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Génocide arménien

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De 1915 à 1917, au cours de la Première Guerre mondiale, le gouvernement Jeunes Turcs de l'Empire ottoman a fait déporter et tuer une grande partie de la population arménienne. Ces massacres, désignés comme le génocide arménien, sont unanimement admis, et de nombreux pays et instances gouvernementales ou religieuses dans le monde les ont officiellement reconnus comme génocide. La Turquie, qui ne nie pas les tueries, en conteste l'ampleur et rejette la qualification de « génocide ». Cette négation de l'État turc est dénoncée par les survivants du génocide arménien et par la communauté des historiens.

La question de la reconnaissance de ce génocide a été ravivée à l'occasion de la décision d'ouverture de négociations entre l'Union européenne (UE) et la Turquie, en vue d'une adhésion éventuelle de celle-ci. L'UE a reconnu le génocide arménien (cf. Journal officiel C 190 du 20 juillet 1987). Cette question est fréquemment abordée lors des débats concernant la conformité de la politique de l'État turc avec les valeurs morales de l'UE et en particulier, son attachement au respect des droits de l'homme.

Sommaire

[modifier] Événements antérieurs

[modifier] Population arménienne dans l'empire ottoman avant 1915

  • Patriarcat arménien : 3 000 000 d'Arméniens selon les statistiques apportées par la délégation arménienne au congrès de Berlin (1878). En 1882, le patriarcat arménien établit une nouvelle statistique : 2 660 000. À la veille de la Première Guerre mondiale, donc après les massacres hamidiens, de Cilicie, et après plusieurs vagues d'émigration, les sources du patriarcat arménien permettent d'établir une population arménienne d'environ 2 100 000 Arméniens.[1]
  • Statistiques officielles ottomanes : Le recensement de 1844 porte à près de 2 millions le nombre d’Arméniens pour la seule Turquie d’Asie. En 1867, le gouvernement ottoman fait publier le nombre de 2 millions d’Arméniens en Turquie d’Asie et 400 000 en Turquie d’Europe, soit un total de 2 400 000 ; suite aux traités de San Stefano et de Berlin, où les Arméniens et leur poids démographique deviennent un sérieux problème (pour la première fois est évoquée leur possible autonomie), le gouvernement ottoman présentera alors des nombres réduits de près de la moitié, soit 1 160 000 - 1 300 000
  • H. Pasdermadjian (arménien) : 2 100 000
  • R. Hovanissian (arménien) : 1 500 000 - 2 000 000
  • Ludovic de Contenson : 1 400 000
  • C. Walker (auteur pro-arménien) : 1 500 000 - 2 000 000
  • Clair Price : 1 500 000
  • A. Powell : 1 500 000
  • Lynch : 1 325 000
  • V. Cuinet : 1 475 000 (Turquie d’Asie, Turquie d'Europe exclue)
  • Encyclopedia Britannica (édition de 1910) : 1 500 000 ; édition actuelle : 2 000 000
  • Justin McCarthy : 1 698 301[2].

[modifier] Massacres hamidiens, 1894-1896

Les massacres hamidiens constituent la première série d'actes génocidaires perpétrées contre les Arméniens de l'Empire Ottoman. Ils eurent lieu sous règne du Sultan Abdülhamid II, connu en Europe sous le nom du « Sultan Rouge » ou encore du « Grand Saigneur », qui ordonna des massacres suite aux révoltes des Arméniens. Le nombre des victimes arméniennes serait d'environ 200 000[3]. Jean Jaurès dénonça le massacre des populations arméniennes dans un discours à la Chambre des députés le 3 novembre 1896.[4]

[modifier] Massacres de Cilicie (d'Adana), 1909

Prélude du « génocide arménien », les massacres de Cilicie (ou d'Adana) eurent lieu entre le 14 et 27 avril 1909. Ils s'étendirent aux zones rurales ciliciennes et à différentes villes : Adana, Hadjin, Sis, Zeïtoun, Alep, Dört Yol. Environ 30 000 Arméniens y laissèrent leur vie, dont 20 000 dans le seul vilayet d'Adana. Les troupes constitutionnelles ottomanes participèrent aux massacres. M. Pichon, ministre des Affaires étrangères, portera l'accusation à la Chambre française, séance du 17 mai 1909 :

« Il est arrivé malheureusement que des troupes qui avaient été envoyées pour prévenir et réprimer les attentats y ont, au contraire, participé. Le fait est exact. » 

[modifier] Déroulement, chronologie

[modifier] Contexte

Dès la fin du XIXe siècle, un groupe d'opposants au Sultan Abdülhamid II se forme et donne naissance au Comité Union et Progrès (CUP), composé essentiellement de nationalistes ou de progressistes turcs - on les appelle en Europe les « Jeunes Turcs ». Le CUP reçoit le soutien de nombreux mouvements représentant les minorités de l'Empire, y compris des mouvements indépendantistes ou autonomistes arméniens comme le Dashnak. Cependant cette alliance de circonstance trouve sa limite dans une question cruciale, celle de la création d'un État arménien autonome ou indépendant. Les Jeunes Turcs parviennent à renverser le sultan en 1909 avec l'aide des mouvements minoritaires, et dirigent alors l'Empire ottoman. Le CUP n'acceptant pas la création de l'État arménien, les mouvements indépendantistes cessent de lui apporter leur soutien et cherchent alors à nouer d'autres alliances dans la région, notamment auprès des Russes.

