Universaux
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
![]() |
Cet article est une ébauche à compléter concernant la philosophie, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
Le terme « universaux » utilisé comme un nom est une notion métaphysique et plus précisément de la scolastique médiévale. Les universaux sont des types, des propriétés ou des relations et caractérisent ce qui est invariable dans le temps et dans l'espace. Les universaux s'opposent donc aux particuliers et sont assimilables, en première approche, à des concepts.
Ainsi la chevalinité, la circularité,... sont des universaux. À l'inverse, tel cheval, tel cercle sont des particuliers. On peut assimiler cette différence conceptuelle à la distinction entre objet et occurrence d'objet dans les modèles de systèmes d'information (MERISE).
Sommaire |
[modifier] Querelle des universaux
Les universaux furent l'enjeu d'une querelle demeurée célèbre qui se déroula du XIIème siècle au XIVème siècle. Les écoles s'opposaient sur la question de savoir si les universaux sont de pures conceptions de l'esprit, c'est-à-dire de simples concepts, ou s'ils sont des idées, assimilables à la conception platonicienne des Idées et ont à ce titre une existence propre.
[modifier] Origine de la querelle
Cette opposition traverse de part en part l'histoire de la philosophie. Platon, idéaliste, et Aristote, réaliste, ont présenté des thèses opposées. Pour Platon, les Idées existent et sont même la seule réalité. Au contraire, selon la logique constituée par Aristote, Porphyre de Tyr et Boèce, les catégories sont les attributs de l'être (substance, lieu), les prédicables sont des catégories logiques (le genre, l'espèce, la différence, le propre, l'accident). Les mots se rangent sous ces catégories. La question soulevée par L'Isagogue de Porphyre est de savoir si les genres et les espèces sont des produits de l'intellect ou des réalités subsistantes. Sont-elles séparées du sensible (incorporelles) ou immanentes au sensibles (corporelles) ? La solution de Boèce est composite. Selon Boèce, les universaux sont à la fois intelligibles et substanciels. Dans la réalité, il ont une existence singulière et ont une réalité universelle dans l'esprit. Ils existent aussi en Dieu sous forme d'idées divines. C'est le réalisme modéré (repris par Thomas d'Aquin). Toutes les solutions sont bonnes. Mais Boèce introduit une distinction entre voces (formes générales du langage) et les res (choses) visées dans le discours.
[modifier] Au Moyen-âge
La querelle des universaux se cristalise entre l'opposition entre sententia vacum (ce ne sont que des mots) et sententia rerum (ce ne sont que des choses). Le chanoine de Compiègne Roscelin affirme que les universaux sont avant tout des abstractions, qui n'ont d'existence que dans l'esprit de celui qui les forme et au moyen des mots ou des noms dont on les désigne. On donne à cette thèse le nom de Nominalisme. Abélard cherche une position médiane : le conceptualisme. Cette variété de nominalisme résulte de l'impossibilité d'attribuer un statut réel à l'universel pensé. Selon Abélard, le réalisme aboutit à des contradictions : comment une essence humaine peut-elle se trouver toute entière chez Paul ou chez Pierre ? Chaque être est singulier et irréductible. Seul l'individu existe réellement et substanciellement. Selon son maître Guillaume de Champeaux, les hommes ont tous la même essence, mais elle subit des modifications accidentelles. Abélard conclut que l'universel concerne les individus en tant qu'ils s'accordent dans le fait d'être homme. L'universalité entre les hommes ne peut être que de l'ordre du langage.
[modifier] Au XXe siècle
[modifier] Exemples
Par exemple, les forces fondamentales de la physique (pour éviter le terme ambigu de "loi" de la physique) ne changeront pas, ni dans l'espace (d'un continent à l'autre), ni dans le temps. Les concepts mathématiques qui décrivent ces forces fondamentales sont des universaux par excellence, dans la mesure où on considère que la description mathématique de ces forces fondamentales a été validée par des observations.
Les lois (au sens du droit), sont des universaux plus faibles, d'abord parce qu'ils sont susceptibles de changer avec le temps et les mentalités, mais aussi parce qu'ils changent d'un État à un autre.
Exemples de philosophes nominalistes :
- Pierre d'Ailly, auteur de l'Imago mundi.
[modifier] Voir aussi
![]() |
Portail de la philosophie – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la philosophie. |