Schutzstaffel
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Les Schutzstaffel Lire avec le navigateur ou SS (mot allemand signifiant « escouades de protection, de traduction littéraire : escadron de protection/protecteur » ou plus couramment échelon de sécurité) étaient une organisation paramilitaire du parti nazi en Allemagne.
Chargée à l'origine de la garde personnelle du Führer du parti Adolf Hitler, elle lui était entièrement dévouée. Son chef suprême était Heinrich Himmler.
Elle fut responsable de la garde des camps de concentration nazis de 1936 à 1945, et surtout, elle fut le principal organisateur des génocides des peuples juif et tzigane. Maître-d'œuvre essentiel de la Solution Finale (Shoah), la SS s'illustra aussi par de nombreux crimes de guerre à travers l'Europe occupée, du massacre d'Oradour-sur-Glane en France à celui d'innombrables civils en Europe de l'Est. Ceux-ci furent en général pratiqués par sa branche militaire, la Waffen SS. Le SD, service de renseignement de la SS, s'employa quant à lui à traquer, torturer et déporter les résistants de l'Europe occupée.
La SS fut déclarée organisation criminelle au verdict du procès de Nuremberg (1946).
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[modifier] Présentation
[modifier] "L'Ordre Noir"
Elles furent créées en 1925, en marge des Sturmabteilung (SA) alors interdites, afin de servir de garde personnelle à Adolf Hitler et de protéger les réunions du parti nazi. Le 6 janvier 1929, Hitler désigna Heinrich Himmler comme nouveau dirigeant, avec seulement 280 personnes à commander. Avec l'appui d'Hitler, Himmler construisit son organisation qui, à la fin de l'année 1932, comptait déjà 52 000 membres. Après seulement un an, elle regroupait 209 000 membres.
Ces derniers différaient de la SA par la méthode de recrutement, plus élitiste, et la formation qui était inculquée aux futurs SS au sein des Junkerschule, sorte de monastère où les aspirants SS étaient formés et conditionnés dans l'idéologie nationale-socialiste et dans le culte du chef. Cela allait diamétralement à l'opposé de la composition et de la valeur idéologique des SA au recrutement populaire et à la valeur politique douteuse.
Avant 1932, les SS portaient le même uniforme (brun) que les SA, mis à part une cravate noire et une casquette noire avec une tête de mort. Plus tard ils adoptèrent un uniforme noir puis, juste avant la guerre, un uniforme de campagne gris, bien que les SS-VT (Verfügungstruppe ou troupe à disposition) eurent toujours l'uniforme noir comme tenue de service).
Leur devise était « Meine Ehre heißt Treue » (Mon honneur s'appelle fidélité).
[modifier] "L'Etat SS"
Heinrich Himmler, avec son bras droit Reinhard Heydrich, consolida le pouvoir de son organisation. En 1931, Himmler donna à Heydrich la mission de bâtir un service de renseignement interne aux SS, le Sicherheitsdienst (SD), qui devint le plus efficace de tout le régime.
En outre, dès 1934, peu après l'accession de Himmler au Ministère de l'Intérieur du Reich, ce dernier s'attela à la tâche d'intégrer l'appareil de police régulier (particulièrement la Kriminal Polizei) à la SS. Plus tard, il parvint à retirer de l'influence de Goering, la très malheureusement célèbre Geheime Staatspolizei ou Gestapo, la police politique du régime pour l'intégrer aux SS.
[modifier] Pendant la guerre : terroriser et exterminer
Lorsque la Seconde Guerre mondiale commença, le nombre des membres augmenta jusqu'à 250 000 et les Waffen SS furent formés en 1940, afin de combattre aux côtés de la Wehrmacht, l'armée régulière allemande. Les SS prirent aussi le contrôle de la Gestapo (police politique) en 1936. Souvent improprement confondu avec cette dernière, le Sicherheitsdienst (SD) fut chargé dans les pays occupés de la répression des résistants, en utilisant systématiquement la torture psychologique et physique et la déportation en camp de concentration.
La SS évolua vers une force très efficace et mortifère durant la guerre. À son apogée, son nom et sa réputation d'efficacité et de violence terrifiante suffisaient à effrayer, avec pour seule perspective d'être immédiatement fusillé plutôt que fait prisonnier. Hitler donna aux SS la juridiction sur tous les camps de concentration et leur laissa la coordination du contrôle quotidien de tous les pays conquis par l'Allemagne durant la guerre.
D'autres missions étaient dévolues à l'organisation :
- Einsatzgruppen, unités spéciales d'extermination dans les territoires d'Europe de l'Est ; ils furent responsables de l'extermination de 1.500.000 Juifs de tous âges en URSS occupée, essentiellement par fusillades, mais aussi par l'usage plus tardif de camions à gaz. Ils utilisèrent aussi la chasse aux partisans russes comme prétexte à un massacre systématique des populations slaves, juives et tziganes, comme le reconnut le général SS Erich von dem Bach-Zelewski au procès de Nuremberg.
- police régulière (Ordnungspolizei) ;
- police criminelle (Kriminalpolizei ou Kripo) ;
- services de sécurité du Reich (Reichssicherheitshauptamt ou RSHA).
Les camps d'extermination installés en Pologne (Chelmno, Belzec, Treblinka, Sobibor, Maïdanek, et surtout Auschwitz - Birkenau, à la fois camp de concentration et d'extermination) furent fondés et gérés par la SS, qui y fit mourir par gazage industriel près de trois millions de Juifs. La lecture des témoignages des rescapés et celle des aveux des responsables SS indiquent que le gaz utilisé était un "insecticide", le Zyklon B. Cependant, certaines propriétés physico-chimiques et des contraintes physiologiques paraissent en contradiction avec l'utilisation de ce fameux Zyklon B dans ce cadre d'extermination, tel que décrit. Ce qui laisse à penser qu'un autre gaz, ou d'autres gaz, pourrai(en)t avoir été utilisé(s). Quel(s) aurai(en)t été ce(s) gaz et qui aurait pu éventuellement en tirer parti ensuite, la question reste posée.
Dans les camps de concentration, les SS laissaient à des kapos, recrutés généralement parmi les prisonniers de droit commun, le soin de maltraiter au quotidien les détenus. Des médecins SS tels Carl Clauberg ou surtout Josef Mengele se livrèrent à d'atroces expériences pseudo-médicales sur les détenus. Dans les dernières années de la guerre, la composante militaire de la SS, la Waffen SS, comptait plus de 900 000 hommes répartis en 38 divisions et autres unités plus petites.
En 1945, plus de la moitié des SS, particulièrement des Waffen SS étaient d'origine étrangère (c'est à dire autre qu'allemande).
[modifier] La fin des généraux SS
Le prix payé par les généraux SS pour leur engagement dans l'ordre nazi fut très élevé. 32 moururent au combat, 4 de leurs blessures, 2 furent exécutés par Hitler pour trahison et 14 par les Alliés pour crime de guerre, 5 moururent pour des raisons inconnues, 9 de mort naturelle pendant leur service, 8 en prison, 4 furent exécutés par la justice de la RFA et 16 se suicidèrent.
[modifier] Voir aussi
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