Le 1er novembre 1914, après avoir été depuis août sollicité par l'Allemagne, l'Empire ottoman entre dans la Guerre mondiale au côté des Puissances centrales. De nouveaux fronts s'ouvrent alors, l'un sur la frontière caucasienne avec la Russie. La 3e armée ottomane qui s'est engouffrée sans préparation logistique en Transcaucasie, est écrasée en janvier 1915, à Sarikamish. Les dirigeants du CUP décident de profiter de l'opportunité de la guerre pour résoudre définitivement par l'extermination des Arméniens la « Question arménienne » (Ermeni sorunu) qui, depuis le congrès de Berlin de 1878, est l'un des points les plus épineux de la « Question d'Orient ». En outre, animés par une idéologie nationaliste turquiste et panturquiste, ils voient dans les Arméniens un obstacle majeur à leur unification ethnique en Anatolie et à leur expansion dans les pays de langue turque d'Asie centrale.

La justification avancée est qu’il s’agit d’une réaction face aux désertions d’Arméniens qui eurent lieu dans certaines régions (en partie à cause des conditions infligées aux chrétiens dans l’armée ottomane), mais surtout face aux quelques actes localisés de résistance : le cas le plus important, Van, sera présenté par le gouvernement comme une révolution, un soulèvement, version démentie par tous les rapports des témoins italiens, allemands ou américains (consuls, missionnaires, enseignants, ...) qui expliquent que les Arméniens ont organisé une défense de la ville pour éviter de subir un massacre.

[modifier] Les massacres

Carte représentant les déportations
Carte représentant les déportations

En février 1915, le comité central du parti et des ministres du cabinet de guerre, Talaat Pacha et Enver en particulier, mettent secrètement au point un plan de destruction qui sera exécuté dans les mois suivants. Il est présenté officiellement comme un transfert de la population arménienne — que le gouvernement accuse de collaborer avec l'ennemi russe — loin du front. En fait, la déportation n'est que le masque qui couvre une opération d'anéantissement de tous les Arméniens de l'Empire, comme le prouve l'examen des faits.

La première mesure est le désarmement des soldats arméniens enrôlés dans l'armée ottomane. Ils sont employés à des travaux de voirie ou de transport et, au cours de l'année 1915, éliminés par petits groupes. Puis les Jeunes Turcs, à la recherche des preuves d'un complot arménien, procèdent à des perquisitions et à des arrestations qui frappent en premier lieu les notables de Constantinople, arrêtés les 24 et 25 avril. La destruction des populations arméniennes est opérée en deux phases successives : de mai à juillet 1915 dans les sept provinces — vilayet — orientales d'AnatolieErzurum, Van, Bitlis, Diyarbakır, Kharpout, Sivas, Trébizonde — où vivent près d'un million d'Arméniens, et qui sont plus ou moins proches du théâtre de la guerre ; puis à la fin de 1915, dans les autres provinces de l'Empire éloignées du front — ce qui enlève toute vraisemblance à l'accusation de collaboration avec l'ennemi.

Dans les provinces orientales, l'opération se déroule en tous lieux de la même manière. Les séquences se déroulent systématiquement dans les villes et les bourgs :

  • perquisitions dans les maisons des notables civils et religieux ;
  • arrestation de ces notables ;
  • tortures pour leur faire avouer un prétendu complot et des caches d'armes ;
  • déportation et exécution des prisonniers à proximité de la ville ;
  • publication d'un avis de déportation ;
  • séparation des hommes qui, liés par petits groupes, sont exécutés dans les environs de la ville ;
  • évacuation de la totalité de la population arménienne répartie en convois de femmes, d'enfants et de personnes âgées qui quittent la ville à intervalles réguliers, à pied, avec un maigre bagage ;
  • enlèvement dans le convoi de femmes et d'enfants conduits dans des foyers musulmans ;
  • décimation régulière des convois par les gendarmes chargés de les escorter, des bandes kurdes ou des miliciens recrutés à cette fin.

Seules quelques milliers de personnes survivent à cette déportation. Dans les villages, à l'abri des témoins, tous les Arméniens sont tués, à l'exception de quelques femmes ou enfants enlevés. Dans les vilayet de Bitlis et de Diarbékir, presque tous les Arméniens sont assassinés sur place.

