya daya ! coûte que coûte. Toutefois, après une deuxième opération, elle s'éteint le 26 novembre à l'âge de 44 ans. Sa mort est un événement national : les historiens citent le chiffre de 20 000 personnes formant le cortège funèbre lors de son enterrement au cimetière de Sidi Yahia (quartier d'El Omrane) à Tunis.