Pharisaïsme

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(Ananisme, Benjaminisme,
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Le pharisaïsme est un courant de la pensée juive dont les adeptes sont nommés pharisiens. À l'instar de trois autres courants, les sadducéens, les esséniens et les zélotes, ils sont issus d'un mouvement de résistance à l'hellénisme apparu sous la domination syrienne au II^e siècle av. J.-C..

Recrutant leurs partisans parmi les hommes pieux du peuple, les pharisiens se distinguaient par une observation sourcilleuse de la loi qui les aurait amenés à chercher à se séparer des autres Juifs et justifierait l'étymologie souvent avancée de peroushim — séparés.
Maïmonide en donne toutefois une autre dans son commentaire de la mishna Haguiga 2:7 : ceux qui se gardent de l’impureté en toute circonstance, y compris lorsqu’ils réalisent des activités ordinaires – ne nécessitant pas d’être nécessairement en état de pureté ou de sainteté – sont appelés "gens de retrait", פרושים (qu’on rend par pharisiens)

Les pharisiens, à l'inverse des zélotes, s'impliquent peu dans la politique. Ils sont disposés à accepter une occupation étrangère pour autant que la liberté de culte leur soit garantie mais ils sont intraitables sur ce point et rejoindront la lutte armée chaque fois que cette liberté sera entravée.

Parmi leurs autres caractéristiques, les pharisiens manifestent un aussi grand attachement à la tradition orale qu'aux écritures ce qui induira le développement de la synagogue comme lieu où l'on interprète la loi et sera à l'origine du rabbinisme et, plus tard, du Talmud.

Malgré l'image de rigidité dogmatique qu'on lui donne, le pharisaïsme, par l'importance qu'il donne à l'interprétation des textes, est le terreau de nombreuses idées neuves comme la résurrection, le Jugement dernier et le messianisme qui seront à la base du christianisme.

Lors de la destruction du Temple de Jérusalem et de la dispersion des Juifs, seuls — les chrétiens mis à part — subsisteront les pharisiens parmi les sectes juives citées plus haut. Ils sont les seuls en effet à être en mesure de s'accommoder de la disparition du Temple et à disposer d'une structure alternative pour cultiver la tradition. Dès lors, le terme de pharisaïsme tombe en désuétude puisqu'il se confond avec le judaïsme.

Sommaire

1 Pharisaïsme et christianisme
2 Description et mise en contexte du courant pharisien
3 Pharisiens notoires
4 Wikisource

[modifier] Pharisaïsme et christianisme

Le christianisme naissant développa une image péjorative du pharisien. On lui reproche parfois d'ignorer sa dette au pharisaïsme et d'être plus soucieux de se construire une identité. Dans l'évangile de Luc, la Parabole du pharisien et du publicain le présente comme un homme fat et superficiel attaché à la lettre et non à l'esprit de la Loi. Par ailleurs, Paul de Tarse, l'apôtre Paul, est lui-même un pharisien à l'origine. Or, alors qu'à Alexandrie le christianisme primitif se développe en tant que secte juive, sens premier de ce que l'on nomme judéo-christianisme, Paul se soucie de développer le mouvement parmi les nations, et pour cela, il va concentrer sa doctrine sur le suivi de l'enseignement de Jésus en affranchisant le christianisme des lourdes obligations. Dans l'ensemble du Nouveau Testament, le pharisaïsme est condamné pour son culte rendu à une tradition orale humaine (Talmud, Midrash, Mishna, etc.) qui pervertit la Torah révélée de Dieu (YHWH-Elohim).

[modifier] Description et mise en contexte du courant pharisien

Parmi les quatre grandes communautés juives de l'ancienne Judée (pharisiens, sadducéens, esséniens et zélotes), les Pharisiens représentent l'élément le plus influent.

" Ils se définissent avant tout comme de stricts observants. Ils passent « pour l’emporter sur les autres Juifs par la piété et, par une interprétation plus exacte de la Loi ». Ils vont au-delà du texte écrit et au nom de la Tradition orale, révélée à Moïse en même temps que la Loi écrite, ils le précisent et l’enrichissent. Ils font ainsi de la surenchère par rapport à la pratique commune, et nous apparaissent comme des rigoristes tatillons, voire des maniaques de la casuistique. Leur objet c’est, selon la formule d’un de leurs docteurs, « de faire une haie à la Torah ». Ils ont, à un rare degré, le souci de la pureté rituelle et la phobie de tout contact susceptible de les souiller. Mais, par un paradoxe et une contradiction qui ne sont qu’apparents, alors que leur préoccupation majeure semble être de s’isoler du monde extérieur – leur nom même signifie les séparés -, ils intègrent à leur enseignement des notions absentes des plus anciens écrits de la Bible et visiblement empruntées à des systèmes de pensée étrangers, iraniens en particulier : ainsi pour leur croyance en la résurrection finale soit de tous les hommes, soit des seuls élus, et qui est une des pièces maîtresses de la doctrine pharisienne ; ainsi également pour leur angélologie, qui porte elle aussi la marque d’un apport mazdéen. C’est précisément parce que la haie dressée par eux autour de la Torah les mettait à l’abri d’un syncrétisme véritable que les pharisiens ont pu se montrer accueillants à des influences du dehors. Leur attitude à l’égard des goyim est également remarquable. Elle n’est pas absolument uniforme, et offre d’une école à l’autre, d’un docteur à l’autre, des différences, voire des oppositions assez marquées. Alors que les uns se détournent avec horreur des païens impies et impurs, voués à l’extermination, d’autres, mettant en pratique l’enseignement du Second Isaïe, s’efforcent de les gagner à la vraie foi et à la pratique de la Loi : « Aime les créatures et mène-les à la Torah », tel est le mot d’ordre formulé par Hillel, l’un des représentants les plus illustres du pharisaïsme. La haie, sans doute, est là pour isoler les élus des infidèles. Mais il appartient aux premiers de convertir les seconds et de les introduire à l’intérieur du rempart. Le prosélytisme juif est, si l’on considère ses racines palestiniennes, un produit pharisien. Dans l’Évangile, Jésus souligne sans bienveillance ce zèle missionnaire : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui parcourez mers et continents pour gagner un prosélyte, et quand vous l’avez gagné, vous le rendez digne de la géhenne deux fois plus que vous ». (Matthieu 23,15) "