Dans le reste de l'Empire, le programme prend les formes d'une déportation, conduite par chemin de fer sur une partie du parcours, les familles restant parfois réunies. Les convois de déportés convergent vers Alep, en Syrie, où une Direction générale de l'installation des tribus et des déportés les répartit selon deux axes : au sud, vers la Syrie, le Liban et la Palestine — une partie survivra ; à l'est, le long de l'Euphrate, où des camps de concentration, véritables mouroirs, sont improvisés. Les déportés sont peu à peu poussés vers Deir-es-Zor. Là, en juillet 1916, ils sont envoyés dans les déserts de Mésopotamie où ils sont tués par petits groupes ou meurent de soif. Les derniers regroupements de déportés le long du chemin de fer de Bagdad, à Ras-ul-Aïn, à Intilli sont, eux aussi, détruits en juillet 1916. Seuls survivent un tiers des Arméniens : ceux qui habitaient Constantinople et Smyrne, les personnes enlevées, les Arméniens du vilayet de Van, sauvés par l'avancée de l'armée russe et quelques 100 000 déportés des camps du sud.

[modifier] Les massacres des populations Assyro-Chaldéennes et Syriaques

La population araméenne (chaldéenne) fut aussi durement touchée durant cette période, ayant été en grande partie assassinée par l'autorité turque islamique [5].

[modifier] Bilan des massacres

Voir l’article Victimes arméniennes entre 1914 et 1923.

Les faits sont connus dès mai 1915 via les rapports de diplomates neutres et les témoins appartenant aux nombreuses missions, écoles et hôpitaux présents dans l'Empire ottoman. La presse de l'époque, en particulier aux États-Unis et au Canada, se fait l'écho de l'indignation soulevée par ces révélations. Après la guerre, le régime jeune-turc ayant disparu depuis octobre 1918, des procès montrent la réalité des massacres et révèlent l'existence d'une organisation criminelle, l'Organisation spéciale, qui a orchestré les destructions de la population arménienne.

Enfant affamé
Enfant affamé

Lorsqu'à la fin de 1916, les observateurs font le bilan de l'anéantissement des Arméniens de Turquie, ils peuvent constater qu'à l'exception de 300 000 Arméniens sauvés par l'avancée russe et de quelque 200 000 habitants de Constantinople et de Smyrne qu'il était difficile de supprimer devant des témoins, il ne persiste plus que des îlots de survie : des femmes et des jeunes filles enlevées, disparues dans le secret des maisons turques ou rééduquées dans les écoles islamiques comme celle que dirige l'apôtre du turquisme Halide Edip ; des enfants regroupés dans des orphelinats pilotes ; quelques miraculés cachés par des voisins ou amis musulmans ; ou, dans des villes du centre, quelques familles épargnées grâce à la fermeté d'un vali ou d'un Kaïmakan. Au total, de 1 200 000 à 1 500 000 victimes[6]...

[modifier] Événements postérieurs

[modifier] Procès des Unionistes, Constantinople, 1919.

Les principaux responsables du génocide y sont condamnés à mort par contumace, ayant pris la fuite en 1918, juste après avoir détruit la plupart des documents incriminants. La cour martiale établit la volonté des Unionistes d'éliminer physiquement les Arméniens, via son Organisation spéciale. Voici sa conclusion :

« Immédiatement après la mobilisation du 21 juillet 1914, le Comité central du parti Union et Progrès avait constitué un Techkilat-i Mahsoussé (nom turc de l'Organisation spéciale) qui était entièrement différent dans ses buts et sa composition du Techkilat-i Mahsoussé déjà existant. Par ordre des ministères de l'Intérieur et de la Justice, ce même Techkilat-i Mahsoussé accepta les condamnés relâchés que le Techkilat-i Mahsoussé dépendant du ministère de la Guerre refusait d'incorporer. Lorsque des détenus étaient libérés, le Parti, pour tromper l'opinion publique, répandait la nouvelle selon laquelle les criminels libérés seraient employés sur le front alors qu'ils étaient envoyés dans des centres d'entraînement et qu'ils étaient ensuite utilisés pour piller et détruire les convois de déportés arméniens. » 

[modifier] Traité de Sèvres

Signé le 10 août 1920 par les puissances parties prenantes (Empire britannique, France, Japon, Italie), et les États alliés représentés par l'Arménie, la Belgique, la Grèce, le Hedjaz, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et l'État yougoslave réunissant Slovènes, Croates et Serbes. La cérémonie s'est déroulée dans la grande salle qui abrite actuellement le Musée de la Porcelaine à Sèvres. Parmi les principales dispositions de ce Traité, on notera deux articles (88 et 89) concernant la République arménienne :

« La Turquie déclare reconnaître, comme l'ont déjà fait les puissances alliées, l'Arménie comme un État libre et indépendant. » 

« La Turquie et l'Arménie, ainsi que les Hautes Parties contractantes, conviennent de soumettre à l'arbitrage du Président des États-Unis d'Amérique, la détermination de la frontière entre la Turquie et l'Arménie, dans les vilayets d'Erzeroum, Trébizonde, Van et Bitlis, et d'accepter sa décision, ainsi que toutes les dispositions qu'il pourra prescrire relativement à l'accès de tout territoire ottoman adjacent.  » 

Le mandat d'exécution des dispositions relatives à la République arménienne est confié aux États-Unis d'Amérique. À son retour, le Président Woodrow Wilson se heurte à l'opposition d'une majorité de sénateurs américains qui, sous l'impulsion du sénateur Cabot Lodge, refusent la ratification du Traité de Sèvres et partant, le mandat américain sur l'Arménie.

