4e régiment de tirailleurs tunisiens
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Le 4e régiment de tirailleurs tunisiens (4e RTT) est une unité coloniale de l'armée française formée en décembre 1884.
À l'origine les régiments de tirailleurs algériens et tunisiens sont « fondus » en un seul système de numérotation. Ceci est sans doute lié au fait que les territoires correspondants ont été eux-mêmes retirés de la même tutelle : celle de l'Empire ottoman dont les responsables sont, localement, le dey d'Alger et le bey de Tunis. Ce sont souvent d'ailleurs, les anciennes troupes de ces régions qui sont recrutées pour constituer la base de ces premiers régiments de tirailleurs. De là vient certainement le surnom de « Turcos » donné à ces unités.
Très vite, la différenciation s'opère entre tirailleurs algériens et tunisiens et il n'existe plus de 4e régiment de tirailleurs algériens, pas plus que de 8e, 12e ou 16e régiment, les numéros multiples de 4 étant alors attribués aux tirailleurs tunisiens, les autres l'étant aux tirailleurs algériens.
Sommaire |
[modifier] Insigne du 4e RTT
[modifier] Héraldique
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Cette section est vide ou n'est pas assez détaillée, votre aide est la bienvenue ![modifier] Devise du 4e RTT
La devise du régiment est : « Sous la garde d'Allah ».
[modifier] Drapeau du régiment
En souvenir des batailles auxquelles le régiment a participé, son drapeau porte les inscriptions suivantes :
- CASABLANCA 1908
- GUISE 1914
- ARTOIS 1915
- CHAMPAGNE 1915
- VERDUN 1917
- L'AISNE 1918
- PICARDIE 1918
- SOMME-PY 1918
- LE BELVEDERE 1944
- GARIGLIANO 1944
- VOSGES 1944
- STUTTGART 1945
- INDOCHINE 1947-1954
[modifier] Historique
[modifier] Avant la Première Guerre mondiale
Constitué essentiellement de soldats tunisiens et de cadres français - ces derniers représentent entre 20 et 30% des effectifs -, il compte, en 1899, 6 bataillons de 600 hommes chacun.
En octobre 1900, le premier bataillon de marche est envoyé au Tonkin, en réserve du corps expéditionnaire de Chine, avant d'être rapatrié un an plus tard.
En 1907-1908, les 2e et 4e bataillons sont engagés à leur tour dans des opérations au Maroc oriental, le 3e bataillon en Chaouia (1908), bientôt rejoint par le 4e bataillon.
D'octobre 1911 à septembre 1912, 6 des 12 bataillons que compte alors le 4e RTT sont engagés au Maroc dans des combats contre des tribus hostiles au protectorat français dans les régions de Chaouia et de Fès. Dans un message adressé au bey de Tunis, le 22 avril 1911, Eugène Regnault, ministre de France au Maroc, souligne « la valeur, la discipline et le dévouement [...] au-dessus de tout éloge » dont font alors preuve les tirailleurs tunisiens.
[modifier] Première Guerre mondiale
Quelques années plus tard, au début de la Première Guerre mondiale, la France mobilise en Tunisie 62 461 musulmans, contre 9000 Français de Tunisie, en plus des 24 442 « travailleurs coloniaux », soit au total 86 903 hommes.
Engagés pour la première fois le 23 août 1914 à Hanzinelle (Belgique), ces soldats ne tardent pas à découvrir les horreurs de la guerre des tranchées. De Ribemont à Amiens, en passant par le Chemin des Dames, l'Artois, Auberive, Verdun et Soissons, les faits d'armes des Tunisiens leur valent, outre la Croix de guerre, la Médaille militaire et la Légion d'honneur, 6 citations à l'ordre de l'armée ainsi qu'une participation au défilé de la victoire le 14 juillet 1919.
La valeur du 4e RTT et la tenue de ses éléments au combat en font « l'un des régiments les plus décorés de toute l'armée française. » Selon le ministère de la Guerre, 16 509 de ses membres tombent au champ d'honneur (sur un total de morts maghrébins estimé entre 28 000 et 36 000).
[modifier] Entre-deux-guerres
Après l'armistice, les bataillons tunisiens ne manquent pas d'être déployés dans d'autres théâtres d'opérations (au Maroc, dans le Sud tunisien, en Orient, à Constantinople, dans les Dardanelles et en Syrie) où ils aident à mater la révolte du Djebel druze en 1925-1926.
