Dashnak
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La «Fédération révolutionnaire arménienne»(Hay Heghapokhakan Dachnaktsoutioun, en abrégé Dashnak ou Dachnak) est un parti politique arménien.
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[modifier] Histoire
[modifier] La FRA-Dachnak dans l'empire ottoman (1890-1919)
Le Dashnak fut fondé en 1890 à Tiflis (actuelle Tbilissi en Géorgie), en tant qu'organisation nationaliste et sociale-démocrate. Ses fondateurs étaient le marxiste Christofor Mikaelian, le populiste Rostom Zarian et le bakouniniste Simon Zavarian. Leur objectif est l'émancipation de l'Arménie ottomane. Le Dashnak n'appellait pas à l'indépendance, mais à des réformes. C'était néanmoins une organisation révolutionnaire, qui organisa des actions armées. La plus connue est l'occupation de la Banque ottomane à Constantinople en 1896. Cette même année, le Dashnak participe comme observateur au quatrième Congrès de la Deuxième Internationale Socialiste et y présente son programme.
Face à la politique de russification de l'empereur Nicolas II, le Dachnak, qui tient son troisième congrès à Sofia en 1906, décide d'étendre ses activités à l'Empire russe. Lors de son quatrième congrès à Vienne en 1907, le Dashnak décide d'adhérer à la Deuxième Internationale. Cette adhésion a lieu malgré l'opposition des Bolcheviks, qui estiment que la lutte des classes est incompatible avec le nationalisme. En 1908, lorsque le sultan Abdülhamid II est renversé, le Dashnak soutient les Jeunes Turcs du comité Union et Progrès. Le Dashnak, qui a affirmé son soutien aux Jeunes Turcs lors de son cinquième congrès en 1909, s'affirme rapidement déçu. Lors de son sixième congrès à Constaninople en 1911, le Dashnak dénonce la politique du comité Union et Progrès. Au moment où la première guerre mondiale est sur le point d'éclater, les Arméniens sont conscients qu'ils courent le danger d'être pris entre l'Empire russe et l'Empire ottoman. Lors de son huitième congrès à Erzurum en juillet 1914, le Dashnak réaffirme la politique qu'il a choisie : les Arméniens doivent combattre loyalement pour l'État dont ils font partie.
Suite à la chute de l'Empire russe, les Géorgiens, les Arméniens et les Azéris formèrent un commissariat transcaucasien (1917). Suite au retrait des Géorgiens et des Azéris, le Conseil national arménien proclama la République d'Arménie le 28 mai 1918.
[modifier] La République d'Arménie et l'annexion soviétique (1919-1991)
Le dashnak Hovhannès Khatchznouni forma le premier gouvernement. Les autres partis refusèrent d'y participer. Aux élections de 1919, le Dashnak obtint 90% des voix. Battu militairement par Mustafa Kemal Atatürk (1920), le gouvernement dashnak céda aux pressions des Bolcheviks et accepta la constitution d'un gouvernement de coalition, dans lequel siégeaient deux Dashnaks. Les Arméniens se soulevèrent rapidement et formèrent un nouveau gouvernement sous direction dashnak (18 février 1921). Lâchée par les puissances occidentales, l'Arménie fut réoccupée par les Soviétiques (avril 1921). Le parti Dashnak fut interdit.
Pendant soixante-dix ans, le Dashnak poursuivit son existence en tant que parti en exil, mais aussi en tant que parti intraethnique, tant au niveau parlementaire (e.a. Liban, Syrie) que municipal (e.a. Marseille). Bien que se définissant toujours comme social-démocrate, à l'instar de nombreux partis de ce type dans des pays sous domination soviétique, il devint essentiellement nationaliste et anticommuniste. De 1945 aux années 1970, prédomine la tendance de droite, nationaliste avant tout, hostile à l'URSS, et proaméricaine. Au début des années 1980, la tendance de gauche, plus modérée vis-à-vis de l'URSS et plus réservée vis-à-vis des États-Unis, l'emporte.
Le Dashnak s'est doté entre 1972 et 1986, d'une organisation terroriste, le Commando des justiciers du génocide arménien (CJGA), rebaptisé, au début des années 1980, Armée révolutionnaire arménienne[1]. Le CGJA-ARA est l'auteur, notamment, de plusieurs assassinats de diplomates turcs, des années 1970 au milieu des années 1980 [1], et de l'attentat-suicide du 27 juillet 1983, contre l'ambassade turque à Lisbonne, qui est célébré tous les ans par la FRA[2]. La FRA a également organisé, en 1994, un double attentat contre deux dirigeants azéris, le général Safonov, et A. Polianitchko[3].
[modifier] La FRA-Dachnak dans l'Arménie indépendante
L'indépendance de l'Arménie en 1991 a permis la reconstruction du parti sur place. En décembre 1994, il fut interdit par le président Levon Ter-Petrossian, sous prétexte qu'il abritait une organisation terroriste. Il a participé au gouvernement en 1999.
Le Dashnak est membre de l'Internationale socialiste [2] depuis 1996.
[modifier] Notes
[modifier] Bibliographie
- Gaïdz Minassian, Guerre et terrorisme arménien, Presses universitaires de France, 2002 (ouvrage issu d'une thèse de doctorat en sciences politiques)
- Yves Ternon, Les Arméniens - Histoire d'un génocide, Seuil, Points Histoire, Paris, 1996
[modifier] Voir aussi
- Diaspora arménienne
- Autres partis arméniens historiques (fondés à la fin du XIXe siècle): Hentchak - Ramgavar - Armenakan
- Arthur Nazarian