[modifier] Procès Téhlirian, 1921

"Ils ne périront pas" : comité américain de soutien des arméniens dans le Proche-Orient, Douglas Volk, 1918
"Ils ne périront pas" : comité américain de soutien des arméniens dans le Proche-Orient, Douglas Volk, 1918

Le 15 mars 1921, Talaat Pacha, le grand ordonnateur de l'extermination des Arméniens, est abattu d'une balle de revolver dans une rue berlinoise.

Le tireur est arrêté sur les lieux du crime. Il s'agit d'un jeune arménien de 23 ans, Soghomon Tehlirian, survivant du génocide au cours duquel il perdit sa mère et toute sa famille. Il faisait sans doute partie du groupe « Némésis » qui avait décidé d'exécuter la sentence de mort par contumace du procès des Unionistes.

Il est jugé peu de temps après, le 2 et 3 juin 1921, par le Tribunal de Première Instance de Berlin.

Les témoignages de Tehlirian, de Christine Terzibashian, Johannes Lespius ou même du général Liman von Sanders, ainsi que les documents retenus, parmi lesquels 5 télégrammes chiffrés adressés par Talaat à Naïm Bey, documents qu'a fait parvenir Andonian au tribunal, donnant une nouvelle dimension au procès, où le crime génocidaire de Talaat et des Jeunes-Turcs est à son tour mis en accusation. L'authenticité des documents Andonian a été depuis mise en cause par les historiens turcs Orel et Yuca, authenticité pourtant réaffirmée ensuite par l'historien arménien Dadrian. Le tribunal acquitte Soghomon Tehlirian. Le procès est retentissant et son issue est interprétée comme une condamnation des responsables du génocide.

[modifier] Traité de Lausanne : signé en juillet 1923

L'Arménie n'y est plus mentionnée. L'historien H.-L. Kieser commente :

« Pour les perdants aussi bien que pour les humanitaires internationaux, l’ombre de la Conférence était écrasante. Le Traité acceptait tacitement les faits de guerre : le génocide des Arméniens ottomans, le massacre d’Assyriens ottomans, la déportation de Kurdes ottomans (1915-1916) et l’expulsion des Ottomans gréco-orthodoxes (1914 et 1919-1922), commise au profit de la turquification de l’Anatolie. Le nouveau gouvernement d’Ankara cachait à peine sa naissance au sein du parti jeune-turc, directement responsable des crimes perpétrés entre 1914-1918. Le Traité complétait les faits de guerre par un transfert de populations jusqu’alors inouï, celui de Grecs musulmans (356 000) et d’Ottomans anatoliens de confession orthodoxe (290 000, avec ceux déjà expulsés comptant environ 1,5 million de personnes). Avec quatre générations de retard, on a tout récemment commencé à déplorer publiquement ce transfert, même en Turquie. Pour ce qui est des crimes antérieurs, le négationnisme et l’apologie parfois grotesques, mais tacitement autorisés par le Traité, prévalent toujours largement. » 

[modifier] La reconnaissance du génocide

Voir l’article Négation du génocide arménien.

[modifier] Les enjeux

Au-delà des implications morales et psychologiques, aussi bien pour les États que pour les descendants des populations impliquées, la reconnaissance officielle d'un génocide en 1915-1916 ouvrirait probablement la voie à des dommages et intérêts que la Turquie ne veut pas concéder[7]. La Turquie pourrait être contrainte à une indemnisation pour le préjudice humain, moral et matériel (une centaine de milliards de dollars[réf. nécessaire]), voire une restitution de territoires à l'Arménie (le traité de Sèvres, mis à mal par le génocide puis par le traité de Brest-Litovsk, donnait à l'Arménie des territoires situés sur l'actuelle Turquie, mais aussi en Azerbaïdjan et en Géorgie[8]).

[modifier] La position turque

[modifier] Position officielle

Aujourd'hui, la République turque refuse de reconnaître l'existence d'un « sözde ermeni soykırımı » (« prétendu génocide arménien »). En pointe dans la lutte contre toute référence au génocide se trouve le corps diplomatique turc. Durement touchés par les attentats de l'ASALA (Armée Secrète de Libération de l'Arménie) qui firent quelques 32 victimes dans ses rangs dans les années 70-80, les diplomates de Turquie figurent parmi ceux qui bâtissent les argumentaires de propagande les moins grossiers.

