Méthode scientifique
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On appelle méthode scientifique l'ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, que ce soit des observations, des expériences, des raisonnements, ou des calculs théoriques.
Très souvent, elle engage l'idée implicite de son unicité, tant auprès du grand public que de certains chercheurs, qui de surcroît la confondent parfois avec la méthode hypothético-déductive. L'étude des pratiques des chercheurs révèle cependant une si grande diversité des démarches scientifiques que l'idée d'une unité de la méthode est rendue très problématique.
Ce constat ne doit cependant pas être entendu comme une forme d'anarchisme épistémologique. Si la question de l'unité de la méthode est problématique (et ce problème sera abordé plus en détail ci-dessous), cela ne remet pas en question l'existence d'une pluralités de canons méthodologiques qui s'imposent aux chercheurs dans leurs pratiques scientifiques.
Sommaire |
[modifier] Contexte de justification et contexte de découverte
Pour saisir la notion de méthode scientifique, il faut commencer par rappeler la distinction entre contexte de justification et contexte de découverte. Le contexte de découverte se rapporte à la façon dont un résultat scientifique est obtenu, découvert, tandis que le contexte de justification renvoie où ce résultat est présenté, défendu et justifié.
Reichenbach écrit qu'il « n'existe pas de règles logiques en termes desquelles une "machine à découverte" pourrait être construite, qui se charge de la fonction créative du génie »[1], signifiant ainsi que seul le contexte de justification peut être justiciable d'une analyse méthodologique, tandis que le contexte de découverte reste hors de portée d'une telle investigation.
Le philosophe des sciences Dominique Lecourt ajoute ainsi « qu'il n'y a pas de méthode scientifique, du moins considérée abstraitement comme un ensemble de règles fixes et universelles régissant l'ensemble de l'activité scientifique » (Lecourt, 1999, article "méthode").
Cette question de l'unité profonde de la méthode, et donc de la science, est encore aujourd'hui l'objet de discussions. Mais chacun s'accorde à reconnaître, tant parmi les analystes que les acteurs de la science, qu'il n'existe aucune "recette" générale que suivraient ou devraient suivre les chercheurs pour produire de nouvelles connaissances.
[modifier] Méthodes dans le contexte de justification
[modifier] Déduction, induction, abduction
[modifier] Liste des méthodes
Nous l'avons dit en introduction, il ne s'agit pas tant ici de décrire un ensemble cohérent et fixe de règles d'élaboration de la connaissance scientifique, une "recette", que de décrire les différents canons méthodologiques qui participent à cette élaboration.
- Méthode axiomatique
- Méthode critique
- Méthode déductive : méthode qui consiste à partir du général pour arriver au particulier.
- Méthodes inductives
- Méthodes de Mill
- Méthode des différences
- Méthode des variations concomitantes
- Méthode des résidus
- Méthode négative de concordance
- Méthode positive de concordance
- Méthode réunie de concordance et de différence
- Méthode inductive-déductive d'Aristote
- Méthodes de Mill
- Méthodes de test
- Méthodes par hypothèse
- Méthode hypothético-déductive
- Modèle D-N d'explication
- Modèle déductif d'explication
- Modèle I-S d'explication
- Reproductibilité : la reproductibilité est le meilleur test de la validité d'une expérimentation scientifique.
- Approche nomothétique : dans ce cas, le chercheur vise la détermination de lois naturelles.
- Création de modèles : le modèle est un objet dépouillé de tout ce qui ne concerne pas les propriétés étudiées. Toute la difficulté est justement de sélectionner les éléments importants, tous et rien qu'eux. L'abstraction est la base de la conception d'un modèle : un objet réel, un phénomène, est analysé afin de n'en garder que les caractéristiques essentielles, celles qui ont une influence sur ce que l'on veut étudier. Très souvent, on dispose de modèles généraux qu'on peut spécialiser.
- Méthode analytique : division d'un problème complexe en sous-problèmes plus simples. Cette méthode fut énoncée par René Descartes dans son Discours de la méthode : « ...diviser chacune des difficultés que j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux résoudre. »
- Abstraction : L'abstraction consiste à isoler par la pensée une propriété particulière d'un objet, pour former sur cette base une représentation particulière de cet objet.
- Grandeurs et mesure
[modifier] Question de l'unité de la méthode
Dans les « sciences » humaines (économie, ethnologie, psychologie, etc.), la démarche expérimentale est délicate, l'aspect prédictif de la méthode appliquée aux phénomènes humains étant souvent mis en défaut.
Face à cette difficulté deux attitudes opposées ont vu le jour:
- L'émergence des sciences humaines et sociales à partir de la fin du XIXe siècle et au XXe siècle a conduit à remettre en question le modèle vieillot de la méthode scientifique, qui définit de façon réductrice la notion de science.
- Pour d'autres auteurs, comme Michel Foucault dans Les mots et les choses, il faut au contraire se méfier de la tautologie qui consiste à définir une discipline comme scientifique parce que son nom contient le mot science. Il serait donc souhaitable, qu'à l'instar de la philosophie, ces disciplines s'assument en tant que démarche rationnelle d'étude du réel sans expérimentation possible.
[modifier] Méthodes dans le contexte de découverte
Les différentes méthode ne s'applique pas indifféremment selon les disciplines.
