Vénètes
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Les Vénètes sont deux peuples antiques homonymes.
L'un est un des peuples gaulois. Il résidait dans le Morbihan actuel et donna son nom à la ville de Vannes. L'autre vivait en Vénétie et donna son nom à Venise. Il parlait une langue italique, le vénète. Ils sont fréquemment considérés comme étant de même origine que les Vénètes de Gaule. Cette théorie se fonde sur les ressemblances linguistiques présentes entre autres dans l'onomastique, mais ces traits communs peuvent aussi être expliqués par les liens de parenté étroits qui existent entre les langues italiques et les langues celtiques. Les données linguistiques ne permettent donc pas de trancher en faveur d'aucune de ces deux hypothèses. Notons que le nom des Vénètes est également identique à celui donné par les Germains à un peuple d'Europe centrale qui sera finalement slavisé, les Wendes.
Sommaire |
[modifier] Hypothèses
André Martinet fait l'hypothèse suivante : les Vénètes, peuple de langue indo-européenne étaient localisés vers la fin du IIIe millénaire av. J.-C. et le début du IIe millénaire av. J.-C. aux environ de la Pologne actuelle[1]. À cette époque, les dialectes[2] qui allaient donner naissances aux langues celtiques, italiques, germaniques et slaves devaient encore être largement intercompréhensibles. Une partie d'entre eux à dû suivre vers l'Ouest les Celtes, pour finalement être complètement celtisée, alors que d'autres étaient entaîné vers le Sud dans le sillage des Italiques, dont ils subiront également l'influence linguistique. Enfin, certains restent sur place, où ils sont probablement progressivement germanisés[3], avant de subir les pressions des Slaves, avec lesquels ils finiront par se fondre (au Ve siècle). Les Germains continuent alors de désigner leurs voisins du Sud-Est, qui sont maintenant des Slaves, par le nom de « Wendes ».
[modifier] Les Vénètes d'Italie
Les Vénètes (Latin:Veneti, Grec ancien:Ενετοί Enetoi) d'Italie vivaient en Vénétie et étaient des éleveurs de chevaux réputés. Ils auraient repoussé dans les montagnes les Euganéens. Ils combattaient sans cesse leurs voisins les Celtes, les Carnes, les Istriens et les Liburniens. Ils sont signalés comme alliés des Romains au IIIe siècle av. J.-C.. Ils fournissent alors des auxiliaires à l'armée romaine durant la Deuxième Guerre punique. Ils ont ensuite probablement dû se réfugier dans les îles de la lagune de Venise devant l'arrivée d'envahisseurs. Pour combattre les Gaulois, ils se sont alliés à Rome et ont ensuite accepté facilement son hégémonie. Ils sont encore signalés dans les îles de l'Adriatique sous Marc Aurèle (IIe siècle). On connaît leur langue, le vénète, grâce à quelques centaines d'inscriptions. Leur capitale aurait été Padoue, la plus belle de leurs cinquante villes.
[modifier] Les Vénètes de Gaule
L'Aremorica était habitée au sud par les Vénètes (celtique Veneti) :
— Guerre des Gaules, III, 8, Jules César
Les Vénètes, puissante et influente puissance maritime et commerciale, comme plus tard le seront Venise ou Saint Malo, avaient une forte organisation et était dotée d’un sénat et avait notamment une flotte importante pour commercer avec les îles britanniques et l'Italie dont elle diffusait le vin et l'huile (que les Romains convoyaient en Armorique depuis Bordeaux) en Armorique et en Bretagne insulaire à partir de Vannes et de l'actuelle région Malouine, notamment à Hengistbury Head (non loin de Bournemouth dans le Dorset actuel) et à qui elle vendait entre autres productions les salaisons et les charcuteries armoricaines déjà bien connues et appréciées à Rome outre l'étain, le plomb et le cuivre de la grande île.
Plus au sud de l'Aremorica il y avait les Namnètes qui demeuraient dans l'embouchure de la Loire et donnèrent leur nom à la ville de Nantes. Les Namnètes sont appelés « Samnites » par Strabon et par Ptolémée[4]. Les Namnètes furent pendant longtemps une simple tribu des Vénètes.
Les Pictons étaient hostiles aux Vénètes comme on peut le déduire de leur liaison avec le proconsul Jules César dès sa première campagne[5] et des navires construits ou fournis aux Romains par eux, par les Santons et d'autres peuples gaulois pour leur faciliter la ruine des Vénètes[6].
En 56 av. J.-C., les navires de Jules César fournis par d'autres peuples gaulois détruisent la flotte vénète au cours de la bataille du Morbihan. Le parlement est passé par les armes et les femmes et les enfants vendus comme esclaves.
[modifier] Sources
- André Martinet, Des steppes aux océans, Paris, Payot, 1986.
[modifier] Notes
- ↑ Ptolémée au IIe siècle dans Géographie III 5. 21. mentionne un peuple Ouenedai dans une baie du sud ouest de la Baltique qu'il appelle la Baie Vénétique.
- ↑ Référence au Vénètes Sarmates (Latin:Sarmatae Venedi) par Pline l'Ancien vers l'année zéro dans L'Histoire naturelle Liber IV: 96-97 et par Tacite du Ier siècle qui compare les vénètes aux Germains, mais la Table de Peutinger du IVe siècle fait la différence entre les Veneti et les Sarmatae Venati voir Gołąb 1992: 287-291, 295-296
- ↑ L'Ostrogoth Jordanès en 551 fait référence à des venethis comme étant des slaves dans De origine actibusque Getarum (30-35)
- ↑ Jules César, Guerre des Gaules, II, c-8
- ↑ Guerre des Gaules, VIII,26. Jules César
- ↑ Guerre des Gaules, III, 11 Jules César
|
|