L'argumentation en faveur d'une non-reconnaissance de la qualification de génocide repose essentiellement sur trois axes :

  • une contestation de l'ampleur du nombre de victimes (évalué entre 300 000 et 500 000 alors que les estimations arméniennes sont de 1 500 000 morts) ;
  • la remise en cause de l'existence d'une préméditation ;
  • l'indignation face à l'occultation des représailles des milices arméniennes sur les populations civiles turques.

Le gouvernement turc condamne vivement toute reconnaissance du génocide par des gouvernements ou parlements étrangers. L'article 312 du code pénal sur l'incitation à la haine religieuse ou raciale rend passible de cinq années de prison toute personne évoquant publiquement le génocide[9]. En outre, le nouveau code pénal, censé rapprocher la Turquie des standards européens en termes de droits de l’homme a été dénoncé par plusieurs organisations internationales dont Reporters sans frontières[10] et Amnesty International[11], notamment à cause de son article 305 qui punirait de 3 ans à 10 ans de prison et d'une amende tous « actes contraires à l’intérêt fondamental de la nation ». La peine pouvant être étendue à 15 ans de prison si cette opinion est exprimée dans la presse. Des notes explicatives du projet indiquaient que cela pourrait entre autres, s'appliquer aux revendications concernant le génocide arménien. Le parlement britannique a pour sa part considéré qu’aucune mention du « génocide arménien » n’était faite dans cet article du code pénal[12]. Mais des procès récents faits à des personnes s'exprimant au sujet du génocide des arméniens (notamment Orhan Pamuk, cf. infra), montrent que le code pénal turc (article 301) permet de poursuivre des défenseurs des droits humains, des journalistes et d’autres membres de la société civile exprimant pacifiquement une opinion dissidente[13].

Depuis 1993 un chapitre des manuels scolaires d'histoire est consacré aux arguments réfutant les allégations de génocide. En 2003, une circulaire du ministère de l'Éducation invite les enseignants à « dénoncer les prétentions des Arméniens ». Des concours de dissertation sont organisés dans les écoles, y compris dans les quelques écoles arméniennes qui subsistent à Istanbul. La presse turque finit par s'en émouvoir... Le ministère turc de la Culture défend sur son site internet la version officielle de l'Histoire[14] et selon un rapport du parlement français, subventionne de nombreux sites internet défendant cette thèse.

En avril 2005, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan a proposé au président arménien Robert Kotcharian de mettre en place une commission d'historiens. Malgré cette proposition, Cemil Çiçek, porte-parole du gouvernement turc et ministre de la Justice a parlé de « trahison » et de « coups de couteau dans le dos de la nation turque », à propos d' historiens universitaires turcs (non acquis à la thèse officielle turque) qui voulaient participer à un colloque traitant des « Arméniens ottomans au moment du déclin de l'Empire » organisé en mai 2005 qui aurait du avoir lieu dans des universités turques[15]. Le ministre arménien des Affaires étrangères Vardan Oskanian avait répondu en voyant dans la proposition de création de commission de la Turquie une volonté de « réécrire son histoire de manière éhontée et de vouloir la propager dans les autres pays »[16]. Il faut par ailleurs noter qu'à l'époque, il s'agit encore de l'Empire ottoman et non de la République turque, mais que celle-ci empêche toujours les historiens de faire leur travail, car elle n'a toujours pas ouvert les archives ottomanes de cette époque. Même si le gouvernement turc affirme dans le même temps avoir ouvert toutes ses archives, cette affirmation n'a jamais pu être accréditée par des historiens indépendants[17].

[modifier] Opinion publique turque

Une information libre et objective sur le sujet est impossible en Turquie. Ainsi, lorsque l’écrivain Orhan Pamuk a déclaré en 2005 à un quotidien suisse qu'« un million d'Arméniens et 30 000 Kurdes ont été tués en Turquie », un sous-préfet de Sütçüler (région d'Isparta, au sud-ouest) a ordonné la destruction de tous ses livres[18]. Le 16 décembre 2005, le procès d'O. Pamuk s'ouvre à Istanbul pour ces propos considérés comme une « insulte à l'identité nationale turque » et passibles à ce titre de six mois à trois ans de prison[19]. L’opinion publique n’a accès qu’à la version officielle concernant ces massacres du début du siècle et rejette généralement la qualification de génocide, du moins ouvertement. En privé, certains Turcs reconnaissent la réalité des massacres. Le cas échéant, la population n'hésite d'ailleurs pas à manifester son rejet de certaines méthodes... Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, rédacteur en chef de la revue arménienne d'Istanbul Agos et principal promoteur de la reconnaissance du génocide en Turquie, est assassiné par un jeune nationaliste. Près de 100 000 manifestants descendent dans les rues d'Istanbul à l'occasion de ses funérailles, brandissant des pancartes proclamant "nous sommes tous des Arméniens".[20] Du jamais vu en Turquie où les manifestations dépassent rarement les 10 000 personnes.