[modifier] Expérimentation
En publiant Introduction à l'étude de la médecine expérimentale en 1866, Claude Bernard tente d'adopter cette méthode dite expérimentale dans le domaine de la médecine.
Le principal problème des sciences de la vie, notamment de la biologie et de la médecine, est la reproductibilité d'un phénomène. En effet, les organismes vivants sont sensibles à une multitude de paramètres qu'il est d'une part difficile d'isoler, et d'autre part, plus on isole les paramètres, plus on s'éloigne de la réalité.
[modifier] Observation
[modifier] Modélisation
Beaucoup de sciences de la Terre et de l'Univers (notamment : astrophysique, sismologie, météorologie) reposent en grande partie sur l'élaboration de modèles et sur leur confrontation avec des observations de phénomènes.
[modifier] Simulation
Les scientifiques de ces disciplines ont également recours aux simulations numériques.
[modifier] Médecine et méthode du double aveugle
Certaines personnes guérissent spontanément, d'autres réagissent plus ou moins bien aux médicaments, et par ailleurs, le fait même de prendre un traitement peut parfois avoir des effets bénéfiques ou négatif même si le traitement lui-même est sans effet (effet placebo). Il faut donc mener des études dites « randomisées en double aveugle ».
[modifier] Histoire et approche idiographique
Par essence, le fait historique est singulier : il n'y qu'une seule Révolution russe, qu'une seule Égypte antique. L'analyse de ces événements singuliers repose donc sur une approche idiographique. Certains auteurs, donc Karl Marx et Carl Hempel, ont cependant tenté de développer une approche nomothétique de l'Histoire, en soutenant qu'il existe des "lois de l'Histoire". Cette conception de l'Histoire fut vivement critiquée par Popper, dans "Misère de l'historicisme".
[modifier] Etudes quantitatives et qualitatives en Sciences humaines
Les études sur le comportement humain (psychologie, anthropologie) permettent parfois des observations et même des expérimentations.
[modifier] Science sociales
Deux grands courants de méthodologie viennent rendre compte de la réalité en sciences sociales. Les méthodes qualitatives et les méthodes quantitatives. Ces méthode d'analyses peuvent être utilisés seules; elles peuvent être utilisées indépendamment l'une de l'autre, en complémentarité; elles peuvent apporter chacune des éléments de réponses différents ou encore elle peuvent être utilisées conjointement pour analyser deux fois un même aspect et ainsi le valider. Selon Gilles-Gaston Granger, dans "Modèles qualitatifs, modèles quantitatifs dans la connaissance scientifique"[2] les méthodes qualitatives, habituellement perçues comme excluant la scientificité, ont apportées significativement aux sciences contemporaines en permettant de rendre compte des structures qui peuvent être observées et que ces formes, bien que mesurables sont d'abord de l'ordre de l'évaluation qualitative:
« L'évolution de la prise de conscience de la nature profonde de la pensée scientifique pourrait être symbolisée très schématiquement, par trois devises, dont chacune réinterprète d'une certaine manière et rectifie la précédente. On a d'abord proclamé qu'il n'y avait de science que l'universel; puis qu'il n'y avait de science que du mesurable. Nous devrions dire aujourd'hui: il n'y a de sens que le structurable. Profession de foi qui ne récuse nullement les deux précédentes, mais les relativise, et donne un nouveau sens à l'universel et au mesurable." [3] »
Ainsi, il convient de reconnaître l'apport de ces méthodologies en sciences sociales. Il est d'ailleurs possible de faire des expériences en analyse des réseaux sociaux. L'étude du petit monde représente l'expérience la plus popularisée du genre.
La majorité des économistes contemporains admet que les méthodes utilisées en économie doivent s'approcher autant que possible des méthodes des sciences physiques. Les économistes de l'École Autrichienne soutiennent au contraire que l'économie doit, comme les mathématiques et la logique, être construite par pure dérivation logique à partir d'axiomes irréfutables.
[modifier] Notes et références
- ↑ The Rise of Scientific Discovery, 1951, p. 231
- ↑ Dans Sociologie et Société, Vol. 14(1), pp. 7-13
- ↑ GRANGER,G.G. (1982) "Sociologie et sociétés" Vol 14(1) p.12, et dans le résumé
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
- Histoire de la méthode scientifique
- Histoire des sciences
- Cosmologie scientifique
- Organisme public civil de recherche français
- Recherche scientifique
- Classement thématique des neurosciences
- Méthode expérimentale
- Méthodogie sociologique
- Connaissance technique
[modifier] Liens externes
- (fr) Modélisation de la démarche expérimentale par Jacqueline Brenasin
- (en) Analyse et Synthèse de la méthode scientifique basée sur une étude de Bernhard Riemann du site http://www.swemorph.com
[modifier] Bibliographie
- Lecourt (Dominique) (dir.), 1999: Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences, Paris, 4ème réed. «Quadrige»/PUF, 2006.
- Dominique Lecourt (dir.), 2004: Dictionnaire de la pensée médicale, Paris, réed. PUF/Quadrige, 2004.
- Michel Liu, 1997, Fondements et pratiques de la Recherche-Action, Paris, l'harmattan.
- La méthode expérimentale chez les Anciens, Victor Brochard
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