[modifier] Seconde Guerre mondiale
Le loyalisme des tirailleurs tunisiens, leur discipline et leur ardeur au combat trouvent, lors de la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle occasion de se manifester. Équipés de matériel de fortune et dépourvus d'une véritable intendance, ces vaillants soldats se battent néanmoins admirablement aux côtés des Français, Américains et Britanniques mais ausii dans leur pays où ils aident à arrêter l'avance de l'Afrika Korps.
Pendant la campagne d'Italie, le 4e RTT, débarqué à Naples entre le 26 et le 29 décembre 1943, combat intensément dans la région de l'abbaye du Mont-Cassin, réussit à franchir la ligne Gustave et s'empare du Belvédère. Durant ces combats, qui durent du 25 janvier au 23 février 1944, le bilan du 4e RTT est lourd : 207 morts, 75 disparus et 1090 blessés. La moitié des effectifs du régiment et les trois quarts de ses cadres sont tués ou blessés. Cela ne l'empêche pas de participer à toutes les autres campagnes décisives contre les forces allemandes : on voit ainsi les Tunisiens à Hyères, sur l'île de Porquerolles, dans la presqu'île de Giens, devant Toulon et Marseille, dans les Vosges et jusqu'en Allemagne (en passant par l'Alsace). Ainsi, l'adjudant-chef Ahmed El Abed sera le premier militaire de l'armée française à pénétrer en Allemagne en 1945: il franchit les eaux glacées de la rivière Lauter (Alsace) pour bousculer à la tête de quelques dizaines de combattants une unité de la redoutable SS et s'emparer, le 14 mars, du village de Scheinbenhard.
À la fin de la guerre, sur les 26 000 Tunisiens qui prennent part aux combats, 1700 sont morts et 450 disparus.
[modifier] Après la Seconde Guerre mondiale
Aussitôt la guerre finie, la France fait de nouveau appel aux « troupes indigènes » pour rétablir sa souveraineté en Indochine. Le 4e RTT est donc reconstitué dès le 1er février 1949. Les tirailleurs du 2e et 3e bataillon, appelé « bataillon du Belvédère », sont engagés au Cambodge puis au Sud-Viêt Nam. L'expédition dure de 1949 à 1955.
Au retour des tirailleurs dans leur pays, celui-ci est sur le point d'accéder à l'indépendance qui est proclamée le 20 mars 1956. Aguerris et expérimentés, ces derniers n'ont aucune difficulté à intégrer la nouvelle armée nationale aux côtés des effectifs de la garde beylicale et des anciens fellaghas.
Dans son journal de guerre, Ahmed Farhati, soldat du 4e RTT, note à la date du 25 août 1944 : « Paris est libre. Nous les Tunisiens, Marocains, Algériens et Sénégalais pouvons être fiers de nous : nous nous sommes battus pour la France comme si elle était notre patrie. J'espère que lorsque je rentrerai, enfin si je rentre en Tunisie, nous pourrons être considérés par les Français comme des frères et non comme des colonisés. » Il n'en sera rien et la France ne tiendra pas ses promesses en matière d'accès au travail et à la citoyenneté. Au contraire, au lendemain de l'indépendance, elle gèle les pensions des anciens combattants « indigènes » aux taux où elles sont à la date de l'indépendance de leur pays alors que celles de leurs camarades français sont indexées sur le coût de la vie français. Ajoutée aux anciennes inégalités en matière de soldes et d'avancement - les soldats « indigènes » ne peuvent aller au-delà du grade de lieutenant s'ils ne sont pas naturalisés (et ils le sont exceptionnellement) -, cette injustice, certes reconnue par la suite, laisse une profonde blessure chez ces « héros ».
[modifier] Source
- Ridha Kéfi, « Aux armes Tunisiens ! », Jeune Afrique, 12 février 2006
[modifier] Bibliographie
- Éric Deroo et Pascal Le Pautremat, Héros de Tunisie. Spahis et tirailleurs d'Ahmed Bey 1er à M. Lamine Bey. 1837 - 1957, éd. Cérès, Tunis, 2005
- René Chambe, Le Bataillon du Belvédère, éd. Flammarion, Paris, 1953
[modifier] Liens externes
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