De nombreux intellectuels et historiens turcs soutiennent la thèse niant le génocide. Néanmoins, certains intellectuels, personnalités, militants des droits de l'homme ou professeurs turcs s'inscrivent en faux contre la version historique établie par Ankara.
Parmi les universitaires, citons :

  • Taner Akçam qui considère que les coupables du génocide font partie des fondateurs de la République de Turquie née sept ans plus tard et que le gouvernement turc ne peut donc pas « accepter que parmi “les grands héros qui ont sauvé la patrie” certains ont été des assassins »[21] ;
  • Halil Berktay (Professeur à l'Université d'İstanbul) qui n'hésite pas à qualifier de « berceuses » les thèses d'Ankara, ajoutant qu' « il y a des tonnes de documents prouvant la triste réalité. » ;
  • Ahmet İnsel (Universités de Paris I et Galatasaray) qui dénonce notamment, selon ses propres mots, le « délire négationniste » qui règne en Turquie, et qui se traduit selon lui par la négation de la souffrance arménienne, le refus de reconnaître les intentions génocidaires d'une partie des Unionistes au pouvoir, et enfin par les accusations contre les Arméniens ;
  • Fikret Adanır (voir sa contribution au colloque organisé par le CDCA, « L'actualité du génocide des Arméniens ») ;
  • Altan Gökalp, Engin Akarlı ou encore Fatma Müge Göçek.

Les défenseurs des droits de l'Homme sont nombreux, mais mentionnons particulièrement Ali Ertem (et toute son association SKD contre le crime de génocide, « Soykırım Karşıtları Derneği »), Bülent Peker (Fondation turque des Droits de l'Homme) ou Zarakolu (surnommée « Mère Courage » par les Arméniens). Des livres et des expositions sur la communauté arménienne voient le jour et rencontrent un certain succès, ce qui semble indiquer une évolution des mentalités.

Néanmoins, selon les sondages, 80% des Turcs pensent que leur pays devrait rompre les négociations d'adhésion avec l'Union européenne si celle ci exigeait la reconnaissance du génocide.

Les 24 et 25 septembre 2005 s'est tenue pour la première fois en Turquie, dans un climat de fortes tensions[22], une conférence intitulée Les Arméniens ottomans au temps du déclin de l'empire. Annulée la veille sur ordre du tribunal administratif d'Istanbul, ce qui avait été commenté par la Commission européenne comme une provocation, cette conférence qui était soutenue par le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan a pu finalement avoir lieu à l'Université Bilgi d'Istanbul. Le seul homme politique à y avoir participé est le membre du CHP (gauche) Erdal İnönü, fils d’İsmet İnönü, le plus proche compagnon de Mustafa Kemal.

[modifier] La communauté internationale

La reconnaissance du génocide arménien dans le monde
La reconnaissance du génocide arménien dans le monde

La première reconnaissance est intervenue le 29 avril 1982 par la chambre des représentants de Chypre[23].

Le 16 avril 1984, il est reconnu par le Tribunal permanent des peuples.

Le 2 juillet 1985 Une sous-commission de l'ONU pour la prévention des droits de l'homme et la protection des minorité publie un rapport qualifiant le massacre des arméniens de génocide[24].

Le Parlement européen (18 juin 1987) et le Conseil de l'Europe (déclaration écrite de l'assemblée parlementaire le 24 avril 1998) ont reconnu le génocide.

Le génocide des Arméniens a été en outre reconnu par les pays suivants :

  • 1984 :
  • 1995 :
    • La Douma russe le 14 avril
  • 1996 :
    • Le parlement grec reconnaît le génocide le 25 avril
  • 1998 :
    • Le sénat belge a reconnu la réalité du génocide arménien par une résolution le 26 mars.
  • 2000 :
    • Le parlement de Suède reconnaît le génocide le 29 mars 2000[25]
    • Le parlement libanais a reconnu le génocide à la quasi unanimité le 11 mai;
    • Le Vatican une première fois le 10 novembre mais sans spécifier l'auteur[26]
  • 2001 :
    • Le Vatican une seconde fois le 27 septembre sans spécifier l'auteur à nouveau
    • La France a officiellement reconnu le génocide arménien par la loi du 29 janvier 2001[27] mais sans spécifier l'auteur;
  • 2003 :
    • Le Conseil national suisse a rejeté un texte dans ce sens le 13 mars 2001, avant d'adopter un postulat de reconnaissance du génocide le 16 décembre 2003 contre l’avis du Conseil fédéral[28]. Informations détaillées sur la reconnaissance par la Suisse sur le site de l'Association Suisse-Arménie[29];
  • 2004 :
  • 2005 :
    • la Pologne (19 avril 2005) ;
    • la Douma d'État de la Fédération de Russie a adopté le 22 avril une résolution demandant la reconnaissance du génocide par toute la communauté internationale.
    • le Parlement européen appelle la Turquie à reconnaître le génocide des Arméniens, considérant «cet acte comme un préalable à l'adhésion à l'Union européenne» (28 septembre 2005) ;
    • le Bundestag (Parlement fédéral de l'Allemagne) accepte une résolution condamnant les massacres contres les Arméniens dans l'Empire ottoman sans utiliser le mot « génocide » (15 juin 2005) :
  • 2006 :

Plusieurs pays ont pourtant refusé de considérer les massacres arméniens comme un génocide. Sans remettre en cause l’atrocité ou l’ampleur des faits, ces pays ne considèrent pas qu’ils répondent à la définition d’un génocide. C’est par exemple le cas du Royaume-Uni et de l'État d'Israël, mais la plus haute autorité religieuse d’Israël, en la personne du Grand Rabbin, a reconnu le génocide arménien[31]. La question de la reconnaissance officielle du génocide est en outre très politisée. Les partisans de la reconnaissance considèrent que les pays la refusant cherchent uniquement à préserver de bonnes relations avec la Turquie. Les opposants considèrent que les pays ayant reconnu le génocide ont cédé à la pression d’influentes communautés arméniennes.

[modifier] La position des historiens

L'État turc et quelques historiens minoritaires ont développé des études niant le génocide arménien. Cependant, l'Association internationale des historiens spécialisés dans l'étude des génocides (International Association of Genocide Scholars), représentant la majorité des historiens européens et d'Amérique du Nord, a publié une lettre ouverte adressée au premier ministre turc le 13 juin 2005 afin de lui rappeler que ce n'était pas seulement la communauté arménienne, mais des centaines d'historiens, de nationalités différentes, indépendants de tout gouvernement, qui avaient étudié et établi la réalité du génocide arménien. Extrait de la lettre ouverte sur le site de genocidewatch.org[32].

« nier la réalité factuelle et morale du génocide arménien relève non pas de l'étude historique mais d'une propagande destinée à affranchir les coupables de leurs responsabilités, en accusant les victimes, et en effaçant la signification morale de leurs crimes. » 

Des historiens et spécialistes de l'Holocauste, incluant Elie Wiesel et Yehuda Bauer ont fait connaitre publiquement leur position le 9 juin 2000 dans le New York Times, pour déclarer « incontestable la réalité du génocide arménien et inciter les démocraties occidentales à le reconnaître officiellement ». [33] L'Institut de l'Holocauste et des génocides (situé à Jérusalem), et l'Institut pour l'étude des génocides (situé à New York) ont établi comme un fait historique le génocide arménien. Pierre Vidal-Naquet, grande figure de la lutte contre le négationnisme, affirme « qu'il est évident que dans le cas du massacre des Arméniens, l’État turc est négationniste »[34]

Cette analyse historique du génocide arménien s'est construite sur la base des témoignages des survivants, ainsi que des observateurs étrangers, et s'est enrichie grâce à l'ouverture progressive des archives officielles ottomanes. L'examen de ces archives a permis aux historiens d'affiner la connaissances sur les responsabilités. Ainsi, la responsabilité du génocide (conception, préméditation, organisation et exécution) est essentiellement attribuée aux officiels issus du Parti des Jeunes-Turcs Ittihadistes, le rôle de ce Parti des Jeunes Turcs étant assimilable à celui des nazis en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale[35].

[modifier] Notes et références

  1. Voir sur ce point Marcel Léart, La Question arménienne à la lumière des documents, 1913, ainsi le travail de l'historien Raymond Kévorkian : Les Arméniens dans l'Empire ottoman à la veille du génocide, 1992, Paris, Arhis.
  2. Source :Muslims and Minorities, The population of the Ottoman Armenians. Pour une approche critique du travail de J. McCarthy : Négationnisme et théorie des populations stables : le cas du génocide arménien, par Frédéric Paulin.
  3. En savoir plus : Les Affaires d'Arménie et l'intervention des Puissances européennes (de 1894 à 1897), par François Surbezy, Université de Montpellier, 1911.
  4. Article sur Crda France.
  5. Source : http://www.imprescriptible.fr/seyfo/aacf/
  6. Cette dernière estimation est avancée par les Arméniens eux-mêmes, lire « Ankara choqué par une loi française » dans Le Nouvel Obs du 8/10/2006, [lire en ligne]
  7. Voir l'interview de Sherif Bassiouni, rapporteur spécial à la sous-commission des droits de l'Homme de l'ONU ou encore ce document à propos des réparations en droit international (le document traite principalement du cas du Rwanda)
  8. Texte intégral du traité de Sèvres.
  9. Source: http://www.ishr.org/press/pr2003/apr03/030424turkey.htm
  10. Source: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12927
  11. Source: http://web.amnesty.org/library/Index/FRAEUR440112005?open&of=FRA-TUR
  12. Source: http://www.parliament.the-stationery-office.co.uk/pa/cm200304/cmhansrd/cm041108/text/41108w24.htm
  13. Source: http://web.amnesty.org/library/Index/ENGEUR440352005?open&of=ENG-TUR],[http://www.amnesty.asso.fr/
  14. Source: http://www.kulturturizm.gov.tr/portal/default_fr.asp?belgeno=1740
  15. Source: http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=51989&provenance=moyenorient&bloc=01, http://www.amnistia.net/news/articles/genarmen/colinterd538.htm
  16. Source: http://www.radiofranceinternationale.fr/actufr/articles/064/impr/article_35512.asp
  17. Source: http://rfi.fr/actufr/articles/064/article_35512.asp],[http://www.cdca.asso.fr/cdca/colloque/colloquecdca-ara_sarafian.htm
  18. Source: http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-642233,0.html
  19. Source: http://www.liberation.fr/page.php?Article=345431, http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-722040,0.html
  20. http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/6292929.stm
  21. Source: http://www.monde-diplomatique.fr/2001/07/AKCAM/15341
  22. Source: http://www.liberation.fr/page.php?Article=326303
  23. www.imprescriptible.fr
  24. (en) United Nations Sub-Commission on Prevention of Discrimination and Protection of Minorities
  25. Source: http://www.imprescriptible.fr/brochure/b26.htm
  26. Source: http://www.imprescriptible.fr/brochure/b26.htm
  27. Source: http://www.assemblee-nat.fr/dossiers/genocide.asp
  28. Source: http://www.swissinfo.org/sfr/swissinfo.html?siteSect=105&sid=4555473
  29. Source:[http://www.armenian.ch/asa/Pages/switzerland.html
  30. Voir le dossier législatif de cette proposition de loi.
  31. Source: http://www.un-echo-israel.net/article.php3?id_article=1832
  32. Source: http://www.genocidewatch.org/TurkishPMIAGSOpenLetterreArmenia6-13-05.htm
  33. Texte de la pétition
  34. Entretien avec Pierre Vidal-Naquet, le 24 janvier 2005 sur le site du Nouvel Observateur
  35. Vahakn Dadrian dit ainsi dans Le génocide à la lumière des démentis turcs : « Je pense que la seule caractéristique la plus importante du génocide arménien, spécialement en comparaison avec l'Holocauste — et j'espère que vous voyez un parallèle frappant manifeste — est ceci : ce ne furent pas les organes réguliers de l'État ottoman, mais un parti, une organisation secrète, le parti des Jeunes-Turcs Ittihadistes qui fut responsable du génocide arménien, du commencement à la fin : conception, préméditation, décision, organisation, application — tout a été fait en premier, sinon exclusivement, par les officiels ayant des postes de confiance du parti Ittihad Jeune-Turc, exactement comme les Nazis en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. » (traduction de Louise Kiffer, texte complet sur www.imprescriptible.fr

[modifier] Voir aussi

[modifier] Autres articles

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le génocide arménien.

[modifier] Liens externes

[modifier] Loi française

[modifier] Sites informatifs

[modifier] Sites pour la reconnaissance du génocide arménien


[modifier] Bibliographie

[modifier] Sources : livres historiques, témoignages

[modifier] Livres d'Histoire, monographies

  • Archavir Chiragian, La Dette de sang. Un Arménien traque les responsables du génocide, Editions Complexe, Bruxelles, 2006.
  • Taner Akçam, De l'Empire à la République : Le nationalisme turc et le génocide arménien, L' Aventurine, 2004
  • Bernard Bruneteau, Le siècle des génocides : Violences, massacres et processus génocidaires de l'Arménie au Rwanda, armand colin, 2004
  • Carzou, Jean-Marie, Un Génocide exemplaire : Arménie 1915, Paris, Flammarion, 1975
  • Gérard Chaliand et Yves Ternon, 1915, Le génocide des Arméniens, Editions Complexe, 2006.
  • Dadrian, Vahakn N., Histoire du génocide arménien, préf. d'Alfred Grosser, Paris, Stock, 1996
  • Dufour, Pierre, Hayastan 1889-1925 - Les enfants d'Arménie dans la tourmente, Ed. Lavauzelle, 2002
  • Kévorkian, Raymond H. et Paboudjian, Paul B., Les Arméniens dans l'Empire ottoman à la veille du génocide, Paris, les Éditions d'Art et d'Histoire, 1992
  • Kévorkian Raymond, Le génocide des Arméniens, éditions Odile Jacob, 2006.
  • Revue d'histoire de la Shoah, Ailleurs, hier, autrement: connaissance et reconnaissance du génocide des Arméniens, n°177-178, 2003
  • Yves Ternon, Enquête sur la négation d'un génocide, éd. Parenthèses, 1989
  • Yves Ternon, Les Arméniens, Histoire d'un génocide, éd. du Seuil, 1977, 1996
  • Yves Ternon, Du négationnisme. Mémoire et tabou, éd. Desclée de Brouwer, 1998
  • Yves Ternon, L’État criminel, éd. du Seuil, 1995
  • Yves Ternon, L’innocence des victimes. Regard sur les génocides du XXe siècle, éd. Desclée de Brouwer, 2001
  • Tribunal Permanent des peuples, Le Crime de silence, préf. de Pierre Vidal-Naquet, Paris, Flammarion, 1984

[modifier] Articles


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